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Balade "Elle est où la mer?" 2019 : Différence entre versions

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== L’évolution des traversées de la Penfeld au fil des siècles. ==
 
== L’évolution des traversées de la Penfeld au fil des siècles. ==
 
En continuité avec nos 3 précédentes balades, nous poursuivons aujourd’hui la découverte de notre front de mer et de son évolution.
 
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Pour terminer ajoutons le téléphérique en 2016.
 
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C'est à la fin du XVII<sup>ème</sup> siècle que Brest fut fortifiée sur les deux rives suivant les principes de Vauban (1633 – 1707). On sait qu'il a séjourné dans notre ville en 1695.
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Presque un siècle plus tard, en '''1764''', Pierre Filley de la Côte, officier du Génie, identifia un point faible dans le système de fortifications et recommanda de construire trois ouvrages supplémentaires pour défendre l'amont de la Penfeld : aux Carrières du Pape (actuelle fac de médecine), au Bouguen, et à Quéliverzan. C'est aussi à cette époque que les promoteurs d'une défense à distance faisaient construire les forts de Penfeld, du Questel, de Keranroux et de Montbarey.
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Extrait de 3Fi006-005
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Plan de 1790
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Les travaux débutèrent en '''1772''' par des opérations d'expropriation et se terminèrent en '''1776''' sous la direction de l'ingénieur '''Dajot''', directeur des fortifications de Bretagne. Ici, à Quéliverzan, on a construit un « ouvrage à corne » qui vient se connecter aux anciens remparts de Vauban à peu près à l'emplacement des tours actuelles et qui descend jusqu'à la Penfeld vers Kervallon.
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Construit pour protéger la ville et surtout la marine d'une attaque de l'ennemi héréditaire – les Anglais – ces remparts n'ont été un obstacle qu'une seule fois : lors de l'arrivée des troupes américaines en 1944.
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'''La disparition'''
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Au début du XXème siècle tout le monde avait conscience que des remparts étaient inutiles pour la défense d'une ville. Ils ne constituaient plus qu'une gêne pour la circulation des habitants et les véhicules. Dans les années '''1920, le plan Milineau''' prévoyait leur disparition et des travaux de démolition ont débuté, surtout sur la rive gauche.
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Disparition des remparts pendant la reconstruction
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Les bombardements pendant les années de guerre en ont abattus quelques petites portions mais ce sont surtout les travaux de la reconstruction qui les ont fait disparaître. L'architecte Mathon qui s'est inspiré du plan Milineau a globalement repris le tracé des rues anciennes mais les remparts ont laissé place à des alignements de jardins et de constructions publiques. Du côté de Recouvrance on devine leur tracé en partant des tours de Quéliverzan vers l'école de la Pointe, en passant par la résidence Louise Le Roux, le jardin Jegaden, la crèche de Recouvrance, la piscine et le centre commercial. La rue Saint-Exupéry passe sur ce rempart, ce qui explique le dénivelé important entre la chaussée et le parking de la cité voisine.
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Ici les remparts ont été surtout délaissés et enfouis sous les baraques nécessaires au relogement des Brestois. Puis, dans les années 1950 se fut le chantier des tours, et au début des années 1960 la construction d'une « cité d'urgence » pour reloger des rapatriés d'Algérie. Seuls quelques anciens enfants du quartier se souvenaient d'avoir joué dans les douves.
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'''La restauration'''
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C'est en 2003-2004 que des travaux ont été entrepris pour déblayer et débroussailler les douves afin de rendre une partie des fortifications visibles et accessibles au public. Pour cela, il a fallu évacuer 20 000 m3 de remblai.
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Des sentiers permettent aussi de se promener dans le bois entre le sommet de la fortification et les anciennes limites de l'arsenal.
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Cette année, en 2019, ce site a été intégré dans le circuit « Balcons sur la Penfeld » avant de mettre en valeur cette partie de notre patrimoine.

Version du 27 septembre 2019 à 18:12

Parcours de la balade CCQ interquartier

L’évolution des traversées de la Penfeld au fil des siècles.

En continuité avec nos 3 précédentes balades, nous poursuivons aujourd’hui la découverte de notre front de mer et de son évolution.

Certes la Penfeld ce n’est pas la mer, quoique ! A l’origine nous avions sous nos pieds un aber du même type que ceux de l’Ildut, Wrac’h ou Benoit et ce n’est pas le modeste ruisseau de la Penfeld qui en assure le remplissage.

Nous sommes bien dans un espace maritime soumis aux marées et dont l’eau n’est pas absolument douce. Comme notre front de mer, cet espace a évolué au fil des siècles et même si le résultat est moins spectaculaire que coté rade il est malgré tout très important.

Dans cet estuaire sauvage, abri naturel bien protégé et de bonne profondeur un port s’établi, progressivement des quais se construisent, les rives sont aplanies, arrasées comme la montagne du Salou à notre gauche.

Des anses sont comblées ou aménagées en bassins de radoub, Troulan, Pontaniou, Moulin à poudre, une île factice (1803/1818) est aménagée (rattachée à la rive gauche en 1945) etc…

Reste un problème majeur, comment faire passer d’une rive à l’autre les habitants et les marchandises ?

Pendant longtemps (jusqu’au milieu du XIXème) la seule solution était les barques *, pas trop compliqué pour les marins, payant et peu sécurisé pour les civils.

Exemples : Le 18 avril 1689 - 32 victimes, autre accident majeur 15 aout 16..   60 victimes que se rendaient à Brest pour la procession du voeu de Louis XIII (participation obligatoire).

En 1792 les droits de passage féodaux sont supprimés mais progressivement des particuliers assurent la traversée établissent les redevances à leur convenance. Les accidents se reproduisent.

C’est en 1861 que Brest fut relié à Recouvrance par le Grand Pont mettant fin ainsi aux bacs et autres embarcations de fortune.

C’est également à la fin du XIXéme qu’une passerelle relie les 2 rives à la Villeneuve et une autre à l’extrémité sud de l’île factice remplaçant les passages par barques assurés par la marine. Il existe également des ponts flottants à différents endroits, mais dans l’enceinte militaire et à destination exclusive de la marine.


En 1909, le montage d’un pont Transbordeur provenant de Bizerte est achevé au niveau de l’actuel pont de l’Harteloire mais il reste destiné au personnel de la base navale.

Endommagé en 1944 il sera déconstruit en 1947.

En 1930 un pont levant est construit au niveau de l’arrière garde/Kervallon mais il reste à usage militaire. Il sera détruit et remplacé par le barrage actuel en 1987.

Pendant toute la première moitié du 20ème siècle un seul pont permet la traversée des civils et marchandises, le pont impérial, devenu pont National ou grand pont autrement dit le pont de Recouvrance version 1.

A la fin de la seconde guerre mondiale retour à la case départ, le grand pont est détruit.

Une passerelle de fortune ouverte aux civils est établie sur la Penfeld.

Dans un premier temps à proximité des bassins de Pontaniou, ensuite avec la reprise d’activité de l’arsenal un pont flottant est installé, un escalier et une passerelle aérienne en permettait l’usage sans pénétrer dans la base navale.

Pour les véhicules, la marine accepte l’ouverture du pont de Kervallon, une route d’accès (Rue des archives aujourd’hui) est réalisée coté Bouguen. Le parcours de Recouvrance vers Brest commence par la route de Guilers au Prat Lédan ensuite celle de Kervallon jusqu’au pont et remontée vers le Bouguen, descente vers le moulin à poudre et remontée (rue de Porzmoguer) vers le centre de Brest. En 1950 à l’emplacement du pont transbordeur un nouveau pont est construit, le pont de l’Harteloire.

En parallèle la construction d’un nouveau pont levant est lancée à Recouvrance, il ouvrira en 1954.

Viendrons s’ajouter ensuite, le pont technique à l’extrémité sud de l’île factice en 1977 et le pont de la Villeneuve en 1983. N’oublions pas le pont Robert Schuman (Pont du Bouguen) en 1963 qui certes n’est pas sur la Penfeld mais qui enjambe l’ancienne anse du moulin à poudre et facilite grandement l’accès au futur quartier de Bellevue.

Pour terminer ajoutons le téléphérique en 2016.

L'ouvrage à corne de Quéliverzan

La construction

C'est à la fin du XVIIème siècle que Brest fut fortifiée sur les deux rives suivant les principes de Vauban (1633 – 1707). On sait qu'il a séjourné dans notre ville en 1695.

Presque un siècle plus tard, en 1764, Pierre Filley de la Côte, officier du Génie, identifia un point faible dans le système de fortifications et recommanda de construire trois ouvrages supplémentaires pour défendre l'amont de la Penfeld : aux Carrières du Pape (actuelle fac de médecine), au Bouguen, et à Quéliverzan. C'est aussi à cette époque que les promoteurs d'une défense à distance faisaient construire les forts de Penfeld, du Questel, de Keranroux et de Montbarey.

Extrait de 3Fi006-005

Plan de 1790

Les travaux débutèrent en 1772 par des opérations d'expropriation et se terminèrent en 1776 sous la direction de l'ingénieur Dajot, directeur des fortifications de Bretagne. Ici, à Quéliverzan, on a construit un « ouvrage à corne » qui vient se connecter aux anciens remparts de Vauban à peu près à l'emplacement des tours actuelles et qui descend jusqu'à la Penfeld vers Kervallon.

Construit pour protéger la ville et surtout la marine d'une attaque de l'ennemi héréditaire – les Anglais – ces remparts n'ont été un obstacle qu'une seule fois : lors de l'arrivée des troupes américaines en 1944.

La disparition

Au début du XXème siècle tout le monde avait conscience que des remparts étaient inutiles pour la défense d'une ville. Ils ne constituaient plus qu'une gêne pour la circulation des habitants et les véhicules. Dans les années 1920, le plan Milineau prévoyait leur disparition et des travaux de démolition ont débuté, surtout sur la rive gauche.

Disparition des remparts pendant la reconstruction

Les bombardements pendant les années de guerre en ont abattus quelques petites portions mais ce sont surtout les travaux de la reconstruction qui les ont fait disparaître. L'architecte Mathon qui s'est inspiré du plan Milineau a globalement repris le tracé des rues anciennes mais les remparts ont laissé place à des alignements de jardins et de constructions publiques. Du côté de Recouvrance on devine leur tracé en partant des tours de Quéliverzan vers l'école de la Pointe, en passant par la résidence Louise Le Roux, le jardin Jegaden, la crèche de Recouvrance, la piscine et le centre commercial. La rue Saint-Exupéry passe sur ce rempart, ce qui explique le dénivelé important entre la chaussée et le parking de la cité voisine.

Ici les remparts ont été surtout délaissés et enfouis sous les baraques nécessaires au relogement des Brestois. Puis, dans les années 1950 se fut le chantier des tours, et au début des années 1960 la construction d'une « cité d'urgence » pour reloger des rapatriés d'Algérie. Seuls quelques anciens enfants du quartier se souvenaient d'avoir joué dans les douves.

La restauration

C'est en 2003-2004 que des travaux ont été entrepris pour déblayer et débroussailler les douves afin de rendre une partie des fortifications visibles et accessibles au public. Pour cela, il a fallu évacuer 20 000 m3 de remblai.

Des sentiers permettent aussi de se promener dans le bois entre le sommet de la fortification et les anciennes limites de l'arsenal.

Cette année, en 2019, ce site a été intégré dans le circuit « Balcons sur la Penfeld » avant de mettre en valeur cette partie de notre patrimoine.

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