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Kerbernier premier quartier de la ZUP

Kerbernier, premier quartier de la ZUP

Le 10 mai 1958, Gaston Monnerville, Président du Conseil de la République, posait la première pierre de la cité de Kerbernier, ensemble de 714 logements.

Nombre de ces « pionniers » vivaient jusqu'alors en baraques au Bouguen et, pour eux, le changement fut considérable. Ces appartements neufs et modernes étaient très confortables. Pourtant, beaucoup regrettèrent la vie en baraques : le privilège d'avoir sa propre maison et son jardin, la profonde solidarité entre voisins et, surtout, le coût du loyer quasiment symbolique. Pendant plusieurs années, l'ambiance à Kerbernier fut excellente : beaucoup d'habitants se connaissaient déjà au Bouguen. Ajoutons que la rareté des téléviseurs favorisait alors les rapports humains.

La vie s'organise

Les premiers temps, il fallut organiser la vie quotidienne, il n'y eut pas de commerces rue Langevin avant l'installation de la Coop en 1961. L'absence d'administrations sur le quartier fut aussi un handicap, d'autant plus remarquable qu'on les trouvait toutes en baraques. En ce qui concerne les loisirs, la proximité de la campagne favorisait les promenades et pique-niques dominicaux jusqu'aux rives de Penfeld ou à Kervallon. Une fois, l'an aux environs de Pâques, la fête foraine avec ses auto-tamponneuses s'installait rue de Cornouaille, le feu de la Saint-Jean aménagé à l'emplacement actuel de l'Ecomarché était un événement attendu au même titre que la course cycliste du Bouguen.

Les enfants pouvaient chaque jeudi se rendre au patronage de l'école Saint-Yves ou au patronage laïque de Lambézellec selon les affinités de leurs parents. Des promenades en car, des projections de films et d'autres activités leur étaient proposés.

Des vices de construction

En fait, les véritables difficultés de l'époque furent liées aux vices de construction ou de conception des logements. La non-étanchéité des portes-fenêtres et l'absence de volets provoquaient des infiltrations d'eau régulières ; le chauffage n'était autorisé que cinq mois par an. La plupart de ces défauts s'arrangèrent progressivement, le plus souvent à l'amiable ; d'autres, en revanche nécessitèrent des procédures longues et complexes (8 ans de procès pour obtenir le réfection des portes-fenêtres). Mais les progrès les plus significatifs n'intervinrent qu'en 1988 lorsque l'OPAC décida de la réfection complète de tous les logements de la cité. Quel bilan tirer de ces 40 ans ?. De l'avis des anciens, l'ambiance n'est plus ce qu'elle était : on se parle moins, les enfants sont moins nombreux, la grande mobilité des locataires ne permet plus de lier connaissance. Pourtant, c'est un quartier que les habitants trouvent agréable et que les anciens ne souhaitent pas quitter même si l'ambiance s'est dégradé depuis quelques mois par des actes d'incivilités.

Propos recueillis par André Hascoët auprès de Mmes Bellec, Bihan, Boucher, Calvez, Croson, Marchand et Menguy ; M. et Mme Le Roux (Bellevue, journal de nos quartiers 2001)

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