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Camaret-sur-Mer


Camaret-sur-Mer
Arrondissement Châteaulin
Canton Crozon
Code Insee 29022
Code postal 29570
Maire
Mandat en cours
Nadine Servant (DVG)
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Presqu'île de Crozon
Latitude
Longitude
48° 16' 36'' Nord
       4° 35' 44'' Ouest
/ 48.276667, -4.595556
Altitude 0 m (mini) - 65 m (maxi)
Superficie 11,64 km²
Population sans
doubles comptes
2 668 hab.
(1999)
Densité 229 hab./km²

Camaret hier

La Maison du Patrimoine

Claude Le Fur, secrétaire de l'Association Nautisme Arts Culture et responsable des Archives et des collections de la Maison du Patrimoine Maritime, nous reçoit dans les locaux de la « Salle de Venise ».

Mon père était camarétois, ainsi que mon grand père et on venait chez lui en vacances. On avait le son des marteaux des chantiers dans les oreilles. Des membres de la famille ont travaillé à la pêche ou dans les chantiers de construction auparavant. Cela faisait partie des vacances. À mon retour en 1985, ces sons avaient disparu.

J'ai donc décidé d'essayer de sauver ce que j'avais gardé et de le présenter en complément d'objets déjà collectés par d'autres. Différentes personnes m'ont aussi prêté des objets et des photos et en 1991, on a fait une exposition temporaire qui a été renouvelée jusqu'en 1996. Depuis cette date, elle est devenue permanente.

La maison du Patrimoine se situe « Salle de Venise », sur le quai Kléber. Les deux tiers des objets présentés sont en dépôt et racontent l'histoire maritime de Camaret-sur-Mer. La collection s'enrichit au fil du temps par le prêt de nouveaux objets et la possibilité de réaliser des copies de photographies prêtées par des particuliers.

Ce sont eux qu'il faut remercier.

La pêche à la sardine

Elle se pratiquait déjà lors de la mise en chantier de la Tour Vauban, appelée aussi Château Vauban.

Le meilleur moment pour la pêche, se situe au lever du jour afin de pouvoir vendre dans l'après-midi. Les pêcheurs, arrivés à proximité de leur lieu de pêche la veille, dormaient dans leur bateau. Les mâts étaient couchés et la voile posée dessus. Les pêcheurs disaient « cabaner ». Lorsque l'arrière du bateau est pointu, c'est une chaloupe, s'il est carré, c'est un canot.

La pêche se pratique avec des filets droits ou filets barrière, tirés derrière le bateau et n'appartenant qu'au patron. Ils sont fabriqués l'hiver, en coton puis trempés dans un mélange à base d'écorce de chêne ou d'acacia, pour les protéger des moisissures et les rendre imputrescibles (tannage). Les voiles sont aussi tannées. Le mélange est chauffé dans une baille à tanner, en général par l'équipage du bateau.

Les sardines étaient appâtées avec de la rogue, des œufs de morue achetés en Norvège, à Bergen. On repérait les lieux de pêche grâce aux oiseaux de mer (fou de Bassan Wikipedia-logo-v2.svg) ou à la densité de plancton végétal, évaluée visuellement par une pierre blanche.

Les négociants vendaient la rogue et achetaient aussi la sardine. Ils connaissaient donc les gains des pêcheurs et pouvaient ainsi fixer le prix de la rogue au jour le jour. Si les revenus augmentaient, le prix augmentait et vice versa.

Vers 1730, Torrec de Basse-Maison Wikipedia-logo-v2.svg, propose au Ministre de la Marine de Louis XIV d'acheter la totalité de la rogue pour toute la façade atlantique, de Bordeaux à Camaret. Un prix serait fixé au début et gardé pendant toute la campagne. Louis XIV a donné son accord mais les États Généraux de Bretagne ont refusé, prétextant la libre concurrence.

L'équipage est généralement composé de quatre hommes, quelques fois cinq sur zone dangereuse ou par mauvais temps.

De l'époque de Louis XIV à 1870, la sardine est conservée en fûts. Elle est d'abord salée pendant 15 jours puis lavée. Elle est ensuite pressée à raison de 1 000 sardines par fût, percé en bas pour récupérer l'huile. Un couvercle coulisse à l'intérieur avec un système de poids et de leviers. Elle devient dure comme le hareng saur et est commercialisée de Paimpol à la frontière belge.

La sardine conservée dans la saumure part plutôt vers Bordeaux et la Méditerranée.

Les usines apparaissent au début des années 1870, et il y en aura sept. Elles vont cesser leur activité les unes après les autres suite à la crise sardinière de 1902-1903. Seule l'usine Bézier va continuer jusqu'en 1954 en faisant du maquereau, du thon et un peu de légumes. Une seule usine dès le départ s'est lancée dans une production mixte de poissons et de légumes. La Société Brestoise faisait déjà du lait en poudre sur un autre site.

En 1902 survient la crise s'aggrave et les pêcheurs n'ont plus que le cinquième de leurs revenus.



La pêche à la langouste

Début 1900, dans un contexte économique catastrophique avec l'arrêt de la pêche à la sardine, la reconversion des pêcheurs se porte sur la langouste. Elle est déjà pêchée l'été à Camaret et aussi ramenée d'Espagne par deux mareyeurs de Camaret, débarquée à Brest et acheminée vers Paris.

Il faut donc transformer les bateaux et en construire d'autres pour ce nouveau type de pêche qui utilise des casiers.

Les bateaux pêchent dans le raz de Sein, à Molène et Ouessant et en trois ans, la ressource est rapidement épuisée.

Autre lieu de pêche, le plateau de Rochebonne, à l'ouest de Bordeaux, pendant trois ans. Puis ce sera Belle Ile pendant un an et à partir de cette période, les bateaux vont augmenter en taille pour aller pêcher en Cornouaille anglaise, aux Scilly ou du côté du Portugal.

Puis ils iront encore plus loin, au Maroc et certains seront basés à Marseille pour pêcher au large de la Tunisie. A partir de 1955, de nouveaux bateaux partent au large de la Mauritanie. C'est l'âge d'or de la pêche à la langouste. Vingt huit bateaux d'une trentaine de mètres pêchent sur la même zone plus ceux de Douarnenez, soit un total de cinquante quatre bateaux. En 1963, à cause de la surexploitation, survient une première crise.

La prospection de nouvelles zones de pêche les conduit aux Antilles, au Vénézuela, à Terre Neuve, dans le golfe de Guinée, le canal du Mozambique, Madagascar, la Réunion et les îles Kerguélen où la ressource est la plus abondante. Les camarétois travaillaient au casier et plus généralement au chalut en Mauritanie.

La deuxième période de pêche à la langouste verra le rachat des bateaux par des sociétés comme France Langouste sur Douarnenez et Kuhn sur Brest. A partir de 1967, diminution du nombre de bateaux pour arriver à cinq bateaux en 1980. La pêche sera officiellement terminée en 1990.

Certains bateaux rentraient avec trente cinq tonnes de langoustes vivantes conservées en vivier et des queues de langouste congelées.

L'état sanitaire du vivier était contrôlé une à deux fois par jour à bord des langoustiers mauritaniens, par un plongeur.

Au début, les mauritaniens embarquaient douze hommes et en fin d'exploitation, ils n'étaient plus que dix au maximum.

Tout était débarqué ici, Camaret étant le premier port langoustier d'Europe.

Il ne reste plus actuellement que 16 à 17 pêcheurs côtiers répartis entre Camaret, Morgat et 1 ou 2 sur Brest.

La construction navale

La construction navale traditionnelle se passe sans problème de l'ordinateur. On choisit d'abord un modèle, souvent un bateau existant, auquel on apporte éventuellement des modifications.

Le patron du chantier réalise une maquette, appelée demi-coque, au 1/20ième ou au 1/40ième pour les langoustiers mauritaniens (1956). Elle est réalisée avec des planchettes de 1 cm d'épaisseur.

Le prix du bateau est calculé en fonction de la longueur de la quille en pieds et ce jusqu'à la seconde guerre mondiale. Si l'accord se fait, la maquette est démontée pour reproduire le contour des planchettes sur le plan.

Chaque ligne verticale, membrure, permet de calculer les valeurs pour passer au tracé grandeur nature. On utilise des clous pour visualiser les mesures et on lisse tous ces points avec une règle souple. Après ce premier tracé transversal, on fait ensuite le tracé longitudinal, ( comme si on voyait le bateau par dessus ), puis on fait un deuxième tracé et on procède de la même façon ( clous puis lisses ). Pour un bateau de 18 m de long, il fallait 3 personnes pendant un mois et demi pour réaliser les plans et les gabarits.

Les plateaux de chêne pour réaliser les membrures Wikipedia-logo-v2.svg, sont choisis en fonction de ces gabarits, un même plateau servant pour une partie droite et une partie gauche, pour équilibrer les efforts.

On commence par la quille, qui est la colonne vertébrale du bateau.

Viennent ensuite les membrures (les côtes) constituées de 5 à 6 pièces assemblées en quinconce.

Puis on place le bordé (la peau) constitué de planches de bois clouées sur les membrures. Pour rigidifier l'ensemble des membrures, on fixe deux ceintures (bordé plus épais) : l'une à l'extérieur au ras du pont, l'autre à l'intérieur au niveau de la zone d'échouage.

Chaque bordé est cloué alternativement à bâbord et à tribord pour éviter que la coque ne travaille. On utilise des clous carrés, les carvelles Wikipedia-logo-v2.svg, non pointus et enfoncés perpendiculairement au fil du bois pour éviter l'éclatement. Le bois serre sur les clous et il est impossible ensuite de les enlever.

Vient ensuite le calfatage Wikipedia-logo-v2.svg, c'est à dire le bouchage des interstices entre les bordés. On utilise des cordons de chanvre tressé (lusin Wikipedia-logo-v2.svg) de différentes épaisseurs, du plus petit au plus gros, trempés dans de l'huile de lin et du goudron de Norvège. Il sont enfoncés à l'aide de ciseaux à calfats (ou fers à calfats) et d'un marteau à calfat. On termine avec un cordon d'étoupe que l'on roule au préalable sur le pantalon, pour l'étanchéité finale.

Vient ensuite le masticage à l'aide de mastic de vitrier à l'huile de lin. On termine par trois couches de peinture.

La durée de vie des bateaux est fonction du nombre de couches de peinture ; une fois par an en général, voire deux pour les « mauritaniens » pour éviter les tarets Wikipedia-logo-v2.svg.

Pour le pont, le plat-bord et le pavois, partie au dessus du pont, on utilise des résineux, en général du sapin rouge.

Les chênes viennent, au départ, de la région, puis de la forêt du Gâvre. La quille de la réplique de la Belle-Étoile en 1992 vient de la forêt de Soissons. On utilisait également de l'orme pour des bateaux plus petits.

Pour les mâts, des bois venant de forêts russes (le spruce Wikipedia-logo-v2.svg) car de croissance lente, plus dense et donc plus solide, ou du mélèze de montagne, sont aussi employés.



Camaret aujourd'hui

La pêche côtière

Camaret est devenu un port de petite pêche côtière.

Le quartier maritime de Camaret compte 23 navires immatriculés dont une partie pêche dans le Parc Naturel Marin d'Iroise. La taille des bateaux est inférieure à 12m.

Les espèces les plus pêchées sont le bar, la daurade, le lieu jaune, l'éperlan, la crevette rose, la sole et l'araignée de mer.

Camaret-sur-Mer
Le Morskoul à Camaret-sur-MerLe Morskoul à Camaret-sur-Mer
Construction : 1974
Maître-bau : 3,03 m m
Équipage : 1
Chantier : Saint Gilles Croix de Vie
Immatriculation : CM 280581


De retour de pêche, Xavier Ménesguen, patron du Morskoul, nous parle de son métier et du port.






Anse de Camaret vue de la pointe du Grand Gouin
Anse de Camaret02.jpg

Pointe de Pen Hir

Les "Tas de Pois"
Pte Pen-Hir01.jpg


Le Rocher du Lion
Rocher du lion01.jpg



Panoramas

Le Toulinguet et l'Anse de Pen Hat


L'anse de Pen Hir et la pointe de la Tavelle

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