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Femmes de Brest dans les Archives municipales et communautaires

Travail, action sociale, loisirs et surtout famille et santé : les fonds des Archives gardent trace des femmes à travers leur vie quotidienne.

Maison maternelle de Saint Marc 1928


Elles transmettent une image de la bourgeoisie du XIXè où les femmes s'occupent de sociétés de bienfaisance comme la “société de charité maternelle”, création impériale de 1810 dont le but, à Paris comme en province, est “d'encourager la bienfaisance publique envers les mères indigentes, de les placer sous une protection auguste et spéciale”. C'est l'œuvre charitable brestoise la plus importante de cette époque. Les membres bienfaiteurs, exclusivement féminins, versent 500 francs par an. On y trouve les épouses des négociants de la ville : Riou-Kerhallet, Kerros, Trischler, Stears, Bérubé, Chevillotte et celles d'édiles brestois : Bizet, Penquer, Delobeau. Les femmes sont aussi présentes dans des sociétés liées au redressement des mœurs telles “L'œuvre du Refuge”, fondée en 1827, pour les filles repenties ou en danger de prostitution ; cette œuvre affirme qu'elle souhaite offrir “une assise aux personnes qui veulent se retirer du vice”. Dans les années 20 ces sociétés évoluent vers des institutions plus sociales, telles que la Maison maternelle, créée à Saint- Marc en 1923 et qui a vocation à recevoir les filles-mères avant et après leurs accouchements. Quarante ans plus tard, l'Hôtel maternel “les Heures claires, Nid du tout-petit et des mères sans foyers”, a succédé à l'accueil à la Maison maternelle. Les mères y “sont reçues dans des conditions aussi peu onéreuses que possible”. “Les mamans et leurs bébés y sont accueillis dès la sortie de la Maison maternelle et jusqu'à ce que l'enfant ait atteint l'âge de trois ans, ceci pour éviter à tout prix les abandons et tous ces gamins sans amour qui peuplent plus tard les prisons...“ L'Armée du Salut sollicite, en 1926, la participation de la municipalité pour mettre en place un “Palais de la Femme” à Paris, destiné à recevoir “femmes et jeunes filles seules dans la capitale pour leur rendre service si elles se retrouvent momentanément dans la gêne”. En contrepartie de cette participation, une chambre se nommerait “Ville de Brest”.

“Recherche sages-femmes avec qualification”

Un recrutement difficile : celui de sages-femmes qualifiées ayant suivi des cours d'accouchement sérieux, à Morlaix, avec le médecin Bouestard de la Touche ou à l'hospice civil de Brest, pour éviter le grand nombre de décès des femmes qui ne peuvent accéder à des soins adéquats, faute de ressources suffisantes.

Premières crèches

Dès 1892, Recouvrance ouvre une crèche communale qui reçoit des enfants non malades, âgés d'au moins 15 jours et au plus de 30 mois, dans des créneaux horaires de 7h30 le matin à 18h l'hiver et de 7h le matin à 19h l'été. En 1936, on retrouve trace d'un règlement des crèches municipales : y sont admis les enfants, légitimes ou non, des femmes qui sont obligées de travailler pour vivre et qui travaillent en dehors de leur domicile.


Prime d'allaitement

Un chapitre détaille les obligations des mères dont un alinéa précise “quand la mère peut nourrir son enfant, ce qu'elle devra toujours faire ou essayer de faire, à moins d'empêchements sérieux, elle ne se dérobera pas à ce devoir maternel et viendra l'allaiter régulièrement aux heures qui lui seront indiquées”. En 1919 justement une loi instituait une prime d'allaitement de 45 francs mensuels pendant les six premiers mois. L'avait précédée, en 1913, une autre loi créant une allocation avant et après les couches.

Engagement dans la vie locale

Des associations comme l'Union des Femmes Françaises militent pour améliorer la vie quotidienne des femmes. A Brest, en 1946, elles réclament “que les boulangeries ouvrent tous les jours sauf le dimanche et qu'il soit incorporé dans la fabrication du pain 30% de maïs ; elles exigent aussi une attribution immédiate d'huile, de confiture aux vieillards, la suppression des vins AOC afin d'avoir du vin sur toutes les tables des familles ouvrières”. L'association est aussi engagée dans la vie syndicale locale. Le 2 octobre 1950, les mères de famille du Polygone demandent qu'après la mort tragique du syndicaliste lors d'une manifestation des ouvriers du bâtiment le 17 avril, l'avenue Kérabécam soit renommée rue Edouard Mazé.


Evolution des lois pour les femmes au travail

Elles sont relativement protégées comme les enfants et les jeunes filles mineures. La loi du 2 novembre 1892 interdit de faire travailler les femmes la nuit et dans des établissements insalubres ou dangereux. Les décrets de 1893 complètent ces dispositions en interdisant également de les faire porter des charges lourdes ou de les employer à la confection d'écrits, dessins ou objets, contraires aux bonnes moeurs.

Legumes marchandes.jpg

L'Etat demande rapidement des comptes aux municipalités afin qu'elles dressent des listes des emplois occupés par des femmes. Il est intéressant de constater qu'elles sont majoritairement employées dans les métiers de la confection et des services et absentes, ou pour le moins fort peu présentes, des métiers du bâtiment, du fer, du bois.

Les documents relaient une image classique de la femme, mais cela n'ôte rien à leur intérêt. • Christine Berthou-Ballot

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