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Frédéric Plessis

Frédéric Plessis (né à Brest le 3 février 1851, décédé à Paris le 29 janvier 1942) est un poète, romancier, critique littéraire et professeur de lettres françaises. Ses romans ont pour thème la Normandie dont sa femme était originaire.


Biographie

Frédéric Plessis

Homme de lettres, poète et latiniste, Frédéric Plessis fut professeur de langues et civilisations latines dans de nombreuses universités françaises : Poitiers, Caen, Bordeaux et Lyon. En 1892, il devient professeur à l’École Normale Supérieure. En 1903, il devient titulaire de la chaire de poésie latine à la Sorbonne, place qu'il occupa jusqu'à sa retraite en 1922. En 1939, il reçut la rosette et le titre de chevalier de la Légion d'Honneur pour l'ensemble de son œuvre. Il décéda le 29 janvier 1942 dans le 15ème arrondissement de Paris.

Il se fit le défenseur du néo-classicisme et fut proche de l'Action française de Charles Maurras. Il fut l'un des collaborateurs de La Revue critique des idées et des livres fondée en 1908 par Jean Rivain et Eugène Marsan.

On lui doit des éditions d'auteurs classiques latins tels que Cicéron, Horace et Virgile. Il écrivit :

  • de nombreux ouvrages de philologie (dont La poésie latine, publiée en 1909)
  • des recueils de poèmes (Poésies complètes, contenant : La Lampe d'Argile, Vesper et Gallica en 1904 et La Couronne de Lierre en 1922 et 1937)
  • des romans (Angèle de Blindes et Le Mariage de Léonie en 1897, Saint-Exupère-les-Châsses en 1910, Caroline Grévot en 1923, Le Clos Varin en 1930, etc.).

Il fréquenta Leconte de Lisle et Hérédia qu'il rencontra souvent au cours de séjours de vacances à Douarnenez.


Poésie extraite du Parnasse contemporain

Le coffret


Un coffret de cuir fauve à l'écusson d'or plat
Contient les deux flacons de cristal vert et rouge ;
Dans le fond, par moments, un liquide qui bouge
Sous l'étui de velours amortit son éclat.

Ouvrez l'un d'eux. La plus limpide des essences
Y nage, et fait monter subtilement dans l'air,
Comme une apothéose, un tableau vague et cher
Des soirs, des souvenirs embaumés, des absences.

Est-ce l'ambre, le bois de santal, le benjoin
Qui nous figure ainsi la pâle bien-aimée ?
On ne sait : mais son blanc visage de camée
Revit, de notre amour impassible témoin.

Prenez l'autre flacon. Une odeur en émane
Nauséabonde, et fait rêver d'un bouge affreux
Où sorcière et démons se querellent entre eux,
Aspirant la fadeur épaisse de la manne.

À l'œil inattentif, le coffret refermé
Ne révélera rien de son double mystère,
Et dans l'ombre vivra le poison délétère
À côté de ce doux liquide parfumé.


Poésie extraite de La Couronne de Lierre

Brest


Vieux Brest, dure cité militaire et marine
Debout en sentinelle à l'extrême Occident !
Ton souffle froid que, jeune, aspira ma poitrine
Après un demi-siècle y demeure obsédant.

[...]

Mais, d'autres jours, au lieu d'errer dans la campagne,
Sous les chênes, le long de l'avoine et des blés,
J'ai, franchissant la grille et la voûte du bagne,
Vu de près les forçats par la chaîne accouplés.

Vêtus de jaune et rouge, avec leur face glabre,
Et les plus redoutés coiffés de bonnets verts,
Ils travaillaient muets, sous la crainte du sabre,
Dans le bruit des marteaux, au cliquetis des fers

[...]

Du marché Pouliquen jusqu'au haut Recouvrance,
Dans la Grand'rue en pente au pavage de grès,
Les marins en cols bleus et les troupiers garance
Par groupe s'attardaient au seuil des cabarets.

Et des femmes, le long des trottoirs, sur des chaises,
Vendaient le poisson frais ou la sardine au sel ;
Mais debout, à côté de leurs paniers de fraises,
Se tenaient, grands et blonds, les gars de Plougastel.

Dans leurs pantalons droits de grosse toile écrue,
Et des boutons de cuivre à leurs courts habits bleus,
Leur costume évoquait la France disparue ;
Du bonnet phrygien s'échappaient leurs cheveux.

La mer, encore libre, en un rude murmure,
Venait battre le roc où s'étageait Port-Strein,
Tandis que, prolongeant sa ligne de verdure,
Le Cours d'Ajot régnait sur l'horizon marin.

Séquence sonore

Durant la balade en ville, organisée par le service Patrimoines le 2 février 2016 sur le thème "Soldats et marins", deux comédiens amateurs ont lu le poème "Brest" de Frédéric Plessis sur le cours Dajot.

Poème de Frédéric Plessis, par Joëlle Tassel et Jean-Baptiste Pressac The media player is loading...

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Écouter les autres séquences sonores de cette balade

Fonds de la bibliothèque d'Étude

De nombreux documents composent le fonds concernant Frédéric Plessis et sa famille conservé à la Bibliothèque d'Étude de Brest. Celui-ci se compose de plusieurs éléments :

  • Une documentation importante sur Frédéric Plessis : sa vie, ses œuvres, ses cours donnés et reçus du collège à l'université, sa correspondance, des documents iconographiques, quelques œuvres inédites, etc.
  • Des documents écrits par Édouard Plessis, le père de Frédéric
  • Des manuscrits de Louise Plessis (née Brunot), la mère de Frédéric
  • Quelques documents concernant les cinq enfants de Frédéric Plessis : Ludovic, Marguerite, Édouard, Michel et Charlotte
  • Quelques documents sur la famille Brunot
  • Quelques documents sur la famille Angier
  • Une documentation sur la famille de Malleray
Consulter le dossier "Frédéric Plessis : un écrivain brestois à redécouvrir"


Localisation

Une rue à Brest dans le quartier de Lambézellec.
Rue Frédéric Plessis, Lambézellec à Brest
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Anecdotes sur cette rue

Dix-huit ans après le décès de l’auteur, la ville de Brest décida de rendre hommage à Frédéric Plessis. La délibération du 23 mai 1960 du Conseil municipal de Brest autorisa la création d’une rue Frédéric-Plessis dans le bourg de Lambézellec ; le but étant de faire connaître l’auteur par les Brestois.

Député de la 1ère circonscription du Finistère de 1958 à 1962 et maire de Brest de 1959 à 1973, Georges Lombard permit la création d’une rue Frédéric-Plessis dans le quartier de Lambézellec.

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