De style je n'en ai pas, mon oeil

Premier poème initié le 1er janvier 2017 dans ce wiki dans le cadre du tout nouvellement créé "Club des poèmes qui bougent". Mais en fouillant un peu, il y a déjà d'autres poèmes sur Wiki-Brest, qui pourraient adhérer au club. On n'invente rien, on ré-invente seulement.

Texte du poème

De style je n’en ai pas,
ou pas qu’un –
maison Paquin
en ombre chinoise,
employeuse
de ma mère,
couturière première main,
pour qui faire et défaire,
c’est toujours travailler.

De style je n’en ai pas
ou alors, dans l’action
(eut égard à mon obsession
pour la méthode et pour le temps) :
un style
comme une aiguille
d’un cadran solaire
d’un cadrant papa,
trotteuse lente, piquante,
à l’ombre éclairante,
à table.

Ah, les enfants !
De style je n’en ai pas, et quoi ?
J’eus bien du plaisir, un soir, là,
à voir mon ombre, large et massive,
s’élever rue Jean Jau’, telle un bouddha,
plus lasse mais plus tranquille, plus sûre de moi,
contente de mes figures de style, contours de moi.
Une ombre légère et fragile,
un voile transparent,
qui ne s’affiche ici qu’à certains moments,
selon la motivation du soleil à « être là ».
Une ombre piétinée par la foule,
mêlée à d’autres ombres
mobiles, éphémères,
mais au-dessus de la dureté du sol,
quel qu’il soit.

De style je n’en ai pas, mon œil, mon ombre.

Texte initié par Tournesol, en passant.

Photos d'ombres solitaires ou familiales, en fin de journée, rue Jean Jaurès à Brest

Section en attente de nos contributions, un soir où le soleil est motivé, donnant des ombres larges et longues. Il ne faudra pas pouvoir reconnaître des visages.

Remix du texte et des photos, ou autres compositions

Section en attente de nos contributions, notamment pour la Déambulation Poétique au Stang-Alar

Notes (pour les enfants, pour les non-brestois, pour qui voudra lire...):

• Voir les sens multiples du mot Style , et les images de l'article Cadran solaire , sur Wikipédia
  • On appelle "style" la partie qui crée l'ombre sur le cadran solaire (l'équivalent de l'aiguille, sur une montre... à aiguille).
  • On appelle "table" la partie plane du cadran solaire, sur laquelle sont repérées les heures.
  • On appelle "trotteuse" l'aiguille qui indique les secondes, sur une montre. C'est aussi un adjectif applicable à une personne, un passant, qui se promène.
  • Ces appellations sont peut-être plus parlantes dans les Régions Françaises spécialisées dans l'horlogerie, ou très ensoleillées, comme la Région Rhône-Alpes-Auvergne, par exemple. Si vous connaissez des expressions du Pays de Brest liées au soleil, ou au(x) temps, merci de les proposer sur la page Parler Brestôa. Si vous connaissez des Cadrans Solaires en Pays de Brest, il y a peut-être une page à créer ? En voici déjà une : Ombre et soleil sur Delcourt-Ponchelet.

• La Maison Paquin était une grande maison de couture parisienne, fermée dans la période d'après-guerre, en 1956.
• Les mots "première main", "passant", "aiguille", sont, aussi, des termes de couture.
• La rue Jean Jau’ est la rue Jean Jaurès, axe principal du centre de Brest, dont le style architectural particulier date de la reconstruction d'après-guerre. Compte tenu de son orientation, le soleil y amplifie en fin de journée les ombres des passants, du bas vers le haut de la rue.
• Les Brestois(es) auraient la réputation de ne pas trop aimer « s’afficher ».
• Faire et défaire, sur un wiki, c’est toujours contribuer. N’hésitez pas à faire évoluer cette page, adhérente au Club des poèmes qui bougent.

Suggestions de navigation...

• 8 mars : "En attendant le tram", Annie Le Fustec