Les 30 ans du Quartz

Le 19 avril 2018, le Quartz a célébré ses 30 ans d'existence : cet anniversaire coïncidait avec une des trois représentations du spectacle La vie (titre provisoire) du parrain de cette saison jubilaire, la très célèbre François Morel.

François Cuillandre et Matthieu Banvillet

La soirée du 19 avril

François Morel vu par Blequin.

Le bal a été ouvert par un discours à deux voix assuré comme il se doit par Matthieu Banvillet, directeur du Quartz, et François Cuillandre, maire de la ville, où ce dernier a d'ailleurs fait montre d'un humour assez inhabituel dans ce type de discours d'apparat. Après quoi François Morel, ainsi que ses musiciens dont le pianiste Antoine Sahler qui lui donnait la réplique, a pu faire son numéro au cours duquel il s'employait à perpétuer la tradition du music-hall tout en gardant une distance ironique de bon aloi avec cette pratique qui a, de toute évidence marqué sa jeunesse. A l'issue de spectacle riche en humour et en poésie qui a enchanté le public, celui-ci a été invité à prendre le verre de l'amitié dans le hall autour d'un gâteau d'anniversaire spécialement confectionné pour l'occasion : le gâteau était en réalité constitué de six gâteaux en formes de lettres composant le mot "Quartz". Le tout-Brest était ainsi présent pour célébrer ce lieu culturel et emblématique de la ville et lui souhaiter le meilleur avenir.

Extrait du Journal du professeur Blequin (source : Le Graoully déchaîné)

20h30 : Après avoir rencontré François Morel à la librairie Dialogues, je viens l’écouter au Quartz : la soirée était un peu spéciale puisque la salle fêtait ses 30 ans d’existence. On a ainsi eu droit en préambule à un discours de notre maire et du directeur du Quartz : quand ils sont arrivés sur scène, je n’ai pas pu m’empêcher de dire à ma voisine « le moment est venu de faire la sieste » ! J’ai eu tort : le maire de Brest est certainement l’un des politiciens les moins pontifiants de la région, ses discours sont empreints d’une gouaille qui les rend presque plaisants. Bien sûr, ça n’avait aucune commune mesure avec le spectacle de monsieur Morel : j’aurais du mal à vous en faire le compte-rendu, tant « Le vie (titre provisoire) » est riche en humour et en émotion – ce n’est pas incompatible, croyez-moi. François Morel n’est pas porteur d’un message, mais il nous rappelle qu’avant de rire de tout, il faut d’abord rire de soi : imaginez qu’on vous donne un coup de poing sur une joue tout en vous caressant l’autre et vous aurez une idée de l’effet de son humour sur le public qui applaudissait à tout rompre ! Ses tentatives d’imitations avortées par Antoine Sahler sont certainement l’expression de la crainte de la facilité qui habite tout homme de spectacle : mais monsieur Morel n’a pas à s’inquiéter outre mesure, il reste un artiste exigeant et généreux qui n’est pas près de donner son spectacle comme une vieille p*** donne son corps !

22h30 : C’est rare qu’une salle de spectacle importante vous offre un coup à boire et du gâteau après une représentation : c’est pourtant ce qu’a fait le Quartz ce soir-là, anniversaire oblige. L’occasion pour les spectateurs « de base » comme moi de croiser certains représentants du gratin local : ainsi, je rencontre une de mes admiratrices déclarées qui me déclare avoir été employée de mairie à l’époque de Pierre Maille et me présente à cet ancien maire et ancien président du conseil général (on ne disait pas encore départemental de son temps) qui était lui aussi dans l’assistance… .

• Dessins de Blequin inspirés par le spectacle de François Morel
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  Antoine Sahler

Témoignages

Jacques Arnol, conférencier : "J'ai été, pendant plusieurs années, abonné au Quartz, ce qui m’a permis d'assister à de nombreux opéras et à des pièces de théâtre classique. Je me souviens, entre autres, de Don Juan de Molière : ce soir-là, un rideau de la scène s'est enflammé. En pleine action, l'acteur s'est écrié "Il y a le feu". Ce feu a été rapidement éteint et la salle est restée stoïque, mais cela aurait pu rappeler la disparition du P.A.C.".

Maxime Piolot, chanteur : "J’ai tellement chanté à Brest que je ne suis plus un événement, sauf quand je crée des événements. Alors au Quartz, moi qui ai vécu en Afrique et qui ait été marqué par les initiations, j’ai fait quelque chose de drôlement bien, à la demande de l’ORB (Office des Retraités de Brest), autour du « passage » avec des CM2, qui vont « passer » en 6e, qui écrivent à des gens qui "passent" en retraite, et réciproquement. Leurs textes ont donné lieu à un spectacle avec des danseurs, des acteurs, des chanteurs et la chorale "La Clé d’Argent" dirigée par Pascal Appriou, qui est décédé depuis… Chanter dans une grande ou une petite salle, pour moi, ça n’a aucune importance, mais là, c’était intéressant de montrer comment deux générations peuvent s’aider l’une l’autre. On a choisi le Quartz pour le prestige, pour montrer que ces passages sont de grands événements, mais aussi pour l’espace parce qu’il fallait de la place pour tous les participants !".