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Interview-Sillage : Thierry Pen, chef d'entreprise et planchiste : Différence entre versions

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Version du 30 mai 2013 à 21:40

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°69 - juin 1999
Auteur : Jérôme Le Jollec


Une certaine idée de la liberté

Parcours peu ordinaire que celui de Thierry Pen, né à Mostaganem d'un père natif de Recouvrance et d'une mère d'origine lorraine ! Pour conjuguer sa passion de la planche et un souci d'indépendance, il est passé du statut d'ouvrier du bâtiment à celui de PDG. Et la société Magic Surf qu'il a créée en 1981, vole de succès en succès. Sans rien renier des origines et des débuts.

Surfeur

Y avait-il une vie avant la planche ?

Je ne regrette pas mon expérience d'une dizaine d'années comme ouvrier menuisier dans le bâtiment. J'en garde de bons souvenirs mais au bout j'ai fini par avoir assez des cadences infernales et de n'être finalement qu'un manœuvre amélioré.

Pourquoi avoir choisi Magic surf comme raison sociale ?

Le surf, la glisse, ça rejoint le mythe du Grand Bleu et relève de la magie. C'est un monde idéal mais tellement mieux que celui de béton. En tout cas, près de 20 ans après, le nom n'a pas pris une ride.

Quelles ont été les principales étapes de votre développement ?

Du matériel on est passé aux vêtements, puis en 1989 à un magasin regroupant toutes les activités. Aujourd'hui, grâce à un réseau de copains, il existe huit magasins dont un à Paris.

Y a-t-il un profil type du planchiste ou du surfeur ?

Le planchiste c'est quelqu'un qui aime la mer et a besoin de sensations sur l'eau. Le surfeur, plus jeune, recherche avant tout la glisse sur les vagues. Mais c'est difficile de ne pas tomber dans la caricature.

C'est quelqu'un de plutôt individualiste ?

Non, individualiste, c'est péjoratif. Je dirais plutôt épris de liberté et qui recherche des sensations et une dépense physique sans contrainte.

Le budget est tout de même assez important ?

Faire du sport collectif, c'est sans doute moins cher, mais une planche c'est aussi dix fois moins cher que le moindre cata, et c'est en dessous du prix d'un scooter. Sans compter qu'après on ne paye plus.

Pratiquez-vous toujours ?

Oui, je suis assidu. Et quand je peux me libérer, j'essaye d'y aller en semaine, même au Moulin Blanc puisque Brest à la chance d'avoir une plage en pleine ville.

Quels sont vos sites préférés ?

La presqu'île de Crozon. Comme la baie de Goulien où il n'y a aucune habitation. C'est un autre univers quand on sort de l'eau. Les plus beaux sites sont là et il y a toujours un endroit favorable. Si le vent fait défaut, on peut toujours faire un coup de surf.

La bonne vague, elle est comment ?

Les vagues ont des séries. Il faut savoir écouter l'océan, prendre le rythme et le tempo. Et être en forme quand la mer est en forme pour arriver à une fusion parfaite.

Et le bon vent ?

Le planchiste est obsédé par le vent. Tous les matins, je regarde les arbres qui bougent, les nuages. Qu'il pleuve ou qu'il vente, on vit au rythme du vent. J'adore quand une dépression arrive.

Froid, vous, jamais ?

Non, ici il fait remarquablement doux. Je navigue toute l'année y compris à Noël et au jour de l'an.

Aimez-vous les tempêtes ?

C'est le summum de la Bretagne. Ici, on en a la primeur. C'est le vrai vent du large.

Travailler pour vous, c'est toujours du plaisir ?

Oui, j'aime bien le contact, le commerce. Je suis quelqu'un de sociable. Une bonne journée, c'est une journée avec les autres.

Malgré une indispensable diversification ?

On est resté dans une certaine culture. La planche a encore de l'avenir. C'est l'invention du XXe siècle.

Faites-vous du bateau ?

Oui, j'ai un Dragon. J'adore régater mais c'est juste pour rigoler.

Avez-vous envisagé de faire le tour du monde en solitaire ?'

Pas du tout, je m'ennuierais. Mais un tour du monde avec des potes, pourquoi pas ?

Quelles qualités pensez-vous qu'on vous prête ?

À part sociable, je ne sais pas. Peut-être de savoir m'entourer et de faire en sorte qu'autour de moi, les gens soient bons.

Avez-vous des manies ou pire des défauts ?

Mon défaut principal est d'avoir du mal à m'ordonner, à choisir les priorités. Je veux faire beaucoup de choses. J'ai besoin d'être freiné ou guidé.

Envisagez-vous de passer la main ?

Oui, tout le temps ! L'entreprise c'est davantage celle des gens qui y travaillent que la mienne.

Hormis votre secteur d'activité, quels centres d'intérêt avez-vous ?

Je ne suis pas focalisé sur la planche. Je suis très branché peinture. J'aime beaucoup le Quattrocento et je vais dans les villes italiennes une fois par an.

Et Brest dans tout ça ?

Magic Surf est liée à Brest et inversement. Le plus beau compliment que l'on m'ait fait, c'est que Magic Surf soit cité dans un polar. J'espère que le devenir de Brest ne sera pas que culturel et qu'on saura garder tous les composants d'une société humaine, à commencer par une classe ouvrière.


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