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Balade "Elle est où la mer?" 2018 : Différence entre versions

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=== L'évolution du trait de côte du sud de Recouvrance ===
 
=== L'évolution du trait de côte du sud de Recouvrance ===
  
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La poldérisation de Laninon débutera vers 1905.  
 
La poldérisation de Laninon débutera vers 1905.  
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== Troisième étape : le jardin de Kerbonne et l’évolution du front de mer à Laninon ==
 
== Troisième étape : le jardin de Kerbonne et l’évolution du front de mer à Laninon ==
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Lors notre balade de 2017, nous avons évoqué l’évolution du front de mer sur la rive gauche, avec entre autre la disparition de la plage de Saint-Marc. On sait moins que sur la rive droite un scénario similaire s’est produit :
 
Lors notre balade de 2017, nous avons évoqué l’évolution du front de mer sur la rive gauche, avec entre autre la disparition de la plage de Saint-Marc. On sait moins que sur la rive droite un scénario similaire s’est produit :

Version du 26 novembre 2018 à 16:23

Présentation par Christine Berthou-Ballot,Responsable du service Patrimoines culturels de la Ville de Brest

La balade « Elle est où la mer ? » 2018 : un nouveau tronçon relie trois jardins surplombant la rade

Cette troisième balade de la série a eu lieu le samedi 15 septembre (départ à 14h30 pour un parcours d’environ 3 kilomètres réalisé en 2 heures par une trentaine de participants).

Pour la première fois, elle est programmée, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, dans le cadre du label Ville d'art et d'histoire, obtenu par la Ville de Brest en décembre 2017.

Ce parcours s'inscrit dans la continuité de ceux proposés les années passées :

Voir en plein écran

Départ : le jardin de l’Académie de marine, près du Château

La grève de Porstrein et les aménagements du port de commerce

Flecha horizontal derecha azul.png Article détaillé : Anse de Porstrein


Nous avons sous les yeux le Port de Commerce, création artificielle entièrement gagnée sur la mer. C’est, sous Napoléon III, et par décret impérial du 24 août 1859 que la décision fut prise de créer le port de commerce dans ce que l'on appelait à l'époque l'anse de Porstrein, (Porzh-Trein, port aux buissons épineux en breton) située en dessous du château et des remparts du cours Dajot. Elle était habitée et de pittoresques maisons de pêcheurs s'adossaient aux remparts et les vagues caressaient quasiment le pied de la falaise.

Le Jardin de l’Académie de Marine

Plaque de l'Académie de Marine

Flecha horizontal derecha azul.png Article détaillé : Jardin de l'Académie

Ce jardin panoramique, créé par le service des espaces verts de Brest et ouvert au public en 2000, surplombe la rade et le port de commerce. Situé au pied du château, ce jardin est un symbole brestois de la relation dense, intense voire vitale de notre ville à la mer, qu’elle soit militaire, commerciale, scientifique, culturelle, littéraire et peut-être même amoureuse ! Notre cité palimpseste a toujours été le berceau d’expéditions, d’aventures, d’expérimentations et de découvertes qui l’ont remaniée, refondée, et lui confèrent son identité originale ; elles ont été initiées et animées par de grands personnages dont certains sont restés dans l’Histoire et … dans les noms de nos rues.

Le marégraphe de Brest en Penfeld


Le marégraphe de Brest

Flecha horizontal derecha azul.png Article détaillé : Marégraphe

Au cœur historique de Brest le long de la Penfeld, intégrée par les militaires à la fin du XIXe siècle, un modeste cube en béton, installé sur le quai au pied du château, remplit une importante mission. Il abrite un marégraphe. Le marégraphe est un instrument de mesure et d'enregistrement automatique de la hauteur de la marée selon une courbe continue. C'est ici que les plus anciennes observations systématiques, au monde, du niveau de la mer, ont été réalisées à l'aide d'échelles des marées. [...]



Le pont de Recouvrance côté Brest (Rive gauche)

Flecha horizontal derecha azul.png Article détaillé : Pont de Recouvrance

Le pont tournant (après 1861)
Face à nous le quartier dit de Recouvrance que l’on rejoint par le pont du même nom. Celui-ci, inauguré en 1954 et consacré comme le plus haut pont levant d’Europe d’alors, sera modifié, en 2011 au niveau du tablier, pour permettre le passage du nouveau tramway.

Ce bel ouvrage remplace un autre pont célèbre en son temps et dont on voit devant nous le vestige d’une de ses piles - pivot et de la culée du mur de l’arsenal.

Deuxième étape : le jardin des explorateurs

Le jardin des Explorateurs

Ouvert au public le 20 mars 2002, il est installé dans la Batterie du Cavalier. Il contient des espèces botaniques rapportées des quatre coins du monde. Y sont évoqués le jardin royal, Bougainville, Commerson et les plantes rapportées par ces navigateurs et botanistes (l’hortensia, la fraise, le lin, …) Le transport des graines y est expliqué.

La pointe

Les remparts de Recouvrance à la Pointe des blagueurs

L'ancien toponyme était Roz an Avaloù (la colline aux pommiers) ou Roz Avelioù, la « colline aux vents », où les femmes mettaient leur linge à sécher. Déjà notée sur une carte de 1777 à Recouvrance, la rue de la Pointe devient à la Révolution, « Rue de la Vigilante ». Au n° 1, on trouve maison des juges de la famille du Chastel. Aujourd'hui, c'est une impasse depuis la construction de la gendarmerie maritime et de l'école de la Pointe.

La pointe des Blagueurs lieu convivial où, à la belle saison, les Yannicks aimaient se promener. Ce nom provient des blagues à tabac (à pipe, à rouler, …) des retraités qui venaient y jouer aux cartes. C'étaient les retraités de la Marine et ceux de la Coloniale. Outre leur rivalité bien connue, ils évoquaient les devises de la Marine, « Honneur et Patrie », « Valeur et Discipline ». Oui, ils râlaient, considérant n'avoir travaillé souvent seulement pour l'honneur, d'où la modicité de leur pension.

Historique des remparts

On trouve trace des premières fortifications de Brest et Recouvrance dès 1680 parmi lesquels ceux construits par Julien Ozanne (milieu du XVIIe) et les retranchements de Chertemps de Seuil (1672-1675). Le tracé définitif date de 1683. Les travaux côté Brest étaient déjà commencés depuis 1681, les fortifications de Recouvrance en 1689. Les fossés, l'enceinte et les demi-lunes sont terminés en 1697 et, après ajout des éléments extérieurs, la réalisation complète intervient en1705.

De la Pointe au fond de Kervallon, tous les enfants de Recouvrance ont fait leurs premières armes en faisant la conquête de ce Far-West. Les douves, les glacis, les poternes et les demi-lunes, les souterrains et les bigornes (poivrières), ... donnaient du côté de Laninon (ancienne commune de Saint-Pierre Quilbignon). Un terrain de jeu formidable !

La grève aux chiens a une origine énigmatique : chiens noyés? ou appellation méprisante des habitants de Recouvrance ? Située à l'extrémité sud de la Pointe, cette sorte de plage de sable, à l'accès difficile, obligeait les garnements à se déplacer en se tenant par le bout des doigts aux fissures de la pierre, accrochés à la paroi comme des araignées ou des lézards.

La batterie du Cavalier ou batterie inutile

Les remparts et les batteries à l'embouchure de la Penfeld

Les batteries : (notées au cadastre de 1820-1866)

Rive gauche :

  • Batterie du Parc au Duc (Sud du château)
  • Batterie de la Rose (pointe de la Rose, Ouest du château)

Rive droite :

  • Batterie du Fer à Cheval puis de la Pointe (pointe sud-est Recouvrance)
  • Batterie Royale, puis Nationale (sud Recouvrance)
  • Batterie Caffarelly (ouest Recouvrance)

Chacune nécessitait 200 hommes en temps de paix, et trois fois plus en temps de guerre (de 500 à 600).

La batterie du Cavalier, construite en 1765 et 1766 par Pierre Filley de la Côte avait pour mission de compléter les 4 autres batteries assurant la défense de l'embouchure de la Penfeld (où se trouvait le port militaire de l'époque). La Batterie du Cavalier, encore appelée batterie inutile n’a jamais servi.

Elle a pourtant coûté 120 000 livres et il a fallu détruire plusieurs maisons derrière la boulangerie de l’arsenal (bâtiment aux fours) pour ériger cet ouvrage fortifié (90 m de long sur 25 m de haut, volume de maçonnerie de 6 000 m3 et une surface de 5 000 m2). Son équipement était de 20 pièces d’artilleries (canons).

Aujourd'hui, la passerelle des Explorateurs offre une belle vue sur l’entrée de la Penfeld et le château de Brest. Le jardin, lui, s’épanouit, protégé, à l’ombre du grand mur. La “batterie inutile” s’est finalement trouvé une vocation… bien pacifique.

L'évolution du trait de côte du sud de Recouvrance

La poldérisation de Laninon débutera vers 1905.

Recouvrance restera intra-muros jusqu'à la Reconstruction.

Toute la Pointe sera arasée et la zone rallongée bien après 1945.

Sources biblio:

  • Gérard Cissé,
  • Wiki-Brest,
  • Les Amis de Recouvrance,
  • Les Cahiers de l'Iroise, Pierre-Alain Cornec,
  • Site Actu.fr, Martine de Saint Jan.

Troisième étape : le jardin de Kerbonne et l’évolution du front de mer à Laninon

La maison de l'espion

Lors notre balade de 2017, nous avons évoqué l’évolution du front de mer sur la rive gauche, avec entre autre la disparition de la plage de Saint-Marc. On sait moins que sur la rive droite un scénario similaire s’est produit :

Jusqu’au 19 ème siècle, le trait de côte est naturel, seules les fortifications de la pointe de Recouvrance et un mur de protection (fort de Chaulme rapidement abandonné) au fond de l’anse de Laninon sont visibles.

Le village de Laninon à vocation essentiellement agricole et maraichère était situé à proximité de l’actuelle porte Cafarelli. Une corderie, un four à chaux, un petit chantier naval y sont également installés et au 19ème siècle un établissement de bains occupe une partie du littoral.

A partir du 19ème siècle, la Marine, à l’étroit dans la Penfeld, qu’elle partage avec les activités commerciales civiles, souhaite l’installation d’un port de commerce coté mer. 2 sites, Porstrein/anse de Saint-Marc ou l’anse de Laninon, sont envisagés pour finalement opter pour le premier. Malgré ce gain d’espace (les navires civils sont dorénavant interdits dans la Penfeld) la marine (et l’arsenal) toujours à l’étroit cherche à agrandir son site coté mer à Laninon . Vers la fin du 19ème siècle les travaux commencent par la construction de la jetée sud et ouest, et d’un terre plein à la place de la plage.

Vers 1905 le terre plein et le quai d’armement sont terminés les jetées également (il existe une passe entre les deux, côté ouest). Les formes de radoub 8 et 9 sont en cours de construction.

Vers 1918 le futur quai des flottilles se prépare il prolongera le quai précédent jusqu’aux Quatre Pompes. Les travaux se poursuivent à Laninon avec le prolongement du terre plein sous la pointe de Recouvrance et son arasement partiel. La passe ouest est fermée dans les années 30. La construction d’un troisième bassin (N°10) est amorcée puis arrêtée par la guerre 39/45.

La seconde guerre mondiale n’arrête que provisoirement les travaux; pendant l’occupation allemande ils reprennent de plus belle : construction de la base sous marine, aménagement du quai des flottilles.

Après guerre, il faut tout réparer, reconstruire ou agrandir, ce sera long, peu de nouveautés, essentiellement la réalisation du bassin 10 (pour les SNLE) et l’élargissement de la jetée avec la réalisation des épis de porte avions.

La maison de l’espion.

En 1707 un espion est arrêté dans le nord de la France. Il communiquait au huguenots français exilés en Hollande (révocation de l’édit de Nantes) des renseignements sur les mouvements de la flotte dans la rade de Brest. Il dénonce ses complices, un couple installé dans une maison du Stiff à Saint-Pierre-Quilbignon, la maison de l’espion. Les 2 hommes furent pendus place du vieux marché à Saint-Louis, la femme emprisonnée puis exilée.

Voir aussi

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