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Fortifications du Bouguen : Différence entre versions

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Version du 25 mars 2016 à 14:01

Partie du Domaine militaire (Ministère de la guerre) « les Forts » avaient le profil classique des fortifications de type Vauban et s'étendaient de la vallée du Moulin à Poudre à Kervallon, s'intégrant ainsi dans l'ensemble fortifié de la Ville de Brest, percé d'un certain nombre de portes, dont l'une, la porte Castelnau, se trouvait au Bouguen. Elle a été déplacée, après la guerre, entre la route du Bouguen et la rue de Lille. A l'origine, elle était flanquée de part et d'autre d'un corps de garde. La porte elle-même débouchait sur un pont-levis, très tôt disparu et remplacé par une construction fixe qui se prolongeait à travers les douves, en direction de Lanrédec par une chaussée pavée, en surélévation par rapport au fond des douves et bordée de chaque côté par une balustrade métallique. Cette chaussée était supportée, de chaque côté et sur toute sa traversée de la douve, par deux murs en maçonnerie, percés de meurtrières. De la porte elle-même, sous la voûte, à droite près de la sortie, un escalier en colimaçon, en larges pierres de tailles, usé profondément par des générations de bidasses, permettait d'accéder directement au fond de la douve.




Carte postale écrite en 1909


Plus près de la vallée du Moulin à Poudre, à peu près à l'emplacement de l'actuel logement des étudiants, un petit tunnel en pente traversait les remparts et offrait également un accès vers l'extérieur. A partir de l'été 1940 ce tunnel, protégé aux extrémités par des chicanes en mottes de terre, fut utilisé comme abri par la population du Bouguen.


Entrée du tunnel conduisant aux douves, avant la construction des chicanes en terre.



De nombreux ouvrages militaires complétaient le dispositif de protection constitué par les remparts: un stand de tir semblable à celui situé à proximité du boulevard de Plymouth, deux poudrières, l'une aérienne située aux environs de l'entrée de l'actuel stade, l'autre souterraine, non loin de la porte Castelnau, diverses casemates réparties le long des remparts, et une habitation avec jardin clos de murs, servant de logement de fonction au sous-officier de l'armée de terre, chargé de la surveillance des fortifications et que nous nommions "Gardien de Batterie." Au fond d'une excavation de forme carrée creusée près de la porte Castelnau, avait été construit un lavoir de forme carrée. L'ensemble, parois et sol, était entièrement maçonné avec parements en pierres de taille. Il était alimenté en eau par une source très pure dont le captage était aménagé à proximité dans une chambre souterraine maçonnée et voûtée. Ce lavoir doit encore exister, enfoui sous des tonnes de déblais, aux environs de la salle des sports de l'UBO.


Brest a toujours été un grand port militaire. Ce qui est moins connu, c'est que Brest était aussi une importante Ville de garnison avec un ou plusieurs régiments d'infanterie coloniale (RIC), cantonnés dans deux casernes, Guépin et Fautras. Les douves des fortifications du Bouguen, propriété de l'armée de terre, étaient le lieu idéal pour y aménager un terrain de manœuvre, dont un "parcours du combattant", avec divers obstacles: fossés, murs etc... C'est ainsi, qu'à la grande joie des gamins du quartier, on assistait de temps en temps au défilé des soldats, se rendant à l'exercice, attaquant vaillamment, fusil sur l'épaule, la côte du Bouguen. A partir de l'été 1940 d'autres soldats, vêtus de vert-de-gris, suivirent le même chemin, leur pas rythmé par des chants martiaux à plusieurs voix, se rendant eux aussi dans les douves pour, sans doute, des exercices similaires. La joie était remplacée par l'amertume et les chants, malgré une qualité indéniable, avaient quelque chose de sinistre qui donnait froid dans le dos.


Comme dans toutes les fortifications de type Vauban, au-delà des douves s'étendait une sorte de petite plaine qui, à l'origine, devait être complètement dénudée, de façon à obliger l'assaillant à attaquer à découvert. Sa limite Nord, correspond à l'actuelle limite Nord de l'UBO et du bâtiment des archives. En 1939, cette plaine était devenue un parc ombragé, couvert d'arbres splendides, plantés à distances régulières, ce qui témoigne de l'existence d'une fibre sylvestre (écologique?) chez les militaires de l'époque. C'était un véritable terrain de loisir populaire pour les brestois. A la belle saison, on y venait pique-niquer en famille. On choisissait la proximité d'un arbre où une branche basse, suffisamment robuste, permettait d'accrocher la balançoire (escarpolette). Dans le langage populaire, ce lieu d'agrément était appelé "La Digue". On allait se promener à la Digue ! Cette appellation vient peut-être du fait qu'une route , qu'on appelait d'ailleurs "route de la Digue", longeait cette zone boisée du Moulin à Poudre à Kervallon et donc débouchait sur la rive gauche de la Penfeld où, à marée haute, les baigneurs n'étaient pas rares, ni les plongeurs qui s'élançaient du haut des passerelles piétonnes. Sur cette rive était garé, dans une sorte de hangar en bois, le fameux canot de l'Empereur (Napoléon III) exposé à Paris au Musée de la Marine. Mais ceci n'est plus tout à fait Le Bouguen.


Vue de "La Digue". En arrière plan, entre les arbres, on distingue Traon-Quizac.

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