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Charrons à Plouarzel : Différence entre versions

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===Louis et Antoine CLOITRE===
 
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La liste des artisans et commerçants de la commune au cours des décennies passées nous révèle l'existence et l'activité d'un charron au lieu dit “Beg Avel”, à l'actuel n° 62 de la route de [[Saint-Renan]].
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La liste des artisans et commerçants de la commune au cours des décennies passées nous révèle l'existence et l'activité d'un charron au lieu dit "Beg Avel”, à l'actuel n° 62 de la route de [[Saint-Renan]].
  
 
En 1884, Louis Cloitre, âgé de 42 ans y tient déjà son atelier de charronnage. Fils de Jean Marie Cloitre et Marie Anne Kerdelant, il est né à Kerdavézan dans la commune en 1842. Il exercera son métier en ce lieu jusqu'en 1905. La maison sera ensuite occupée par sa fille Anne Marie et son gendre Jacques Marzin.
 
En 1884, Louis Cloitre, âgé de 42 ans y tient déjà son atelier de charronnage. Fils de Jean Marie Cloitre et Marie Anne Kerdelant, il est né à Kerdavézan dans la commune en 1842. Il exercera son métier en ce lieu jusqu'en 1905. La maison sera ensuite occupée par sa fille Anne Marie et son gendre Jacques Marzin.
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===Yves et Emmanuel Stang===
 
===Yves et Emmanuel Stang===
  
En 1907, Yves Stang est établi comme charron-cabaretier au bourg de Plouarzel. Il habite la maison qu'occupe actuellement Marie Renée Perrot, plus familièrement appelée “Marnée” , au n°2 de la rue du Vieux Bourg, derrière l'église. Son atelier prend appui au pignon est dans le prolongement de la maison.
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En 1907, Yves Stang est établi comme charron-cabaretier au bourg de Plouarzel. Il habite la maison qu'occupe actuellement Marie Renée Perrot, plus familièrement appelée "Marnée” , au n°2 de la rue du Vieux Bourg, derrière l'église. Son atelier prend appui au pignon est dans le prolongement de la maison.
  
 
Né en juillet 1871 au bourg de la commune, il a épousé Maria Russaouen en octobre 1898. L'aîné de leurs enfants, Emmanuel, né en décembre 1899, se destinera au métier de son père auprès de qui il effectue son apprentissage et qu'il épaulera dès que son âge le lui permettra.
 
Né en juillet 1871 au bourg de la commune, il a épousé Maria Russaouen en octobre 1898. L'aîné de leurs enfants, Emmanuel, né en décembre 1899, se destinera au métier de son père auprès de qui il effectue son apprentissage et qu'il épaulera dès que son âge le lui permettra.
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Son frère Jacques, né en 1888, travaillera à l'atelier de charronnage familial jusqu'en 1930, date à laquelle il s'installe avec sa famille dans une maison bordant la rue menant du calvaire à l'église et jouxtant l'actuelle place des otages. Cette maison construite en 1909 et actuellement occupée par sa belle-fille, Simone Craveur, fut acquise d'Angéline Morvan, épouse Roger, fille de Marie Audren, épouse Morvan, laquelle y tenait jusqu'à cette date un débit de boissons et un commerce de tissus. En 1930 donc, Jacques Craveur, ouvre son propre atelier de charronnage qui ne fonctionnera hélas que peu de temps puisque l'année 1933 voit le décès de son propriétaire.
 
Son frère Jacques, né en 1888, travaillera à l'atelier de charronnage familial jusqu'en 1930, date à laquelle il s'installe avec sa famille dans une maison bordant la rue menant du calvaire à l'église et jouxtant l'actuelle place des otages. Cette maison construite en 1909 et actuellement occupée par sa belle-fille, Simone Craveur, fut acquise d'Angéline Morvan, épouse Roger, fille de Marie Audren, épouse Morvan, laquelle y tenait jusqu'à cette date un débit de boissons et un commerce de tissus. En 1930 donc, Jacques Craveur, ouvre son propre atelier de charronnage qui ne fonctionnera hélas que peu de temps puisque l'année 1933 voit le décès de son propriétaire.
  
Des deux fils de Jacques, Hervé qui a appris le métier avec son oncle et parrain se fera embaucher comme ouvrier menuisier chez Stephan à Plouarzel puis entrera à l'[[arsenal]] de [[is_city::Brest]]. Son frère François, quant à lui, a appris le métier de forgeron à partir de 1940 chez François Floc'h (Fanch Ar Floc'h) avant de partir à la guerre en 1941. Il en revient pour travailler à la forge de Brélès au lieu-dit “L'enfer” de 1943 à 1945. Il effectue alors son service militaire puis entre en 1948 à l'Atelier Militaire de la Flotte de Brest où il fera carrière.
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Des deux fils de Jacques, Hervé qui a appris le métier avec son oncle et parrain se fera embaucher comme ouvrier menuisier chez Stephan à Plouarzel puis entrera à l'[[arsenal]] de [[is_city::Brest]]. Son frère François, quant à lui, a appris le métier de forgeron à partir de 1940 chez François Floc'h (Fanch Ar Floc'h) avant de partir à la guerre en 1941. Il en revient pour travailler à la forge de Brélès au lieu-dit "L'enfer” de 1943 à 1945. Il effectue alors son service militaire puis entre en 1948 à l'Atelier Militaire de la Flotte de Brest où il fera carrière.
  
 
Le fait que le fer ou l'acier se dilate en chauffant et se contracte en refroidissant, maintient l'assemblage de la roue. Le bandage est forgé de façon à avoir un périmètre un peu plus petit que celui du contour de la roue. Quand le bandage est porté au rouge, il se dilate de un cm par mètre. Chauffé sur un feu circulaire, on le place très vite sur la roue. Ajusté sur son contour et enfoncé au marteau, il est immédiatement refroidi avec de l'eau avant que le bois ne brûle. Le métal se contracte, compresse tous les éléments en bois de la roue et les serre ensemble. Si le bandage est trop grand, il ne serrera pas la roue et se déjantera bientôt. S'il est trop petit, il gauchira la roue ou même la brisera.
 
Le fait que le fer ou l'acier se dilate en chauffant et se contracte en refroidissant, maintient l'assemblage de la roue. Le bandage est forgé de façon à avoir un périmètre un peu plus petit que celui du contour de la roue. Quand le bandage est porté au rouge, il se dilate de un cm par mètre. Chauffé sur un feu circulaire, on le place très vite sur la roue. Ajusté sur son contour et enfoncé au marteau, il est immédiatement refroidi avec de l'eau avant que le bois ne brûle. Le métal se contracte, compresse tous les éléments en bois de la roue et les serre ensemble. Si le bandage est trop grand, il ne serrera pas la roue et se déjantera bientôt. S'il est trop petit, il gauchira la roue ou même la brisera.

Version du 13 octobre 2014 à 14:01

Article repris du Tud ha Bro sur les commerces de Plouarzel publié par l'association Tre-Arzh.


LES CHARRONS ET LE CHARRONNAGE

Activité millénaire, le charronnage constituait l'une des plus anciennes industries touchant plus particulièrement le domaine des voitures à cheval qui étaient alors fort nombreuses. Les charrons ont joué, jusqu'à une période très récente, un rôle essentiel dans les communautés rurales pour la fabrication des chars et des charrettes. Le déclin de cette activité a été entraîné par la motorisation de l'agriculture et l'exode rural.

Le métier demandait beaucoup de savoir-faire. La fabrication d'une roue à rayons notamment demandait une grande habileté et une profonde connaissance des propriétés du bois. Le moyeu était toujours fait avec de l'orme, c'est le plus tenace des bois et du fait de ses veines entremêlées, le plus résistant à la gerçure. Le chêne, à fil bien droit, est le bois d'oeuvre par excellence pour la fabrication des rayons de roue ; était également utilisé le frêne. L'orme restait toutefois le bois de prédilection en charronnage.

L'instrument le plus important pour la fabrication d'une roue était le compas. A la moindre erreur de mesure, la roue entière était à recommencer. Mais le charron n'était pas seulement un fabricant ; l'essentiel de son travail était la réparation des roues. Bien entretenue, une roue de bois pouvait durer près d'une centaine d'années.

Dans les années cinquante, tracteurs et voitures automobiles ont commencé progressivement à remplacer les charrettes et chars à banc et le maître charron a dû tout aussi progressivement cesser son activité. Ceux d'entre eux qui étaient à la fois charrons et menuisiers ont pu recentrer leurs compétences vers ce dernier domaine.

La première moitié du siècle passé nous laisse le témoignage de l'activité dans la commune de quatre de ces familles de charrons à travers un bref historique pour chacune d'elles.


Louis et Antoine CLOITRE

La liste des artisans et commerçants de la commune au cours des décennies passées nous révèle l'existence et l'activité d'un charron au lieu dit "Beg Avel”, à l'actuel n° 62 de la route de Saint-Renan.

En 1884, Louis Cloitre, âgé de 42 ans y tient déjà son atelier de charronnage. Fils de Jean Marie Cloitre et Marie Anne Kerdelant, il est né à Kerdavézan dans la commune en 1842. Il exercera son métier en ce lieu jusqu'en 1905. La maison sera ensuite occupée par sa fille Anne Marie et son gendre Jacques Marzin.

Antoine Cloitre, fils de Louis, qui a appris le métier et travaillé avec son père prend le relais et se rapproche du centre de l'agglomération. Nous le retrouvons installé au bourg à partir de 1906 dans la maison où est actuellement installée la pharmacie. Il y restera connu sous l'appellation d'”Antoine Beg Avel”.


Laurent RAOUL

C'est au 17 de la route de Saint-Renan, à l'entrée du bourg, dans une maison aujourd'hui en partie détruite, qu'a habité et tenu son atelier de charronnage Laurent Raoul.

Né en 1867, au bourg de Plouarzel, il épouse en novembre 1899 Marie Anne Michelle Luard. Le couple n'aura pas d'enfants et avec la disparition de l'artisan en juillet 1949, l'atelier fermera définitivement ses portes.

Laurent RAOUL a laissé le souvenir d'un fin travailleur tant en charronnage qu'en menuiserie où il excellait dans la fabrication de fenêtres, de portes, d'escaliers, de meubles et à l'occasion, de comptoirs de bistrots. Habile et minutieux dans la fabrication des charrettes, on disait de lui que, lorsqu'il en avait achevé une, on pouvait aller chercher de l'eau avec, tant l'assemblage du bois était précis et garantissait l'étanchéité de l'ouvrage.

Il travaillait à l'ancienne et uniquement avec un outillage à main. Dans son atelier, où il tournait notamment les essieux de charrettes, il travaillait avec un tour en bois qu'il avait fabriqué lui-même et qui comportait une roue à grand diamètre manœuvrée à l'occasion par sa femme.

Autre facette de son activité, il faisait le coiffeur et le barbier le samedi après-midi et le dimanche. Il opérait dans sa cuisine où il tint également bistrot pendant un moment, sans doute au profit de ses clients et habitués. Il apparaît en effet comme charron-cabaretier entre les années 1902 et 1911 sur la liste des commerçants et artisans de la commune.


Yves et Emmanuel Stang

En 1907, Yves Stang est établi comme charron-cabaretier au bourg de Plouarzel. Il habite la maison qu'occupe actuellement Marie Renée Perrot, plus familièrement appelée "Marnée” , au n°2 de la rue du Vieux Bourg, derrière l'église. Son atelier prend appui au pignon est dans le prolongement de la maison.

Né en juillet 1871 au bourg de la commune, il a épousé Maria Russaouen en octobre 1898. L'aîné de leurs enfants, Emmanuel, né en décembre 1899, se destinera au métier de son père auprès de qui il effectue son apprentissage et qu'il épaulera dès que son âge le lui permettra.

En mars 1928, Yves Stang meurt à l'âge de 57 ans, laissant à son fils charron, l'entière maîtrise de l'atelier. Emmanuel qui assure également les fonctions de sacristain de la paroisse, exerce son activité dans la commune jusqu'en septembre 1936 où il part s'installer à Plougonvelin. Il y continuera son métier de charron ainsi que l'office de sacristain dans sa nouvelle paroisse.


Les CRAVEUR, CHARRONS A TREZIEN

Les derniers charrons à exercer leur activité au hameau de Trézien auront été les Craveur. L'ancêtre fondateur est originaire de Plabennec et porte le prénom d'un des saints patrons de cette commune : Thénénan. Né en 1853, il a épousé en novembre 1885 Marie Perrine BERNIGOT, native de Ruscumunoc en Plouarzel. Thénénan CRraveur élit domicile et installe son atelier de charronnage dans une maison située près du centre bourg de Trézien, face à l'école publique, maison aujourd'hui inhabitée et quasiment abandonnée. Il forme au métier ses trois fils qui l'épauleront dès que leur âge le leur permettra et qui exerceront à leur tour, du moins pour les deux aînés, la profession de leur père, le plus jeune François décédant prématurément en 1919 à l'âge de 16 ans. Thénénan meurt à Trézien en mai 1922.

Hervé, le fils aîné né en 1886, quittera un certain temps l'atelier paternel pour s'installer non loin de là, de l'autre côté du centre bourg en direction de Lampaul dans une maison ensuite habitée par la famille Morvan. Il reviendra ensuite dans la maison familiale , face à l'école, où il continuera d'exercer le métier jusqu'à l'âge de la retraite. Ce sera le dernier charron de Trézien. Il n'aura pas de fils à qui transmettre son savoir-faire.

Son frère Jacques, né en 1888, travaillera à l'atelier de charronnage familial jusqu'en 1930, date à laquelle il s'installe avec sa famille dans une maison bordant la rue menant du calvaire à l'église et jouxtant l'actuelle place des otages. Cette maison construite en 1909 et actuellement occupée par sa belle-fille, Simone Craveur, fut acquise d'Angéline Morvan, épouse Roger, fille de Marie Audren, épouse Morvan, laquelle y tenait jusqu'à cette date un débit de boissons et un commerce de tissus. En 1930 donc, Jacques Craveur, ouvre son propre atelier de charronnage qui ne fonctionnera hélas que peu de temps puisque l'année 1933 voit le décès de son propriétaire.

Des deux fils de Jacques, Hervé qui a appris le métier avec son oncle et parrain se fera embaucher comme ouvrier menuisier chez Stephan à Plouarzel puis entrera à l'arsenal de Brest. Son frère François, quant à lui, a appris le métier de forgeron à partir de 1940 chez François Floc'h (Fanch Ar Floc'h) avant de partir à la guerre en 1941. Il en revient pour travailler à la forge de Brélès au lieu-dit "L'enfer” de 1943 à 1945. Il effectue alors son service militaire puis entre en 1948 à l'Atelier Militaire de la Flotte de Brest où il fera carrière.

Le fait que le fer ou l'acier se dilate en chauffant et se contracte en refroidissant, maintient l'assemblage de la roue. Le bandage est forgé de façon à avoir un périmètre un peu plus petit que celui du contour de la roue. Quand le bandage est porté au rouge, il se dilate de un cm par mètre. Chauffé sur un feu circulaire, on le place très vite sur la roue. Ajusté sur son contour et enfoncé au marteau, il est immédiatement refroidi avec de l'eau avant que le bois ne brûle. Le métal se contracte, compresse tous les éléments en bois de la roue et les serre ensemble. Si le bandage est trop grand, il ne serrera pas la roue et se déjantera bientôt. S'il est trop petit, il gauchira la roue ou même la brisera.

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