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Kerbonne

Kerbonne fait partie du quartier des Quatre Moulins à Brest.


Kerbonne - Brest
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Plan du quartier





Cartographie


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Origine OpenStreetMap




Vue aérienne

Plus précise que celle de Google, cette vue en haute définition de Kerbonne en 2004 vous permet de survoler le quartier à très basse altitude.


Origine BMO




Origine du nom

Les limites de Kerbonne reprennent approximativement le contour de la propriété que possédait Joseph de Kerros sur la commune de Saint Pierre au village des Quatre Moulins. En 1830 il y fait construire une maison de campagne. En honneur de sa femme, Bonne-Désirée Quémeneur, dont il a eu 16 enfants, il la baptise Ker-Bonne, la maison de Bonne. Ce nom sera repris plus tard par la chapelle paroissiale, Notre-Dame de Kerbonne, puis donné au quartier tout entier.

Cette demeure s'élevait sur un lieu auparavant dénommé Kervillerm, "là où habite Guillerm". Et jusqu'en 1932, la rue Ampère portait le nom de "route de Kervillerm".


La famille de Kerros

Joseph de Kerros (1778-1846) est maire de Brest à 2 reprises en 1821 et 1830. Son fils Joseph-Marie (1807-1875) l'est également en 1865. Grands notables brestois, une rue près de la gare porte leur nom. Leur profession : négociant en bois. En outre, à Kerbonne, ils s'occupent de la corderie Kerros-Bastit (à l'emplacement de l'actuelle école Javouhey rue Paul Bert), un très long bâtiment dévasté par un grave incendie en juillet 1880 et dont des ruines subsistèrent jusque dans les années 1980.

Joseph-Marie tente de faire de Brest un port transatlantique passagers. Mais c'est un sévère revers financier pour lui et ses associés : seuls 191 passagers (pour 4000 places) font la première et unique traversée New-York / Brest sur le plus gros paquebot de l'époque, le Great Eastern. Parmi les passagers, il y a un certain Jules Verne. Il a été tellement impressionné par le navire qu'il en fera le héros de son roman, Une Ville Flottante. Pour l'accueillir à Brest en ce 27 avril 1867, le maire-affréteur Joseph-Marie est là. Jules Verne a-t-il été invité à Kerbonne ? (un document - vendu aux enchères sur eBay en janvier 2010 - laisse supposer des liens entre les familles Kerros et Verne).

En 1890, Barthélémy de Kerros, petit fils de Joseph, fait construire à l'emplacement de leur maison de campagne, la demeure connue aujourd'hui sous le nom de manoir de Kerbonne. Un très beau parc boisé (avec bassins, ruisseaux, statues, ...) l'entoure alors.

Le 6 juin 1907, Barthélémy fait don à la commune de l'accès à leur domaine : ce sera l'avenue de Kerbonne. Son fils, Joseph de Kerros, sera le denier descendant à vivre et mourir (le 17/02/1953) à Kerbonne. Peu à peu, la famille cède ou vend à la municipalité, au clergé ou à des particuliers, leur domaine. En 1984, ils se séparent de leurs derniers biens kerbonnais.


Développement du quartier

Depuis la mise en service du Pont Impérial en 1861, la Rive Droite se développe. Mais c'est surtout à partir de 1890, que cette partie de St-Pierre - rural jusque là - se peuple rapidement. De nombreux ménages ouvriers et des familles de marins quittent Recouvrance surpeuplé et y trouvent plus facilement à se loger, sans s'éloigner de leur lieu de travail.

En 1911, la commune fait paver la voie menant à Kerbonne pour rendre l'accès de l'église plus commode.

Parallèle à l'avenue de Kerbonne, la venelle du Rat Gouteux est à l'origine de l'actuelle Rue Paul Bert (un temps appelée rue Charles Le Goffic). Au début de la rue, aux 4 Moulins, un restaurant avait pour enseigne « un rat debout sur ses pattes arrières s'appuyant sur une béquille avec un nez rouge duquel coulait une goutte », d'où le nom de la venelle.

Le 18/07/1934, Kerbonne inaugure une salle de spectacles (théatre et cinéma) de 600 fauteuils. Son acoustique est parait-il remarquable. On accourre de tout le Finistère pour y voir une représentation très controversée de la "Passion". Emile Guyader - cité plus loin - y était metteur en scène et décorateur. Après guerre, en 1953, la salle est réouverte. Le 20 janvier 1955, 900 personnes s'y pressent pour assister au spectacle des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Par la suite, elle a du céder la place au grand ensemble immobilier du bas de l'Avenue de Kerbonne.

Le 27 avril 1945, la commune de Saint Pierre - donc ce quartier - est rattachée à Brest.

Ces vues aériennes (tout au moins les 3 premières) sont extraites d'un fond photographique portant sur tout le littoral français, mis à jour par l'Ifremer. Grace à la Communauté Urbaine de Brest, les images concernant Brest ont été digitalisées et mises à la disposition de tous sur le site de BMO.

Copyright Ifremer, Shom, Photothèque Nationale


La paroisse de Kerbonne

Eglise de Kerbonne

Au XIXème siècle, les habitants doivent se rendre à Recouvrance ou au bourg de Saint Pierre pour accomplir leurs devoirs religieux. La plupart s'en dispensent et le quartier a fâcheuse réputation.

Vers 1898, Barthélémy de Kerros, après le décès de deux de ses fils, offre d'installer une chapelle provisoire dans un ancien magasin de la corderie. Ce sera Notre Dame du Sacré Coeur. Son clocheton accueille la Jean-Françoise, une cloche de 200 kgs, coulée à Brest en 1843, et installée jusque là à Saint-Pierre.

Le 26 Juin 1907, Monseigneur Dubillard, évêque de Quimper et du Léon, décide de démembrer la paroisse de Saint Pierre, et crée une nouvelle paroisse sous le nom de Notre Dame du Sacré Coeur de Kerbonne. La chapelle devient alors paroissiale, mais trop petite, il est décidé de construire une nouvelle église. Celle-ci est élevée au beau milieu des champs en bordure de la voie d'accès au manoir de Kerbonne. Les plans sont dûs au chanoine architecte Jean-Marie Agrall (1846-1926). La première pierre est posée le 3 octobre 1909 en présence de l'abbé Danielou, premier recteur. Elle est ouverte au culte pour la Noël 1910. Mais les travaux ne se termineront qu'en 1923, année de sa consécration : la guerre et les difficultés de financement (totalement aux frais de l'Eglise) expliquent ces retards ... et l'absence de clocher.

(sources : site eglise-breiziroise.cef.fr et l'Echo de Saint Pierre)

Pendant la 2ème guerre mondiale, des bombes endommagent le toit de l'église et ébranlent les murs de l'abside et du transept ; elles endommagent aussi la Jean-Françoise (qui a été une fois de plus déménagée). Mal en point, la cloche devra être finalement remplacée quelques années plus tard. Pour financer ses remplaçantes, une souscription est lancée, mais on demande aussi aux paroissiens de se débarasser de leurs vieux ustensils en fonte, cuivre et laiton. Fondus avec la Jean Françoise !

Le responsable de la paroisse de 1925 à 1947 est l'abbé Guermeur, dit le "chanoine casqué" (pourquoi ?). Très dynamique, on lui doit la salle de spectacle citée plus haut. Deux autres projets lui tenaient à coeur : d'une part, pour son église, un clocher "plus haut que celui de Saint Martin", et d'autre part, une école technique de garçons, rivale sur la Rive Droite de La Croix Rouge à Lambézellec. Mais la guerre ne lui en laissa pas le temps.

Un journal d'informations locales de la paroisse de Kerbonne, "Partage", parait pour la première fois en décembre 1982. Tiré à 4500 exemplaires, il est distribué gratuitement dans toutes les boites à lettre du quartier. Il disparait en 1999 avec son no 72. Il est la source de plusieurs informations présentées dans cette page.


L'Etoile Sportive de Kerbonne

Entre les deux paroisses, Kerbonne et Saint Pierre, les rivalités sont nombreuses (pour des problèmes de ressources ou d'écoles libres). Les rencontres entre le nouveau patronage, "l'Étoile Kerbonnaise" et son aîné "la Légion Saint-Pierre", sont souvent passionnées. Créé en 1913 par l'abbé Mesguen, l'Etoile s'est d'abord installée dans la chapelle désaffectée. La musique constitue la première animation.

La première guerre réduit les activités. Mais à partir de 1920, sous l'impulsion des abbés Sparfel, puis Cam, l'Etoile se développe. Une baraque récupérée des stocks américains prend le relais de la chapelle. Elle est installée face au presbytère. Elle sert aussi de salle de spectacle (théatre et une fois par semaine, cinéma). Gymnastique et football sont alors les sports de base. Avec leur clique et leurs fifres, les gymnastes à l'étoile bleue sont célèbres dans toute la région.

Devenu "Étoile Sportive de Kerbonne", l'ESK s'illustre en basket (la section de basket-ball a vu le jour en 1922). Une salle de sports est construite en sous-sol, rue Ampère. En 1988, l'ESK compte 490 membres entre les sections tennis et basket. La salle est alors saturée, partagée entre l'ESK et l'école de Kerbonne. Trop bruyante au goût des voisins, elle est aujourd'hui abandonnée au profit de la salle Javouhey, beaucoup plus moderne, construite dans l'enceinte du collège de Kerbonne, Rue Paul Bert.

Le 28 avril 2004, les sections basket du patronage laïque de Recouvrance et de l'ESK fusionnent pour donner naissance à « Brest Basket 29 ».


L'école et le collège de Kerbonne

A la fin du 19ème siècle, la corderie est en ruine. Barthélémy de Kerros cède les murs et les terrains attenants à la Congrégation des Filles de la Sagesse. Les religieuses ouvrent le 17/09/1896 l'école Notre Dame de Kerbonne.

Mais en 1902, les relations se tendent entre l'Eglise et l'Etat : les soeurs de la Sagesse se voient contraintes d'abandonner l'enseignement et quittent Kerbonne.

L'école privée est néanmoins maintenue : elle deviendra plus tard le groupe scolaire privé Kerbonne Javouhey.

En 1952, les locaux vétustes de l'ancienne corderie sont encore en service, mais cette année là, on pose la première pierre des batiments actuels. Il faudra toutefois attendre 50 ans pour que les préfabriqués de l'école maternelle Rue Ampère soient abandonnés, et que toutes les classes soient regroupées Rue Paul Bert.

Dans les années 30, le manoir de Kerbonne héberge un pensionnat de jeunes filles.

Le chanteur compositeur Christophe Miossec est passé dans les murs de ND de Kerbonne.

Le jardin de Kerbonne

Ce jardin belvédère offre un panorama exceptionnel sur l'Arsenal et la Rade de Brest. Lors d'événements maritimes en rade, c'est un point de vue très couru. C'est apparemment sur son emplacement - un excellent poste d'observations des mouvements de bateaux - que s'élevait autrefois la "maison de l'espion". Selon certains, elle aurait accueilli un officier écossais, Alexandre Gordon, décapité à Brest le 21 novembre 1769 pour espionnage. Mais plus vraisemblablement, elle devait son nom au fait d'avoir hébergé un marchand dénommé Jouslain, pendu à Brest le 25 mai 1707, lui aussi pour espionnage.

Ce jardin a été réalisé au début des années 80 grace à la tenacité des riverains : à force de persévérance et de pétitions, ils obtinrent l'aménagement de ce terrain vague ; dénommé "La petite montagne", c'était alors un lieu privilégié pour les activités sportives des élèves environnants, mais qui tournait à la friche.

Ce jardin abrite une collection végétale importante dont une cinquantaine de variétés de cistes, un cyprès de l'Arizona, un bel Eucalyptus, un séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) et un pin du Parana (Araucaria angustifolia). Ce dernier est une espèce très rare en Europe, et même en danger d'extinction dans son continent d'origine, l'Amérique du Sud. On ignore comment il est arrivé là. Mais sa silhouette particulière et ses caractéristiques originales lui ont valu le titre de "merveille de Kerbonne" (source Sillage Janvier 2011). Il est situé dans la partie la plus à l'Ouest du jardin.

La Libération

Kerbonne est très exposé aux bombardements en raison de la proximité d'objectifs stratégiques : arsenal, base sous-marine, école navale. Et sur place, un poste de commandement allemand s'est installé dans le manoir de Kerbonne, et à proximité du patronage, une batterie anti-aérienne, la Flak 3/803, servie par une centaine d'artilleurs. Les kerbonnais trouvent refuge dans un abri construit sous l'église. Jusqu'à l'exode du 13 août 1944, il est très souvent bondé.

Une centaine de civils de la Défense Passive y sont encore terrés quand les fusillers de la 116th (29e division d'infanterie américaine), venant de Saint Pierre par la rue de l'Yser, atteignent le quartier en fin d'après-midi du samedi 16 septembre 1944.

Bien que sabordée depuis le 14, la batterie est encore tenue par une cinquantaine de soldats allemands (avec à leur tête, un lieutenant que les kerbonnais ont surnommé "double-mêtre"). Ils acceptent de se rendre le lendemain sans combattre (et apparemment plutôt soulagés !). C'est ainsi que la veille de la reddition générale de Brest (le lundi 18 septembre), drapeaux américain et français flottent au fronton de l'église de Kerbonne.

(principale source : « L'enfer de Brest » de Henri Floch et Alain Le Berre)

Plaque rue Chanoine Guermeur.jpg

Les entrées de l'abri (en fait 3 couloirs se rejoignant à une douzaine de mètres sous le choeur de l'église) ont été obstruées en 1950. Une visite de vérification a toutefois eu lieu le 31/03/1981.

Témoignages de cette époque, des balles et des éclats sont encore incrustés au cœur des troncs (et pour cette raison, après la tempête de 1999, des arbres abattus dans le bois de Kerbonne ne trouvèrent pas preneurs dans les scieries) !

Une rue, celle du Chanoine Guermeur, perpétue la mémoire de ce résistant kerbonnais : émetteur-récepteur derrière l'autel de l'église, hébergement d'aviateurs alliés, ... A lire dans le no 52 de "Partage Kerbonne" (sept 1994).

N'oublions pas non plus un autre résistant, Emile Guyader, mort en déportation.


Données statistiques sur le quartier

Attention, le découpage IRIS du quartier de Kerbonne (utilisé par l'INSEE) est assez surprenant : l'église, le manoir et le jardin de Kerbonne sont rattachés au quartier de Mesdoun !

Population : 2421 habitants dont

  • 159 de 0 à 5 ans
  • 109 de 6 à 10 ans
  • 340 de 18 à 24 ans
  • 554 de 25 à 39 ans
  • 203 de 55 à 64 ans
  • 251 de 65 à 79 ans
  • 87 de 80 ans ou plus

La population active représente 1200 personnes, dont

  • 503 cadres et professions intermédiaires
  • 648 employés ou ouvriers

Il y a aussi 423 retraités et 436 autres (étudiants, militaires, chômeurs, ...) (Source Recensement Insee 2007)

Le nombre de naissances sur le quartier a baissé de 10 % entre 2005 et 2009, alors qu'au niveau de la ville, cette baisse n'est que de 4 % (Source BMO Direction de la Proximité)

Logement : Le nombre de résidences principales soumis à la taxe d'habitation serait de 1318. Il y aurait 112 logements conventionnés au sens de la loi SRU, soit 8,5 % du parc, alors que pour la ville de Brest, ce taux est plutôt autour de 25 %. (Source DDE 2007)

Aide aux personnes : Le nombre d'allocataires de la Caisse d'Allocations Familiales en 2008 était de 530, dont 240 avec enfants ; 25 % de ces derniers allocataires constituaient des familles monoparentales (alors que la moyenne pour Brest était de 34 %) Le nombre d'allocataires bénéficiaires de minima sociaux était de 121, ce qui concernait 476 enfants (Source CAF)

Le nombre de personnes dépendantes recevant l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) à domicile est passé de 14 à 31 entre 2007 et 2009 (Source Observatoire social)

Education : Scolarité 2010-2011 pour le seul établissement sur le quartier (Notre Dame de Kerbonne) :

  • Ecole maternelle : 163 élèves (en progression de 8 % en 5 ans)
  • Ecole élémentaire : 277 élèves (en baisse de 4 % sur 5 ans)

(Source Service de l'enfance scolarisé)

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