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Hommage brestois aux résistants

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°169 - mai 2014
Auteur : Sillage



Les cérémonies du 27 mai, journée nationale de la Résistance, prendront une résonance particulière cette année, 70 ans après la Libération.

Le 27 mai 1943, le Conseil national de la Résistance Wikipedia-logo-v2.svg (CNR), instance créée autour de Jean Moulin afin de coordonner les différents mouvements de Résistance française, se réunissait pour la toute première fois. Suite à une loi adoptée par le Sénat en juillet 2013, cette date marque désormais la journée nationale d’hommage à la Résistance. Elle se double cette année du soixante-dixième anniversaire de la Libération. Deux commémorations fortes pour Brest, ville occupée et lourdement bombardée, où l’esprit de résistance était vivace. Le 27 mai, place de la Liberté, des collégiens de Brest métropole océane se joindront donc à la cérémonie officielle pour lire à voix haute des lettres et poèmes adressés à Jean Moulin Wikipedia-logo-v2.svg. Michel Madec, professeur d’histoire au collège de Guilers et passionné par la Résistance, apprécie de pouvoir venir avec ses élèves assister à ces commémorations : « Ces moments ont un réel impact sur les jeunes. Les drapeaux, le dépôt de la gerbe de fleurs, la minute de silence … Ce côté officiel et solennel les impressionne et les marque, à condition bien sûr qu’ils aient été préparés en amont ». Pour Christian Bougeard Wikipedia-logo-v2.svg, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bretagne Occidentale, les commémorations font partie de la construction civique. « Mais il ne faut pas confondre mémoire et Histoire, ajoute-t-il. Le meilleur moyen de rendre hommage aux résistants, c’est de ne pas donner une version héroïsée de cette période mais de la raconter le plus fidèlement possible. »

Une résistance au présent

Ce même 27 mai, plusieurs classes de collège et de lycée de l’agglomération devraient se réunir pour assister à des lectures scénarisées de textes de la résistance et de leurs propres écrits. Les élèves ont en effet visionné le film de Gilles Perret Wikipedia-logo-v2.svg, Les jours heureux, qui rappelle l’existence d’un document fondateur pour la France, le programme du CNR, puis ont écrit sur le sujet. «Les jours heureux aide les jeunes à comprendre que la résistance est toujours d’actualité », se réjouit Charles Paperon, ancien combattant volontaire de la Résistance et co-président du comité du Finistère de l’Association des anciens combattants de la Résistance (ANACR). Infatigable, l’octogénaire n’hésite pas à sillonner les établissements de tout le Finistère pour partager son expérience. « Il faut aller au-delà du souvenir ! La résistance, c’est aujourd’hui ! Le budget, la sécurité sociale, la liberté de la presse … Tout cela figurait dans le programme du CNR. La France était ruinée, ce texte a tout fondé. Il faut se battre pour défendre ces acquis. » Et au mot d’ordre de son ami Stéphane Hessel, « Indignez-vous !», le Brestois Charles Paperon ajoute : « Osez ! ».


Coup d'oeil dans le rétro : une pointe bretonne très résistante


Port stratégique, Brest a connu une résistance très active, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On connaît bien l’histoire des Sénans, qui ont rejoint massivement le général de Gaulle, mais l’on sait moins que tous les ports du Finistère, dont Brest, ont fourni des volontaires aux forces de la France Libre ainsi qu’à ses forces navales. Dès le 17 juin 1940, de nombreux Bretons embarquent depuis les ports de la côte nord de la Bretagne pour gagner l’Angleterre. Ils quittent le plus souvent l’Hexagone à bord de bateaux de pêche pour gonfler les rangs des forces de la France libre. « Brest est l’un des pôles de la résistance en Bretagne, indique Christian Bougeard. L’esprit de résistance y est très fort, il apparaît ici plus précocement qu’ailleurs. On assiste à un rejet immédiat de l’occupant doublé d’un fort sentiment anglophile. » Outre ceux qui partent rejoindre la France libre, des centaines de Finistériens résistent à l’occupant sur place. Port de guerre, situé à un emplacement stratégique, Brest abrite ainsi des agents de renseignement, actifs dès l’automne 1940 : « Ils sont au service du général de Gaulle ou des Britanniques et surveillent notamment les activités de la base sous-marine », souligne Christian Bougeard.

Un pôle de résistance à l’arsenal Les premiers sabotages ont lieu dès 1940. En 1941, neuf attentats sont recensés dans le département contre les militaires allemands, principalement à Brest, ainsi que deux explosions. Le cercle des officiers de Marine est touché. L’Arsenal est l’un des pôles de la résistance brestoise : fin 1941, les réserves d’eau distillée destinées à alimenter les batteries des sous-marins allemands sont sabotées, de même que des sous-stations électriques l’année suivante. Multiforme, la résistance brestoise est le fait de plusieurs réseaux : la Confrérie Notre-Dame, Alliance, Défense de la France ou encore Cohors-Asturie recrutent à Brest. « Il faut également souligner l’ampleur de la résistance communiste à Brest », rappelle Christian Bougeard. À l’appel du PCF, des manifestations de ménagères contre les pénuries et l’occupation éclatent dans la ville en 1942. Un groupe de résistants brestois est constitué en 1940, le groupe Elie, qui recrute principalement dans les milieux catholiques. Il est démantelé en 1941. La plupart de ses membres sont condamnés à mort. Onze d’entre eux font partie des 19 résistants brestois fusillés au Mont Valérien, le 17 septembre 1943. Tout juste un an plus tard, le 18 septembre 1944, après 45 jours de siège, la ville est libérée.


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