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Histoire du Patronage Laïque Municipal Guérin : Différence entre versions

(Années 90-2000 : le numérique comme support de lien social)
(Années 90-2000 : le numérique comme support de lien social)
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La création de l’[[PAPI du Patronage Laïque Municipal Guérin|Espace Public Multimédia]] répond à un des enjeux de notre époque : trouver des solutions face à la fracture numérique et permettre à tous d’avoir accès à un ordinateur et à Internet et d’en maîtriser l’usage.  
 
La création de l’[[PAPI du Patronage Laïque Municipal Guérin|Espace Public Multimédia]] répond à un des enjeux de notre époque : trouver des solutions face à la fracture numérique et permettre à tous d’avoir accès à un ordinateur et à Internet et d’en maîtriser l’usage.  

Version du 23 janvier 2014 à 23:22

Présentation expo PL Guérin.jpg

80 ans d’histoires à partager

Logo 80 ans PL Guérin.jpg

Voici la retranscription d'une exposition qui retrace des histoires du Patronage Laïque Municipal Guérin, de sa création sous le nom d’Etoile Rouge en 1933 jusqu’à 2013. Un groupe de bénévoles s’est retrouvé tout au long de l’année 2013 pour réaliser cette exposition afin de célébrer les 80 ans de l’association. Nous avons eu la chance de nous appuyer sur un travail historique réalisé en 2003, des archives internes riches, et des témoignages enthousiasmants !

1933 : Naissance d’une Etoile Rouge

A l’origine, un club de football

Alain Caro est à droite, vêtu de noir
Football étoile rouge.jpg


Alain Caro était entraîneur des équipes de football, de basket et d’athlétisme. Membre du Conseil d’Administration, il est devenu président d’honneur dans les années 70.

Voici son témoignage :

«  J’avais 20 ans quand naquit la société sportive l'Etoile Rouge, issue de la fusion de 2 clubs de football : l'étoile rouge de St Marc et les "petits crampons de la place Guérin". »

« Les 1ères rencontres amicales débutèrent en 1934. N'ayant pas de terrain, toutes les rencontres se disputaient chez l'adversaire. Nos premiers pas furent pénibles car ceci entrainait de fortes dépenses personnelles de la part des dirigeants et des joueurs. »

« En 1935, nos dirigeants dénichent enfin un terrain en location sur la route de Paris. Chaque soir, leur journée de travail terminée, un groupe d'amis et de jeunes sportifs s'arment de pioches, de pelles et de brouettes, et, jusqu'à la tombée du jour, travaillent joyeusement et avec ardeur à niveler un terrain de football. »

la pelle du 1er juin
Foot étoile rouge.jpg


Le stade fut inauguré le 29 septembre 1935 devant une assistance évaluée à 600 personnes.

Affiche inauguration stade de l'étoile rouge.jpg
Tract étoile rouge.jpg


Jean Grall a joué au foot à l'Etoile rouge :

"Les footballeurs n’avaient pas de maillots. Chacun cousait une étoile rouge sur sa chemise."

1936/1939 : les loisirs pour tous

Le Front populaire gouverna la France de 1936 à 1939 et réalisa de grandes réformes sociales :

- les congés payés

- les conventions collectives

- la semaine de 40 heures

Cette réduction du temps de travail permit aux ouvriers de bénéficier du samedi et fut appelé la semaine des deux dimanches.


Les manifestations sportives et culturelles de l’Etoile Rouge sont très populaires à Brest

Sous l'impulsion du président Jean L'haridon, l’Etoile Rouge organise le challenge corporatif Henri Piéplu, du nom de l’entrepositaire de la brasserie de Kérinou et Lambézellec. Il regroupe en compétition les principaux ateliers, chantiers et services de l'Arsenal, et les plus importantes entreprises privées de la ville.

Jean l'haridon et henri pieplu.jpg
Challenge piéplu 1937.jpg


Le challenge attire près d'un millier de spectateurs presque chaque samedi.

Challenge pieplu 36.jpg
Challenge pieplu.jpg


En 1936, l’Etoile Rouge crée un comité de loisirs :

L’été, des sorties pique-nique sont organisées chaque dimanche en car, en bateau, ou en petit train, qui remporte un gros succès : un train comporte 600 places et, parfois, il en faut deux pour transporter tout le monde ! Kermesses, bals se succèdent et la section théâtrale est créée avec le Patronage Laïque du Pilier Rouge. La première pièce "Munich Fantaisies" obtient un énorme succès.

pique-nique au Relecq-Kerhuon
Pique-nique dans les années 40


Sorties étoile rouge.jpg
Repas étoile rouge.jpg


La guerre 39/45 ralentit les activités

L’occupation partielle des locaux par l’armée allemande et les restrictions imposées à l’organisation des manifestations publiques (y compris sportives) réduisent l’activité de l’Etoile Rouge.

Une association solidaire :

En 1942, le contexte difficile pousse le comité de Direction à instituer une Caisse de solidarité destinée à venir en aide aux sociétaires en cas de décès, accidents, sinistres, survenant dans leurs familles.

1942 basket à l'étoile rouge.jpg

1944 : on s’active pour repartir de plus belle !

Brest est libérée à l'automne 1944. Le terrain de football est en partie détruit par un fossé anti-char creusé par les Allemands. Dès la fin de l’année, les bénévoles de l’Etoile Rouge le remettent en état. Le terrain est vendu au début des années 60 et le garage Renault s’y installe. Il est encore présent aujourd’hui à cet emplacement.

Dans une cantine ouvrière de la rue Jean Jaurès, des jeunes jouent au ping-pong entre les repas ou après le travail. Sous l'impulsion de sportifs de l’Etoile Rouge, un tournoi de ping-pong est organisé. C’est ainsi que cette discipline, qui prendra plus tard le nom de tennis de table, démarre à Brest. L'étoile Rouge réunira les meilleurs joueurs de la ville et enlèvera plusieurs titres et tournois régionaux.

1946 : création du Patronage Laïque Guérin-Kérigonan

L’Etoile Rouge en devient la section sportive et prend le nom de Patronage Laïque Guérin Sports en 1950.

Le PL Guérin-Kérigonan s’implante dans des baraques provisoires prêtées par la ville de Brest, le long de l’Allée Verte, (rue Mathieu Donnart Aujourd’hui). C’est l’initiative de M. Toullec, instituteur et conseiller municipal de Brest. Il en devient le Président.

Pl guérin au temps des baraques.jpg Années 40 les baraques au PL Guérin.jpg Le pl Guérin au temps des baraques.jpg



L’appellation de « patronage laïque » n’est pas très courante au niveau national – alors que Brest compte 8 patronages et 1 foyer laïques ! Cette dynamique est née de la volonté d’émanciper les milieux populaires dans cette ville ouvrière et de s’affranchir de la tutelle cléricale et leurs patronages catholiques, alors très présents sur le territoire. Les patronages laïques sont historiquement attachés au développement des écoles publiques de leur quartier et se veulent partenaires des enseignants et des familles dans l’éducation des enfants et la formation des jeunes citoyens par le moyen des nombreuses activités sportives, culturelles et artistiques.

Années 50 manifestation pour la défense de l'école publique.jpg


Années 40/50 : place aux femmes !

Janine Rohel le 25/07/

Janine Rohel a grandi dans la cité de Kérigonan :

« Je voyais le terrain de basket de l'Etoile Rouge de ma chambre. C'est tout naturellement que j'ai commencé à m’entraîner vers l'âge de 12 ans. On faisait beaucoup d'étirements et de mouvements de gymnastique à l’entrainement. » « Nous aimions tous beaucoup notre entraineur, qui était aussi doué en basket qu’en gym : Roger Vergos. Il s’investissait beaucoup. »

Les basketteuses de l'etoile rouge.jpg Roger Vergos et les basketteuses au PL Guérin.jpg Roger Vergos entouré de ses basketteuses.jpg


Fête gymnique en 1948

Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)1.jpg Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)2.jpg Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)3.jpg Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)4.jpg Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)6.jpg Fête gymnique en 1948 (PL Guérin)5.jpg


Michelle Cadec, Marie Le Saout, et Jeanne Meunier participèrent au Grand Prix de basket de Prague, en 1951.

« Je vous félicite Jeannette, Marie et Michelle. Par votre ardeur au travail, pendant les séances d'entrainement, vous avez forcé le choix du sélectionneur chargé de former l'équipe de France de basket féminin (...) Vous êtes dignes de porter ces capes tant enviées d'internationales, tissées, pour ainsi dire, par votre valeureux et infatigable entraineur, Roger Vergos ! Vous avez fait un voyage extrêmement intéressant. Il vous appartient à vous qui avez vu ses ouvriers au travail et sa jeunesse pratiquer les sports de nous éclairer en nous rapportant des faits tangibles, des tranches de vie... Avec votre cœur de jeunes filles, dites simplement ce que vous avez entendu ! » (M. Potier, président du patronage)

Années 50/60 : l’enfance au cœur du projet

portrait d'André en mai 2013/

André Raoul a grandi dans la cité de Kérigonan, à 2 pas du PL Guérin :

« L’école des garçons était situé dans l’actuelle École Guérin et l’école des filles était dans l’immeuble Proud’hon. Il n’y avait pas beaucoup de rapports entre garçons et filles. Le PL Guérin nous permettait de nous rencontrer et de faire des activités ensemble. »

« Pendant les vacances, on allait à pied au vallon et à la plage de Saint-Marc : une heure de marche à pied du PL Guérin jusqu’à la grève, et en chantant s’il vous plait ! On était accompagné de moniteurs et monitrices, tous bénévoles. »

Jean Nédélec :

« Le jeudi, les enfants pouvaient participer à plusieurs activités, dont le ciné éducateur avec monsieur Hénaff, et moi-même. Je me souviens devoir interchanger les deux bobines du même film, pendant l’entracte, du PL Guérin au patro des Quatre Moulins, avec lequel on mutualisait l’achat de films éducatifs. »

Enfants du PL Guérin.jpg
Enfants au PL Guérin.jpg


Fête des écoles publiques : une fête annuelle incontournable

sur la route de Menez Paul la fête des écoles dans les années 50 Fête des écoles publiques à Brest 1.jpg Fête des écoles publiques à Brest 2.jpg Fête des écoles publiques à Brest même.jpg


La fête des écoles publiques rassemblait une foule pour voir les chars des patronages, montant la rue Jean Jaurès direction le stade de Ménez-Paul où avait lieu le landi. C’était un spectacle à base de mouvements de gymnastique réalisés par les élèves. La légende rapporte que le soleil était toujours au rendez-vous, alors que la fête des écoles catholiques avait lieu sous la pluie…

sur la route de Menez Paul dans les années 50 la fête des écoles



1950-60 : une vie de quartier animée…

Soirée PL Guérin.jpg

Les belles années des comiques troupiers et des bals le samedi soir

René Norrant a témoigné lors du cinquantenaire du PL Guérin en 1983 :

« La troupe théâtrale du PL Guérin fait salle comble à chaque représentation, ce qui lui a même valu un prix départemental de l'UFOLEA en 1949. Elle était animée par Gégène et sa femme Marie, tous deux habitués des planches et concierges du patro. Gégène était un chanteur populaire très connu à Brest. Dans la troupe, il y avait Marcel, imitateur de Bourvil et les inoubliables clowns, Jo et Pastis.

Jo, ayant vu dans un cirque un numéro vraiment "marron", décida de le jouer au patro, et le rejoua sur la plage de St-Marc. On y voyait Gégène déguisé en curé, un gros pinceau à la main, bénissant les spectateurs pendant que Jo et Pastis figuraient un enterrement, précédés de 4 employés des pompes funèbres. Cette farce ne plut pas au clergé, qui déposa plainte. Cette affaire n’est pas allée plus loin. » (R. Norrant)

Troupe théatrale pl guérin.jpg Jo et pastis.jpg


Les sorties du dimanche

« Deux à trois cent personnes assistaient aux pique-niques qui étaient organisés le plus souvent possible en bateau ou avec le train patates. Dans les côtes, il fallait descendre pour pousser les wagons. Les meilleures places étaient sur les marchepieds, prêt à descendre au besoin pour alléger la charge. On s'amusait bien. » (R. Norrant)

Janine Rohel :

On y allait en famille : le grand-père, la grand-mère, mes enfants, mon mari et moi ! Tout Kérigonan se retrouvait dans le car et on chantait !

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Le patro a aussi une clique qui accompagne les défilés de la fête des écoles et anime les kermesses du quartier.

Les kermesses étaient une source indispensable de financement. Tout le monde était mis à contribution !

La clique du PL Guérin dans les années 50.jpg
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Années 70-80 : un projet d’éducation populaire

Guy Salou :

"Je connais le patro depuis 1958. J'avais 10 ans, j'étais un gamin de Kérigonan et Paul Saout était entraineur de Basket. Il récupérait les gamins qui trainaient dans le quartier pour former des équipes. Il était très engagé dans la lutte contre la délinquance. Il a marqué mon parcours de militant. Ce sont des gens comme lui qui m'ont appris à vivre.

Le challenge Abgrall a été créé en 1975 en l'honneur de Michel Abgrall, décédé en 1974, à seulement 26 ans. On jouait au basket ensemble et il était devenu bénévole de la section basket. En sa mémoire de laïc pur et dur, seuls les clubs laïques sont invités à participer."

La dream team du pl guérin.jpg
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Challenge abgrall annés 80.jpg


Le loisir pas la compétition !

« Pour certains clubs, football veut dire rendement, spectacle, argent. Ce sont de véritables machines à fabriquer des vedettes et à dégoûter du foot ceux qui n’ont pas les moyens nécessaires pour faire partie de cette caste de privilégiés. » (extrait du journal du patro de 1977)

La démocratie par le sport

Compte-rendu d'un stage foot UFOLEP ou "de la prise de responsabilité" (extrait du journal du PL Guérin 1978) :

Juniors et cadets se sont réunis pour définir leurs objectifs : chacun doit se sentir responsable personnellement et vis à vis du club. Chaque camarade de l'équipe doit contribuer au transport des maillots, boissons, pharmacie... et à la composition de l'équipe. D'autre part, les dirigeants plus âgés ne sont pas écartés et apportent leur collaboration. Cela montre qu’un club peut-être géré par les adhérents sans subir la hiérarchie de valeurs prônées par les fédérations dirigeantes, dont le but est de créer une élite.

Années 70 foot pl guérin.jpg Foot pl.jpg Foot pl guerin.jpg


Années 70-80 : un projet d’éducation populaire

lors d'une Assemblée Générale

Eliane Pibouleau a été présidente du PL de 1977 à 2003. Voici un extrait de son discours lors de l'inauguration des nouveaux locaux en 1977 :

« Notre but n’est pas de fournir des activités culturelles et sportives que nos adhérents viendraient consommer. Guérin c’est autre chose. Nous héritons d’une tradition laïque qui est la base de notre militantisme. Le patro est ouvert à tous, parce que laïque ; il se veut la continuation de l’action éducative de l’école publique ; Nous y accueillons toutes les couches de la population et notre implantation dans un quartier populaire est pour nous une réalité positive. Mais notre laïcité n’est pas de la neutralité, car nos adhérents sont des citoyens à part entière et notre vocation éducative est de former des individus libres et responsables, capables de réfléchir, de se prendre en main à travers la pratique de leurs activités au patronage. C’est pourquoi il existe au patro une réelle vie où chacun se sent impliqué et œuvre pour le même but à travers plusieurs activités. »

Une association militante

« Revendiquer pour la vie associative et pour l'action bénévole, c'est concevoir une société différente dont le but serait l'homme et non pas le profit, une société où la dignité de l'individu serait reconnue aussi bien dans son travail, dans sa vie sociale et culturelle, dans son développement personnel et où il aurait la possibilité de passer alternativement de l'une à l'autre. » (Stéphane Blain dans le journal du PL Guérin 1978)

« Dès 18 ans, j'ai fait partie du Conseil d'Administration. Les réunions étaient animées de débats, parfois très vifs. Le CA drainait beaucoup de jeunes, à qui on confiait très tôt des responsabilités. Il faut dire qu'il n'y avait aucun salarié et qu'il y avait donc toujours des choses à faire ! Eliane nous donnait rapidement des responsabilités et les talents de chacun étaient mis au service de l'association. » (Ghislaine Rioual, témoignage recueilli en 2013)

1977 : les nouveaux locaux sont enfin prêts !

Eliane Pibouleau

« Qui a connu le Patro il y a seulement deux ans, comprend les difficultés qu’ont eu les patronnés à maintenir une existence effective à quelques activités dans des locaux vétustes et insalubres. Enfin, le programme de reconstruction établi entre la Société des Patronages Laïques Municipaux et la Municipalité a permis de démarrer la reconstruction de Guérin. Il a fallu de longues heures de travail à nos militants pour concevoir un patro fonctionnel à la mesure des besoins du quartier. » (Eliane Pibouleau lors de l'inauguration des nouveaux locaux)

Pour accueillir de nouvelles activités

« Voilà, Guérin existe maintenant, doté d’une structure dont vous avez pu apprécier la qualité. Nous avons démarré cette année 1977-1978 avec les activités traditionnelles du patro et une masse d’activités nouvelles ; Ces activités nous semblaient répondre aux besoins et le nombre sans cesse croissant de nos adhérents nous donne raison. Depuis deux ans déjà, le C.A. fait porter l’effort vers des activités permettant la venue des femmes, un plus grand accueil des enfants, une place importante pour le 3ème âge et des activités sportives sous une forme originale pour les adultes ne pratiquant plus en compétition. » (Discours d’Eliane Pibouleau lors de l’inauguration des locaux en 1977)

45 adhérents du club loisirs retraités ont enfin une salle pour se retrouver, jouer aux dominos et préparer un stand pour la kermesse.

Sorties des retraités pl guérin.jpg


1983 : embauche du 1er salarié permanent

Pour faire face à un manque de bénévoles, notamment pour l’animation auprès des enfants

« Le patronage n'est pas une garderie, nous sommes des bénévoles et non des boy-scouts ! » Ces propos du président Paul Saout s'adressaient aux parents qui se refusent à encadrer les équipes de jeunes. « J'ai l'impression, par moment, d'être le président d'une association d'orphelins. Cela ne peut plus durer. » (Assemblée générale du PL Guérin en 1975)

«  Il faut être réaliste : la vie de tous les jours dans notre société fait que le bénévolat atteint vite ses limites (ou alors, pourquoi aurions-nous été obligés de refuser de nombreux enfants aux activités du mercredi ?) » (Eliane Pibouleau, pour l’arrivée d’un permanent, journal du patro 1977)

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« Je peux vous assurer que le choix [d’un permanent] n’a jamais été celui de quelques-uns, mais est survenu à la suite de la prise de conscience de tous. Le choix contraire a également été fait par certains Patronages. C’est sans doute pour cela que l’animateur du Patronage n’en est jamais le directeur, mais un professionnel au service des bénévoles. Il est d’ailleurs à remarquer que la Présence d’un animateur permanent dans la plupart des associations a été suivie de l’augmentation du nombre d’animateurs bénévoles. » (Nicole Louarn, FOL, 1983, cinquantenaire du PL)

« Être animateur permanent… c’était être animateur et… permanent ; une sorte de super bénévole, disponible pour tous les temps de la vie associative. »

Bruno Ménager est embauché comme animateur permanent en janvier 1998. À l’époque, il n’exerçait aucune fonction hiérarchique : très polyvalent, il devait développer des animations en direction des enfants, des jeunes et soutenir les bénévoles dans leurs actions.

Années 90-2000 : le numérique comme support de lien social

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La création de l’Espace Public Multimédia répond à un des enjeux de notre époque : trouver des solutions face à la fracture numérique et permettre à tous d’avoir accès à un ordinateur et à Internet et d’en maîtriser l’usage.

Un moyen d’expression :

Nous proposons des formations à la demande pour vous apprendre à participer à la vie du site officiel du patronage.

Des outils de communication :

Un panneau d’affichage numérique est installé dans le hall d’accueil. Il concerne la vie du quartier : vous pouvez l’afficher sur vos écrans !

L’EPM favorise les licences libres, qui offrent la possibilité de partager sans limites du contenu, quel qu’il soit : musique, films, logiciels… De plus en plus de créateurs associent leurs œuvres à ces licences. La Maison du libre, partenaire du PL Guérin, rassemble des personnes et des structures autour de la création de contenus libres de droits.

13 jeunes âgés de 9 à 15 ans ont participé au « séjour geek » en 2012. Ce séjour permet aux jeunes de s'initier au milieu geek sans oublier la découverte d’activités extérieures.

Le Festigeek a rassemblé plus de 150 personnes durant une journée. Chaque participant valorisait ses pratiques dans un esprit convivial de partage.

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Années 90 / 2000 : la professionnalisation

Eliane, présidente du PL Guérin de 1977 à 2003, a œuvré pour signer la 1ère convention d’objectifs avec la ville de Brest en 2003. La ville a ainsi reconnu l’utilité sociale de l’association et s’est engagée à la subventionner. C’est très important dans la vie quotidienne du patronage, qui était en perpétuelle quête de financement. Eliane peut alors quitter la présidence sereine !

accueil de loisirs 3/6 ans

Le développement des activités menées en direction de l’enfance entraîne une augmentation progressive du nombre de salariés :

- de + en + d’enfants à l’accueil de loisirs - mise en place de l’accompagnement scolaire - animation des activités périscolaires à l'école Guérin en 2007 - ouverture d'un Accueil de Loisirs 3-6 ans en 2009 - Temps d’Accueil Périscolaire depuis la rentrée 2013

On passe de 3 salariés dans les années 90 à 15 salariés en 2013 !

Charles Le Hir : "J’ai pris la présidence du PL Guérin en 2004. Pour moi, le Conseil d’Administration est le garant des valeurs. L’esprit des patronages, ce sont des personnes qui s’unissent pour dire qu’ils sont capables de se prendre en main et d’animer leurs propres activités. C’est pourquoi le bénévolat reste très fort au PL Guérin, notamment pour les activités à destination des adultes."

Réflexions d’un militant du foyer laïc St-Marc (R. Maubian)

« Suis-je encore adhérent et militant d'une association laïque issue de l'Education Populaire et du Sport Populaire ou suis-je inconsciemment dans un équipement municipal, socio-éducatif ? (…) Les associations sont engagées dans un rôle d'agent des commandes municipales, ce qui les éloigne du rôle initial de l'Education Populaire : intervenir comme l'une des forces de changement et de modernisation de la démocratie et de la politique. » Les rapports bénévoles / professionnels sont à travailler. Le militantisme et la connaissance de l’histoire du patronage sont pour lui une qualité requise dans l’embauche d’un salarié.

80 ans de bénévolat

Laurent

L'intégralité de ces témoignages se trouvent sur ce lien.

Laurent :

Je suis arrivé en 2001. Jeune illustrateur, je cherchais à faire des affiches pour des événements et pour me faire connaître. De fil en aiguille, je me suis retrouvé animateur bénévole d'un atelier et de stages de création de Bandes-Dessinées. Après 12 ans d'animation je suis toujours là. Je suis tombé sous le charme de cette structure. J'ai trouvé que l'ambiance était sympa et que l'équipe était accueillante. J’aime les apéros et les cacahuètes, j’aime moins la promiscuité, qui rend difficile l’animation de certaines activités.

Paulette :

Impliquée dans l’accompagnement scolaire depuis 2005, j’apprécie le contact des enfants. Ça me fait plaisir quand des anciens élèves viennent me dire bonjour quand je les croise dans le quartier. J’aimerais cependant que certains soient plus respectueux des personnes âgées.

Jean-Claude

Jean-Claude :

En tant que parent, j’accompagnais les animateurs du PL pour les déplacements de basket et pour les camps dans les années 90. Je me suis ensuite inscrit au badminton et, j’ai remplacé l’animateur bénévole après son départ. C’est très important pour moi d’aller vers les autres et l’ambiance du PL m’a plu. Je crains que l’agrandissement du PL et sa professionnalisation ne fasse pas assez de place aux bénévoles dans les décisions à prendre.

Marie-Claire :

Je me suis investie au PL car mes enfants y pratiquaient des activités. J’accompagne les jeunes en séjours. Je me souviens de l'art de la débrouille, à Ploudalmézeau où des bouteilles de bière faisaient fonction de rouleaux pour la poterie... En 1989, à 46 ans, je passe mon BAFA. Plus tard, j’entre au conseil d'administration, et prend la responsabilité de l'atelier broderie. J’apprécie sortir de chez moi et échanger avec des personnes de tous âges, dans une atmosphère conviviale.

Yvette

Yvette :

Parfois, j’ai la vague impression d’apporter un minuscule grain de sable dans la transmission de l’esprit des pionniers des patronages laïques d’après guerre, développé sous la forte participation des instituteurs et des ouvriers soutenant les valeurs de laïcité, citoyenneté et de solidarité.

Guy :

C'est bien de pratiquer une activité, mais pour moi, ça ne suffit pas. En dehors du plaisir qu'on en retire, c'est important de s'engager, de donner de son temps pour faire du bénévolat. Je crois qu'il est essentiel pour un homme de se dire, tiens, j'ai apporté quelque chose à quelqu'un. Mes souhaits pour l'avenir : que les bénévoles de section forment les jeunes, de façon à faire ensuite des bénévoles responsables pour que les activités puissent continuer à vivre après le départ des encadrants..

Robert :

J’aime beaucoup les sorties et je m’investis dans leur organisation. Je suis devenu administrateur parce que je trouve l’ambiance agréable. Je suis aussi bénévole du réseau voisinage, cela me permet de rencontrer plein de monde ! Mais je regrette qu’il n’y ait pas assez de volontaires pour faire vivre le réseau.

Sully :

Mes parents sont impliqués dans l’association et j’aime l’ambiance et la diversité des gens qu’on y rencontre. J’ai adoré le repas de fin d’année avec l’équipe d’animation. On a joué toute la nuit ! Je suis bénévole sur des festivités comme à la foire aux croûtes ou le Festigeek. Et je suis en train de passer mon BAFA.

Ghislaine et Roger

Ghislaine :

J'ai commencé le basket au patro dans les années 70. A 18 ans, je suis entrée au Conseil d’Administration et j’y suis encore aujourd’hui ! Cet engagement m'est venu naturellement car j'avais dans ma famille un grand-père syndicaliste et communiste, des parents engagés dans l'Association des Parents d'élèves... On parlait de politique à la maison. Je suis fière d'avoir transmis cela à mes enfants, qui aujourd'hui s'investissent aussi dans des associations. Aujourd'hui, je regrette que les adhérents ne connaissent pas mieux le fonctionnement de l'association. Il n'y a plus de jeunes dans le CA et de moins en moins de représentants des différentes sections.

Roger :

Dans les années 70, j’ai relancé, avec d’autres parents bénévoles, la section football jeunes, dont je deviens président. Je fais partie du conseil d’administration jusque les années 80 où je suis le référent des questions administratives. J’ai aussi participé à l’accompagnement scolaire. J’ai toujours aimé l’ambiance, la convivialité, les valeurs défendues de la « Grande Famille » du PL Guérin. Ancien syndicaliste, puis mutualiste, mon investissement dans une structure d’Education Populaire ne pouvait que me convenir.

Projet associatif 2012/2015

Extrait du rapport moral de Jean-Bernard, président du PL, lors de l’AG 2013 :

"Oh toi adhérent, (…) je prends pour une fois la parole dans le cadre de cette Assemblée Générale. Rappelle-toi, l’an passé, mon nouveau projet associatif t’a été présenté, ma feuille de route jusque 2015. Pour le construire, mes administrateurs se sont interrogés : quelle est l’ambition du PL Guérin ? A travers nos activités, quel but poursuivons-nous ? Ils décident d’accompagner l’évolution du quartier et mieux répondre aux besoins identifiés."

  Poursuivre le Développement Social Local de St-Martin / Kérigonan

Communiquer sur nos actions et mieux repérer l’équipement, c’est ce qui nous a poussés à la création d’un nouveau logo et la réalisation de fresques.

Fresque murale du PL Guérin.jpg
Logo pl guerin.jpg


Dynamiser le réseau d'acteurs en recherchant la complémentarité et en développant les actions partenariales : le PL a poursuivi et démarré de nouvelles coopérations : depuis 2012, les enfants de l’accueil de loisirs rencontrent régulièrement les résidents de la maison-relais Esperanza et du foyer de l’adoration.

Fidèle à ses origines, Le PL Guérin est attentif à offrir des activités accessibles à tous. Il y parvient grâce aux nombreux bénévoles et par le biais de conventions avec ses partenaires.

L’organisation d’une kermesse ouverte sur la place Guérin en partenariat avec l’APE en juin 2013 est un exemple des actions développées en direction des familles, de l'enfance et de la jeunesse.

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Toutes les actions du PL Guérin sont prétextes au renforcement du lien social. Les jardins partagés sont un bel exemple de mixité sociale et générationnelle. Le réseau voisinage a quant à lui, permis à des personnes âgées isolées de se rencontrer autour d’un atelier cuisine.

Le lavoir de la rue Conseil a repris vie ce printemps 2013. En plein cœur de St-Martin, ce lieu permet de développer des actions « hors les murs » et favoriser la participation des habitants à la vie et à l’animation de leur quartier.

                                                               HalleStMartin002.jpg       Portail du quartier de Saint-Martin                                                                            
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