Apparu dans les années fin 1970 - début 1980, le mouvement de renaissance du patrimoine maritime, très vivace en Bretagne, a trouvé tout naturel de se regrouper, d'échanger et de se montrer, ainsi sont nés dans cette dynamique, les 1ers rassemblements (Pors Beach dans la rade de Brest, Douarnenez et puis Brest), mais aussi la revue le "Chasse Marée" à l'initiative du concours des bateaux des ports de France : "Un bateau pour chaque port", dont le 1er rendez vous a été fixé à Brest 92, organisé, il faut le rappeler par le Chasse Marée, avec le soutien très actif de la Ville de Brest et de la Marine Nationale... (source Sillages juin 2016, pages 18/19).
De cet esprit de départ, caractérisé par une spontanéité, un enthousiasme, un souci de rigueur historique, une inventivité, ... qu' en reste-t-il aujourd’hui dans ce contexte beaucoup plus contraignant, (réglementaire, économique, ...).
Procédure
Je me suis intéressé principalement aux petits bateaux traditionnels qui n'ont pas de rapports directs avec l'organisation (ne sont pas loués, n'embarquent pas de passagers payants, positionnés aux 2ème et 3ème bassin, ponton G) et qui représentent une grande partie de la flottille (?), présents pour la plupart depuis les débuts, 92 et 96.
Des contacts et interview effectués, l'impression générale est très contrastée, entre une impression positive d'être dans un tel événement , mais avec un besoin fortement exprimé de revenir à certains fondamentaux et résister au gigantisme et à la commercialisation agressive ... Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on constate facilement un certain désenchantement des personnes présentes depuis le début et cela pas seulement sur le fonctionnement et l'organisation, mais bien sur l'esprit, ... l'ambiance disent certains.
La remarque principale peut être résumée ainsi
« Moins de considération, glissement d'une présence fortement souhaitée (cœur de la fête) vers une présence tolérée sans trop déranger, (si possible ne rien demander et ne pas gêner), absence ou difficultés à obtenir des services minimums (électricité, eau, douches, navettes, ...) » .
« Pas ou peu d'accueil et bien sûr pas de repas ou même apéritif d'accueil pour les équipages !!! Avec en plus, un paradoxe, plus on les protège, moins ils voient de monde ! En effet pontons inaccessibles aux "sans badges" ».
A la question, alors pourquoi reviennent-ils ?
« Une fois qu'on y est, on retrouve les copains, on arrive encore à recréer entre nous cette ambiance des débuts et puis malgré tout c'est une belle fête sur l'eau !!! ».
En résumé, une image contrastée d'une fête exceptionnelle aux dires de tous,(le soleil de cette année ajoutant certainement à ce sentiment ?), mais aussi une étape nécessitant de faire le point et poser la question à l'organisation :
Jusqu'où voulez vous aller ?(dit autrement peut-on concilier gigantisme et convivialité ?)
Pour la suite, il semblerait judicieux de prendre le temps de réunir les volontaires pour une réflexion sur les aménagements possibles compte tenu de l'évolution des réglementations de plus en plus limitatives.
Par exemple, pour les petites unités : organiser vraiment des lieux de rencontres avec le public, pas forcément dans le port de Brest, mais par exemple sur des plages ou grèves permettant l'échouage et la rencontre avec le public, de tels lieux sont nombreux en rade : Maison Blanche, Sainte-Anne, Moulin Blanc, Kerhuon, Plougastel, Roscanvel, Le Fret, etc ... permettant en même temps les retrouvailles sur l'eau ... D'autres pistes émergeront aussi sans doute de cette réflexion ...
Question subsidiaire dans l'hypothèse que cette proposition soit retenue : Qui peut mener cette réflexion ?
