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Interview-Sillage : Hubert Fabulet, Alias Bébert la godasse : Différence entre versions

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Version du 24 janvier 2013 à 12:59

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°92 - déc. 2003 - janv. 2003
Auteur : Jérôme Le Jollec


La rénovation des halles le botte

Dans son genre, c'est une pointure. Pensez ! Cela fait 40 ans qu'il fait le marché de St-Martin, et des pieds, il en a chaussé. Il connaît tout le monde et tout le monde le connaît sous le nom de "Bébert la godasse". À 66 ans, fort de son expérience, et alors que son âge et sa santé lui font prendre du recul, nul avis ne semble plus autorisé que le sien sur le devenir des halles. Pour une fois, Bébert déballe tout !

Paire de chaussures

D'où êtes-vous originaire ?

Je suis vendéen, un "ventrachoux" de Saint Jean-de-Mont.

Comment en êtes-vous venu au commerce de la chaussure ?

C'est une activité transmise de père en fils. Mes parents, eux, vendaient de la lingerie. Mais mon fils est dans la chaussure.

Depuis combien de temps exercez-vous aux halles ?

Une quarantaine d'années. Au début, je ne venais pas tous les jours ici. Je faisais aussi les Quatre-Moulins, Recouvrance, le Pilier Rouge. Quand on a installé un toit sur le côté, il y a 20 ou 25 ans, je suis resté à Saint-Martin.

Jamais marre de battre la semelle ?

Il faut bien faire quelque chose. Je me lève à cinq heures et je rentre à deux heures. Et on est par tous les temps dehors.

Êtes-vous plutôt du style à cirer les chaussures du chaland ?

Il faut faire l'article, en précisant qu'il y a plusieurs qualités. Mais il faut faire vite : il faut vendre entre 9 h et midi. Alors, on ne peut pas s'occuper de tout le monde en même temps.

La clientèle, qui est-elle, d'où vient-elle ?

Je fais la chaussure féminine. Pour des personnes entre deux âges, mais pour les jeunes aussi. Les gens viennent de tout Brest, de Plougastel ou d'autres communes environnantes.

Est-elle fidèle ?

J'ai toujours les mêmes clients, sinon, il y a longtemps que je ne serais plus à St-Martin.

Qu'est-ce qui fait le cachet de Saint-Martin ?

Son charme. On vient pour acheter mais aussi pour voir. Et on trouve de tout, des jouets aux casseroles, en passant par les meubles et la fripe.

Que disent les gens sur l'environnement et sur les travaux de rénovation ?

Bien sûr, il y a quelques craintes, que le marché provisoire soit trop loin par exemple. Et 14 mois de prévu pour les travaux, c'est long.

Veulent-ils des changements ?

Oui! L'état est déplorable. Les halles actuelles datent de Napoléon III. Il est temps d'agrémenter le bâtiment, mais pas de le rafistoler. Il y a déjà eu des travaux ici, mais c'étaient des réparations de fortune.

Le marché ne risque-t-il pas de perdre son âme ?

Non! La clientèle restera la même, j'en suis certain.

Qu'attendez-vous des nouvelles halles ?

Une meilleure visibilité ! Devant, le bâtiment ne sera plus caché par une couverture. Derrière, il y aura un toit pour les commerçants sédentaires. Au total, la surface restera la même et l'ensemble sera plus confortable pour tout le monde.

Vous pensez à vous-même ou à ceux qui vont venir ?

À l'âge que je suis, 66 ans, c'est pas pour moi tous ces travaux ! C'est pour les jeunes que je pense tout ça.

Au cours de ces décennies, qu'avez-vous trouvé de plus dur ?

Il faut faire avec les intempéries, la pluie, le vent. C'est souvent dur. D'ailleurs, je ne suis plus tous les jours à Saint-Martin, ma santé ne me le permet plus. Quand le temps est mauvais, je reste chez moi. D'ailleurs, ce serait bien que sur le marché provisoire, on ait une protection contre la pluie. Il faut que j'en parle à Jean Champeau !

Choisissez-vous vous-même vos chaussures ?

J'ai les pieds sensibles. Je prends du confortable. Quand j'ai besoin d'une bonne paire, je sais où aller !

Et les fluctuations de la mode ?

On est obligé de la suivre. Ce sont les usines qui font la mode, même si je vends des fins de séries.

Si c'était à refaire ?

On ne vit pas de regrets. Mais ça ne m'aurait pas déplu de faire représentant en voyage.

Comment vous délassez-vous ?

J'aimais bien la chasse. Ca change les idées, on retrouve les copains. Je pêchais aussi. Mais aujourd'hui, j'ai dû mettre un terme à ces activités.

Et Brest dans tout ça ?

J'aime bien Brest, la mentalité des gens. Ils sont affables, gentils. J'ai de nombreux amis, aussi bien dans les gens de mon âge que chez les jeunes. Et je ne me connais pas d'ennemis!


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