Kervallon Penfeld Brest

Situation

Le port de Kervallon

Jean François Riou-Kerhallet né en 1746, est le fils d'un marchand de vin originaire de Châteauneuf-du-Faou.

Ayant fait fortune dans le négoce maritime, il achète en 1788 la propriété du Marquis de Fayet, située dans l'anse de Kervallon, lieu de résidence des notables brestois.

Il y crée un vrai port avec cales, chantiers de construction et d'importants magasins. Il dispose également d'une tannerie et de moulins.

Il envoie sur les mers sa flotte marchande forte de 40 bateaux que la Marine autorise à descendre la Penfeld pour rejoindre la rade ou pour se rendre à son domicile en ville quand il ne séjourne pas

dans sa superbe bastide sur les hauteurs de Kervallon. Puis il se fait corsaire, activité très lucrative jusqu'à la déclaration de la paix entre la France et l'Angleterre en 1814.

Jean François Riou-Kerhallet meurt en 1827 à Brest.

En 1835, après un long procès contre la Marine qui voulait récupérer le port de Kervallon, la famille conserve la bastide et ses jardins,tandis que la Marine récupère le port marchand, après un dédommagement conséquent.

Pendant la guerre de 1914/1918, un hôpital annexe est installé dans les ateliers le long de la Penfeld.

En 1940, une centaine de travailleurs marocains affectés à l'arsenal logent dans les anciens magasins et ateliers. Une petite mosquée y sera également installée.

A la libération, certains sinistrés y seront provisoirement relogés.

A l'origine la maison "dit du corsaire" était composée de 3 maisons d'angle accolées les unes aux autres. Celle de l'extrémité ayant disparu, les autres sont laissées à l'abandon, squattées, détériorées.

Un incendie s'y déclare en 2007. L'ensemble des bâtiments se dégrade et sont en très mauvais état.

Pont levant de Kervallon

Édifié entre 1927 et 1930 (Entreprise Bolo et Sédillon). Situé entre les deux rives de la Penfeld au niveau de l'arrière-garde, il permettait les liaisons internes de l'arsenal et évitait un détour de 12

kilomètres par Pont-Cabioc'h. En service à partir de 1931, il devient accessible aux services civils en 1934.

Données techniques:

Le pont fait 85 mètres de longueur dans son ensemble et 6m50 de large. Il est composé de 2 piles de béton, soutenant une travée métallique mobile de 22m50 de longueur. l'ascension du tablier est assurée par 4 câbles et chaines entrainées par un moteur électrique de 12 chevaux. Le tablier pouvait monter jusqu'à 8m50 au dessus des plus hautes marées, permettant le passage de bateaux et barges diverses.

Le pont dans son ensemble porte une voie ferroviaire normale, plus une voie étroite (métrique) contenues entre des trottoirs de 0m75 de large.

La partie métallique mobile a été entièrement montée dans l'arsenal.

Le pont a été épargné par les bombardements de la guerre 1939/1945. Il sera arasé en 1987, suivra la création d'un barrage (au même endroit). Ce barrage empêche la partie nord de la Penfeld d'être soumise aux marées.

(Extrait des Cahiers de l'Iroise n°231 - 2019 - Hugues Courant - Ponts de Brest et du Finistère.)