Fort Montbarey : Différence entre versions
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==Le mémorial== | ==Le mémorial== | ||
| − | Aujourd'hui ce fort, de la fin du 18 | + | Aujourd'hui ce fort, de la fin du 18{{e}} siècle, abrite le Mémorial du souvenir de la seconde guerre mondiale et de la Libération de la ville de [[is_city::Brest]]. Il nous rappelle à la réalité de la guerre, avec son cortège de souffrance et de misère. Le Mémorial rend hommage aux combattants français et alliés qui luttèrent côte à côte pour la victoire et la liberté. Il relate l'occupation de Brest par les Allemands, mais aussi la souffrance et les destructions que la ville dut subir durant les années qui s'étalèrent de 1940 à 1944. Le Mémorial nous rappelle également par ses expositions permanentes, l'histoire du siège de Brest qui se déroula du 7 août au 18 septembre 1944 et qui précéda la libération de notre cité qui sortit de la guerre meurtrie, exsangue mais libre. Un site historique qui mérite une visite approfondie.Il reçut notamment plusieurs centaines de républicains espagnols contraints de réaliser une partie des travaux de construction de la base sous-marine de Brest. Dans les derniers jours de la bataille de Brest, les Allemands y installèrent un bataillon de parachutistes. Ce fut après de nombreux assauts et l'usage intensif de chars lance-flammes de type Churchill que la garnison se rendit le 16 septembre 1944. |
| + | Le Fort Montbarey a abrité, pendant la guerre froide, le centre de commandement de la DCA (Défense Contre Avions) du port de Brest. Il a alors reçu dans sa cour deux bunkers. Il portait à l'époque un radar de veille "air" lointaine. Ces installations furent désaffectées à la fin des années 1960. | ||
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| + | L'association du Mémorial de la seconde guerre mondiale a été créée en 1984, par Charles Le Goasguen, compagnon de la Libération selon le décret du 24 mars 1945 et le mémorial-musée installé dans le fort Montbarey. L'association fonctionne uniquement avec des bénévoles. | ||
== L'origine == | == L'origine == | ||
| − | [[Image:2Fi05150.jpg|thumb|photo | + | [[Image:2Fi05150.jpg|thumb|Le fort, photo prise par l'armée américaine en 1944]] |
| − | Le début de la construction du fort de Montbarey date de 1776 et relève du concept de défense que les stratèges militaires de cette époque utilisèrent pour garantir la protection du port de Brest. Cette mise en sécurité du port militaire se voulait aussi efficace que possible, afin de contrecarrer toute éventualité d'attaque ennemie pouvant intervenir par voie terrestre. Naturellement cette construction devait s'intégrer dans un ensemble homogène d'ouvrages fortifiés, complétant le dispositif de défense et comprenant notamment : le fort du Portzic, la redoute de Keranroux, la redoute du Questel-Bras et le fort de [[Penfeld]]. Ce réseau fortifié formait une ceinture défensive, en avant de Brest, dont les éléments avaient vocation à se surveiller mutuellement afin que l'espace qui les séparait puisse être couvert par le tir croisé de leur artillerie respective. Les stratèges militaires de l'époque redoutaient que la flotte anglaise, maîtresse des mers, ne s'aventure à débarquer des troupes sur les plages à l'ouest de la ville, soit à Bertheaume (le [[Trez-Hir]]) ou au [[Le Conquet|Conquet]] (Les [[Blancs Sablons]]) et ne vienne prendre à revers les défenses brestoises principalement axées sur l'entrée de la rade, c'est-à-dire le Goulet. La hantise des défenseurs du port de Brest fut également aggravée par la facilité de la marine adverse à manœuvrer, à débarquer des troupes et par les progrès de maniabilité et de précision de leur artillerie. A noter que l'ingénieur militaire, Gribeauval (1715-1789), fut à l'initiative du perfectionnement de l'artillerie française qui servit durant les guerres révolutionnaires et impériales. A cette même époque, un officier appartenant au cabinet secret de Louis XV fit en matière de défense des propositions innovantes qui rompaient avec la technique des remparts. Maître espion, Carlet de la Rozière, avait fait en 1763, un séjour en Angleterre où il fit le relevé de certaines défenses anglaises. De retour en France, il préconisa la construction de plusieurs structures défensives susceptibles de se fondre dans le paysage afin de passer relativement inaperçues aux yeux de l'ennemi. Cette discrétion, voulue par Carlet de la Rozière, devait se confirmer comme un atout majeur pour contrer l'artillerie adverse. | + | Le début de la construction du fort de Montbarey date de 1776 et relève du concept de défense que les stratèges militaires de cette époque utilisèrent pour garantir la protection du [[:Catégorie:Port de Brest|port de Brest]]. Cette mise en sécurité du port militaire se voulait aussi efficace que possible, afin de contrecarrer toute éventualité d'attaque ennemie pouvant intervenir par voie terrestre. Naturellement cette construction devait s'intégrer dans un ensemble homogène d'ouvrages fortifiés, complétant le dispositif de défense et comprenant notamment : le [[fort du Portzic]], la redoute de Keranroux, la redoute du Questel-Bras et le fort de [[Penfeld]]. Ce réseau fortifié formait une ceinture défensive, en avant de Brest, dont les éléments avaient vocation à se surveiller mutuellement afin que l'espace qui les séparait puisse être couvert par le tir croisé de leur artillerie respective. Les stratèges militaires de l'époque redoutaient que la flotte anglaise, maîtresse des mers, ne s'aventure à débarquer des troupes sur les plages à l'ouest de la ville, soit à Bertheaume (le [[Trez-Hir]]) ou au [[Le Conquet|Conquet]] (Les [[Blancs Sablons]]) et ne vienne prendre à revers les défenses brestoises principalement axées sur l'entrée de la rade, c'est-à-dire le Goulet. La hantise des défenseurs du port de Brest fut également aggravée par la facilité de la marine adverse à manœuvrer, à débarquer des troupes et par les progrès de maniabilité et de précision de leur artillerie. A noter que l'ingénieur militaire, {{w|Gribeauval}} (1715-1789), fut à l'initiative du perfectionnement de l'artillerie française qui servit durant les guerres révolutionnaires et impériales. A cette même époque, un officier appartenant au cabinet secret de Louis XV fit en matière de défense des propositions innovantes qui rompaient avec la technique des remparts. Maître espion, {{w|Carlet de la Rozière}}, avait fait en 1763, un séjour en Angleterre où il fit le relevé de certaines défenses anglaises. De retour en France, il préconisa la construction de plusieurs structures défensives susceptibles de se fondre dans le paysage afin de passer relativement inaperçues aux yeux de l'ennemi. Cette discrétion, voulue par Carlet de la Rozière, devait se confirmer comme un atout majeur pour contrer l'artillerie adverse. |
Par ailleurs, le fort devait être autonome et pouvoir supporter un siège de plusieurs semaines (3 minimum) afin que la garnison de Brest eût le temps nécessaire de se renforcer avec des troupes de réserve venues de Châteaulin. Pour subvenir aux problèmes d'intendance, le fort avait également un puits, un four à pain, une infirmerie, une soute à munitions et même des latrines. A noter que le château de Versailles n'était pas équipé de cette dernière commodité. | Par ailleurs, le fort devait être autonome et pouvoir supporter un siège de plusieurs semaines (3 minimum) afin que la garnison de Brest eût le temps nécessaire de se renforcer avec des troupes de réserve venues de Châteaulin. Pour subvenir aux problèmes d'intendance, le fort avait également un puits, un four à pain, une infirmerie, une soute à munitions et même des latrines. A noter que le château de Versailles n'était pas équipé de cette dernière commodité. | ||
| − | '''La guerre d' | + | ===La guerre d'indépendance américaine=== |
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| + | La mise en œuvre de cette nouvelle stratégie fut favorisée par la venue d'hommes nouveaux aux commandes du pays, suite à l'avènement en 1774 sur le trône de France du roi Louis XVI et des risques de guerre qui s'annonçaient suite à la volonté d'indépendance de 13 colonies anglaises d'Amérique. En 1776, alors les États d'Amérique viennent de proclamer leur indépendance, l'homme fort en Bretagne est désormais le marquis de Langeron, commandant en chef de la Province. A l'inverse de ses prédécesseurs, le marquis de Langeron était un innovateur. Il reconnaissait que les stratégies, en matière offensive, avaient évoluées et qu'en conséquence il fallait s'adapter et apporter une réponse défensive appropriée. C'est pourquoi il adopta les conceptions nouvelles développées par un certain Carlet de la Rozière et avec l'aval de Louis XVI, il ordonna la construction du camp retranché, en avant de [[is_city::Brest]]. L'année 1776 marquera le début des grands travaux qui animèrent l'activité dans les paroisses limitrophes de Brest (on ne parlait pas encore de communes). Quatre des cinq forts, formant ce camp retranché, furent construits sur le terroir de Saint-Pierre-Quilbignon. Commencés à la fin de 1776, les travaux allaient durer 10 ans. Au sujet de Montbarey, il est intéressant de noter que ce fort se nommait initialement, fort de Saint-Pierre. Cette dénomination faisait référence au bourg de [[Saint-Pierre|Saint-Pierre-Quilbignon]], situé à 500 mètres à l'est de ladite construction. La visite du ministre de la guerre (1779) - le prince de Montbarrey - généra une dénomination honorifique en substituant son nom prestigieux à celui plus commun de Saint-Pierre. A noter qu'à cette époque, le ministère de la guerre se différenciait du ministère de la marine. En 1779, le ministre de la marine était le comte d'Alby, Antoine de Sartine, en place depuis 1774. Par contre quelques années auparavant, de 1761 à 1766, Choiseul cumula la responsabilité des deux ministères. Après le désastre de 1763, il sut avec bonheur et efficacité redresser la situation et préparer la revanche. | ||
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| + | Aujourd'hui, le fort s'appelle toujours "Montbarey", avec 1 seul "r" ! | ||
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| + | == Le Mémorial des Finistériens 39-45 == | ||
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| + | Le mémorial des Finistériens est l'œuvre du Compagnon de la Libération, Charles le Goasguen (1920 -1995) qui s'engagea dès le 1er juillet 1940, auprès du général de Gaulle dans les Forces Françaises Libres. | ||
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| + | C'est en 1984 que la Marine Nationale mit à la disposition de l'association qu'il venait de créer la jouissance du fort de Montbarey dont la construction remonte à 1777/1784. Cette association a pour vocation de commémorer le souvenir de la seconde guerre mondiale et de la Libération de Brest. Le Mémorial rend hommage aux combattants français et alliés qui luttèrent côte à côte pour la victoire et la Liberté. De nombreuses expositions ou projections cinématographiques servent à illustrer cette mémoire, qui se retrouve selon les salles visitées être celle de la résistance, de la déportation ou du Brest martyrisée. | ||
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| + | Le Mémorial nous rappelle également par ses expositions permanentes, l'histoire du siège de Brest qui se déroula du 7 août 1944 au 18 septembre 1944. Les combats intenses qui en résultèrent contribuèrent, avec les bombardements des années précédentes, à détruire notre cité qui devait sortir meurtrie, exsangue, mais libre de ce terrible conflit. Avec le Mémorial le souvenir reste pour pallier les mémoires défaillantes. | ||
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| + | Le Mémorial des Finistériens est uniquement ouvert, géré et entretenu par des bénévoles. L'association comporte actuellement 70 adhérents.. Le conseil d'administration comprend 12 membres. Il se réunit régulièrement, un tiers est renouvelé annuellement à l'assemblée générale. Soucieux de la perpétuation de la mémoire, les membres de l'association se veulent à la hauteur de la vision du président-fondateur Charles Le Goasguen. | ||
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| + | ==== À visiter dans le fort==== | ||
| + | Les locaux pour la vie quotidienne des soldats : magasin de farines, boulangerie, salle d'intendance, magasin aux vins, pharmacie... Les locaux et galeries d'expositions : galerie des Finistériens morts pour la France, atelier d'artillerie, exposition "Brest en ruine après les bombardements", cartes retraçant l'évolution du conflit entre 1933 et 1945, matériels et véhicules utilisés pendant la guerre, projection de la vidéo "Brest en guerre"… | ||
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| + | On peut aussi visiter le wagon de déportation, le blockhaus avec une évocation de la bataille de l'Atlantique et des munitions retrouvées dans la région... | ||
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| + | Parmi les nombreuses commodités de ce fort, moderne à la fin du XVIIIème siècle, on notera un puits qui contient 5 000 litres d'eau. Dernier refuge des Allemands dans ce fort, dernière poche de résistance du siège de Brest. Abritant des dessins au mur datant de la construction, le puits ne se visite pas. | ||
| − | + | ==Découverte des lieux en vidéo== | |
| + | <center><html><iframe width="420" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/BmluOraKag8" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></html></center> | ||
==Informations pratiques== | ==Informations pratiques== | ||
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'''Association du Mémorial des Finistériens - Fort Montbarey''' | '''Association du Mémorial des Finistériens - Fort Montbarey''' | ||
| − | Allée Bir-Hakeim | + | Allée Bir-Hakeim |
B.P. 53111 - 29231 Brest cedex | B.P. 53111 - 29231 Brest cedex | ||
| Ligne 26 : | Ligne 51 : | ||
Tel : 02 98 05 39 46 | Tel : 02 98 05 39 46 | ||
| − | + | Email: fort.montbarey@free.fr | |
| + | Site web : http://montbarey.fr/ | ||
| + | |||
| + | [[Image:Fort montbarey.jpg|Les sous-sols du Fort Montbarey|thumb]] | ||
===Horaires=== | ===Horaires=== | ||
| − | * | + | *Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, dimanche et jours fériés |
| − | :de | + | :de 14h00 à 17h00 (dernière heure d'entrée du public) |
| − | + | :Visites guidées pour les groupes sur demande. | |
| + | ===Tarifs=== | ||
| + | *Adultes : 5 € | ||
| + | *Enfants de 9 à 18 ans et étudiants : 3 € | ||
| + | *Anciens Combattants : 3 € | ||
| + | *Forfait Scolaire (1 classe) : 30 € | ||
| + | *Groupes, à partir de 10 personnes : 3,50 €/personne | ||
| + | *Carte Privilège : 25 € l'année (12 mois) pour 5 personnes, aussi souvent que voulu ... | ||
| − | + | '''Adhésion au Mémorial des Finistériens''' : 25 € | |
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==Voir aussi== | ==Voir aussi== | ||
===Liens internes=== | ===Liens internes=== | ||
| − | [[Musée mémorial Fort Montbarey]] | + | *[[Musée mémorial Fort Montbarey]] |
===Liens externes=== | ===Liens externes=== | ||
| + | |||
| + | * [http://montbarey.fr Le site officiel du musée] | ||
| + | * https://www.facebook.com/profile.php?id=100016151446042 | ||
| + | * https://www.facebook.com/Montbarey/ | ||
| + | * [http://patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29001752 Le fort Montbarey in "Glad, le portail des patrimoines de Bretagne".] | ||
* [http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu.php?idLang=fr&idLieu=1561 Le fort Montbarey sur le site des Chemins de mémoire] | * [http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu.php?idLang=fr&idLieu=1561 Le fort Montbarey sur le site des Chemins de mémoire] | ||
| + | *[http://echodesaintpierre.site.voila.fr/index.html Vers site Écho de Saint-Pierre] | ||
| + | * | ||
| − | [[ | + | [[Catégorie:Fort]] |
| + | [[Catégorie:Saint-Pierre]] | ||
| + | [[Catégorie:Écho de Saint-Pierre]] | ||
| + | [[Catégorie:Tourisme]] | ||
Version actuelle datée du 20 novembre 2018 à 23:58
Sommaire
Le mémorial
Aujourd'hui ce fort, de la fin du 18e siècle, abrite le Mémorial du souvenir de la seconde guerre mondiale et de la Libération de la ville de Brest. Il nous rappelle à la réalité de la guerre, avec son cortège de souffrance et de misère. Le Mémorial rend hommage aux combattants français et alliés qui luttèrent côte à côte pour la victoire et la liberté. Il relate l'occupation de Brest par les Allemands, mais aussi la souffrance et les destructions que la ville dut subir durant les années qui s'étalèrent de 1940 à 1944. Le Mémorial nous rappelle également par ses expositions permanentes, l'histoire du siège de Brest qui se déroula du 7 août au 18 septembre 1944 et qui précéda la libération de notre cité qui sortit de la guerre meurtrie, exsangue mais libre. Un site historique qui mérite une visite approfondie.Il reçut notamment plusieurs centaines de républicains espagnols contraints de réaliser une partie des travaux de construction de la base sous-marine de Brest. Dans les derniers jours de la bataille de Brest, les Allemands y installèrent un bataillon de parachutistes. Ce fut après de nombreux assauts et l'usage intensif de chars lance-flammes de type Churchill que la garnison se rendit le 16 septembre 1944.
Le Fort Montbarey a abrité, pendant la guerre froide, le centre de commandement de la DCA (Défense Contre Avions) du port de Brest. Il a alors reçu dans sa cour deux bunkers. Il portait à l'époque un radar de veille "air" lointaine. Ces installations furent désaffectées à la fin des années 1960.
L'association du Mémorial de la seconde guerre mondiale a été créée en 1984, par Charles Le Goasguen, compagnon de la Libération selon le décret du 24 mars 1945 et le mémorial-musée installé dans le fort Montbarey. L'association fonctionne uniquement avec des bénévoles.
L'origine
Le début de la construction du fort de Montbarey date de 1776 et relève du concept de défense que les stratèges militaires de cette époque utilisèrent pour garantir la protection du port de Brest. Cette mise en sécurité du port militaire se voulait aussi efficace que possible, afin de contrecarrer toute éventualité d'attaque ennemie pouvant intervenir par voie terrestre. Naturellement cette construction devait s'intégrer dans un ensemble homogène d'ouvrages fortifiés, complétant le dispositif de défense et comprenant notamment : le fort du Portzic, la redoute de Keranroux, la redoute du Questel-Bras et le fort de Penfeld. Ce réseau fortifié formait une ceinture défensive, en avant de Brest, dont les éléments avaient vocation à se surveiller mutuellement afin que l'espace qui les séparait puisse être couvert par le tir croisé de leur artillerie respective. Les stratèges militaires de l'époque redoutaient que la flotte anglaise, maîtresse des mers, ne s'aventure à débarquer des troupes sur les plages à l'ouest de la ville, soit à Bertheaume (le Trez-Hir) ou au Conquet (Les Blancs Sablons) et ne vienne prendre à revers les défenses brestoises principalement axées sur l'entrée de la rade, c'est-à-dire le Goulet. La hantise des défenseurs du port de Brest fut également aggravée par la facilité de la marine adverse à manœuvrer, à débarquer des troupes et par les progrès de maniabilité et de précision de leur artillerie. A noter que l'ingénieur militaire, Gribeauval 
(1715-1789), fut à l'initiative du perfectionnement de l'artillerie française qui servit durant les guerres révolutionnaires et impériales. A cette même époque, un officier appartenant au cabinet secret de Louis XV fit en matière de défense des propositions innovantes qui rompaient avec la technique des remparts. Maître espion, Carlet de la Rozière , avait fait en 1763, un séjour en Angleterre où il fit le relevé de certaines défenses anglaises. De retour en France, il préconisa la construction de plusieurs structures défensives susceptibles de se fondre dans le paysage afin de passer relativement inaperçues aux yeux de l'ennemi. Cette discrétion, voulue par Carlet de la Rozière, devait se confirmer comme un atout majeur pour contrer l'artillerie adverse.
Par ailleurs, le fort devait être autonome et pouvoir supporter un siège de plusieurs semaines (3 minimum) afin que la garnison de Brest eût le temps nécessaire de se renforcer avec des troupes de réserve venues de Châteaulin. Pour subvenir aux problèmes d'intendance, le fort avait également un puits, un four à pain, une infirmerie, une soute à munitions et même des latrines. A noter que le château de Versailles n'était pas équipé de cette dernière commodité.
La guerre d'indépendance américaine
La mise en œuvre de cette nouvelle stratégie fut favorisée par la venue d'hommes nouveaux aux commandes du pays, suite à l'avènement en 1774 sur le trône de France du roi Louis XVI et des risques de guerre qui s'annonçaient suite à la volonté d'indépendance de 13 colonies anglaises d'Amérique. En 1776, alors les États d'Amérique viennent de proclamer leur indépendance, l'homme fort en Bretagne est désormais le marquis de Langeron, commandant en chef de la Province. A l'inverse de ses prédécesseurs, le marquis de Langeron était un innovateur. Il reconnaissait que les stratégies, en matière offensive, avaient évoluées et qu'en conséquence il fallait s'adapter et apporter une réponse défensive appropriée. C'est pourquoi il adopta les conceptions nouvelles développées par un certain Carlet de la Rozière et avec l'aval de Louis XVI, il ordonna la construction du camp retranché, en avant de Brest. L'année 1776 marquera le début des grands travaux qui animèrent l'activité dans les paroisses limitrophes de Brest (on ne parlait pas encore de communes). Quatre des cinq forts, formant ce camp retranché, furent construits sur le terroir de Saint-Pierre-Quilbignon. Commencés à la fin de 1776, les travaux allaient durer 10 ans. Au sujet de Montbarey, il est intéressant de noter que ce fort se nommait initialement, fort de Saint-Pierre. Cette dénomination faisait référence au bourg de Saint-Pierre-Quilbignon, situé à 500 mètres à l'est de ladite construction. La visite du ministre de la guerre (1779) - le prince de Montbarrey - généra une dénomination honorifique en substituant son nom prestigieux à celui plus commun de Saint-Pierre. A noter qu'à cette époque, le ministère de la guerre se différenciait du ministère de la marine. En 1779, le ministre de la marine était le comte d'Alby, Antoine de Sartine, en place depuis 1774. Par contre quelques années auparavant, de 1761 à 1766, Choiseul cumula la responsabilité des deux ministères. Après le désastre de 1763, il sut avec bonheur et efficacité redresser la situation et préparer la revanche.
Aujourd'hui, le fort s'appelle toujours "Montbarey", avec 1 seul "r" !
Le Mémorial des Finistériens 39-45
Le mémorial des Finistériens est l'œuvre du Compagnon de la Libération, Charles le Goasguen (1920 -1995) qui s'engagea dès le 1er juillet 1940, auprès du général de Gaulle dans les Forces Françaises Libres.
C'est en 1984 que la Marine Nationale mit à la disposition de l'association qu'il venait de créer la jouissance du fort de Montbarey dont la construction remonte à 1777/1784. Cette association a pour vocation de commémorer le souvenir de la seconde guerre mondiale et de la Libération de Brest. Le Mémorial rend hommage aux combattants français et alliés qui luttèrent côte à côte pour la victoire et la Liberté. De nombreuses expositions ou projections cinématographiques servent à illustrer cette mémoire, qui se retrouve selon les salles visitées être celle de la résistance, de la déportation ou du Brest martyrisée.
Le Mémorial nous rappelle également par ses expositions permanentes, l'histoire du siège de Brest qui se déroula du 7 août 1944 au 18 septembre 1944. Les combats intenses qui en résultèrent contribuèrent, avec les bombardements des années précédentes, à détruire notre cité qui devait sortir meurtrie, exsangue, mais libre de ce terrible conflit. Avec le Mémorial le souvenir reste pour pallier les mémoires défaillantes.
Le Mémorial des Finistériens est uniquement ouvert, géré et entretenu par des bénévoles. L'association comporte actuellement 70 adhérents.. Le conseil d'administration comprend 12 membres. Il se réunit régulièrement, un tiers est renouvelé annuellement à l'assemblée générale. Soucieux de la perpétuation de la mémoire, les membres de l'association se veulent à la hauteur de la vision du président-fondateur Charles Le Goasguen.
À visiter dans le fort
Les locaux pour la vie quotidienne des soldats : magasin de farines, boulangerie, salle d'intendance, magasin aux vins, pharmacie... Les locaux et galeries d'expositions : galerie des Finistériens morts pour la France, atelier d'artillerie, exposition "Brest en ruine après les bombardements", cartes retraçant l'évolution du conflit entre 1933 et 1945, matériels et véhicules utilisés pendant la guerre, projection de la vidéo "Brest en guerre"…
On peut aussi visiter le wagon de déportation, le blockhaus avec une évocation de la bataille de l'Atlantique et des munitions retrouvées dans la région...
Parmi les nombreuses commodités de ce fort, moderne à la fin du XVIIIème siècle, on notera un puits qui contient 5 000 litres d'eau. Dernier refuge des Allemands dans ce fort, dernière poche de résistance du siège de Brest. Abritant des dessins au mur datant de la construction, le puits ne se visite pas.
Découverte des lieux en vidéo
Informations pratiques
Contact
Association du Mémorial des Finistériens - Fort Montbarey
Allée Bir-Hakeim
B.P. 53111 - 29231 Brest cedex
Tel : 02 98 05 39 46
Email: fort.montbarey@free.fr
Site web : http://montbarey.fr/
Horaires
- Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, dimanche et jours fériés
- de 14h00 à 17h00 (dernière heure d'entrée du public)
- Visites guidées pour les groupes sur demande.
Tarifs
- Adultes : 5 €
- Enfants de 9 à 18 ans et étudiants : 3 €
- Anciens Combattants : 3 €
- Forfait Scolaire (1 classe) : 30 €
- Groupes, à partir de 10 personnes : 3,50 €/personne
- Carte Privilège : 25 € l'année (12 mois) pour 5 personnes, aussi souvent que voulu ...
Adhésion au Mémorial des Finistériens : 25 €
