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Interview-Sillage : Anne Liardet, troisième femme du Vendée Globe : Différence entre versions

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Version du 14 février 2008 à 12:19

Une femme à la mer

initialement publié sur le magazine de Brest métropole océane "Sillage" N° 108 - avril-mai 2005

Elle ne s'est pas fiancée avec l'océan, elle ne s'est pas battue contre lui. Troisième femme de l'histoire du Vendée Globe à avoir bouclé ce tour du monde en solitaire et sans escale, la brestoise Anne Liardet est un marin comme les autres. Un être d'envies et de rêves qui sait se donner les moyens de tutoyer le bonheur, en frôlant volontiers le pire. Une femme aux pieds sur terre et mer qui assume ses passions, vit sans illusion, et construit ainsi sa route salée vers le bonheur.

Verdict après 24 000 miles autour de la mer?

J'ai fait le Vendée Globe que j'avais rêvé. J'étais bien sûr l'eau et dans mon histoire.

Ce qui vous a fait tenir jusqu'au bout?

L'envie d'arriver. Tu te défonces pour être au départ, tu te défonces pour être à l'arrivée !

Prête à larguer de nouveau les amarres?

Oui! Et je dirais même pire, ça me titille déjà! En tout cas, je repartirai sur Roxy.

Quel est l'aimant qui vous attire vers la mer?

Ces petits moments, une fraction de seconde peut-être, où tu as cette sensation physique, intraduisible, de faire partie de l'univers. Ca, ça me bluffe, et c'est pour ça que j'y retourne!

L'océan, votre meilleur ennemi?

Il n'est pas mon ennemi, ni mon ami d'ailleurs, parce qu'il m'a aussi fait des tours de con! Mais c'est un compagnon de route, au même titre que le vent.

Ce qui vous fascine le plus chez un navigateur?

La capacité qu'ont certains à tenir la route envers et contre tout.

Ce que vous détestez dans les courses?

Rien ! Sans ça je n'irai pas, je ne suis pas maso!

Votre livre de chevet ? J'en ai beaucoup, mais je relis souvent “Cent ans de solitude” de Garcia Marquez et les “Contes des mers du Sud” de Jack London.

Un rêve inaccompli?

Partir en vacances avec mes enfants : c'est con, mais je n'ai jamais réussi à le faire ! J'ai envie de partager avec eux la Corse, Madère, les Açores...

Le monde dont vous rêvez pour vos enfants?

Celui où les humains apprendront enfin à se bouger pour sauver la planète. On marche sur la tête, là !

Votre pire défaut ?

Je m'enflamme sûrement trop facilement,je dois être trop passionnée.

Votre plus grande force ?

La ténacité.

Votre devise

Au moins j'aurais essayé... Quand tu veux quelque chose, tu t'en donnes les moyens : même si ça ne marche pas, il ne faut pas avoir de regrets.

Votre mer préférée

La mer bleue... Oui, c'est quand elle est bleue qu'elle est le plus sympa!

Dans une autre vie, vous auriez été...

J'aurais été latino, en tout cas quelqu'un du soleil. Après... Peut-être pirate ?

Votre maître à naviguer ?

Je n'ai pas de modèle, mais des gens que j'admire, parmi lesquels bien sûr Eric Tabarly ou Kersauson, qui m'ont donné l'envie de naviguer. Et puis mon père aussi, qui a construit son bateau quand j'étais petite... C'est peut-être de là que ça vient, finalement !

Votre pêché mignon?

Être seule de temps en temps, et même après un Vendée Globe ! Je me supporte assez bien...

Ce qui vous révolte?

La bêtise en général, et j'ai l'impression que c'est elle qui gouverne le monde aujourd'hui...

Quelle épitaphe aimeriez-vous trouver sur votre tombe?

Cap-hornier !

Finalement, plutôt terre ou plutôt mer?

Ni l'un ni l'autre. On a tous besoin de s'échapper d'une façon ou d'une autre, et moi je le fais sur l'eau. Mais j'ai besoin de la terre autant que de la mer.

Et Brest dans tout ça?

C'est de là que je suis partie, c'est là que je reviens. Pour moi, Brest c'est la rade, un port, et c'est ça qui est bien. Parce que les villes qui sont des ports sont ouvertes sur le rêve.

Propos recueillis par Élisabeth Jard


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