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Historique des bibliothèques municipales de Brest

Origine : de la période révolutionnaire à 1833

Après les saisies révolutionnaires et la confiscation des bibliothèques religieuses et nobiliaires, la Convention, en l'an III, crée par un décret le dépôt de Brest, constitué des collections de l'Abbaye Saint-Mathieu, des Carmes de Brest et des Capucins de Recouvrance.

Ces collections sont déposées dans la maison dite Bureau des Marchands, propriété nationale donnée à la ville. Sont richement représentés la géographie ancienne et moderne (atlas et cartes), les traités techniques, les tableaux, gravures, estampes et manuscrits.Le dépôt compte alors 26 000 ouvrages. La Marine et sa Bibliothèque du Port, la Ville, l'École Centrale du Finistère, l'Hospice Civil, l'École de Santé Navale obtiennent alors successivement l'autorisation de prélever des ouvrages dans ces collections pour servir de base à leurs propres bibliothèques. Un embryon de bibliothèque communale est semble-t-il créé mais les ouvrages continuent d'être donnés ou pris. Il ne reste plus en 1812 que 750 volumes.


De 1833 au début du XXe siècle

A partir de 1833 s'ébauche la reconstitution de la bibliothèque, et en 1843, le principe de l'ouverture d'une bibliothèque publique étant admis, un poste de bibliothécaire-archiviste est créé en faveur du poète Hippolyte Violeau. L'ouverture de la bibliothèque, aménagée dans les combles de l'Hôtel de ville, a lieu le 9 octobre 1850. Le budget d'achat de livres (y compris la reliure) s'élève à 1 000 francs.

En 1851, l'achat de la bibliothèque du jurisconsulte et bibliophile Le Hir (15 000 volumes) entraîne la nécessité d'un nouveau local : une galerie dans la Halle aux Blés. La nouvelle bibliothèque, ouverte le 5 juillet 1853, contient 24 000 volumes. Elle est ouverte dans la journée et en soirée. "Les séances du soir sont généralement les plus nombreuses. Elles sont composées de soldats, de marins et d'ouvriers. Le jour est plus particulièrement fréquenté par les travailleurs studieux". On note également la présence d'un "certain nombre de lecteurs n'affichant aucune prétention à la science, à l'érudition, mais attirés par les charmes d'une lecture amusante".

En 1857, on compte 9 510 lecteurs, soit 39 par jour pour 243 jours d'ouverture. en 1883, la fréquentation de la bibliothèque passe à 22 de moyenne pour les séances de jour et à 32 pour celles du soir. En 1874, Maunès fait imprimer le catalogue de la Bibliothèque et plus tard, en 1885, décide d'organiser un récolement général.

En 1886, les collections comprennent 31 000 volumes et 3 000 plaquettes. De nombreux dons et legs viennent enrichir le fonds de la bibliothèque dans la seconde moitié du XIXe siècle (56 200 volumes en 1898).

En 1912, la bibliothèque est ouverte tous les jours, sauf dimanche et lundi, de 10h à 18h de juin à septembre, 10h à 17h les autres mois avec ouverture supplémentaire de 19h à 22h. La fermeture est complète en août. Le prêt de livres est accordé par le maire sur proposition du bibliothécaire. Le personnel se compose d'un bibliothécaire-archiviste, d'un employé, d'un gardien-concierge, d'un gardien. Le budget s'élève à 2 000 F pour les achats et la reliure, 1 000 F pour le fonctionnement.


Les destructions de la Guerre

Après l'alerte de Munich en 1938, des dispositions sont prises pour mettre à l'abri les documents les plus précieux (incunables, livres précieux, fonds breton) : environ 3 à 4 000 volumes sur les 120 000 que compte la bibliothèque en 1939. Ils sont d'abord entreposés au château de Penmarc'h à Saint-Frégant, puis au château de Kerjean, et finalement transférés au château de Ménez Kamm à Spézet en 1942.

La bibliothécaire chargée du service en cette période pénible est l'énergique Geneviève d'Haucourt nommée à Brest en octobre 1939. Le 4 juillet 1941, la bibliothèque est anéantie une première fois mais reconstituée immédiatement par Geneviève d'Haucourt à l’École pratique de jeunes filles grâce aux dons de particuliers et aux subventions de l'Etat.

Lors du siège de Brest en 1944, la bibliothèque est à nouveau entièrement détruite. Mademoiselle d'Haucourt quitte Brest pour Nantes en avril 1943. Mademoiselle Lecureux, archiviste de la marine la remplace bénévolement.

A la fin de la guerre, une bibliothèque populaire fait office de bibliothèque municipale, avant son installation dans deux baraques provisoires, l'une assurant le prêt à domicile et la lecture sur place, l'autre accueillant les ouvrages de travail (usuels), le fonds d'étude et le fonds breton.

En 1943, un premier projet de reconstruction, qui comprenait une centrale ainsi que des annexes, est soumis à l'architecte de la ville.


Période contemporaine : l'essor de la lecture publique

Le 1er janvier 1953, les bibliothèques populaires de Recouvrance et de Guérin passent sous la tutelle municipale. La bibliothèque Guérin, non sinistrée, fonctionne depuis 1934 dans une école communale. Ses collections, en 1953, sont de 3 500 volumes dont de nombreux ouvrages démodés. Celle de Recouvrance (devenue bibliothèque des 4 Moulins), non sinistrée, est aussi installée dans une école. Ses collections comptent 4 000 volumes.

Odette Dourver devint responsable de la bibliothèque en 1955 et s'installa dans les locaux provisoires de l'avenue Foch. Elle présida à l'ouverture de la nouvelle bibliothèque centrale, rue Traverse, en octobre 1957, œuvre de l'architecte Jean-Baptiste Mathon, à qui l'on doit également le plan de reconstruction de Brest, ce bâtiment s'inscrit dans le carré des arts, en compagnie de l'école de musique, de l'auditorium, du musée et de l'école des Beaux-Arts.

Le projet de Bibliobus, évoqué depuis 1957, verra le jour en mai 1966. En 1968 Jacques Pons prend la direction de la bibliothèque. Il trouve en arrivant les chantiers du deuxième bibliobus, la construction de l'annexe de Bellevue ainsi que celle à venir de Saint-Marc, programmée avec la construction de la nouvelle mairie. La bibliothèque devient classée.

En 1970 apparaissent les projets à court terme (annexes de Lambézellec et de Saint-Marc) et à long terme : transfert de l'annexe de Saint-Martin, lancement du 3ème bibliobus, annexes de Kérédern, Pontanézen, Pen Ar Créach, créations de grandes annexes à Saint-Marc et à Saint-Pierre et enfin nouvelle bibliothèque de la Cavale Blanche. L'année 1970 a vu la première mise en place de la Bibliothèque du Palais des Arts et Culture, c'est-à-dire un salon de lecture au bout d'une galerie.

Les projets continuent ensuite de voir le jour : en 1972 ouverture de la bibliothèque de Saint-Marc, lancement du bibliobus communautaire ; en 1973, ouverture des bibliothèques de la Cavale Blanche et de Pontanézen en 1977.

Lettre de Saint Pol Roux

La Discothèque qui dépend entre 1971 et 1981 du Palais des Arts et de la Culture devient municipale en novembre 1981, suite à l'incendie du PAC. Elle emménage à l'adresse actuelle en 1988.

1984 est une année charnière pour la lecture publique au centre-ville : les sections adulte et jeunesse de la Centrale emménagent à Neptune au 16 rue Traverse, la toute première médiathèque voit le jour en section jeunesse puisque sont disponibles au prêt 1 000 disques vinyles, des diapositives ainsi que des vidéos 3/4 pouce (consultables sur place uniquement). Le service ouvre au public en février 1985 en raison de l'informatisation mise en place durant l'année 1984, faisant de la bibliothèque Neptune un pionnier en la matière, tant sur la ville de Brest que nationalement puisque seules quelques bibliothèques commencent à se lancer dans cette aventure. Plusieurs annexes de quartiers déménagent au cours des années 1980 et 1990, sous l'impulsion de Jean-Claude Le Dro : la bibliothèque des Quatre Moulins est transférée dans ses locaux actuels en 1985 et accueille le public à partir de 1986, la nouvelle bibliothèque de Saint-Marc ouvre en 1988 ainsi que le service de portage à domicile. Enfin la médiathèque de Lambézellec ouverte rue Pierre Corre en 1996 succède à la bibliothèque annexe qui se trouvait jusque là dans les murs de la mairie. La médiathèque d'Océanopolis, ouverte en 1990 mais dont l'activité de prêt n'a démarré qu'en 1992, a fermé ses portes en juin 1999. Les documents, transférés à Bellevue, constituent le fonds mer de la bibliothèque.

La modernisation du réseau de lecture publique se poursuit avec la reconstruction de la bibliothèque de Pontanézen, incendiée en juin 2000, qui a rouvert au public en juillet 2002. La nouvelle bibliothèque de Bellevue, située au 1er étage du centre commercial B2 et la nouvelle bibliothèque de Saint-Martin, intégrée au bâtiment de l'école Guérin, ouvrent à leur tour en 2003. Le portail documentaire informatisé de la bibliothèque, qui intègre de nombreux services en ligne est mis en fonctionnement en 2004.

En juin 2005, le Conseil Municipal approuve le programme de la future médiathèque centrale, qui regroupera sur plus de 8 000 m², à l'emplacement du gymnase Foch, les trois équipements actuels du centre-Ville (bibliothèque d'étude, Neptune et discothèque), ainsi que les services centraux du réseau. Cette médiathèque devait être accolée à la future bibliothèque universitaire de lettres et sciences sociales et ouvrir au public en 2012. Finalement le projet est modifié et un autre lieu choisi. Implantée dans les Ateliers des Capucins, la médiathèque ouvrira ses portes en 2016.

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