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L'action en direction des jeunes de 1946 à 1996 au PLM Sanquer

Les enfants étant au centre des préoccupations des militants de la première heure comme de ceux d'aujourd'hui, c'est à eux que l'on va penser tout d'abord. Sous la houlette de Mademoiselle Caroline Le Tallec et de Monsieur Cloarec aidés d'une dizaine d'adhérents bénévoles auxquels les instituteurs des écoles Sanquer et Pilier-Rouge prêtent à tour de rôle leur concours, naissent les “ GARDERIES “ du jeudi et des vacances. Avec le retour des familles évacuées s'entassant dans les immeubles épargnés par les bombardements ou logés dans les cités de baraques comme Poul-Ar-Bachet, les enfants sont nombreux dans le quartier. Ils n'ont pour horizon et pour aires de jeux que les terrains vagues ou les allées rectilignes qui séparent les baraques et se transforment en bourbiers dès qu'il pleut. Aussi, les garderies conçues comme un prolongement de l'œuvre de l'enseignement public, connaissent-elles un succès immédiat et durable. (Les archives du Patronage et la presse locale des années 1946 à 54 font état d'une fréquentation de 500 voire 600 enfants ! (Confirmation de ces chiffres nous a été donnée par Mme Georgette Lévénez qui s'occupait des enfants à cette époque). En ces lendemains de guerre, dans une ville sinistrée où règne la pénurie, on imagine les multiples difficultés que doivent surmonter les défenseurs du projet pour mener à bien leur tâche et occuper agréablement et intelligemment les enfants.

Représentation rue Laennec avec Jean Le Gall-1954


Tout d'abord, il faut un minimum d'argent. Les adhérents du patronage sont invités à vendre aux commerçants et dans leur entourage des cartes d'Amis du Patronage. La section artistique naissante dont nous évoquerons plus loin l'extraordinaire vitalité, organise des réjouissances qui apportent par leurs recettes le soutien financier indispensable. Bals, sauteries, fêtes champêtres, kermesses, représentations théâtrales, radio-crochets se succèdent, attirant un public avide de distractions après les épreuves de l'Occupation. Mais l'argent ne serait rien sans la détermination des bénévoles enthousiastes qui s'investissent dans cette section enfantine : ils déploient des trésors d'ingéniosité pour imaginer des activités distrayantes et éducatives. Distraire et éduquer, cette double préoccupation apparaît bien dans ces lignes extraites d'un compte-rendu de Conseil d'Administration du 25/01/1947 ; “ Les enfants sont venus nombreux le jeudi et ils paraissent se plaire au patro. Cependant, il faudrait arriver à les amuser en leur apprenant surtout à organiser eux-mêmes leurs jeux. Aussi, serait-il souhaitable que quelques moniteurs désignés parmi les grands éclaireurs soient adjoints aux surveillants... “. C'est ainsi que les activités s'organisent au fil des mois et des années. Viennent s'y ajouter tous les seconds jeudis, les séances attendues du CINEMA EDUCATEUR. Sous les auspices de l'Inspection Académique et de la Fédération des Oeuvres Laïques, des instituteurs détachés sillonnent le département, munis d'appareils de projection, d'écrans et de films, organisant des séances de cinéma pour les enfants des écoles publiques, des amicales et des patronages laïques. La salle de spectacle aménagée dans la plus grande des deux baraques du patro, se prête naturellement ces projections de films documentaires ou récréatifs, pour la plus grande joie des enfants.

Après les vacances de Pâques, commencent les excursions en bateau (les Vapeurs Brestois) ou en car. (On note dans un compte-rendu de C.A. en 1952, la location de quatre cars pour emmener deux cent cinquante enfants en pique nique au Trez Hir). Lors de ces excursions, un membre du Conseil d'Administration accompagne enfants et moniteurs, prenant si nécessaire, une journée sur ses congés.

Chaque année, plusieurs grandes manifestations viennent ponctuer le déroulement des garderies, apportant un supplément de gaieté aux enfants mais exigeant aussi de tous, grands et petits, un surcroît d'énergie et d'imagination. C'est par exemple la préparation du bal costumé pour la mi-carême ainsi que la réalisation de ballets enfantins où les talents de Mesdames Elie et Levenez font merveille tant pour la chorégraphie que pour la réalisation des costumes. C'est encore la participation active aux concours de l'U.F.O.L.E.A., grandes manifestations culturelles laïques présentant le résultat de l'effort accompli dans les écoles, les amicales et les patronages laïques pour l'éducation artistique des enfants. On se dépense sans compter pour qu'ils soient fin prêts le jour de la finale. On se retrouve à cinq heures après la classe, pour les ultimes répétitions, sous l'oeil attentif des mamans qui tricotent tout en appréciant et en comparant les dons de leur progéniture ! Mais aussi quelle fierté et quelle récompense lorsque les candidat présentés au concours de diction ou de théâtre remportent le premier prix, comme ce fut le cas en avril 1949. N'oublions pas non plus la construction du char pour la fête des Ecoles Publiques ou la Fête de la Jeunesse, grandes manifestations laïques brestoises auxquelles le patro ne manque jamais de s'associer.

Fête de la jeunesse des écoles laïques 1959 Sanquer : Le Phare


C'est enfin la fête de Noël pour laquelle toutes les compétences et toutes les bonnes volontés sont requises ainsi qu'en témoigne ce communiqué de presse retrouvé dans les archives : “ P.L. Sanquer-Pilier Rouge “: les camarades disponibles sont priés de se trouver tous les soirs au patronage à partir de 20 h pour continuer les travaux en vue des fêtes de Noël des enfants, les 18 et 19 de ce mois. Prière de se munir d'outils". On est encore bien loin de notre société de consommation avec sa surabondance de jouets à tous les prix ! Que de prouesses faut-il accomplir pour que chaque enfant reçoive des friandises et un modeste cadeau ! Avec des paniers de fraises ou du bois de récupération, les bricoleurs fabriquent berceaux et petits lits que les dames garnissent ensuite. Les élèves du collège technique apportent également leur contribution en réalisant divers petits objets. Quant aux artistes amateurs, petits et grands, ils travaillent aussi d'arrache-pied pour offrir le jour de l'arbre de No‘l, un spectacle divertissant. La lecture de la presse locale permet une fois encore de mieux comprendre l'atmosphère de cette époque et l'esprit qui animait tous ces bénévoles, ainsi qu'en témoignent ces lignes extraites d'un article du Télégramme du 9 décembre 1948 : NOEL AU P.L. SANQUER-PILIER-ROUGE : C'est dans une ambiance de gaieté et de joie que s'est déroulée la fête. A quatorze heures, tous nos fidèles petits amis faisaient leur entrée dans notre belle salle et poussaient des cris d'admiration devant le beau sapin. Après une brève allocution de Monsieur Thomas, président du patronage, qui demande à tous, petits et grands, de participer par leur travail à la prospérité du patronage, la fête commence... Enfin voici le moment tant attendu. Les enfants défilent devant la table garnie de jouets, hésitent dans leur choix et emportent, qui une poupée, un berceau, un napperon aux couleurs chatoyantes, qui un harmonica, un couteau, un livre... Tout ce petit monde s'assoit alors devant les tables où les attendent tasses de chocolat bien chaud, tranches de cake confectionné par nos habiles pâtissières, mandarines et bonbons. Nos voisins déshérités, enfants et vieillards de Ponchelet, ne sont pas oubliés et pour les faire participer à la fête, on leur apporte bien vite chocolat et mandarines... Monsieur Diraison, Inspecteur de l'Enseignement Primaire, félicite les enfants pour leur bonne tenue, remercie les personnes qui ont, par leur dévouement, contribué au succès de cette fête et à son invitation, l'assistance se sépare au cri de “ VIVE L'ECOLE LAIQUE “. Ces derniers mots soulignent bien les relations étroites existant entre le patronage et les écoles publiques du quartier. Autre preuve de cette volonté de soutenir l'enseignement public, la décision prise par le Conseil d'Administration d'attribuer chaque année des livrets de Caisse d'Epargne aux élèves méritants. (Ainsi en 1946, le C.A. offre douze livrets à l'école Sanquer, six à l'école du Pilier-Rouge et trois au Cours Complémentaire de la rue de la République).

Les années passent, la section enfantine atteint son rythme de croisière et lorsqu'en 1958 le Pilier-Rouge décide de reformer son patronage qui existait déjà avant la guerre, notre section connaît une légère chute de ses effectifs mais conserve néanmoins une belle vitalité.

LES ANNEES 60 sont par contre plus difficiles. Le patro doit abandonner ses installations de la rue Laennec et, faute de locaux, doit interrompre un certain nombre d'activités notamment l'accueil des enfants.

En 1966, le Patro disposant enfin d'un bâtiment en “ dur “, rue Choquet de Lindu, la section enfantine peut renaître. Malheureusement, beaucoup d'enfants ont oublié le chemin du Patronage. D'autre part, les conditions d'accueil peu favorables (malfaçons, manque de chauffage) rebutent les familles. II faudra beaucoup de ténacité et de “ batailles “ de la part des dirigeants pour obtenir des installations décentes.

En 1976, la section enfantine sommeillante va enfin connaître un nouvel essor. Une nouvelle équipe dynamique se met en place pour offrir aux enfants de six à treize ans, non plus le jeudi mais le mercredi, des activités diversifiées basées sur le jeu mais néanmoins formatrices, auxquelles viennent s'ajouter les séances de piscine, les spectacles, les pique-niques et les mini-camps. Marcelle Vigier, Jacqueline Jan, rejointes plus tard par Renée Léon, puis Christiane Cariou, s'investissent aujourd'hui encore auprès des enfants mais, au risque d'oublier quelqu'un, on peut aussi citer l'aide apportée à certaines périodes par Madeleine et Annick Omnès, Ginette Le Failler, Marie-Claude Aunis...

A cette époque, pour remplacer le “ cinéma éducateur “ qui n' existe plus, un retraité, Jean Le Gall, apporte lui aussi sa contribution en organisant des projections de films. Le patro s'étant doté du matériel nécessaire, Marcelle Vigier se charge de commander les films par le canal de la F.O.L. d'abord, puis directement à L'UROLEIS de Rennes.

Nous voici arrivés au 4 janvier 1983 : Date importante qui voit la nomination du premier animateur permanent, Jacques Kérampran, sur un poste fédératif d'abord (F.O.L.), qui sera transformé en poste municipal le 27 juillet 1984. C'est Christine Pellen qui lui succédera en 1988.

II ne faut surtout pas croire que le patronage pourra dès lors se passer des militants bénévoles dont le rôle reste primordial, mais cette nomination est une reconnaissance officielle de l'action socio-culturelle menée par le P.L. Sanquer en direction des enfants et adolescents du quarter. De plus, ce poste d'animateur permanent va donner une nouvelle impulsion au secteur enfance et va permettre aux sanquérois d'œuvrer d'une manière plus efficace encore, en adaptant les activités aux demandes des familles et aux besoins des enfants.

Groupe en animation

Le monde change, le vocabulaire aussi : au terme “ GARDERIE “ jugé trop réducteur, fait place l'appellation “ CENTRE DE LOISIRS SANS HEBERGEMENT “. Ce C.L.S.H. accueille maintenant les enfants dès l'âge de trois ans, ce qui nécessite une diversification et une adaptation des activités aux différentes tranches d'âge. Pour mieux répondre à ces impératifs, pendant les petites vacances, les deux patronages Sanquer et Pilier Rouge, retrouvant ainsi leurs racines communes, unissent leurs ressources matérielles et humaines.

Ainsi, un large éventail d'ateliers tournants permet aux enfants, à travers des activités ludiques, de développer leur autonomie, leur sens de l'initiative, et d'acquérir l'esprit d'équipe : activités manuelles, expression corporelle, chants, danses, cuisine à thème, initiation à l'utilisation du caméscope, écriture d'un scénario, prise de vue, montage d'un film avec le soutien de l'atelier vidéo adultes, etc... sans oublier les jeux plus traditionnels. La fête de Noël reste aussi une tradition que l'on se garderait bien d'effacer : après avoir assisté à un spectacle de qualité (tour de chant d'une vedette aimée des jeunes, spectacle d'illusionnisme du célèbre Professeur Fanch, le magicien de la F.O.L., clowns, saynètes, montages vidéo...), puis après un goûter animé, les enfants offrent à leur tour aux parents et amis une présentation des activités du mercredi : chants, danses, saynètes, montages-vidéo...

En 1986, afin de mieux répondre aux attentes des familles du quartier, le patronage décide d'ouvrir une halte-garderie pré et post scolaire avec bibliothèque et ludothèque. Pour mieux accueillir tous les enfants, un plan d'aménagement des espaces extérieurs se concrétise en 1994 : des structures de psychomotricité et des jeux de cours adaptés à chaque âge apportant leur note colorée.

Les tout-petits ne sont pas oubliés puisque le P.L. Sanquer apporte son soutien actif à l'ouverture en 1988 de la Crèche Parentale “ LES CANAILLOUX “, dans les locaux de l'école Sanquer. Là encore, pour satisfaire les attentes des jeunes foyers du quartier (et même au-delà !), il fallut que les dirigeants du patro, notamment Georges Vigier, fassent preuve de détermination pour vaincre les réticences de la Municipalité de l'époque. Depuis, tout en ayant une gestion autonome, la crèche bénéficie du soutien logistique et moral du patro.

Les Canailloux


A partir de 1989, à l'instar de leurs aînés de la section théâtrale “ PATROTO “, les enfants et adolescents qui le souhaitent peuvent s'initier aux joies et aux difficultés de l'art dramatique dans l'atelier de théâtre “ Patroto enfants et ados “ créé par Christine Pellen. C'est une excellente école de diction et de gestuelle bien sûr, mais aussi de persévérance car des comédiens en herbe découvrent bien vite que le plaisir de jouer devant un public se mérite et ne s'obtient qu'au prix d'un effort de longue haleine. Au fil des ans, de jeunes talents naissent, s'affirment et rejoignent alors le groupe des “ Grands “ (Patrice Cariou, Stéphanie Cornic, Solenn Vaillant en sont de brillants exemples.)

Le C.A.T.E. : lorsque le Ministère de l'Education Nationale met en place les Contrats d'Aménagement du Temps de l'Enfant rendant possible un véritable partenariat entre l'enseignement public et les associations qui prolongent son action, le patronage saisit l'opportunité de resserrer les liens avec les écoles publiques du quartier. Dès janvier 1989, Christine Pellen intervient sur le temps scolaire dans deux classes de CM1 et CM2 de l'école Sanquer pour réaliser avec les enfants, bicentenaire oblige, des saynètes, histoires et chansons sur le thème de la Révolution française. L'année suivante, à cette initiation au théâtre viennent s'ajouter l'informatique et des activités physiques et sportives. En octobre 1990, le même partenariat s'établit avec l'école maternelle de la rue Levot, pour des activités manuelles et d'expression corporelle. En 1991, le partenariat écoles-Patro s'enrichit encore grâce à l'implantation d'un point accueil lecture de la F.O.L. (Maison de la Lecture) destiné à aider ceux, jeunes ou adultes, qui souhaitent devenir de meilleurs lecteurs. Bien évidemment, en parallèle, avec les autres ateliers, les enfants de l'école Sanquer bénéficient d'un passage au point-lecture.

L'année scolaire 1992-1993 est marquée par la naissance du Défi-Lecture qui oppose dans des joutes amicales des classes de différentes écoles. Cette animation autour des livres est organisée par la Maison de la Lecture avec le soutien financier de la Municipalité et la collaboration active des Patronages Laïques Brestois. Là encore le P.L. Sanquer tient bien sa place, et d'année en année, le succès du défi-lecture se confirme auprès des écoles du quartier. En octobre 1993, l'école publique du Forestou signe à son tour un Contrat d'Aménagement du Temps de l'Enfant avec le P.L.S., pour des ateliers d'activités manuelles (poterie notamment) et de vidéo.


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