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Interview-Sillage : Louis Herry, Cheminot et passionné de cirque

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°86 - fév.-mars 2002
Auteur : Jérôme Le Jollec


"Pour le rire, l'émotion et le frisson"

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Louis Herry est un cheminot pas tout à fait comme les autres. S'il a le souci des trains qui arrivent à l'heure, il nourrit aussi une passion tranquille mais active, sinon dévorante, pour le cirque. Ou plutôt les cirques, grands ou petits, connus ou non. Et on le connaît dans le milieu : il a été à l'initiative du retour des cirques au centre ville et depuis il en est leur monsieur bons offices.

Brestois de toujours ?

Oui, je suis né de parents brestois. Et mes grands parents tenaient le Strasbourg Bar. Je me souviens du Tour de France partant de la place de Strasbourg.

Votre passion remonte à l'enfance ?

Tout petit mon grand père m'amenait voir les chapiteaux place de la Liberté dans les années cinquante. Mais ma passion a vraiment démarré en 1971 quand j'ai rencontré Jean Richard qui venait à Brest acheter le cirque Pinder.

Comment avez-vous mis le pied à l'étrier ?

Après avoir commencé en 1967 au dépôt SNCF de Brest et roulé sur des machines à vapeur, je me suis retrouvé à Rennes de 1972 à 1982. Le maire, Edmond Hervé, m'avait mis au défi de réaliser les moyens techniques de montage sur le Champ-de-Mars. Je l'ai relevé et depuis 1978, les cirques montent leur chapiteau sur cette place du centre de la ville.

Avez-vous envisagé un métier dans le cirque ?

On me l'a proposé dans les années 70. Mais je ne suis pas un artiste et que le cirque à cette époque ne se portait pas bien. Et puis, si la passion devient le boulot, ce n'est plus pareil.

Vous auriez pu rester un amateur éclairé ?

Certains ne font que de la collection de maquettes, mais moi, j'ai voulu que les cirques rentrent au centre ville pour mieux les accueillir.

En quoi consiste votre rôle ?

Il faut être sur le terrain quand le cirque arrive, s'occuper des points d'eau, de l'électricité, voir au niveau de la municipalité ce qui peut être fait. Je suis un peu le trait d'union entre toutes les parties prenantes.

Vous n'allez tout de même pas chercher la nourriture pour les animaux?

Si ! Certains cirques me demandent du foin, de la paille, de la viande...

Si on vous demandait de reprendre un cirque pour un euro symbolique le feriez-vous ?

Un cirque ? Sûrement pas ! C'est trop complexe, il faut baigner dedans, c'est une bataille de tous les jours. Ceux qui le font ont vraiment du courage.

Sollicités de toutes parts, les gens n'ont-ils pas un peu perdu le goût d'aller au cirque ?

Non, au contraire ! Une dizaine de millions de personnes va au cirque chaque année et en deux ans il a gagné deux à trois millions de spectateurs avec pas mal de jeunes qui viennent voir du traditionnel.

Brest est-elle différente des autres villes à cet égard ?

Brest a toujours été une bonne ville pour le cirque. Les cirques avec animaux travaillent mieux, peut-être parce qu'il n'y a pas de zoo dans le coin.

Que recherchez-vous avant tout au cirque : le rire ou le frisson ?

Les deux ! Et aussi de l'émotion.

Les personnalités du cirque qui vous ont le plus marqué ?

Je dirais Jean Richard, très sympa, et Achille Zavatta, tous deux disparus. Chaque fois qu'Achille venait à Brest on passait la journée ensemble. Il aimait voir la mer et au début des années 90 on allait voir les multicoques.

Les gens du cirque ont-ils un supplément d'âme?

Ce sont surtout des gens simples, courageux, et qui n'ont pas la grosse tête.

Pourquoi faire de 2002 une année du cirque ?

En fait, ça a démarré en 2 juillet 2001. C'est le ministère de la Culture qui l'a initiée pour donner un coup de pouce et marquer les esprits. Les 1, 2, et 3 mars, aura lieu l'opération "un, deux, trois... cirque" dans toute la France.

Y aura-t-il un cirque pour l'occasion ?

Du 26 février au 3 mars, on pourra voir le cirque Maximum de Mario Masson, déjà venu en 2000, un spectacle de très belle qualité, avec encore plus d'ampleur pour 2001.

Avez-vous le temps d'avoir d'autres passions ?

Non, non ! Le cirque occupe complètement mon temps et mon esprit. J'aime bien le cinéma et le théâtre, mais c'est aussi du spectacle.

Et Brest dans tout ça ?

J'ai mis onze ans à revenir, et pour rien au monde je n'irai vivre ailleurs. C'est une ville qui bouge beaucoup. On est près de la mer, on a tout, c'est génial. Ce qui est dommage, c'est la disparition de lieux de spectacle et de rencontre comme le Siam ou le Comoedia.


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