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Histoire du Patronage Laïque Municipal Sanquer

Le Patronage Laïque Municipal Sanquer - Chronologie

Logo du PLMS

Patronage Laïque Municipal Sanquer

Avant les grandes vacances scolaires de 1945 Décision de créer deux patronages laïques (PL Guérin, PLSPR).

Le 6 octobre 1945 François Diraison et Henri Thomas annoncent pour le dimanche 6 octobre 1945, la tenue d'une réunion d'information en vue de créer le PLSPR. A la fin de la réunion, un bureau provisoire est désigné par les participant : un groupement de fait est ainsi créé.

  • Avril 1946 : Les premières promenades pour les enfants s'organisent.
  • Le 2 Août 1946 : Dépôt des statuts loi 1901 à la Sous-Préfecture.
  • Le 9 Août 1946 : Le Journal Officiel annonce la création de l'Association.
  • Août 1946 : La section basket s'affilie à l'UFOLEP et à la FSGT.
  • Le 13 Octobre 1946 : Envoie d'une lettre recommandée à la Fédération. Les équipes premières masculines et féminines jouent en FFBB dès la saison 1946-1947.
  • Fin Octobre 1946 : La première baraque est installée sur le terrain (municipal) du n° 2 rue Laennec. Elle s'effondra le 27 Juillet 1947 lors de l'explosion de l'Ocean-Liberty. Elle sera remplacée par une nouvelle baraque mise à disposition.
  • Le 4 Octobre 1946 : Les équipes de basket organisent le premier bal de Sanquer.
  • Fin 1946 : Création de la section théâtrale, début des répétitions.
  • 1946 - 1996 : Activités du Patronage.
  • 1947 - 1959 : Activités en faveur des enfants et de la jeunesse.
  • 1946 - 1996 : Représentations théâtrales et animations de distraction et convivialité.
  • 1947 - 1996 : Compétitions et challenges de basket.
  • 1966 - 1996 : Tennis de table en UFOLEP et FFTT.
  • 1973 - 1986 : Lutte Bretonne.
  • 1981 - 1986 : Hand-Ball.
  • 1984 - 1986 : Rink Hockey (patinage à roulette).
  • 1989 - 1996 : Volley-Ball en FSGT.
  • 1989 - 1996 : Atelier vidéo-cinéma.
  • 1980 - 1996 : Jumelage avec le Freie Turnerschatf Vorwarts de Kiel : échange par séjours alternés de groupe d'adolescents à Kiel et dans la région Brestoise.

Formation du PLSPR

REUNION D'INFORMATION DU DIMANCHE 6 OCTOBRE 1945 A L'ECOLE SANQUER

Mise en place d'un mouvement de fait


Membres du Conseil d'Administration et du Bureau

Président François Diraison

Vice-Présidente Mme Le Moigne

Secrétaire M. Dagorn

Secrétaire-Adjointe Mlle Le Roux

Trésorier François Moulin

Trésorier-Adjoint Marcel Laurent

Autres membres du C.A. Caroline Le Tallec, Louis Mayis, Henri Thomas, MM Goasdoué, Cloarec, Ellouet, Moigne, Francis Bodin

Responsables de sections Section “Enfantine" Mlle Le Tallec, MM. Cloarec, Mayis, Ellouet, Goasdoué, Bodin, Mme Le Moigne

Section “Sportive” Basket Section “Artistique" Louis Mayis, Marcel Laurent, M. Cloarec

Les Présidents du Patronage

  • François Diraison - Président du groupement de fait 6 octobre 45

Président de l'association déclarée 12 octobre.

  • Henri Thomas : 12 Novembre 1947 - démissionne le 1/10/1948. Adjoint au Maire, il ne peut assister à toutes les réunions. 18 Septembre 1950, hospitalisé
  • Caroline Le Tallec : Saison 1950 - 1951
  • Henri Thomas :1951 au 31/11/1955, Caroline Le Tallec assume à nouveau les fonctions de présidente.
  • Henri Le Tallec remplace sa tante le 28 juin 1956. démissionne le 1er juillet 1966.
  • Francis Bodin : 1966 - 1976
  • Pierre Cariou : 1976 - 28 Mai 1977
  • Georges Vigier : 28 Mai 1977 se retire le 30 Octobre 1992
  • Marcel Bodin : 30 Octobre 1992 au 15 juin 2007
  • Rémy Jégou : 15 juin 2007


Adresse du PLMS:

Patronage laïque Municipal SANQUER
1er Siège Social
2 rue Laennec - Brest

Depuis 1965 au 26 rue Choquet-de-Lindu - Brest
Tél. 02 98 44 55 53
e-mail : plsanquer@wanadoo.fr [1]

Salle Municipale Polyvalente
59 rue Richelieu - Brest
Tél. 02 98 80 29 55

1946...

Le patro en 1946


Notre association est un patronage.

Le dictionnaire “ Petit Robert “ donne d'un patronage une définition qui surprendra plusieurs de nos lecteurs : (1868) “ Patronage : Œuvre, société de bienfaisance, créée pour œuvrer au reclassement des délinquants, puis assurer une formation morale à des enfants, des adolescents : patronage laïque municipal “.

Beau texte à méditer, nous le verrons.

La naissance du “ Patro Sanquer “ est une conséquence de la guerre mondiale 1939 - 1945. Elle est liée à la “ grande histoire “. A l'occupation que connut Brest du 19 juin 1940 au 18 septembre 1944. Les combats qui précédèrent la libération de la ville furent très meurtriers et très dévastateurs. La ville, fin septembre 1944, ce n'était plus que “ Brest dont il ne reste rien “ (Jacques Prévert : poème Barbara dans “ Paroles “).

Au début de 1945, se tint au milieu des ruines la réunion de l'Amicale Laïque qui envisagea de créer deux nouveaux patronages. Un seul patro survivait aux bombardements : celui de Recouvrance.

On appellerait l'un d'eux “ Patronage Laïque Guérin “, l'autre “ Patronage Laïque Pilier-Rouge Sanquer “. Le patro du Pilier-Rouge existait avant la guerre, en la commune de Saint Marc. En 1944, ses installations étaient détruites. Les créations effectives furent décidées en juillet 1945. En septembre, les “ pères-fondateurs “ François Diraison et Henri Thomas lancèrent un appel aux volontaires qui voudraient participer à la création de notre patro. La réunion se tint le dimanche 6 octobre à l'école Sanquer. Un bureau provisoire en sortit, simple groupement de fait. La structure s'inspire de celle du P.L. Recouvrance, dont les statuts servirent de modèle aux nouveaux-nés (Sanquer, Pilier-Rouge, Guérin).

De nombreuses réunions suivirent, ferventes car tout était à faire. Pas de terrain, pas de locaux, pas d'installations propres, pas de formateurs d'ailleurs pas d'activités déterminées, pas de statuts. Bref, du pain sur la planche, mais une ligne directrice claire, essentielle pour qui veut comprendre l'histoire de “ Sanquer “. De Sanquer, oui car les journalistes habituèrent les lecteurs à l'emploi des expressions “ Patronage Sanquer “, puis “ Patro Sanquer “, puis “ Sanquer “. Consécration oblige, nous le verrons.

Principe directeur net : l'enfant, puis l'adolescent. But précis : bâtir, tout bâtir pour que le patro soit lors de la crise de 1977, ce principe fondamental fut rappelé au milieu des passions. Il triompha : Sanquer est fidèle à ses origines, nous le verrons aussi.

Le patro en 1966


Relisons la définition du dictionnaire.

Le patronage c'est d'abord, une “ œuvre “.

C'est vrai, c'est une création, mais une création de tous les instants.

Le patronage est une “ société de bienfaisance “.

C'est vrai, cette bienfaisance, des milliers de familles brestoises peuvent l'attester.

Le patronage est créé, entre autres buts, pour “ œuvrer au reclassement des délinquants “.

Un délinquant est une personne physique frappée d'une peine parce qu'elle a commis un délit. En juillet 1994, le juge brestois de l'application des peines réunit des responsables d'associations ; il tenait à marquer le dixième anniversaire d'un succès à ses yeux : la mise en œuvre des T.I.G. On appelle ainsi les Travaux dits d'Intérêt Général qui constituent des “ peines de substitutions “. Il cita Sanquer en exemple pour l'aide que le patro lui apportait dans cette tâche. Savait-il que Sanquer assume, ce faisant, la vocation première d'un patronage laïque ?

Le patronage doit “ assurer une formation morale à des enfants “. Au XXème siècle, dans la république laïque, groupée autour de son école, cet objectif est passé au premier plan. Et les statuts de l'association sont très clairs sur ce point véritablement fondamental.

Enfin, le patronage est, dans l'exemple du “ Petit Robert “ : “ municipal “. Eh, oui. Et bien des édiles semblent l'ignorer. Les patronages “ municipaux “ ne sont pas des monstres brestois, ni des exceptions en France. Paris, par exemple, en compte. Il est bon, d'ailleurs, de savoir qu'un maire de Brest, Georges Lombard, tint à ce que le mot “ municipal “ figurât au fronton des édifices affectés aux patros laïques.

Pour que le patro fonctionne vraiment, il lui fallait disposer au plus vite d'un terrain et de locaux. Le terrain choisi par la ville puisqu'il était “ municipal “, était situé au n°2 rue Laennec, alors que le “ grand “ Brest était déjà né. Et les services de la Reconstruction, dirigés par Monsieur Pliquemal s'engagèrent à fournir une baraque. Il restait au patro à financer lui-même des travaux et à les exécuter en grande partie par ses propres patronés. Henri Thomas donna l'exemple. Fin octobre 1946, la baraque était installée. Elle s'effondra le 27 juillet 1947. Ce jour là, un navire américain, chargé de nitroglycérine, “ l'Ocean - Liberty “, au terme d'un incendie non maîtrisé depuis deux jours, explosa dans l'anse de Saint Marc. A nouveau Brest pleura ses morts et constata le montant des dégâts matériels.

Défilé du P.L.S.P.R


Les statuts du patronage ont été déposés à la sous-préfecture le 2 août 1946 et l'annonce de la création de l'Association a paru au Journal Officiel le 9 août 1946. Depuis cette date, l'ancienne association de fait du “ patro “ est donc une association légale au titre de la loi de 1901. Ce qui veut dire qu'elle est une personne morale de droit, qu'elle peut contracter juridiquement, qu'elle est responsable devant le juge pour les dommages qu'elle peut causer à autrui et qu'elle peut “ ester en justice “ pour tout acte ou tout fait qu'elle estime illicite et qui lui porte préjudice.

Un nouveau patronage laïque du Pilier-Rouge ayant été constitué, notre association prit le nom de “ Patronage Laïque Sanquer ". Outre ce changement, la plus importante modification apportée aux statuts concerne la domiciliation du patro. Le nouveau siège social est fixé au numéro 26 de la rue Choquet de Lindu, la ville ayant décidé de construire un C.E.G. sur le terrain de la rue Laennec.

Les objectifs du patronage sont clairement définis dans les premiers articles des statuts :

ARTICLE I II est formé, sous le titre de “ Patronage Laïque Sanque r", une société à buts multiples en faveur des oeuvres scolaires et post scolaires. Cette société est adhérente à la société des Patronages Laïques Municipaux de la ville de Brest. Fondée en 1946, elle a été déclarée à la sous-préfecture de Brest sous le numéro n°180, le 2 août 1946. Elle a été agréée le 01/03/1950 sous le numéro 6924.

ARTICLE II Le patronage de Sanquer a pour but : 1) d'entretenir des relations amicales entre les enfants d'une part, et les jeunes gens d'autre part, d'un côté du sexe masculin et de l'autre du sexe féminin. 2) de développer leurs forces morales et leurs facultés intellectuelles au moyen de conférences, causeries, représentations théâtrales et cinématographiques. 3) d'encourager la fréquentation des écoles laïques et, en général, le développement de toutes les oeuvres d'éducation laïque populaire.


Si le style a quelque peu vieilli, les lignes d'action directrices sont bien précisées. Bien entendu, les activités se sont adaptées circonstances, en tenant compte des innovations de la modernité et de variations accélérées des modes sociales. La vannerie et le four à émailler les poteries sont aujourd'hui remplacées par des appliques d'ordinateur, et l'initiation à l'informatique se dédouble en stages contre l'illettrisme (pour les jeunes et des adultes particulièrement au service de la lutte chômage). Chacun pourra prendre, dans cet ouvrage, connaissances des activités récréatives et éducatives pratiquées au patro de nos jours.

Apportons pourtant quelques précisions. Des stages “ à la neige “ sont organisés, à des prix modiques et, à travers les années, nos adolescents ont pu connaître des pays européens, jadis à Plymouth, et naguère à Kiel, sur les bords de la Baltique. Les échanges avec nos amis de Kiel durent depuis plus d'une décennie. Ainsi, les jeunes peuvent-ils comprendre la réalité européenne et même leur propre pays. Quant aux grands “ ados “ (des citoyens) qui participent à l'encadrement aux côtés d'animateurs diplômés, ils s'engagent dans de bénéfiques activités de formation de leur personnalité. De telles animations prennent d'ailleurs de nos jours des aspects sociaux de lutte contre le chômage, ce fléau de l'économie moderne si cruel pour le travailleur dont le jeune privé d'emploi. Aussi, notre patro est-il sensibilisé aux actions qu'il peut mener à cet égard. En rapport avec les pouvoirs publics, il utilise autant d'animateurs que possible : c'est pour lui un devoir à assumer.

Alors que le patro (sans locaux ni terrain) n'était encore qu'un groupement de fait, avant les vacances scolaires de 1945, les activités concernant les enfants se mirent en place. II s'agissait de promenades. Mais il faut aussi que les enfants jouent. La formation des bénévoles, encadrants aux activités ludiques s'avéra nécessaire. Des associations du mouvement laïque s'en chargèrent gracieusement. Car, comme tous les patronages laïques, le P.L.M. Sanquer est affilié aux organismes laïques nationaux et départementaux.

II faut croire que cela n'était pas du goût de tous les édiles brestois : une partie d'une majorité municipale voulut supprimer les subventions aux patronages laïques. Le maire d'alors, Georges Lombard relate ce fait dans un livre de souvenirs paru en 1976. II lui était objecté “ l'avenir ? Les maisons de jeunes “. Foin donc du principe constitutionnel de la laïcité de l'état. La réponse du maire à tant de désinvolture fut cinglante : “ il n'y avait qu'un seul malheur : les Maisons de Jeunes ne s'adressaient qu'aux adolescents. Elles ignoraient superbement les enfants “. Et, après avoir évoqué ses contacts courtois avec trois Présidents de Patros laïques : Jean Le Gouil (Saint - Pierre Guilbignon), Robert Arnault (Lambézellec), Charles Verveur (Saint Marc), le maire ajoute à leur sujet : “ ils partageaient la plus belle des qualités : le respect des autres et la volonté de servir, avec rien ou presque ils faisaient surgir ici et là des sections initiant les enfants aux techniques artistiques, leur donnant le goût du beau, celui de l'effort, le sens de la solidarité, celui des responsabilités et du travail bien fait “. Les présidents lui parlaient des enfants des patros : “ il fallait les entendre parler, voir les visages s'illuminer, lire dans leurs yeux la joie, pour se rendre compte que là était leur vie “ Qu'ajouter de plus ? Sinon que Sanquer, lui aussi, a connu des hommes de cette trempe - là.

Les patros laïques peuvent être riches en hommes de valeur.

Travaux d'électrification du terrain de basket par les adhérents


L'équipe autour du président Henri Thomas


Depuis 1946, Sanquer pratique le basket. Et, celui-ci fit rapidement son renom. Dès 1946 aussi, l'association forma une troupe théâtrale qui enchanta le public brestois à partir de 1947. Il est traditionnel d'entendre dire dans le milieu des “ vieux sanquérois “ que c'est la section théâtrale qui permit de financer les déplacements des basketteurs. Quelques précisions s'imposent sur ce point. C'est à la fin de 1946, alors même que la section «  théâtrale » n'était pas encore opérationnelle que la section de basket prit l'initiative d'organiser un bal pour alimenter sa caisse. Mais quand, en 1947, la section “ théâtrale “ connut, dans tous les quartiers brestois, de vifs succès, sans cesse réitérés, le Conseil d'Administration lui confia l'organisation des bals et des fêtes. II faut aussi savoir que les responsables du basket étaient membres du Conseil d'Administration et responsables également de la section “ théâtrale “. La spécialisation que les évolutions ultérieures créèrent, n'existait pas alors ; il régnait entre les deux sections une parfaite harmonie.

La section “ théâtrale “ disparut en 1959. Les besoins du public avaient bien changé depuis 1946. La radio trônait dans les familles, les transistors faisaient fureur chez les jeunes, la télé pointait le nez à Brest. Mais, une nouvelle troupe se créa sous le nom de “ PATROTO “. Elle se consacre uniquement au théâtre et compte trois groupes : en plus de l'excellent groupe d'adultes, existe un groupe d'enfants et un groupe d'adolescents qui, chaque année, recueillent un grand succès auprès des familles. Cette activité s'est étendue aux écoliers de Sanquer qui trouvaient ainsi auprès du patro, une distraction saine, enrichissante pour leur culture, l'articulation des mots et l'aisance dans le comportement quotidien.

Peu après l'apparition du basket, naquit une section de “ Ping Pong “ (terme officiellement homologué en France). Elle était composée de basketteurs et disputait les championnats “ UFOLEP-FSGT “. Elle disparut bientôt, sous cette première forme, mais elle se recréa en 1966. Cette fois, pour pratiquer le tennis de table (anglomanie décalquée oblige !). Et bien d'autres sports furent pratiqués à Sanquer. II seront évoqués dans la seconde partie de l'ouvrage. Le basket Sanquérois a compté bien des joueurs de valeur, dont on peut trouver plaisir à lire les noms ou les voir en tenue sportive. II nous faudra tenter de satisfaire ce goût. L'un de ces joueurs fut le plus connu des basketteurs brestois d'alors, tant son talent et sa “ petite “ taille, dans un milieu sportif envahi par le gigantisme, frappaient. Un modeste. Un jour, un journaliste voulut le faire parler de ses extraordinaires dons. La réponse tomba comme un couperet : “ on ne gagne pas un match tout seul ! “ Mais nonobstant sa modestie, il nous faudra bien parler de “ Petit Guy “ et en parler en bien - car bien sûr, c'est de lui qu'il s'agit. Et toujours dans la sphère du basket, il nous faudra parler d'une autre grand acteur, mais dans une tâche qui fit sa place au soleil : il se nomme Georges Vigier. Et, un homme remarquable, dans le domaine des activités du début au patro, fut Marcel Laurent. Membre du C.A. et du bureau, dirigeant du Patro dès octobre 1946, il fut la cheville ouvrière de la section “ théâtrale “. II y mena une intense activité, alors qu'il était tôlier de profession poète, auteur, metteur en scène de théâtre, il créa des pièces, des “ revues “, des textes de radio-crochets. Et l'éducation nationale lui décerna les palmes académiques.

Toutes ces activités n'auraient pu s'exercer ou se révéler sans le dévouement sans faille d'actifs bénévoles qui ont fait Sanquer. Ils sont pour la plupart aujourd'hui disparus, mais certains d'entre eux - femmes ou hommes - fréquentent toujours les salles de Sanquer, et on leur sait gré des précisions et des documents qu'ils nous ont apportés pour établir la chronologie des faits marquants du cinquantenaire. A l'égard de tous, nous exprimons nos sentiments de gratitude. Bals, kermesses, distractions diverses, activités culturelles et sportives, et, bien sûr, l'incessante activité de dévouement à l'égard des enfants Sanquer leur doit tout. Car, sans ces femmes et ces hommes au grand coeur, rien n'eût été possible !

La convivialité

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Y a t-il un “ esprit Patro Sanquer “ ? On le dit souvent, soit comme une sorte de reproche, soit comme une qualité forte enviée. Mais, y-a-t-il vraiment un “ esprit Patro Sanquer “ ? Bretons, soyons un instant “ normands “. Répondons oui et non. Non, s'il s'agit de convenir que toute association a son “ esprit “ propre. Soit bon ou mauvais, voire excellent, c'est-à-dire “ idéal “, “ modèle “ à appliquer. Chacun, comme dans notre république, y garde sa personnalité. Oui, s'il faut préciser une spécificité qui n'est qu'une goutte de spécification dans l'océan des associations françaises : depuis cinquante ans, un constant esprit de convivialité règne à Sanquer. Ce fait est né en 1945 quand fut lancée l'idée de créer le patro. On l'a vu, il fallait alors se serrer les coudes pour surmonter les difficultés que rencontrent dans l'action tous les pionniers. C'est bien connu, l'obstacle provoque une prise de conscience. Dès lors, naquit l'esprit de solidarité, du plaisir de vivre, d'œuvrer et de réussir ensemble, de connaître en commun des moments exaltants dans la joie de “ revivre “ de l'après Libération. La section “ Théâtrale “ du patro, on l'a dit, participa à propager cette joie pour tous les Brestois. Quand elle disparut en 1959, le pli était pris pour les adhérents de Sanquer. II s'est conservé jusqu'à nos jours. II faut ajouter que, pour les jeunes, Sanquer est une école de formation. Oh ! une école à la fois, sérieuse et joyeuse, où l'on peut voir papa et maman, et des jeunes gens, des hommes et les femmes dans la force de l'âge, des personnes d'âge mûr, de vieux messieurs et de vieilles dames. Et comme, plusieurs fois l'an, Sanquer est un lieu de repas et de fêtes en commun, on peut même y voir grand-mamie danser avec un de ses petits enfants.


Mais, il faut le dire, les anciens basketteurs qui, jadis, ont appris à se connaître à l'entraînement et sur les terrains, forment le noyau dur autour duquel s'est développée la Convivialité qui est celle de Sanquer. Avoir aimé ensemble le basket sanquérois des “ grandes années ", l'avoir vécu en commun dans la déception ou la joie, avoir organisé d'un même élan kermesses et fêtes depuis des décennies, avoir organisé des compétitions sportives pendant toutes ces années, assisté chaque lundi aux réunions depuis plus de 10 ans, 20 ans, 70 ans, fréquenté le patro chaque fin de semaine durant dix mois par an, s'être connu gamin ou fillette alors qu'on est devenu père ou mère de famille, voire grands-parents, tout cela crée des liens de sympathie et souvent d'amitié. Tel est, s'il existe vraiment, le secret de “ l'esprit de Sanquer ", voilà la mèche vendue, le secret de polichinelle !

Cinquante ans de sport au P.L. Sanquer

Pose de la première pierre de la salle polyvalente par F. Le Blé


Sanquer, c'est le « basket », Francis Le Blé, maire de Brest, formula ce jugement lors de l'inauguration de la salle Municipale Richelieu. Formule valable globalement, pour le sport à Sanquer : comme le patro, la section “ Basket “ est cinquantenaire. Et elle connut de grandes heures, nous tâcherons d'évoquer son épopée en fin d'ouvrage (“ last but not least “). Mais, durant ces années de vie, le patro connut d'autres sports - jugeons-en

  • 1946 - 1996 : Basket - ball
  • 1948 : Ping - Pong (U.F.O.L.E.P. - F.S.G.T.)
  • 2 septembre 1955 -1966 : Tennis de table (F.F.T.T. - U.F.O.L.E.P.)
  • 1973 - 1986: Lutte bretonne
  • 1981 - 1986: Hand-ball
  • 1984 - 1986 : Rink-Hockey

S'y ajoutent des activités de gymnastique d'entretien et de volley-ball.

L'immeuble de la rue Choquet de Lindu est doté, au 1er étage, d'une salle polyvalente comportant des installations pour la pratique du théâtre, du tennis de table et de la gymnastique d'entretien. Cette dernière intéresse une bonne centaine de participants. Au patro, elle est souvent dénommée « gymnastique féminine » tant l'effectif est massivement composé de dames et de demoiselles. Son but n'est pas d'ordre compétitif. II s'agit de favoriser la bonne forme pour des adultes. II reste que cette pratique exige une grande rigueur d'exécution: les très dévouées animatrices, Annie Paugam et Jacqueline Jan possèdent les diplômes requis en la matière.

Le “ Ring-Hockey “ est plus communément appelé “ patinage à roulettes “. Deux étudiantes, originaires de Carhaix, proposèrent de lancer une section. Celle-ci connut le succès puisqu'une centaine de jeunes s'y intéressa. Malheureusement, les deux responsables quittèrent Brest, et la section disparut.

Le hand-ball se pratiqua durant cinq saisons. Un accord de fusion avec notre patro “ frère “ du Pilier-Rouge y mit fin.

La section de “ lutte bretonne “ connut une plus grande activité. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une activité spécifique. Le groupe comportait sept lutteurs, de haut niveau dans cette discipline. Ces athlètes remportèrent de nombreux titres, dont, plusieurs fois, celui de champion de Bretagne. en particulier 2 champions de Bretagne en 1978, un autre en 1979, et cette même année, douze champions du Finistère. Ils ont laissé un excellent souvenir à nos patronnés qui évoquent parfois les belles victoires remportées à Scrignac, au stade « Georges Aunis » - ainsi dénommé en hommage au travail d'ordre sportif et éducatif dont fit montre un instituteur “ public ", (le père de notre ami Claude). Lors du “ Quarantième anniversaire " du Patronage - en 1986 - diverses manifestations furent organisées dans la salle Cerdan : les prestations de ces lutteurs furent particulièrement appréciées. Hélas ! ce fut aussi pour eux, le « Chant du cygne ». Le groupe dut se résoudre à disparaître faute de pouvoir recruter de jeunes sportifs.

La section de volley-ball s'est créée en 1989. Elle limite ses activités compétitives au championnat F.S.G.T Elle comporte une section féminine et une section masculine. Et, pour être exhaustif, signalons qu'à l'occasion de challenges de pétanque, des équipes se forment spontanément au sein du patro pour tenter “ d'enlever une coupe “. Le Conseil d'Administration a créé le Challenge Antoine Utrago, en hommage à un de nos anciens patronnés fort amateur de tels enjeux.

Avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, comme aux lendemains de la Libération, le Ping Pong - telle fut la terminologie de ce jeu sportif homologué en France, au début du siècle - se pratiquait bien souvent comme un complément du basket-ball.

Le Conseil d'Administration décida dès 1946 de s'affilier à l'U.F.O.L.E.P. Il confirma ce principe le 25 janvier 1947 : les administrateurs avaient alors surtout en vue les compétitions de basket-ball. Mais, à l'occasion, les joueurs et les joueuses pratiquant ce sport pouvaient également jouer dans le championnat U.F.O.L.E.P. de tennis de table. Ce championnat fusionna avec celui de la F.S.G.T. De brillants basketteurs comme François Carn, Emile Cran, Louis et Annie Pouliquen figurèrent ainsi parmi les pongistes. Mais comme, dès 1944, le basket prit un nouvel essor, il devint difficile de disputer ces deux types de compétition. Sous cette formule, le “ ping-pong “ ne dura que quelques saisons à Sanquer. Une nouvelle section se créa en 1955. Elle était distincte de celle du basket-ball, et affiliée cette fois à la Fédération Française de Tennis de Table comme à l'U.F.O.L.E.P.

En 1968, l'équipe première masculine accéda à la promotion. Et, en 1970, le tennis de table sanquérois prit un nouvel essor. André Gandon, ancien directeur d'hôpital, s'installa pour sa retraite à Brest, et adhéra au patro. Homme de devoir, excellent organisateur, arbitre international de tennis de table, il effectua une réorganisation. Quand il nous quitta à jamais, le patro créa un challenge pour honorer sa mémoire.

Dès 1972, le nombre des pongistes s'accrut de 20 à 33, en 1981 il atteint 70 dont plusieurs dizaines de jeunes. Et, pendant une bonne dizaine d'années, les deux équipes pratiquèrent au niveau régional, particulièrement en division II et III : une position moyenne pour le tennis de table brestois.



Sanquer et le basket

La préface de l'ouvrage le signale : Sanquer, c'est avant tout “ l'enfant et l'adolescent “. Mais, en lançant dans la salle Richelieu la formule “ Sanquer, c'est le basket “, Francis Le Blé mettait l'accent sur le succès qu'a connu le basket sanquérois pendant des décennies.

Equipe première féminine 1949-4950


Sanquer et le basket, ce fut une belle histoire d'amour. L'histoire d'hommes et de femmes jeunes qui aimaient le sport et l'esprit sportif. Qui aimaient un sport pur, préservé des maléfices de l'argent. Du “ haut niveau “ qui a tué l'esprit sportif. Et, en basket, du « niveau haut » du gigantisme des joueurs - qui l'a enterré.

Equipe première masculine 1930-1931


C'est pourquoi les deux épopées de notre basket masculin méritent d'être mieux connues. D'abord, l'accession au niveau régional d'une jeune équipe de quartier. Ensuite, la montée jusqu'en Deuxième Division Nationale. Classons donc les faits, en distinguant trois périodes :

  • 1946 - 1960 : Du démarrage au niveau régional
  • 1960 - 1980 : Des “ poulains de jean Omnès “ aux Nationales (la crise de 1977)
  • 1980 - 1995 : Le repli en niveau régional.

Du démarrage au niveau régional - Prémices

Sanquer s'était organisé en groupement de fait avant de pouvoir déposer des statuts (conformes à la loi de 1901). Dès le 16 mars 1946, se forma un groupe de basket - comptant en particulier des vétérans. Il ne disposait pas d'un terrain d'entraînement qui lui fut propre.

Le dépôt légal des statuts intervint le 2 août 1946. L'annonce légale de la formation du patronage fut publiée dans le “ Journal Officiel “ du 2 août 1946. Les demandes d'affiliation à l'U.F.O.L.E.P., à la F.S.G.T. et à la F.F.B.B. furent expédiées le 13 octobre 1946. Et signalons, à titre anecdotique, que le 11 novembre 1946, les cadets du P.L.S.P.R. battirent l'équipe première par 28 points à 22.

Sanquer en départementale

Brest de 1946 était une ville largement sinistrée. Des zones de baraquements s'y dessinaient, et dans ce paysage ubuesque le siège du patronage s'édifia lentement sur un terrain sis au numéro 2 de la rue Laennec. 1946 fut l'année de départ. Départ précipité, au milieu de démarches administratives obligatoires. Mais le terrain fut mis sur les rails. La saison suivante 1947 - 1948 fut bénéfique à l'équipe première féminine. Dès 1946, Annie et Louis Pouliquen s'entraînaient avec les sanquérois et demandaient leur transfert pour le P.L.S.P.R. Annie obtint satisfaction en décembre 1946. Elle devint capitaine de “ la première “ dès janvier 1947, à laquelle elle apportait son “ métier “ et une organisation des mieux venues. L'équipe terminera la saison à la première place.

Louis eut maille à partir pour obtenir son transfert. II faut dire qu'il avait omis de prévenir de son intention les dirigeants de “ Sa milice Saint Michel “. Le Télégramme de Brest et de l'Ouest du 16 décembre annonça le transfert. Quand après la trêve de fin d'année, “ Loul “ devint capitaine de “ la première “, celle-ci se classait déjà première. II apporta le renfort souhaitable pour qu'elle fasse “ un tabac “. Le second du classement comptait 12 points de moins qu'elle : une chose jusqu'alors inouïe, souligna le « président du basket » Francis Bodin.

“ L'équipe de Louis Pouliquen “ (presse dixit) était remarquablement solide. Elle comprenait Jean Le Bars (e -asbéiste), Emile Postec, Louis Salic, François Moalic, François Carn, Emile Cran (converti du foot), Louis Pouliquen. Dès 1950, elle accéda en “ Régionale “. Une kyrielle de dirigeants à l'inlassable dévouement se débattait stoïquement dans les pires difficultés : baraques à construire, puis à reconstruire, organisation de la section, formation d'entraîneurs, de marqueurs à la table, d'arbitres, d'accompagnateurs des jeunes joueurs. Bref, tout à bâtir. Ce souci de l'organisation s'est pérennisé à Sanquer. C'est la principale cause de la valeur de la section de basket, indépendamment du niveau d'évolution des équipes.

La compétitivité entre les équipes brestoises était marquée par l'esprit de Derby. Mais les relations entre les associations étaient fort courtoises. Ainsi, le P.L.S.P.R. reçut-il, lors de l'accession en régionale, une lettre de félicitations du P.L.R. et aussi une lettre de “ l'Espérance ".

Comment cette “ équipe de quartier “, qui accéda si vite au niveau régional, s'y maintint-elle ? Car, mis à part deux mouvements de “ yo-yo “, tel fut le cas jusqu'à notre point de repère de 1960. De jeunes joueurs s'y intègrent rapidement : dès ses 17 ans, Claude Corre, suivi bientôt par André Le Tallec. Et de nouvelles têtes apparurent avec Raymond puis Gilbert Bodin. Bref, la relève se présenta. Et à l'occasion, l'équipe se renforça. Par la venue de Charles Brault, d'abord. C'était un excellent basketteur de haute taille et remarquable à la marque. Et, dès septembre 1951, avec la signature de Jean Dumoustier dont le bras roulé et le dynamisme étaient remarquables. Jean n'est plus parmi nous, et pour honorer sa mémoire, le patro a créé le Challenge Jean Dumoustier.

A l'aube des années soixante, pointe un espoir de nouvelle ascension. La presse l'a déjà proclamé : “ Jean Omnès peut être fier de ses poulains “. Guy et ses copains vont bientôt apporter l'enthousiasme qui soulève les montagnes.


Des poulains de Jean Omnès aux divisions Nationales

Jean Omnès et ses “ poulains “ 1955 -1956

Une douzaine d'années après sa création, l'équipe sanquéroise de basket se devait de trouver un second souffle. II fallait un sang neuf, l'école de basket l'apporta. Le basket moderne exigeait un manager : Sanquer le dénicha parmi ses dirigeants. Plus tard, une exigence de meilleure structuration s'imposa : un hasard de mutation professionnelle fit bien des choses.

UN SANG NEUF

Le Télégramme titre en fin de saison sportive 1957-1958 : “ Jean Omnès peut être fier de ses poulains “, c'est-à-dire de l'équipe des Cadets. Belle équipe qui atteste de la qualité de la formation donnée à l'école de basket. On y trouve Guy Omnès, René Lepvrier, Xavier Moneo, Bodilis, Guy Cariou. Et le père n'est pas déçu par le fils qui se classe premier au critérium départemental, puis au critérium régional du jeune basketteur. Plus tard, la presse écrite, unanime, écrira : “ le meilleur basketteur brestois de ces dix dernières années, c'est Guy Omnès “. Nul joueur ne peut être plus sanquérois que lui, on va le voir ! “ Petit Guy “ fut donc une figure de proue du basket brestois. Qu'il n'objecte pas, par réelle modestie : “ on ne marque pas de paniers tout seul “. C'est vrai en partie, et c'est vrai qu'il l'a dit. Mais ces paniers, pour gagner un match ou n'y succomber qu'avec honneur, il faut bien les “ marquer “. Même si l'on joue le jeu “ dans et avec “, l'équipe si l'on fait jouer l'équipe tout en jouant intensément soi-même ! Et Guy sait faire jouer toute l'équipe, et sait jouer. Dans ce jeu, il “ sait tout faire “ dit un journaliste. Et un autre joue avec et sur les mots : “ Omnès est partout “ il n'a pas perdu son latin, celui-là !

Ecoutons mieux les journalistes : “ Omnès médusa Saint Hélier “, “ Les juniors Omnès et Moneo en vedette à Lorient “, “ Omnès toujours aussi subtil “. Et l'excellent marqueur se signale “ le petit Omnès “ - Guy mesure 1,72 m - qui avec 34 points - estoque la phalange, “ Omnès insolent d'adresse “ (excellente insolence !), “ le brestois Omnès (38 points) posa un problème à l'avenir Saint Pavin au Mans “. II marqua même 51 points lors d'un match. Bon, on a compris. Fermons le ban ! Ses adversaires aussi connaissaient sa réputation. Un grand joueur, en tous les sens du terme, momentanément sur la touche en cours de match, s'inquiéta pour son équipe quand un « petit joueur » talentueux entra en lice : “ Qui est-ce ? “ demanda t'il, “ Guy Omnès “ - Ah ! c'est lui “. Lui aussi, il avait compris.

Et voici un modèle à propos duquel les jeunes basketteurs se doivent de réfléchir.

Guy a signé sa première licence à l'âge de 9 ans, rien d'extraordinaire à cela. Mais, dès l'âge de 5 ans, il était tous les jours au patro. Pour des raisons affectives, d'abord. Parce qu'il aimait le gardien et la gardienne, ses grands-parents Derrien, le père et la mère de Madeleine. II est bien l'enfant du patro où il est depuis cinquante ans, lui-aussi ! Parce qu'il aimait le ballon de basket, aussi : “ les fameux ballons en cuir et en lacets si particuliers “. Ainsi se découvre le secret de celui qui fit vibrer la Salle Cerdan par son adresse et ses contre-attaques rapides.

A 16 ans, il entra en équipe première et il ne quitta plus le terrain qu'à 47 ans en 1992, tout en s'occupant de la formation des jeunes, en particulier (ça tient de famille, Patrick a repris le flambeau), en étant manager, entraîneur, dirigeant.

Le manager à la “ main de fer “ : “ L'oiseau rare “

Avec Guy Omnès, un deuxième homme symbolise Sanquer : Georges Vigier. II n'a pas été seulement pour le patro, un homme de basket. Comme au patro, il y a “ Guy “, il y a aussi “ Georges “, et, entendant ces prénoms, tout patronné sait de qui il s'agit. Georges a, lui aussi, mais par d'autres voies que Guy, marqué la vie du patro. Ici, nous nous bornerons à évoquer le grand manager qu'il fut. Plus tard, nous constaterons que c'est par la vie même du basket sanquérois qu'il fut conduit à la présidence du patro. Et quel président d'exception il fut, puisque sa présidence est une référence ! II entra à Sanquer, en 1946, dès la création du patro : il avait alors 14 ans. Comme Guy, il est “ sanquérois “ depuis un demi-siècle. Ses qualités de réflexion n'échappèrent pas au Conseil d'Administration, l'organe des grandes décisions du patro. Le président Henri Le Tallec lui demanda, au nom du C.A., de déposer sa candidature à l'élection de cet organisme dirigeant. II y fut élu le 27 juin 1962.

Le manager et les joueurs doués

Le temps du basket a changé par rapport à celui de 1946. II n'est plus possible de faire un bon parcours sans posséder un manager qualifié. Le regretté Georges Kody le montre dans Le Télégramme du 20 novembre 1974 “ Autrefois le manager, c'était un brave homme, accompagnateur délégué porteur d'eau... II remplissait la feuille de match... II tenait le chrono... II observait le capitaine lui demandant la minute de repos ou de changer Pierre par Paul... “

“ Aujourd'hui, les équipes se sont éveillées à cette IMPORTANCE CAPITALE de posséder sur le banc de touche un entraîneur-manager avisé, compétent, enthousiaste, qui par sa seule décision peut tout changer dans le déroulement d'une rencontre. II faut qu'il soit écouté, qu'il impose son autorité. “

Or, dès le début de saison 63-64, il crevait les yeux que l'équipe avait besoin d'un manager d'un nouveau style. Dans l'Ouest France du 23/10/63, Michel Audren remarque : “ il est difficile de porter un jugement sur le P.L. Sanquer. Un jour, c'est “ blanc “, un jour c'est “ noir “. Pourtant, c'est sans doute parce que tous les joueurs sont doués que l'équipe ne s'affirme pas toujours comme elle devrait. Chacun ayant une facilité naturelle, on aboutit à ce fait que le P.L. Sanquer ne sait pas s'adapter à son adversaire lorsqu'il est dans l'impossibilité d'imposer son propre jeu ". Le diagnostic était ainsi formulé. Patience, l'homme du “ Changement “ est là, sur le banc de touche. Observant le jeu d'un oeil de lynx, cogitant.

La main de fer et le gant de velours

Dans l'article précité, Georges Kody poursuit “ Une main de fer dans un gant de velours : Voilà Georges Vigier “.

Et le chroniqueur sportif d'illustrer son propos par six photos. On y voit à l'œuvre notre Georges : “ Persuasif, calme, déterminé, décisif, brillant, vigilant “.

Encore, nous a t'on dit, faut-il être « écouté » et “ imposer son autorité ". Qu'en est-il pour Georges ? Dans sa communication avec les joueurs, quel est donc le “ message de retour “ ?

Kody le précise : “ Ses jeunes joueurs l'aiment et ne le discutent pas. II est bon dans sa tâche. II voit clair. II vit les combats. II sait manœuvrer. II connaît les qualités de ses gars, il en tire la quintessence. II n'ignore pas leurs défauts, s'appliquant à les corriger “.

Bref : Sanquer a déniché dans ses propres forces “ l'oiseau rare “, le meneur d'hommes depuis le banc de touche, celui qui sait “ se fondre “ au sein des joueurs en pleine action pour mieux insuffler une âme collective à l'équipe.

La signature de Jacques Thibaud pour son transfert au P.L. Sanquer fut la troisième chance du basket. II fut promu, en 1968, de Saint-Brieuc à Brest. Sanquer, il connaissait. Car “ le C.O.B, sans panache “ avait vaincu Sanquer (60 -47). Mais, “ Omnès, feu follet “ posa “ sans arrêt un problème à Thibaud “ : Sagement, le mieux était de jouer du même côté ! Quelle aubaine pour Sanquer ! “ Le Grand Jacques “ (1,90 m) a trouvé en “ P'tit Guy “ un adversaire à sa hauteur, et Sanquer a accueilli “ à bras ouverts “ un “ pilier “ sympathique, talentueux et souriant.

Une progression à pas de géant : expérience et jeunesse

“ Le P.L. Sanquer, premier club finistérien, a progressé à pas de géant. La venue de Jacques Thibaud n'est pas étrangère à cette progression... II y a aussi la montée des jeunes, apportant à l'ensemble une technique supérieure aux précédentes saisons. Georges Vigier pense que c'est pour la prochaine saison que son “ huit “ atteindra une efficacité. D'une part, Jacques Thibaud sera complètement adapté au style maison, de l'autre ses coéquipiers commencent à se rendre compte de cet atout de posséder un pivot aussi athlétique habitué aux durs combats de la division supérieure. Ce n'est que dans les dernières rencontres que le grand “ Jacques “ s'imposa au centre “.

" Ah ! si Sanquer avait un second Jacques Thibaud "

En 1971, le P.L Sanquer monte en Nationale II. La tâche y est rude. La haute taille des joueurs va souvent de pair avec la compétence technique des joueurs. André Barbedienne pressent que le maintien ne sera pas assuré. Et pourtant, Sanquer a gagné son match contre Oignies (54-46). II écrit “ ah ! si le P.L Sanquer avait un second Jacques Thibaud “.

Les Jeunes Doués

Equipe première masculine 1971-1972 Nationale II

Tous les joueurs de Sanquer sont doués, tel est l'avis de la presse. C'est que, par vagues successives, l'école sanquéroise de basket alimente l'équipe première en joueurs de qualité.

La Période 1958-1968

Autour de joueurs expérimentés comme Claude Corre, Jean Dumonstier, Maurice Lizy, Jacques Le Gallic, on trouve des jeunes : Albert Squiban, Guy Omnès, Xavier Moneo, René Le Pépvrier, Yvon Lizy, Henri Doutey, Jean Brelivet. En 1963-64, l'équipe termine seconde du championnat d'Excellence de Bretagne et elle accède à la Division d'Honneur Fédérale II l'élan est donné vers la Nationale II. On l'a vu, en 1968, c'est la venue à Sanquer de Jacques Thibaud.

Equipe première masculine 1963-1964

La Période de 1969 à 1979

Equipe première masculine 1969-1970


Autour de joueurs aguerris comme Guy Omnès, Jacques Thibaud (jusqu'en 1973), Jo Corre, Yvon Lizy, A. Squiban, on trouve toute une palanquée de jeunes : Jean-Paul Cornic, Christian Pouliquen, René et Jacques Peucat, et le morlaisien Michel Le Goff, puis, Luc Mevel, Robert Le Bras, Rémy Jégou, Roland Galliou, Jean-Luc Cran, Robert Kerzaon, Jean-Pierre Carné, Gérard Abgrall, Georges Bourdon, Jean-Pierre Kervennal, Gilbert Corre (1er du critérium du “ jeune basketteur “ régional en 1973).

En 1971, l'équipe accède de la Fédérale à la Nationale II. Elle est toujours managée par Georges Vigier. Elle se compose de : Guy Omnès, Jacques Thibaud, Jo Corre, Michel Le Goff, René et Jacques Peucat, Rémy Jégou, Rolland Galliou, Robert Le Bras, André Vaillant, Claude Le Rident, Jean-Jacques Mazé. En fin de saison, elle redescendra, mais non pas en Fédérale car celle-ci a été remplacée par la Nationale III. La Nationale II où elle joua en 1971-1972 comptait les équipes suivantes : Paris V.C., Jeune France de Cholet, Boulogne sur Mer, Avenir de Rennes, A.S. Cabourg, Aurore de Vitré, A. St Pierre de Neuilly, Etoile d'Oignies, Tumeries, C.P. Rennes, Montivillier, P.L. Sanquer.

En 1979, l'équipe descendra de la Division III à la Division IV. C'est qu'une importante crise s'est produite au sein de la section de basket en 1977. Elle aurait pu affecter la vie même de l'association. II nous faut donc en parler, et signaler le rôle primordial qu'y joua Georges Vigier pour sortir le patro de la crise.


La Crise de 1977

Ce qu'il faut savoir pour comprendre la Crise : Bien des années avant 1977, le basket a changé en France. Marcel Hansenne, ancien champion d'athlétisme a écrit au début des années 1960 un livre intitulé “ le basket “. II y parle des “ petits d'un mètre quatre-vingt “. La recherche pour les clubs français de joueurs de haute taille, “ bondisseurs “ et adroits s'est généralisée : les américains en ont fait un marché. Un talentueux américain, géant de plus de deux mètres, Brian Scanlan joue alors à Brest depuis quelques saisons. C'est un joueur “ professionnel “ en quelque sorte ; il est financé par un sponsor brestois. Excellent homme au demeurant, il a de la sympathie pour Sanquer. II aimerait y pratiquer le basket, et son sponsor l'accepterait.

La saison 76-77 se termine par un maintien en Nationale. Un jeune Président, Pierre Cariou, qui a grandi au sein de la section de basket, a remplacé Francis Bodin qui avait décidé de “ passer la main “.

La section compte des chevronnés qui ont été formés à la connaissance des compétitions du basket, mais aussi à la connaissance des questions administratives générales sur la vie du patro. Ils ont en mémoire ce que disaient “ les pères fondateurs “. Car, depuis sa création, le “ patro “ a deux soucis constants : assumer son but fondamental “ l'enfant et l'adolescent d'abord “ et l'impact financier des dépenses de basket. Les archives l'attestent : depuis la montée en régionale en 1950, toute accession dans les championnats est soumise à l'examen préalable d'un bilan financier prévisionnel. Les membres du Conseil d'Administration sont appelés à voter contre la montée, après avoir été informés de l'accroissement prévu des dépenses. II faut le savoir pour comprendre la crise.

Une proposition de recrutement de joueur “ sponsorisé “ avait été soumise à la fin de saison 75-76. Elle fut repoussée, mais seulement par 22 voix contre 20.

L'Assemblée Générale de 1976 avait vu le retrait de la Présidence du Patronage de Francis Bodin. Le nouveau président, Pierre Cariou était jeune (28 ans) ; il avait grandi au patro dans la section de basket. II aimait donc le patro.

En cours de saison, la commission de basket débattit les conditions de recrutement. Dans ces commissions figuraient de “ grands anciens “, qui connaissaient fort bien les principes des “ pères fondateurs “ du patronage, et ils sont attachés au respect de ces principes. Parmi eux se trouve Georges Vigier. Membre du Conseil d'Administration depuis 1962, il est très au fait des questions. II éprouve une crainte : ne va t'on pas par le “ recrutement “ enfreindre “ les tables de la loi “ ?

Deux positions existent donc en 1977 au sein de la section de basket. Celle qui préconise le sponsoring ; celle, traditionnelle, qui accepte seulement qu'un employeur embauche un basketteur désireux de jouer au patro. II y a une différence de nature entre ces deux positions, et c'est ainsi la conception de la fonction générale du patro qui est mise en question.

Le fond du débat est donc clair. Mais il est obscurci dans un premier temps. Car les passions entrent en jeu. Les deux positions (basket d'abord, mission avant tout) sont claires, mais leur formulation ne l'est pas.

Pendant deux mois, les journaux évoquent la venue d'un renfort à Sanquer, et parfois même ils l'invoquent : “ quand Sanquer aura son américain “, “ un changement de politique à Sanquer “ (sous-entendu : en ce qui concerne le basket).

Parfois, les départs éventuels sont annoncés “ René Peucat à... “, “ Ah ! si J.-P. Kervennal... “ (décidait de jouer en seconde Division murmuraient en coulisse les supporters d'une autre équipe brestoise), etc... La commission de basket se réunit le vendredi 27 mai 1977. Ses membres conviennent de démissionner en bloc pour qu'une nouvelle commission soit mise en place. Cette dernière élit à sa présidence Georges Vigier. C'est donc la commission qu'a choisi. Mais l'Assemblée Générale se prépare.

Au cours de la première quinzaine de juin, la presse annonce des départs non contrôlés. Des tergiversations sont évoquées, des démentis adressés. L'Assemblée Générale se tient le vendredi 17 juin 1977. Le recrutement fut rejeté. A l'issue de celle-ci, Georges Vigier fut élu à la présidence du patronage. II fut réélu 15 fois. Après 15 ans d'un labeur remarquable, la “ main de fer dans un gant de velours “ décida de “ passer la main “.

René Peucat signa à Kerbonne, J.-P. Kervennal, cherchant un emploi, quitta Brest pour le C.O. Briochin.

La presse essaye de comprendre ce qui s'est passé. Michel Le Néel, chef à Brest de la rédaction sportive d'Ouest France invita Georges Vigier et Guy Omnès à exposer leur point de vue ; il en rendit compte dans le numéro du 8 juillet 1977. II avait pris conscience du fondement du débat. Le titre de son article est éclairant : “ le sport pour le plaisir et pour l'amitié... “ cela ne l'empêcha pas, il y a quelques années d'évoluer en Nationale II, une seule saison.

Au cours du débat, Georges et Guy avaient en fait dit la même chose. Guy était hostile au fait de payer un joueur : “ si on met la main dans l'engrenage de l'argent, c'est fini “. Et Georges concluait : “ Nous n'avons pas les moyens de prendre un renfort... Que tout rentre dans l'ordre et que cesse cette crise qui n'a que trop duré “. “ On ne pourrait trouver meilleure conclusion “ dit Michel Le Néél, tout en remarquant que “ l'argent est une fois de plus à l'origine d'un conflit, qui, il y a 20 ans, n'aurait eu aucune raison d'exister “.

Mais, ainsi va la vie et le progrès (?). Le patronage Laïque par excellence, Sanquer avait dit “ non “ au basket mercantiliste.

La Période 1978 - 1995

Equipes premières masculine et féminine 1995-1996

En 1978, l'équipe fanion quitta la Nationale III pour jouer en Nationale IV. Elle se retrouva en Régionale en 1979-1980 et remonta en Nationale IV. Au cours des dix dernières années se reposa surtout le problème du maintien en Régionale : avec quelques mouvements de “ yo-yo “ elle assura son maintien jusqu'en 1995.

Lors de la saison 1994-1995, les deux équipes premières (féminines et masculines) pratiquaient en Régionale, mais l'une comme l'autre se classèrent à la dixième place dans des championnats comptant chacun douze équipes. La question qui se posera lors des cérémonies du Cinquantenaire sera donc de savoir si nos basketteuses et basketteurs auront retrouvé place en Régionale.

La section de basket est riche en effectifs aussi bien qu'en dirigeants, encadrants, formateurs, arbitres et accompagnateurs qui témoignent tous d'un grand dévouement. Au cours de la saison 94-95, elle comptait 256 licenciés à la F.F.B.B., à savoir 110 “ féminines “ et 146 “ masculines “. Elle participe aussi aux championnats U.F.O.L.E.P. que disputèrent 60 de ses joueuses et joueurs répartis dans plusieurs équipes dont une pour les benjamins, une pour les poussines, une pour les benjamines, deux pour les poussins, et s'y ajoutent deux poussinets. D'une façon générale, toutes ces équipes participent à de nombreux tournois, coupes et challenges. Pour tous ceux qui se dévouent à cette fin, c'est une grande joie de voir les visages radieux et d'entendre les rires éclatants des jeunes qui ne cachent pas leur fierté lorsqu'ils apportent une nouvelle coupe au patro.

Au titre des rapports avec l'école publique, l'animatrice de Sanquer, Jacky Calmin, initie aussi au basket des élèves de l'école Sanquer.

La section de basket a des structures solides et une expérience indéniable. Elle réfléchit sur le regain souhaitable. Elle a fait jadis, voire même naguère, de grandes choses. Elle peut en refaire encore, et faire à nouveau grandir en son sein “ le sport pour le plaisir et pour l'amitié “, et ainsi, selon une formule de l'U.F.O.L.E.P., s'intéresser à “ l'être humain qui fait du sport “.

50 Ans d'Activités Socio-Culturelles

Le respect des valeurs laïques et la volonté d'éducation en liaison étroite avec l'école publique, sont les principes fondateurs du patronage que n'ont jamais perdu de vue les équipes responsables au cours de ce demi siècle d'action militante dont nous évoquerons les temps forts. (Nous ne devrons pas pour autant oublier l'obscur militantisme, lui aussi indispensable). Avant même que le Patronage Laïque Sanquer-Pilier-Rouge n'ait une existence officielle, les bonnes volontés se mobilisent pour que ces principes deviennent réalités : en janvier 1946, le conseil d'administration provisoire réuni dans les locaux de l'école Sanquer, décide “ pour développer les forces morales et les facultés intellectuelles des adhérents “, de créer une section enfantine, une section artistique, et de mettre en chantier une bibliothèque.

L'action en direction des jeunes de 1946 à 1996

Les enfants étant au centre des préoccupations des militants de la première heure comme de ceux d'aujourd'hui, c'est à eux que l'on va penser tout d'abord. Sous la houlette de Mademoiselle Caroline Le Tallec et de Monsieur Cloarec aidés d'une dizaine d'adhérents bénévoles auxquels les instituteurs des écoles Sanquer et Pilier-Rouge prêtent à tour de rôle leur concours, naissent les “ GARDERIES “ du jeudi et des vacances. Avec le retour des familles évacuées s'entassant dans les immeubles épargnés par les bombardements ou logés dans les cités de baraques comme Poul-Ar-Bachet, les enfants sont nombreux dans le quartier. Ils n'ont pour horizon et pour aires de jeux que les terrains vagues ou les allées rectilignes qui séparent les baraques et se transforment en bourbiers dès qu'il pleut. Aussi, les garderies conçues comme un prolongement de l'œuvre de l'enseignement public, connaissent-elles un succès immédiat et durable. (Les archives du Patronage et la presse locale des années 1946 à 54 font état d'une fréquentation de 500 voire 600 enfants ! (Confirmation de ces chiffres nous a été donnée par Mme Georgette Lévénez qui s'occupait des enfants à cette époque). En ces lendemains de guerre, dans une ville sinistrée où règne la pénurie, on imagine les multiples difficultés que doivent surmonter les défenseurs du projet pour mener à bien leur tâche et occuper agréablement et intelligemment les enfants.

Représentation rue Laennec avec Jean Le Gall-1954


Tout d'abord, il faut un minimum d'argent. Les adhérents du patronage sont invités à vendre aux commerçants et dans leur entourage des cartes d'Amis du Patronage. La section artistique naissante dont nous évoquerons plus loin l'extraordinaire vitalité, organise des réjouissances qui apportent par leurs recettes le soutien financier indispensable. Bals, sauteries, fêtes champêtres, kermesses, représentations théâtrales, radio-crochets se succèdent, attirant un public avide de distractions après les épreuves de l'Occupation. Mais l'argent ne serait rien sans la détermination des bénévoles enthousiastes qui s'investissent dans cette section enfantine : ils déploient des trésors d'ingéniosité pour imaginer des activités distrayantes et éducatives. Distraire et éduquer, cette double préoccupation apparaît bien dans ces lignes extraites d'un compte-rendu de Conseil d'Administration du 25/01/1947 ; “ Les enfants sont venus nombreux le jeudi et ils paraissent se plaire au patro. Cependant, il faudrait arriver à les amuser en leur apprenant surtout à organiser eux-mêmes leurs jeux. Aussi, serait-il souhaitable que quelques moniteurs désignés parmi les grands éclaireurs soient adjoints aux surveillants... “. C'est ainsi que les activités s'organisent au fil des mois et des années. Viennent s'y ajouter tous les seconds jeudis, les séances attendues du CINEMA EDUCATEUR. Sous les auspices de l'Inspection Académique et de la Fédération des Oeuvres Laïques, des instituteurs détachés sillonnent le département, munis d'appareils de projection, d'écrans et de films, organisant des séances de cinéma pour les enfants des écoles publiques, des amicales et des patronages laïques. La salle de spectacle aménagée dans la plus grande des deux baraques du patro, se prête naturellement ces projections de films documentaires ou récréatifs, pour la plus grande joie des enfants.

Après les vacances de Pâques, commencent les excursions en bateau (les Vapeurs Brestois) ou en car. (On note dans un compte-rendu de C.A. en 1952, la location de quatre cars pour emmener deux cent cinquante enfants en pique nique au Trez Hir). Lors de ces excursions, un membre du Conseil d'Administration accompagne enfants et moniteurs, prenant si nécessaire, une journée sur ses congés.

Chaque année, plusieurs grandes manifestations viennent ponctuer le déroulement des garderies, apportant un supplément de gaieté aux enfants mais exigeant aussi de tous, grands et petits, un surcroît d'énergie et d'imagination. C'est par exemple la préparation du bal costumé pour la mi-carême ainsi que la réalisation de ballets enfantins où les talents de Mesdames Elie et Levenez font merveille tant pour la chorégraphie que pour la réalisation des costumes. C'est encore la participation active aux concours de l'U.F.O.L.E.A., grandes manifestations culturelles laïques présentant le résultat de l'effort accompli dans les écoles, les amicales et les patronages laïques pour l'éducation artistique des enfants. On se dépense sans compter pour qu'ils soient fin prêts le jour de la finale. On se retrouve à cinq heures après la classe, pour les ultimes répétitions, sous l'oeil attentif des mamans qui tricotent tout en appréciant et en comparant les dons de leur progéniture ! Mais aussi quelle fierté et quelle récompense lorsque les candidat présentés au concours de diction ou de théâtre remportent le premier prix, comme ce fut le cas en avril 1949. N'oublions pas non plus la construction du char pour la fête des Ecoles Publiques ou la Fête de la Jeunesse, grandes manifestations laïques brestoises auxquelles le patro ne manque jamais de s'associer.

Fête de la jeunesse des écoles laïques 1959 Sanquer : Le Phare


C'est enfin la fête de Noël pour laquelle toutes les compétences et toutes les bonnes volontés sont requises ainsi qu'en témoigne ce communiqué de presse retrouvé dans les archives : “ P.L. Sanquer-Pilier Rouge “: les camarades disponibles sont priés de se trouver tous les soirs au patronage à partir de 20 h pour continuer les travaux en vue des fêtes de Noël des enfants, les 18 et 19 de ce mois. Prière de se munir d'outils". On est encore bien loin de notre société de consommation avec sa surabondance de jouets à tous les prix ! Que de prouesses faut-il accomplir pour que chaque enfant reçoive des friandises et un modeste cadeau ! Avec des paniers de fraises ou du bois de récupération, les bricoleurs fabriquent berceaux et petits lits que les dames garnissent ensuite. Les élèves du collège technique apportent également leur contribution en réalisant divers petits objets. Quant aux artistes amateurs, petits et grands, ils travaillent aussi d'arrache-pied pour offrir le jour de l'arbre de No‘l, un spectacle divertissant. La lecture de la presse locale permet une fois encore de mieux comprendre l'atmosphère de cette époque et l'esprit qui animait tous ces bénévoles, ainsi qu'en témoignent ces lignes extraites d'un article du Télégramme du 9 décembre 1948 : NOEL AU P.L. SANQUER-PILIER-ROUGE : C'est dans une ambiance de gaieté et de joie que s'est déroulée la fête. A quatorze heures, tous nos fidèles petits amis faisaient leur entrée dans notre belle salle et poussaient des cris d'admiration devant le beau sapin. Après une brève allocution de Monsieur Thomas, président du patronage, qui demande à tous, petits et grands, de participer par leur travail à la prospérité du patronage, la fête commence... Enfin voici le moment tant attendu. Les enfants défilent devant la table garnie de jouets, hésitent dans leur choix et emportent, qui une poupée, un berceau, un napperon aux couleurs chatoyantes, qui un harmonica, un couteau, un livre... Tout ce petit monde s'assoit alors devant les tables où les attendent tasses de chocolat bien chaud, tranches de cake confectionné par nos habiles pâtissières, mandarines et bonbons. Nos voisins déshérités, enfants et vieillards de Ponchelet, ne sont pas oubliés et pour les faire participer à la fête, on leur apporte bien vite chocolat et mandarines... Monsieur Diraison, Inspecteur de l'Enseignement Primaire, félicite les enfants pour leur bonne tenue, remercie les personnes qui ont, par leur dévouement, contribué au succès de cette fête et à son invitation, l'assistance se sépare au cri de “ VIVE L'ECOLE LAIQUE “. Ces derniers mots soulignent bien les relations étroites existant entre le patronage et les écoles publiques du quartier. Autre preuve de cette volonté de soutenir l'enseignement public, la décision prise par le Conseil d'Administration d'attribuer chaque année des livrets de Caisse d'Epargne aux élèves méritants. (Ainsi en 1946, le C.A. offre douze livrets à l'école Sanquer, six à l'école du Pilier-Rouge et trois au Cours Complémentaire de la rue de la République).

Les années passent, la section enfantine atteint son rythme de croisière et lorsqu'en 1958 le Pilier-Rouge décide de reformer son patronage qui existait déjà avant la guerre, notre section connaît une légère chute de ses effectifs mais conserve néanmoins une belle vitalité.

LES ANNEES 60 sont par contre plus difficiles. Le patro doit abandonner ses installations de la rue Laennec et, faute de locaux, doit interrompre un certain nombre d'activités notamment l'accueil des enfants.

En 1966, le Patro disposant enfin d'un bâtiment en “ dur “, rue Choquet de Lindu, la section enfantine peut renaître. Malheureusement, beaucoup d'enfants ont oublié le chemin du Patronage. D'autre part, les conditions d'accueil peu favorables (malfaçons, manque de chauffage) rebutent les familles. II faudra beaucoup de ténacité et de “ batailles “ de la part des dirigeants pour obtenir des installations décentes.

En 1976, la section enfantine sommeillante va enfin connaître un nouvel essor. Une nouvelle équipe dynamique se met en place pour offrir aux enfants de six à treize ans, non plus le jeudi mais le mercredi, des activités diversifiées basées sur le jeu mais néanmoins formatrices, auxquelles viennent s'ajouter les séances de piscine, les spectacles, les pique-niques et les mini-camps. Marcelle Vigier, Jacqueline Jan, rejointes plus tard par Renée Léon, puis Christiane Cariou, s'investissent aujourd'hui encore auprès des enfants mais, au risque d'oublier quelqu'un, on peut aussi citer l'aide apportée à certaines périodes par Madeleine et Annick Omnès, Ginette Le Failler, Marie-Claude Aunis...

A cette époque, pour remplacer le “ cinéma éducateur “ qui n' existe plus, un retraité, Jean Le Gall, apporte lui aussi sa contribution en organisant des projections de films. Le patro s'étant doté du matériel nécessaire, Marcelle Vigier se charge de commander les films par le canal de la F.O.L. d'abord, puis directement à L'UROLEIS de Rennes.

Nous voici arrivés au 4 janvier 1983 : Date importante qui voit la nomination du premier animateur permanent, Jacques Kérampran, sur un poste fédératif d'abord (F.O.L.), qui sera transformé en poste municipal le 27 juillet 1984. C'est Christine Pellen qui lui succédera en 1988.

II ne faut surtout pas croire que le patronage pourra dès lors se passer des militants bénévoles dont le rôle reste primordial, mais cette nomination est une reconnaissance officielle de l'action socio-culturelle menée par le P.L. Sanquer en direction des enfants et adolescents du quarter. De plus, ce poste d'animateur permanent va donner une nouvelle impulsion au secteur enfance et va permettre aux sanquérois d'œuvrer d'une manière plus efficace encore, en adaptant les activités aux demandes des familles et aux besoins des enfants.

Groupe en animation

Le monde change, le vocabulaire aussi : au terme “ GARDERIE “ jugé trop réducteur, fait place l'appellation “ CENTRE DE LOISIRS SANS HEBERGEMENT “. Ce C.L.S.H. accueille maintenant les enfants dès l'âge de trois ans, ce qui nécessite une diversification et une adaptation des activités aux différentes tranches d'âge. Pour mieux répondre à ces impératifs, pendant les petites vacances, les deux patronages Sanquer et Pilier Rouge, retrouvant ainsi leurs racines communes, unissent leurs ressources matérielles et humaines.

Ainsi, un large éventail d'ateliers tournants permet aux enfants, à travers des activités ludiques, de développer leur autonomie, leur sens de l'initiative, et d'acquérir l'esprit d'équipe : activités manuelles, expression corporelle, chants, danses, cuisine à thème, initiation à l'utilisation du caméscope, écriture d'un scénario, prise de vue, montage d'un film avec le soutien de l'atelier vidéo adultes, etc... sans oublier les jeux plus traditionnels. La fête de Noël reste aussi une tradition que l'on se garderait bien d'effacer : après avoir assisté à un spectacle de qualité (tour de chant d'une vedette aimée des jeunes, spectacle d'illusionnisme du célèbre Professeur Fanch, le magicien de la F.O.L., clowns, saynètes, montages vidéo...), puis après un goûter animé, les enfants offrent à leur tour aux parents et amis une présentation des activités du mercredi : chants, danses, saynètes, montages-vidéo...

En 1986, afin de mieux répondre aux attentes des familles du quartier, le patronage décide d'ouvrir une halte-garderie pré et post scolaire avec bibliothèque et ludothèque. Pour mieux accueillir tous les enfants, un plan d'aménagement des espaces extérieurs se concrétise en 1994 : des structures de psychomotricité et des jeux de cours adaptés à chaque âge apportant leur note colorée.

Les tout-petits ne sont pas oubliés puisque le P.L. Sanquer apporte son soutien actif à l'ouverture en 1988 de la Crèche Parentale “ LES CANAILLOUX “, dans les locaux de l'école Sanquer. Là encore, pour satisfaire les attentes des jeunes foyers du quartier (et même au-delà !), il fallut que les dirigeants du patro, notamment Georges Vigier, fassent preuve de détermination pour vaincre les réticences de la Municipalité de l'époque. Depuis, tout en ayant une gestion autonome, la crèche bénéficie du soutien logistique et moral du patro.

Les Canailloux


A partir de 1989, à l'instar de leurs aînés de la section théâtrale “ PATROTO “, les enfants et adolescents qui le souhaitent peuvent s'initier aux joies et aux difficultés de l'art dramatique dans l'atelier de théâtre “ Patroto enfants et ados “ créé par Christine Pellen. C'est une excellente école de diction et de gestuelle bien sûr, mais aussi de persévérance car des comédiens en herbe découvrent bien vite que le plaisir de jouer devant un public se mérite et ne s'obtient qu'au prix d'un effort de longue haleine. Au fil des ans, de jeunes talents naissent, s'affirment et rejoignent alors le groupe des “ Grands “ (Patrice Cariou, Stéphanie Cornic, Solenn Vaillant en sont de brillants exemples.)

Le C.A.T.E. : lorsque le Ministère de l'Education Nationale met en place les Contrats d'Aménagement du Temps de l'Enfant rendant possible un véritable partenariat entre l'enseignement public et les associations qui prolongent son action, le patronage saisit l'opportunité de resserrer les liens avec les écoles publiques du quartier. Dès janvier 1989, Christine Pellen intervient sur le temps scolaire dans deux classes de CM1 et CM2 de l'école Sanquer pour réaliser avec les enfants, bicentenaire oblige, des saynètes, histoires et chansons sur le thème de la Révolution française. L'année suivante, à cette initiation au théâtre viennent s'ajouter l'informatique et des activités physiques et sportives. En octobre 1990, le même partenariat s'établit avec l'école maternelle de la rue Levot, pour des activités manuelles et d'expression corporelle. En 1991, le partenariat écoles-Patro s'enrichit encore grâce à l'implantation d'un point accueil lecture de la F.O.L. (Maison de la Lecture) destiné à aider ceux, jeunes ou adultes, qui souhaitent devenir de meilleurs lecteurs. Bien évidemment, en parallèle, avec les autres ateliers, les enfants de l'école Sanquer bénéficient d'un passage au point-lecture.

L'année scolaire 1992-1993 est marquée par la naissance du Défi-Lecture qui oppose dans des joutes amicales des classes de différentes écoles. Cette animation autour des livres est organisée par la Maison de la Lecture avec le soutien financier de la Municipalité et la collaboration active des Patronages Laïques Brestois. Là encore le P.L. Sanquer tient bien sa place, et d'année en année, le succès du défi-lecture se confirme auprès des écoles du quartier. En octobre 1993, l'école publique du Forestou signe à son tour un Contrat d'Aménagement du Temps de l'Enfant avec le P.L.S., pour des ateliers d'activités manuelles (poterie notamment) et de vidéo.

LE JUMELAGE avec le FTV KIEL

On ne saurait terminer cet inventaire de l'action socioculturelle en faveur des enfants et des adolescents sans évoquer la belle réalisation porteuse d'avenir : le jumelage et les échanges avec le Freie Turnerschaft Vorwarts de Kiel dont 1996 marquera le seizième anniversaire. Ce jumelage est né de la volonté d'un groupe de militants sanquérois persuadés que les rencontres et les échanges de groupes de jeunes de différents pays, peuvent jouer un rôle fondamental dans l'éducation à l'Europe de demain et la construction de la paix.

Nos amis du F.T.V avec Pierre Maille


Le Conseil d'Administration élu en 1977, (avec son nouveau président Georges Vigier et son président d'honneur Francis Bodin) forme le projet de proposer aux jeunes Sanquérois une belle aventure en leur ouvrant les horizons européens. Une première expérience avec nos voisins britanniques de Plymouth se solde par un semi échec, les jeunes anglais ayant refusé de venir à leur tour à Brest. Au printemps 1979, nouvelle tentative pour organiser cette fois un stage de filles, mais quinze jours avant le départ, les anglais annulent tout, à la grande déception des jeunes sanquéroises (déception atténuée grâce à la F.O.L. qui propose un séjour à Penzance en Cornouaille anglaise). Le voyage est certes intéressant mais ne répond cependant pas aux objectifs d'échanges et de partage de la vie quotidienne initialement prévus. C'est pourquoi, en octobre 1979, les responsables décident de se tourner vers l'Allemagne. Brest et Kiel, deux villes meurtries par la guerre, s'étant jumelées, c'est tout naturellement vers ce port de la Baltique que vont s'orienter les recherches avec l'appui de la Ligue de l'Enseignement.

Grâce à une petite aide financière de la municipalité, deux ambassadeurs du patro se rendent à Kiel. Economies obligent, ce sont Francis Bodin, titulaire de la carte Vermeille et André Vaillant, employé à la SNCF, qui sont désignés pour une première prise de contact. Reçus à Kiel par les responsables municipaux du sport et de la culture, ils leur expliquent la réalité du patronage, ses valeurs, ses objectifs, et découvrent eux-mêmes le milieu associatif culturel et sportif de Kiel dont les responsables proposent des associations désireuses d'établir un jumelage. Le choix des partenaires incombant au patro, c'est le Freie Turnercshaft Vorwarts, club d'une sensibilité proche de celle du P.L. Sanquer, qui semble le mieux convenir. Ses dirigeants sont eux aussi conscients de l'importance de la connaissance mutuelle et de la solidarité entre les jeunes pour l'avenir de l'Europe. II semble que le choix ait été heureux puisque cette volonté de partenariat ne s'est jamais démentie depuis. Elle se concrétise dès le printemps 1980 par un stage qui, sous la direction d'André Vaillant, réunit au centre nautique du Relecq-Kerhuon une cinquantaine de jeunes allemands et français. Cette première expérience est une réussite et, à leur tour, nos jeunes sanquérois partent pour Kiel durant les vacances de printemps 1981. Dès lors, les stages se succèdent avec le même bonheur, alliant activités culturelles, sportives, touristiques... En 1982, outre le stage des garçons, une rencontre est organisée pour les filles qui découvrent Kiel sous la conduite de Gérard Le Gall. Enfin à partir de 1985, ce sont des groupes mixtes qui se rencontrent sous la direction de Jacques Kérampran puis de Christine Pellen.

Seule ombre au tableau, depuis 1990, le décalage des dates de vacances entre l'Allemagne et notre région pose certaines années un sérieux problème d'organisation. Ainsi, en 1992 et en 1993, les rencontres n'ont pas été possibles. Elles ont repris en 1994 sous la force d'une magnifique croisière sur la Schlei, de Flensbourg à la baie de Kiel. 1995 apporte une innovation : outre le traditionnel séjour en groupe, à Sizun cette fois, chaque jeune français accueille chez lui un ado allemand afin de lui faire partager un peu sa vie quotidienne familiale. En 1996, une nouvelle expérience doit être tentée : il s'agit d'emmener un groupe de plus jeunes (pré adolescents de dix à quatorze ans) au centre de vacances de Zelker-Noor près de Schleswig. Quant aux dirigeants, pour eux aussi les rencontres sont nombreuses et fructueuses. De solides liens d'amitié se sont créés entre eux et ils ont toujours plaisir à se retrouver dans une ambiance chaleureuse pour débattre ensemble des problèmes d'organisation, chercher de nouvelles formules et assurer la pérennité de cette collaboration exemplaire. Ce panorama du champ d'intervention toujours plus large du patro dans le secteur “ Enfance et Adolescence “ explique que, tout en restant fondamentalement attaché au bénévolat, il lui soit nécessaire de faire appel à des animateurs professionnels. Cependant, fidèle à sa philosophie, il refuse de devenir une simple association prestataire de services et veut à tout prix maintenir un équilibre harmonieux entre militantisme et professionnalisme, les deux étant d'ailleurs parfaitement conciliables. Nous avons des animateurs professionnels qui sont d'ardents militants ! Le Patro favorise également la naissance des vocations dans cette voie parmi les plus jeunes, en finançant une partie de la formation de ceux qui s'impliquent et apportent leur aide au centre de Loisirs.

Activités socio-culturelles en direction des adultes

L'équipe d'animation de 1949


Si, à l'époque bouleversée de l'immédiat après-guerre, dans une ville dévastée où les réfugiés reviennent nombreux, le souci primordial pour les militants de la première heure, est l'intérêt des enfants, les adultes du quartier n'en sont pas pour autant oubliés. La même passion et le même enthousiasme font naître et prospérer toute une gamme d'activités, permettant ainsi au patro de prendre sa place dans la vie du quartier.

C'est tout d'abord la section artistique qui se met au travail dès 1946, sous la direction du dynamique et talentueux M. Yves Baot. Hormis Monsieur et Madame Baot, couple déjà habitué à se produire sur les scènes brestoises ainsi que Louis Mayis, les acteurs sont des débutants, mais sont tous des passionnés de la scène et les talents s'affirment très vite. Leur fougue est communicative et très vite de nouvelles recrues viennent grossir les rangs : acteurs, chanteurs et danseuses, musiciens, accessoiristes, responsables des décors, qui n'hésitent pas à se lancer quand il le faut dans la figuration, ils forment une joyeuse équipe d'une quarantaine de copains consacrant à la réalisation des spectacles une grande partie de leurs loisirs pourtant réduits à cette époque ! (On est encore bien loin des trente neuf heures hebdomadaires de travail et de la cinquième semaine de congés payés !). Lors des représentations, tous les bras du patro sont là pour démonter et déménager les décors. Les sportifs n'hésitent pas à devenir figurants, tour à tour gondoliers, conducteurs de pousse-pousse ou bateliers de la Volga selon les besoins du spectacle. Les adhérents actuels qui ont participé à cette belle aventure, aiment à évoquer la fièvre des spectacles, les moments d'émotion et aussi les incidents cocasses qui ne manquaient pas de se produire : tel ce charmeur de serpents regardant avec stupéfaction le reptile qu'il était censé subjuguer, s'envolant dans les airs et disparaissant, entraîné par un machiniste étourdi qui continuait à tirer sur le fil... C'est en 1947 que le groupe artistique affronte pour la première fois les feux de la rampe. Malheureusement, la représentation inaugurale prévue dans la grande “ salle en bois “ du patro remarquablement aménagée par l'équipe des “ Travailleurs “, devra avoir lieu au P.L. Guérin, l'explosion de “ l'Ocean-Liberty “ ayant réduit tous ces efforts à néant.

Un franc succès récompense et encourage l'équipe qui se prend au jeu et monte chaque année un nouveau spectacle. Elle se produit dans tous les patronages laïques de Brest devant des salles combles, mais sa réputation s'étend dans tout le Finistère puisqu'on la réclame à la Forêt-Landerneau, à Daoulas, au Faou, Quéménéven, Douarnenez. Les recettes sont bienvenues pour soutenir financièrement les autres sections du patro, notamment la section enfance. La solidarité extérieure n'est pas non plus oubliée, car les acteurs se produisent aussi dans des galas de bienfaisance au profit des vieillards de l'hôpital Ponchelet ou des chômeurs, ou encore des grévistes (grèves des ouvriers des Charbonnages du port de commerce, grève de l'Arsenal en 1951 ...). Des succès aux concours U.F.O.L.E.A. montrent aussi la qualité des réalisations mais le manque de ressources du patronage ne permet pas à la troupe de défendre ses chances hors du département, à l'échelon régional voire national !

De tous les spectacles, ce sont sans nul cloute les fameuses revues créées par l'étonnant Marcel Laurent qui ont laissé aux acteurs et aux spectateurs de l'époque les souvenirs les plus vifs. On ne peut qu'admirer les multiples facettes du talent de ce chef d'équipe de l'arsenal : producteur, metteur en scène, mais également menuisier, peintre, électricien. Il révéla aussi un don réel pour l'écriture. Parmi la dizaine de revues dont il est l'auteur, citons en quelques unes qui remportèrent un véritable triomphe :

En 1949, “ Voyage autour du Monde “ (quarante artistes, quatre-vingt costumes, cinq ballets dans une succession de dix tableaux plus hauts en couleurs les uns que les autres).

“Voyage autour du Monde“ - 1949


En 1950, “ Brest au fil des ans “ : évocation émue du Brest pittoresque d'avant la guerre, si cher au coeur des brestois, avec son marché Pouliquen, son Grand Pont, son tram. Puis, sur le mode humoristique, le Brest “ ville en bois “ dans lequel ils vivaient. Enfin, projection optimiste dans un avenir lointain (1970 !) Brest ville heureuse où les robots se chargeraient de toutes les tâches pénibles et où les “ ouvriers du Port “ gagneraient leur vie en travaillant trois heures, trois jours par semaine, à la construction des hélicoptères qui remplaceraient les voitures.

On pourrait parler aussi de “ Vagabondages “, de “ Jase, brestois “, de “ Si ton père était charcutier... “, pour souligner le génie inventif de Marcel Laurent à qui l'on doit également les deux hymnes à la gloire du patro qui scandaient la marche des jeunes Sanquérois, lors des défilés de la fête des Ecoles Publiques ou de la Fête de la Jeunesse.

Dix années durant, l'activité et le succès de la troupe Sanquéroise font la fierté du patronage. Hélas les années soixante, avec les difficultés de la reconstruction, le manque de locaux, la concurrence de nouvelles salles de cinéma, de nouvelles formes de loisirs, surtout la télévision, provoquent le déclin de la section artistique et finalement sa disparition. II faudra attendre 1980 pour qu'elle renaisse de ses cendres grâce à Gérard Le Gall, fils de l'un des acteurs de la première heure, Jean Le Gall. PATROTO, c'est le nom que se donne la nouvelle section, ne cherche pas à jouer les ouvres d'un répertoire déjà consacré, mais préfère mouler et présenter des créations collectives originales sur des scénarios écrits par Gérard Le Gall. Celui-ci aime surtout puiser son inspiration dans l'histoire de Brest. Plusieurs de ses créations ressuscitent avec vigueur et vérité la vie de notre cité à diverses époques, les joies et les peines de son petit peuple, ses combats pour une plus grande justice sociale. Dans ce registre, citons “ LA CHIOURME “, “ GRAINE DE GUEUX “, ou encore “ BARBARA “. Les spectacles réalisés par Patroto ne sombrent jamais dans la monotonie. Les thèmes les plus variés sont abordés sur des registres totalement différents : humour et dérision, rêve et émotion, alternent avec un égal bonheur. L'évocation chronologique des créations PATROTO rappellera, à tous ceux qui y ont assisté, des soirées de qualité : • 1980 “ Le chevalier des causes perdues “ • 1982 “ L'Assassin est à la page 335 “ • 1983 “ Kermen “ • 1984 “ Faut-il coucher avec la fille pour épouser la mère ? “ • 1986 “ La Chiourme “ • 1988 “ Rappelle-toi, Maryline “ • 1989 “ Pastiche séries chéries “ • 1990 “ Quelque part dans un rêve “ et “ Cherchez la Femme “ • 1991 “ Le train sifflera peut-être “ • 1992 “ Barbara “ • 1994 “ L'ascenseur “ et “ Graine de gueux “ • 1995 “ Pas de jeux “ et “ La Famille Tott “...


Des activités disparaissent, d'autres naissent, preuve s'il en était besoin, que notre association est bien vivante, qu'elle ne s'incruste pas dans l'immobilisme et qu'elle sait allier continuité et innovation. Ainsi la bibliothèque fut un projet difficile à mettre sur pied, qui connut quelques années florissantes puis s'étiola pour s'éteindre tout à fait. Conscients du rôle de la lecture dans l'éducation permanente, les “ pères-fondateurs “ l'avait inscrite dans leur programme initial. Mais les obstacles furent difficiles à surmonter : il fallait trouver les livres, un local, une armoire... Les deux baraques avaient déjà tant d'usages prévus qu'il était quasi impossible d'y inclure une autre activité. Pourtant la ténacité porta ses fruits : il fut décidé que la salle où se réunissait le Conseil d'Administration accueillerait l'armoire. Petit à petit, un fonds de livres fut constitué (ouvrages offerts et achetés, les plus anciens devaient être désinfectés !). Enfin, en 1951, les adhérents du patro purent emprunter des livres. Un jeune basketteur de l'époque se souvient : “ tous les samedis après-midi, Mesdames Le Tallec, Drézen, Kerjean, ainsi que Mademoiselle Le Tallec assuraient la permanence de la bibliothèque, dans la salle du C.A., à l'entrée du patro. On nous priait de ne pas être trop bruyants dans nos ébats sous les panneaux. Nous avions intérêt à être discrets, faute de quoi il nous était demandé d'effectuer quelques travaux... “

Mais là encore, la concurrence de dame Télévision dans les années 1960, explique le déclin de la fréquentation. D'autre part, à partir de la décennie 1970, le développement remarquable de la Bibliothèque Municipale de Brest, avec d'abord ses bibliobus sillonnant les quartiers, puis la création progressive des bibliothèques-annexes, amène le patro à modifier son action et à l'orienter vers une politique d'aide à la lecture par le truchement de l'ordinateur : c'est le point-accueil lecture dont nous avons déjà parlé et qui est ouvert non seulement aux enfants, mais aussi aux adultes qui le souhaitent.

Autre innovation : depuis 1989, la collaboration P.L. Pilier-Rouge - P.L. Sanquer a permis l'essor de la section vidéo-cinéma “ Iris-Film “ qui dispose de tables de montage et de caméras semi-professionnelles. Les adhérents travaillent en équipe et s'initient à la réalisation de scénarios et reportages ; ils montent les films et les sonorisent. Lors des assemblées générales annuelles, en particulier ils nous présentent une rétrospective colorée et animée de toutes les activités et de tous les temps forts de l'année écoulée.

Equipe d'Iris Film pendant un montage vidéo


Quant aux activités de la Section des Retraités, cartes et dominos, elles se sont maintenues à travers ce demi-siècle sans “ prendre une ride “! Seule petite révolution, en 1982, suivant l'évolution des moeurs, le groupe des anciens jusqu'alors exclusivement masculin, s'est ouvert aux dames !

On ne saurait conclure sans mentionner l'action du comité de loisirs devenu aujourd'hui “ commission loisirs “ et dont le rôle est si important pour maintenir la cohésion et le fameux “ esprit Patro “. Lorsque les plus anciens adhérents évoquent leurs souvenirs, c'est le terme de “ grande famille “ qui revient sans cesse dans leurs propos. Cette notion de Famille a beaucoup d'importance, ce sont effectivement des familles, les parents suivis des enfants puis, plus tard, des petits enfants, qui ont cimenté l'esprit du patro, chacun s'impliquant selon son âge, ses compétences et ses goûts, et donnant en tous cas le meilleur de lui-même.

Le comité des loisirs avait pour tâche de programmer et d'organiser les réjouissances pour tous : Grands et Petits. Ce n'était pas une mince affaire car les festivités se succédaient à un rythme soutenu dans cette période d'après-guerre où chacun voulait rattraper le temps perdu. C'étaient d'abord les kermesses (parfois deux fois par an !) dont le déroulement (outre la préparation de longue haleine) mobilisait la grande majorité des patronnés durant tout un week-end : nombreux stands qu'il fallait tenir, monter et démonter, animations les plus diverses (fanfares, jeux, apéritifs-concerts...) et enfin, le grand bal qui clôturait la fête dans la grande “ salle en bois “, pour la grande joie de tout le quartier. C'étaient aussi les radio-crochets, amusement caractéristique de l'après-guerre qui connut un grand engouement du public. Ainsi en mars 1948, un de ces concours opposant deux listes de chanteurs sur le thème “ Chansons d'hier contre aujourd'hui “, remporta un tel succès qu'il fallut “ récidiver “ quinze jours plus tard ! Les “ sauteries “ du dimanche après-midi et les grands “ bals de nuit “ organisés de façon parfaite remportaient aussi un franc succès : des membres du patro étaient spécialisés dans le service d'ordre ; les “ videurs “ étaient prévus, les mamans qui accompagnaient leurs demoiselles bénéficiaient d'une entrée gratuite...

Enfin, les sorties familiales estivales ! En ces années où l'automobile ne régnait pas encore en maîtresse absolue, on imagine combien ces escapades hors de Brest réjouissaient grands et petits. II fallait réserver longtemps à l'avance cars ou bateaux (les vapeurs-Brestois) et négocier les tarifs pour qu'ils soient accessibles aux petits budgets : là encore laissons parler les souvenirs : “ Le rendez-vous était au patro. Tous ensemble, nous descendions vers le port de Commerce pour embarquer sur un Vapeur-Brestois, direction Le Fret ou Quélern “.

Arrivés là, nous n'étions pas au bout du voyage ! Nous devions parcourir quelques kilomètres à pied jusqu' à Trezrouz, face à Camaret. Comme les sanquérois n'oubliaient jamais leurs “ réserves de guerre “, les bonnes volontés ne manquaient pas pour tirer la petite remorque ! Le soir, après la baignade, le pique-nique et les traditionnels concours de chants, de pétanque ou de cartes, la caravane un peu fourbue n'hésitait pas à entonner des chansons pour soutenir la marche, surtout dans la remontée du Port de Commerce vers la rue Levot et de temps en temps on pouvait entendre les paroles de l'hymne de Marcel Laurent “ notre Patro Laïque “ qui galvanisaient les plus fatigués !

Le mode de vie actuel ne permet plus d'envisager une telle succession de réjouissances en commun. Cependant, la commission-loisirs ponctue chaque année par une suite de manifestations qui sont encore de grands moments de convivialité : soirées moules-frites, cassoulet ou cochon grillé, réveillon du premier de l'An, fête du souvenir le 1er mai, sans oublier le bal-rétro des retraités, le 11 novembre, ou encore le super loto, sont autant d'occasions permettant à chacun de sortir de sa section et de mieux connaître l'ensemble du patro. C'est encore là que le rôle social du patro se révèle. C'est cet esprit qu'il faut continuer à faire vivre coûte que coûte, car la vie associative ainsi conçue est un rempart essentiel contre l'isolement des individus et toutes les formes d'exclusion.

50 Ans déjà

Georges Vigier

II a fallu des milliers et des milliers d'heures de présence bénévole. Un travail qui, s'il fallait le chiffrer, serait pour ces 50 ans un don colossal de femmes et d'hommes au service d'abord de leur patro, d'une telle importance, que rien à notre avis ne peut égaler. L'amour pour les autres dans notre idéal laïque, le plaisir de rendre service à autrui et plus particulièrement à l'enfance. Voilà pourquoi aujourd'hui il m'appartient de rendre hommage à tous nos amis disparus qui ont occupé des postes de responsables ou simplement des sympathisants ; notre souvenir et notre admiration à l'héritage laissé c'est le sens de notre présence et du travail de ces derniers mois pour fêter ces 50 ans ; nous nous devions de le faire. Mais je suis sûr que c'est sur le trésor du passé que se bâtira la richesse sportive, culturelle et familiale : bien sûr les seuls qui importent à notre avenir, de la même manière que pour pousser haut, les arbres comme les hommes ont besoin de racines profondes et vigoureuses. Bon vent à tous et toutes pour les temps à venir que j'espère annonciateurs d'espoirs nouveaux.

Georges Vigier

1996 Un nouveau départ

Marcel Bodin

1946-1996 Nous avons vécu ensemble une histoire riche en événements avec des échecs sans doute, mais aussi beaucoup de succès et tant de souvenirs !

Le mérite en revient aux militants laïques qui ont fondé notre Patro et aussi à tous ceux qui, au fil des années, ont pris le relais.

50 ANS déjà, mais nous ne sommes pas au bout du chemin. Notre Patronage a certes connu une grande évolution dans ses pratiques entre le moment de sa fondation et maintenant. En 50 ans le monde a changé et le Patronage a dû s'adapter à son environnement. L'action complémentaire des bénévoles et des professionnels notamment dans le domaine socio-culturel, a permis au Patronage de tenir pleinement sa place dans le quartier.

Toutefois, il convient de noter qu'une exigence demeure : la fidélité par rapport aux objectifs et principes des fondateurs, laïcité et soutien à l'école publique, actions en direction de l'enfance sur les plans culturel et sportif, sans oublier notre rôle social.

1996. Cette année doit être un nouveau départ. Un anniversaire, c'est le bon moment pour notre Patronage, de mieux se faire connaître dans ses objectifs, ses activités, et aussi ses projets. Dans le quartier, les parents d'enfants fréquentant le Patronage, les amis et les voisins, s'ils partagent nos principes et nos objectifs, sont cordialement invités à venir nous rejoindre. Le Patronage Laïque Municipal Sanquer est toujours porteur de projets, notamment pour la jeunesse, que nous souhaitons mener à bien avec nos partenaires institutionnels, mais aussi avec tous ceux qui se sentiront concernés, anciens ou nouveaux Sanquérois, avec toujours la même envie de prendre des responsabilités et de bien les assumer.

Tous ensemble nous devons relever ce défi et être des acteurs responsables et actifs dans l'écriture des prochains chapitres de l'histoire de la famille Sanquéroise

Marcel Bodin



Conclusion

L'avenir, a écrit Victor Hugo, est à Dieu... possible !

D'autres affirment qu'il appartient à ceux qui se lèvent tôt... peut-être !

Nous ne voulons pas savoir si les dirigeants du P.L. Sanquer sont croyants ou matinaux.

Nous sommes par contre persuadés que cet avenir appartiendra surtout à ceux qui oseront, à ceux qui, conscients de leurs responsabilités et de l'importance de leur rôle n'hésiteront pas à créer, à innover, en un mot à aller de l'avant même s'il faut prendre des risques calculés.

Et c'est là, nous en sommes certains, la ferme volonté des équipes actuellement à la barre du Patronage Laïque Municipal Sanquer.

Henri Le Tallec

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