Le Bas Ponta

Ce texte signé Annie Bégot et Lucienne Cornec est paru dans TAPAJ n° 13 d'avril 1992

Venant de Pen Ar Chleuz, la famille Dosser - 4 personnes - arrive en Novembre 72, rue Puvis de Chavannes dans ce qu'on appelle le Bas Ponta.

Les trottoirs n'existent pas, on marche dans la boue et la terre laissée par les camions et les gros engins. La rue Corot - Le Haut Ponta - est encore en construction.

Il n'y a pas d'école sur le quartier, pas plus de commerce, des camions passent (boucher, poissonnier, boulanger). L'école de Pen Ar Streat est en construction et il faudra bien des manifestations pour l'ouverture du Centre Commercial, des autres écoles et de la poste....

Dans l'immeuble, l'ambiance est à l'entraide et à la convivialité. L'on fête ensemble les heures joyeuses (anniversaires) et les heures tristes (collectes spontanées).

Personne ne rechigne à faire son tour de nettoyage. Un peu idyllique comme tableau...

Maintenant beaucoup de logements sont loués par des étudiants. Partant le matin, revenant le soir, absents souvent pendant la période des vacances, ils ne semblent pas participer à la vie du quartier...

Le quartier de Pontanézen semble avoir été marqué dès le début...

Les dernières baraques démolies à Brest furent celles du Polygone-Butte et leurs habitants relogés à Pontanézen y ont apporté leur réputation d'où obligation pour le quartier de "se défendre" et la presse locale n'arrange pas les affaires...

... Avant, au foyer AFTAM pour immigrés célibataires ou sans familles, on égorgeait le mouton sur la pelouse, selon les rites, sous l'oeil très intéressé des enfants. Maintenant c'est à l'abattoir où à la campagne que l'on va le faire....

Maintenant, le quartier est agréable. Les couleurs du ravalement ont rafraîchi les immeubles mais il y a toujours le problème des espaces verts et des jeux. Il y a derrière le local TAPAJ un grand espace vert où les enfants et les adultes sont interdits de séjour. Pourquoi ?

Propos recueillis par Annie Bégot et Lucienne Cornec