Construction navale à Camaret : Différence entre versions
(Modif 1ere partie txt) |
|||
| Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
[[Fichier:Chantier du Guip 02.JPG|vignette|Des charpentiers de marine bois interviennent sur la "[[Fée de l'Aulne]]", juin 2012]] | [[Fichier:Chantier du Guip 02.JPG|vignette|Des charpentiers de marine bois interviennent sur la "[[Fée de l'Aulne]]", juin 2012]] | ||
| + | |||
| + | '''Préparation de la construction''' | ||
| + | |||
La construction navale traditionnelle se fait, bien sûr, sans ordinateur. | La construction navale traditionnelle se fait, bien sûr, sans ordinateur. | ||
On choisit d'abord un modèle, souvent un bateau existant, auquel on apporte éventuellement des modifications. | On choisit d'abord un modèle, souvent un bateau existant, auquel on apporte éventuellement des modifications. | ||
| Ligne 6 : | Ligne 9 : | ||
Le prix du bateau est calculé en fonction de la longueur de la quille en pieds et ce jusqu'à la seconde guerre mondiale. | Le prix du bateau est calculé en fonction de la longueur de la quille en pieds et ce jusqu'à la seconde guerre mondiale. | ||
| − | Si l'accord se fait, la maquette est démontée pour reproduire le contour des planchettes sur | + | Si l'accord se fait, la maquette est démontée pour reproduire le contour des planchettes sur une plan appelé plan de forme. |
Chaque ligne verticale, membrure, permet de calculer les valeurs pour passer au tracé grandeur nature. On utilise des clous pour visualiser les mesures et on lisse tous ces points avec une règle souple. | Chaque ligne verticale, membrure, permet de calculer les valeurs pour passer au tracé grandeur nature. On utilise des clous pour visualiser les mesures et on lisse tous ces points avec une règle souple. | ||
| Ligne 12 : | Ligne 15 : | ||
Pour un bateau de 18 m de long, il fallait 3 personnes pendant un mois et demi pour réaliser les plans et les gabarits. | Pour un bateau de 18 m de long, il fallait 3 personnes pendant un mois et demi pour réaliser les plans et les gabarits. | ||
| − | Les plateaux de chêne pour réaliser les {{w|membrure|membrures}}, sont choisis en fonction de ces gabarits, un même plateau servant pour une partie droite et une partie gauche | + | La quille est réalisée en deux parties selon sa longueur. Ces deux parties sont ensuite reliées entre elles par un assemblage spécial appelé {{w|Assemblage à trait de Jupiter|Trait de Jupiter}}. |
| + | |||
| + | Les plateaux de chêne pour réaliser les {{w|membrure|membrures}}, sont choisis en fonction de ces gabarits, un même plateau servant pour une partie droite et une partie gauche. | ||
| + | |||
| + | '''Montage du bateau''' | ||
On commence par la quille, qui est la colonne vertébrale du bateau. | On commence par la quille, qui est la colonne vertébrale du bateau. | ||
| − | Viennent ensuite les membrures (les côtes) constituées de 5 à 6 pièces assemblées en quinconce. | + | Viennent ensuite les membrures (les côtes) constituées de 5 à 6 pièces assemblées en quinconce,pour équilibrer les efforts. |
Puis on place le bordé (la peau) constitué de planches de bois clouées sur les membrures. Pour rigidifier l'ensemble des membrures, on fixe deux ceintures (bordé plus épais) : l'une à l'extérieur au ras du pont, l'autre à l'intérieur au niveau de la zone d'échouage. | Puis on place le bordé (la peau) constitué de planches de bois clouées sur les membrures. Pour rigidifier l'ensemble des membrures, on fixe deux ceintures (bordé plus épais) : l'une à l'extérieur au ras du pont, l'autre à l'intérieur au niveau de la zone d'échouage. | ||
Version du 16 février 2018 à 09:09
Préparation de la construction
La construction navale traditionnelle se fait, bien sûr, sans ordinateur. On choisit d'abord un modèle, souvent un bateau existant, auquel on apporte éventuellement des modifications.
Le patron du chantier réalise une maquette, appelée demi-coque, au 1/20ième ou au 1/40ième pour les langoustiers mauritaniens (1956). Elle est réalisée avec des planchettes de 1 cm d'épaisseur.
Le prix du bateau est calculé en fonction de la longueur de la quille en pieds et ce jusqu'à la seconde guerre mondiale. Si l'accord se fait, la maquette est démontée pour reproduire le contour des planchettes sur une plan appelé plan de forme.
Chaque ligne verticale, membrure, permet de calculer les valeurs pour passer au tracé grandeur nature. On utilise des clous pour visualiser les mesures et on lisse tous ces points avec une règle souple. Après ce premier tracé transversal, on fait ensuite le tracé longitudinal, ( comme si on voyait le bateau par dessus ), puis on fait un deuxième tracé et on procède de la même façon ( clous puis lisses ). Pour un bateau de 18 m de long, il fallait 3 personnes pendant un mois et demi pour réaliser les plans et les gabarits.
La quille est réalisée en deux parties selon sa longueur. Ces deux parties sont ensuite reliées entre elles par un assemblage spécial appelé Trait de Jupiter 
.
Les plateaux de chêne pour réaliser les membrures , sont choisis en fonction de ces gabarits, un même plateau servant pour une partie droite et une partie gauche.
Montage du bateau
On commence par la quille, qui est la colonne vertébrale du bateau.
Viennent ensuite les membrures (les côtes) constituées de 5 à 6 pièces assemblées en quinconce,pour équilibrer les efforts.
Puis on place le bordé (la peau) constitué de planches de bois clouées sur les membrures. Pour rigidifier l'ensemble des membrures, on fixe deux ceintures (bordé plus épais) : l'une à l'extérieur au ras du pont, l'autre à l'intérieur au niveau de la zone d'échouage.
Chaque bordé est cloué alternativement à bâbord et à tribord pour éviter que la coque ne travaille. On utilise des clous carrés, les carvelles , non pointus et enfoncés perpendiculairement au fil du bois pour éviter l'éclatement. Le bois serre sur les clous et il est impossible ensuite de les enlever.
Vient ensuite le calfatage , c'est à dire le bouchage des interstices entre les bordés. On utilise des cordons de chanvre tressé (lusin) de différentes épaisseurs, du plus petit au plus gros, trempés dans de l'huile de lin et du goudron de Norvège. Il sont enfoncés à l'aide de ciseaux à calfats (ou fers à calfats) et d'un marteau à calfat. On termine avec un cordon d'étoupe que l'on roule au préalable sur le pantalon, pour l'étanchéité finale.
Vient ensuite le masticage à l'aide de mastic de vitrier à l'huile de lin.
On termine par trois couches de peinture.
La durée de vie des bateaux est fonction du nombre de couches de peinture ; une fois par an en général, voire deux pour les « mauritaniens » pour éviter les tarets .
Pour le pont, le plat-bord et le pavois, partie au dessus du pont, on utilise des résineux, en général du sapin rouge.
Les chênes viennent, au départ, de la région, puis de la forêt du Gâvre. La quille de la réplique de la Belle-Étoile en 1992 vient de la forêt de Soissons. On utilisait également de l'orme pour des bateaux plus petits.
Pour les mâts, des bois venant de forêts russes (le spruce) car de croissance lente, plus dense et donc plus solide, ou du mélèze de montagne, sont aussi employés.
Vidéo
Voir aussi
- Construction navale sur Wikipédia
- Victimes de l'amiante dans la construction navale
- Construction navale de l'Arsenal
Réparation navale :
