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A la fin du 19ème siècle, la liaison terrestre entre [[Brest]] et [[Le Conquet]] était assurée par une antique diligence, tirée par trois robustes chevaux. Cette diligence qui n'avait guère ni l'agilité ni la légèreté d'un oiseau, répondait cependant au nom charmant de l'Hirondelle. L'Hirondelle ne faisait en général qu'un service aller et retour par jour, au départ du Conquet jusqu'au relais brestois de la rue Algégiras. Cette vénérable guimbarde, connue de tous les Quilbignonnais qui la voyaient passer, avait sa remise et son écurie au Conquet. L'hiver la diligence ne transportait guère journellement qu'une dizaine de passagers. L'été le nombre de personnes qu'elle transportait pouvait atteindre 25 et si la demande s'avérait supérieure il fallait exceptionnellement doubler le service. La gérante de cette petite entreprise prospère était une veuve énergique qui avait du, à la mort de son mari, prendre les affaires en main avec l'aide de ses deux enfants. Tout le monde connaissait Perrine Le Bars, née Le Gall et louait sa détermination à maintenir l'exploitation de la ligne qui rendait tant de services. Mais à l'orée du 20ème siècle, peu de gens donnaient encore grand avenir à ce moyen de locomotion. Car depuis 1865, le train de Paris rejoignait désormais Brest en 17 heures. Depuis 1893, Brest se trouvait relié à [[Saint-Renan]] et [[Ploudalmézeau]] par une ligne départementale de chemin de fer. L'année suivante en 1894, Brest fut relié à [[Plabennec]] et [[Lannilis]]. A Brest, la première ligne du tramway urbain fut inaugurée en 1898, rendant obsolète les transports en commun hippomobiles existants. La Compagnie des Tramways électriques brestois en assurait la gestion, sous la direction de monsieur Hérodote. L'avenir appartenait au rail et allait le rester jusqu'en 1932.
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A la fin du 19ème siècle, la liaison terrestre entre [[is_city::Brest]] et [[Le Conquet]] était assurée par une antique diligence, tirée par trois robustes chevaux. Cette diligence qui n'avait guère ni l'agilité ni la légèreté d'un oiseau, répondait cependant au nom charmant de l'Hirondelle. L'Hirondelle ne faisait en général qu'un service aller et retour par jour, au départ du Conquet jusqu'au relais brestois de la rue Algégiras. Cette vénérable guimbarde, connue de tous les Quilbignonnais qui la voyaient passer, avait sa remise et son écurie au Conquet. L'hiver la diligence ne transportait guère journellement qu'une dizaine de passagers. L'été le nombre de personnes qu'elle transportait pouvait atteindre 25 et si la demande s'avérait supérieure il fallait exceptionnellement doubler le service. La gérante de cette petite entreprise prospère était une veuve énergique qui avait du, à la mort de son mari, prendre les affaires en main avec l'aide de ses deux enfants. Tout le monde connaissait Perrine Le Bars, née Le Gall et louait sa détermination à maintenir l'exploitation de la ligne qui rendait tant de services. Mais à l'orée du 20ème siècle, peu de gens donnaient encore grand avenir à ce moyen de locomotion. Car depuis 1865, le train de Paris rejoignait désormais Brest en 17 heures. Depuis 1893, Brest se trouvait relié à [[Saint-Renan]] et [[Ploudalmézeau]] par une ligne départementale de chemin de fer. L'année suivante en 1894, Brest fut relié à [[Plabennec]] et [[Lannilis]]. A Brest, la première ligne du tramway urbain fut inaugurée en 1898, rendant obsolète les transports en commun hippomobiles existants. La Compagnie des Tramways électriques brestois en assurait la gestion, sous la direction de monsieur Hérodote. L'avenir appartenait au rail et allait le rester jusqu'en 1932.
  
 
Des considérations militaires, ajoutées à une demande d'intérêt public, justifièrent la réalisation d'une ligne étroite de chemin de fer entre Saint-Pierre-Quilbignon et Le Conquet. Bien que longtemps différé, enfin au début du 20ème siècle, le projet était mûr pour sa réalisation. Un comité favorable à la création d'un tramway reliant Le Conquet fut créé par des personnalités de la région. A la tête de ce comité se trouvait le président de Chambre de commerce de Brest, monsieur Isidore Marfille, principal artisan du projet. Isidore Marfille (1843-1908), en plus de son rôle de président (1897-1908) gérait une entreprise de tannerie, maroquinerie et articles de voyage. Hippolyte Levasseur, directeur de l'usine Tissier, de traitement des algues, et maire du Conquet, était également membre de ce comité. Cette initiative fut approuvée le 25 août 1901 par le Conseil Général du Finistère qui décida d'y apporter sa contribution.
 
Des considérations militaires, ajoutées à une demande d'intérêt public, justifièrent la réalisation d'une ligne étroite de chemin de fer entre Saint-Pierre-Quilbignon et Le Conquet. Bien que longtemps différé, enfin au début du 20ème siècle, le projet était mûr pour sa réalisation. Un comité favorable à la création d'un tramway reliant Le Conquet fut créé par des personnalités de la région. A la tête de ce comité se trouvait le président de Chambre de commerce de Brest, monsieur Isidore Marfille, principal artisan du projet. Isidore Marfille (1843-1908), en plus de son rôle de président (1897-1908) gérait une entreprise de tannerie, maroquinerie et articles de voyage. Hippolyte Levasseur, directeur de l'usine Tissier, de traitement des algues, et maire du Conquet, était également membre de ce comité. Cette initiative fut approuvée le 25 août 1901 par le Conseil Général du Finistère qui décida d'y apporter sa contribution.
  
 
La Société Anonyme des Tramways du Finistère était née. Malgré quelques difficultés techniques et quelques réticences communales, le tramway du Conquet fut inauguré le 12 juillet 1903, jour du dernier voyage de l'Hirondelle. Aux environs de La Trinité les chevaux de la diligence rencontrèrent pour la première et dernière fois cette étrange machine poussive qui allait définitivement prendre leur place.
 
La Société Anonyme des Tramways du Finistère était née. Malgré quelques difficultés techniques et quelques réticences communales, le tramway du Conquet fut inauguré le 12 juillet 1903, jour du dernier voyage de l'Hirondelle. Aux environs de La Trinité les chevaux de la diligence rencontrèrent pour la première et dernière fois cette étrange machine poussive qui allait définitivement prendre leur place.
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*[[Gare vers le Conquet]] article de l'[[Portail:Écho de Saint-Pierre Quilbignon|Écho de Saint-Pierre]]
  
 
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Tramway du Conquet


A la fin du 19ème siècle, la liaison terrestre entre Brest et Le Conquet était assurée par une antique diligence, tirée par trois robustes chevaux. Cette diligence qui n'avait guère ni l'agilité ni la légèreté d'un oiseau, répondait cependant au nom charmant de l'Hirondelle. L'Hirondelle ne faisait en général qu'un service aller et retour par jour, au départ du Conquet jusqu'au relais brestois de la rue Algégiras. Cette vénérable guimbarde, connue de tous les Quilbignonnais qui la voyaient passer, avait sa remise et son écurie au Conquet. L'hiver la diligence ne transportait guère journellement qu'une dizaine de passagers. L'été le nombre de personnes qu'elle transportait pouvait atteindre 25 et si la demande s'avérait supérieure il fallait exceptionnellement doubler le service. La gérante de cette petite entreprise prospère était une veuve énergique qui avait du, à la mort de son mari, prendre les affaires en main avec l'aide de ses deux enfants. Tout le monde connaissait Perrine Le Bars, née Le Gall et louait sa détermination à maintenir l'exploitation de la ligne qui rendait tant de services. Mais à l'orée du 20ème siècle, peu de gens donnaient encore grand avenir à ce moyen de locomotion. Car depuis 1865, le train de Paris rejoignait désormais Brest en 17 heures. Depuis 1893, Brest se trouvait relié à Saint-Renan et Ploudalmézeau par une ligne départementale de chemin de fer. L'année suivante en 1894, Brest fut relié à Plabennec et Lannilis. A Brest, la première ligne du tramway urbain fut inaugurée en 1898, rendant obsolète les transports en commun hippomobiles existants. La Compagnie des Tramways électriques brestois en assurait la gestion, sous la direction de monsieur Hérodote. L'avenir appartenait au rail et allait le rester jusqu'en 1932.

Des considérations militaires, ajoutées à une demande d'intérêt public, justifièrent la réalisation d'une ligne étroite de chemin de fer entre Saint-Pierre-Quilbignon et Le Conquet. Bien que longtemps différé, enfin au début du 20ème siècle, le projet était mûr pour sa réalisation. Un comité favorable à la création d'un tramway reliant Le Conquet fut créé par des personnalités de la région. A la tête de ce comité se trouvait le président de Chambre de commerce de Brest, monsieur Isidore Marfille, principal artisan du projet. Isidore Marfille (1843-1908), en plus de son rôle de président (1897-1908) gérait une entreprise de tannerie, maroquinerie et articles de voyage. Hippolyte Levasseur, directeur de l'usine Tissier, de traitement des algues, et maire du Conquet, était également membre de ce comité. Cette initiative fut approuvée le 25 août 1901 par le Conseil Général du Finistère qui décida d'y apporter sa contribution.

La Société Anonyme des Tramways du Finistère était née. Malgré quelques difficultés techniques et quelques réticences communales, le tramway du Conquet fut inauguré le 12 juillet 1903, jour du dernier voyage de l'Hirondelle. Aux environs de La Trinité les chevaux de la diligence rencontrèrent pour la première et dernière fois cette étrange machine poussive qui allait définitivement prendre leur place.

Voir aussi

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