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Ateliers d'écriture de la Ligue de l'enseignement : Différence entre versions

(Aucune différence)

Version du 1 décembre 2016 à 17:37

Ouvert à un public jeunes adultes et adultes, les ateliers d'écriture menés par la Ligue de l'enseignement - F.O.L. du Finistère sur les quartiers de Kérourien, Pen-ar-Creac'h et de Kérédern mettent l'accent sur le plaisir, l'imaginaire et l'originalité de la production.

Un moment d'écriture où plaisir et convivialité sont les maîtres mots.


C'est l'occasion de découvrir ensemble des auteurs et d'apprécier différentes sensibilités d'écriture. Les textes écrits à partir de consignes d'écriture orientent et lancent le désir d'écrire. Des consignes pour des jeux d'écriture ou une écriture thématique. Lus à haute voix lors de l'atelier, commentés, partagés, ces écrits peuvent aussi s'inscrire dans des créations liées à des manifestations culturelles, artistiques.... pour une valorisation particulière de la production.

Les auteurs des textes vous proposent de découvrir leurs productions.


Hep toi mon frère
Ici on est fier
Pas de galère
Hey man
On est des frères
Pas de prières
Hip Hop quand le Hip te choppe
Hip Hop c'est hype mon pote
Yeah toi tu rap
Tu es le nouveau hère (R) qui est dans l'air
Tu as le A, le A de quoi ?
Tu es la paix de ce monde de misère
Et on s'envoie en l'R
RAP 3 lettres
HOP 3 lettres
HIP 3 lettres
mais c'est trois fois (P) Paix
même si douleur, mal être, violence
en sont le leit-motiv
Je te demande toujours la même chose
le A de quoi
le a d'amour.

Isabelle, novembre 2010

Courrier du matin

Lundi : le premier jour de la semaine : je découvre le courrier, les factures à payer de toutes sortes : l'eau, l'EDF, bonnes et mauvaises nouvelles. Heureusement, il y a du courrier, les anniversaires et de la famille.

Mardi : ce jour-là, il y a parfois beaucoup de courrier : téléphone, impôts, facture d'eau. En général, c'est un jour sans. De temps en temps, le facteur se trompe de boîte aux lettres.

Mercredi : la boîte à lettre est vide. Ouf, un peu de répit. Donc c'est une bonne journée qui commence.

Jeudi : de temps en temps, je discute avec le facteur. Y-a-t-il des factures, des bonnes nouvelles ? Il y a beaucoup de gaspillage de papier.

Vendredi : nous approchons de la fin de la semaine, la quantité de courrier diminue : factures et beaucoup de pub toutes les fins de semaine.

Samedi : un jour agréable pour le courrier. J'ai fait le tri, je me suis occupée des factures en tout genre. Il y a des réclames pour les fêtes de Noël.


Nolwen, novembre 2010


BONNE année dans ce nouvel atelier.
ANNEE de joie et de bonheur partagé.
DEUX ateliers par mois seront nécessaires à notre besoin littéraire.
MILLE souvenirs sont à inventer, pour ensemble se les remémorer.
ONZE vœux au moins doivent être réalisés pour goûter ensemble au plaisir de cet atelier.

BONNE humeur, bonne santé...
je vois la vie en rose, j'espère des bons jours avec des rapports cordiaux entre les gens, dans les familles, dans la vie professionnelle.
ANNEE, ce sera l'année des projets. Projets pour construire l'avenir de nos enfants, penser à l'éducation des plus faibles et des plus démunis, penser à l'égalité des chances.
DEUX, oui ça me fait bien envie, je partirai deux fois en vacances cette année, une fois en février et une autre fois dans le courant de l'été!
MILLE baisers que j'envoie aux sinistrés de Haïti, un an après le séisme, il n'y a pas grand chose qui ait changé pour eux!
Beaucoup de haïtiens sont sans ressources et dorment sous tente, ils ont tout perdu sauf leur dignité de personne humaine.
ONZE lanternes m'éclairent et m'orientent pour faire les bons choix au cours de l'année 2011.

Marie 27 janvier 2011

La récolte est souvent plus abondante en catalogues, publicités adressées ou factures qu'en vraies lettres ou bonnes nouvelles. Toutefois, j'attends toujours avec impatience le passage du facteur, plus exactement le moment de la distribution du courrier. Il fut un temps ou elle était régulière. Mais actuellement la distribution change souvent et met pus de temps , sans parler des grèves ! Dons j'attends sans parvenir à entreprendre quoique ce soit d'important... tant que je n'ai pu aller visiter ma boîte. Je suis souvent déçue et surtout lorsque je n'y trouve absolument rien. Même pas la moindre paperasse ! Mais parfois, un courrier me fait plaisir, me fait sourire et me met de bonne humeur pour la journée. Aujourd'hui, par exemple, peut-être vais-je recevoir la lettre qui va me réjouir ? J'y compte bien. Sinon, j'attendrai demain. Ou après-demain. Quoique je doive y découvrir, j'aime particulièrement l'instant où j'introduis ma clef dans la petite serrure de ma boîte aux lettres. Ensuite... c'est la surprise ou la déconvenue. Mais les quelques secondes de suspense, je ne veux point les rater !! Et ainsi va la semaine.


Micheline,janvier 2011


Un message attaché au collier d'un chien :
Adoptez-moi mon maître ne veut pus de moi, la SPA non plus.
Un message écrit à la traîne d'un avion :
Je suis seul 06 57 44 27 75
Un message accroché à la ficelle d'un ballon de baudruche
Le bonjour de Brest. Va où le vent te mène.
Un message collé sur une porte
Je suis passé en coup de vent, il n'y avait personne.
Je reviendrai demain "peut être" Thierry.

François, janvier2011

Longtemps j'ai eu pour confidentes les pages rustiques d'un cahier de brouillon sur lesquelles se promenait au gré de ma fantaisie la pointe d'un bic. Il y avait dans tout cela quelque chose de confortable qui faisait que tout glissait tandis que le blanc pur d'une belle feuille de papier freinait inexorablement mon inspiration. Puis un jour, le progrès a fait intrusion dans mon existence. Il m'a fallu dompter le clavier de l'ordinateur et me résigner à quitter le papier. Fini le plaisir tactile, ce fut dans un premier temps comme une dépossession puis peu à peu mes doigts se sont accoutumés, mes oreilles ont été bercées par le cliquetis des touches et j'ai apprécié de pouvoir rectifier un texte sans rature. C'est aujourd'hui un bonheur de me livrer au plaisir d'écrire presqu'au saut du lit, où bien n'importe quand, lorsque l'envie devient trop forte. Mis je n'ai pas abandonné la feuille qui me permet de jeter un pont entre mes amitiés. Écrire est un bonheur qui me saisit partout même si je préfère le cadre feutré de mon bureau, j'aime aussi me livrer assise sur un banc, en pleine nature et prendre à témoin de fictives interlocutrices d'un bonheur cueilli par une belle journée.

Béatrice, janvier2011

Avec quoi écrire ? Pour la paperasse, stylo Pour la lettre, la vraie, celle que l'on appelle "correspondance épistolaire", le porte-plume; la plume "sergent major" et l'encre. Une manière de l'ennoblir, de la respecter ...

Sur quoi écrire ? Sur du papier surtout. Il fut un temps où je me suis essayée à la pyrogravure, c'est bien vieux tout ceci. Pendant les répétitions de théâtre, semaine après semaine, dans une tentative de carnets de voyage.

Comment écrire ? Puisque la question sur la forme m'embarrasse, je vais répondre un peu à côté. Comment ne pas écrire au téléphone ? Enfin écrire ! Du gribouillis sur des post-it plutôt. Sans rime ni raison. Comme ça pour fluidifier la conversation.

Dans quels lieux ? Pour la correspondance épistolaire, il faut un minimum de matériel, du recul, de la réflexion. Le choix du mot juste. Une sorte de cérémonial, de rite. Le seul lieu propice est à l'évidence une "ashram" peuplé de zèbres...

Paul, janvier 2011

Jeu d'imagination

Je suis exposée aux vents, je suis entourée d'eaux froide ou tiède, tumultueuse ou calme selon le temps, selon la saison. J'aime la couleur de mes rivages, la couleur de la pierre, le mauve de la bruyère, les gravillons de mes sentiers côtiers. Les ciels passent du bleu pâle au bleu sombre, et souvent en hivers le gris est la couleur prédominante. Dès que le visiteur pose pied sur mon site, il est surpris par la hauteur d'un bâtiment, c'est le phare du Crea'ch. Après avoir grimpé un ou 2 kilomètres à vélo, vous découvrirez le bourg, avec l'église du 18eme siècle, la mairie et en face une maison classique des ports de Bretagne, c'est là que se situe la Poste. Quelques boutiques attirent les touristes, et leur proposent des spécialités locales: miel, tisanes de toutes sortes, fromage de chèvre, biscuits et aussi de l'artisanat à base de laine de mouton ou de tissu de patchwork. Un peu plus loin le visiteur aime à flâner dans un des ateliers de peinture où les artistes exposent, le coup d'œil vaut vraiment le coup. N'oubliez surtout pas le prochain rendez-vous du festival international insulaire qui se tient du 10 au 15 août. Cette année 2011, Ouessant reçoit les écrivains et les musiciens du monde entier. L'ambiance est assurée et le plaisir sera partagé entre les artistes et le public. Après avoir goûté à la mer et à son décor, laissez vous tenter par un p'tit resto afin de déguster des fruits de mer ou des produits bio.

Marie 21 janvier 2011

Jeu d'imagination

Bonjour Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Je me présente: je suis un périssodactyle. En faite un périssodactyle n'est pas une espèce bien définie, c'est un genre: ça peut être aussi bien un cheval qu'une girafe, un phacochère etc.. Le point commun de ces différents animaux est de se tenir sur deux doigts. Moi je suis un zèbre. «Â Zèbre » non pas parce que je suis zébré mais parce que les premiers humains qui m'ont croisé se demandant quel était cet animal à rayures et se sont questionnés entre eux:

  • «Quel est cet animal à rayures? »
  • «Lequel? »
  • «Celui qui court ? »
  • «Lui, celui qui court comme un zèbre ? »

D'où mon nom!! Étonnant! Non? Ah oui! J'oubliais... je suis Africain.

Paul 21 janvier 2011

INFINI PAYSAGES, mars 2011


Je dis étang, une petite fille rame dans sa minuscule barque Revenant de sa cueillette en cachette des lotus blancs Comment pourrait-elle dissimuler ses traces ? Son embarcation laisse derrière elle un sillage ...entre les lentilles d'eau.

Je dis ciel poussé par le vent vigoureux, l'orage s' abat sur la haute citadelle Sous le poids des nuages, des coups de tonnerre tambourinant sur la terre L'averse apaisée, on ne sait plus où est le dragon Seules des milliers de grenouilles coassent dans l'étang vert.

Je dis vent, le vent des cieux me pousse au sommet chargé de roses, le souffle offre la fraîcheur au sixième mois, j'emprunte les deux cigognes blanches aux vieux moines qui m'emportent sur leur dos au fond des nuages d'azur.

Je dis neige, mille montagnes, aucune ombre d'oiseau Dix mille sentiers, pas une trace humaine Seule une petite barque, un manteau de chanvre surmonté d'un chapeau de feutre, Un vieillard pêche à la ligne, dans le froid sur le fleuve enneigé.

Je dis nuit profonde, la cour est silencieuse, minuscule, le jardin est désert, Le vent intermittent provoque, les battements sporadiques des fenêtres et des portes La nuit est interminable, insomnieuse, je ne fais que compter les coups de battoirs, et regarder le rideau illuminé par la lueur de la lune.

Je dis homme, les hommes égarés sur le chemin de la vie ne peuvent revenir de leurs erreurs funestes, s'il n'y a pas une voix, de l'intérieur d'eux-mêmes qui soit leur propres juge et blâme leurs conduites.

Je dis amour, Dis-moi, au-delà de l'amour dont j'ai parcouru le chemin Connais-tu la nouvelle étape Qui me conduirait en ce lieu Propice à l'heureuse rencontre, Car l'amour en ce cœur meurtri N'a fait que prolonger l'exil.

Je dis automne Les jours sont revenus, de pluies De tempêtes et de crépuscules précoces Les jours où l'on se tasse en un coin Dans la maison, auprès du feu Les jours des peaux de moutons, les jours de l'âtre Et des contes et récits d'antan Qui sont leurs compagnons.

                                                         Claude.



Je dis nuit et la lune me fait signe, elle veille Je dis neige et le ciel pleure des papillons blancs Je dis mer et l'océan câline ses vagues, roule et enroule doucement ses coquillages et ses poissons Je dis ciel quand il s'assombrit et prépare une fronde qui finira en explosion Je dis sang, c'est la vie qui palpite et s'en va Je dis encre et ma plume s'envole dans une danse infinie Je dis feu sur les orties, nous en ferons une bonne soupe ce soir Je dis pluie, gouttelettes, gouttelettes, vous mouillez mon beau chapeau Je dis terre, mes vallées, mes montagnes, c'est mon avenir et ma maison. Ginette-Marie.



Je dis nuit, étoile, tu éclaires le hululement du hibou, lune tu chantes le jour de l'autre monde Je dis neige et ma main glisse sur ton doux manteau, myriade d'étoiles polaires Je dis mer, gronde la vague, roule le galet, elle enfante le perpétuel ballet de la vie Je dis ciel et les tours viennent chatouiller les nuages et caresser les étoiles Je dis vent et les voiles claquent et le bateau glisse, vertige océanique Je dis sang, goutte à goutte,palpitant, souffle de vie, éphémère, passage Je dis encre, noire et les griffures de poésie strient la peau du parchemin Je dis feu, brasier de ton regard quand je retrouve ton âme Je dis pluie, douche astrale, perles isolées, ton chant coule sur le toit de mon univers Je dis terre et le labour libère le doux parfum de sa peau, son coeur palpite quand la graine choit dans son antre et que la fleur épanouie se laisse chahuter par le vent.

Isabelle.


Je dis : nuit et le silence m'embrase, je prête l'oreille au message offert comme une évidence. Je dis : neige et je frissonne près du linceul blanc. Je dis : mer et l'horizon s'ouvre devant mes yeux émerveillés. Je dis : ciel souriant devant le ballet des hirondelles au printemps. Je dis : vent et je balaie tous mes soucis. Je dis : sang d'encre sur ma plume effrénée. Je dis : encre et mon corps se statufie comme accroché à son ancre. Je dis : feu et le cœur du démon atomique s'enflamme. Je dis : pluie de particules dissimulées dans l'air ambiant. Je dis : terre et je souffre de la pollution qui souille mes entrailles.


Marylène


Je dis nuit calme, pas un bruit dans la maison, toute la famille dort, la peur de la nuit angoisse Je dis neige d'une belle couche neigeuse sur les pistes de la station de ski, le soleil brille sur la montagne Je dis mer calme, les bateaux naviguent sur la mer, le soir, un joli coucher de soleil Je dis ciel lorsque l'ombre des oiseaux, des goélands plongent dans le vide et déploient leurs ailes pour mourir Je dis vent, un nuage de poussière s'envole avec un air de fête Je dis sang, la circulation du sang dans mon corps et l'oxygène m'aide à respirer Je dis encre, le bateau arrive au port et jette son ancre Je dis feu, chaleur des bûches qui brûlent dans la cheminée Je dis pluie pour arroser les fleurs dans les jardins Je dis terre comme la terre entière, au large d'Ouessant.

Nolwenn.




Je dis nuit et tout se coule dans une profondeur incommensurable, envoûtante parfois angoissante. Le silence de la nuit peut s'installer déchiré par les seuls cris des oiseaux nocturnes. Je dis neige et le paysage en est tout arrondi et silencieux. Je dis mer, un ruban de soie qui se noue, se dénoue soue les embruns e les alizés. Je dis ciel, vaste et bleu à l'infini comme une coupelle d'eau pour étancher la soif et lourds de ses nuages menaçants pour les lendemains Je dis vent et son souffle me ferme les paupières, m'assèche la peau, se joue de ma chevelure et enfle tous les murmures de la vie. Je dis sang, pourpre, à flot continu pour une vie, la vie qui vient, qui va et s'en va. Je dis encre, l'empreinte qui se joue du temps qui passe. Je dis feu, un brûlis pour une renaissance Je dis pluie et la vie renaît Je dis terre où s'enfoncent nos racines, où se greffe notre identité et où se croisent nos richesses

Jacqueline.


Je dis nuit et le jour éteint ses lumières, au loin sur le belvédère, la nuit repose assoupie. Je dis neige et mes yeux ébahis observent le manège des flocons en cortège qui s'écrasent sans bruit. Je dis mer et mes espérances embarquent sur un radeau où mes désespérances s'échouent aux rives de l'enfer. Je dis ciel quand l'immensité s'azure du bleu de tes yeux. Je dis encre lorsqu'à l'aurore encore encapuchonnée de brumes mon stylo pleure de nouvelles métaphores. Je dis vent au temps qui s'envole en bourrasques un peu folles échevelant mes derniers ans. Je dis sang, bleui de noblesse guindée, qui s'étiole au feu de la modernité dans des châteaux parfois délabrés. Je dis feu au creux de la saint Jean où se consumèrent, avec ma jeunesse, mes amours d'antan. Je dis terre, agenouillée devant ma mère nourricière qui depuis la nuit des temps nous a nourris. Je dis pluie lorsque l'orage au loin gronde et que l'éclaire zèbre les cieux en courroux. Annie.


Poétisons selon Aimé Césaire

Dorsale Bossale Extrait de Moi, Laminaire / éditions du seuil 1982


Il y a des châteaux qui font peur Il y a des châteaux qui marchent la nuit Il y a des châteaux qu'on a oublié Il y a des châteaux qu'on voit pleurer Il y a des châteaux qui hurlent leurs souvenirs enfouis Il y a des châteaux qui gardent en eux le goût du sang et de la mitraille Il y a des châteaux, souvenirs de damoiseaux perdus Il y a des châteaux où file une belle à son rouet attendant le cheval blanc Il y a des châteaux repaire de brigands criant dans le vent Il y ades châteaux qu'on a fortifiés pour éradiquer la peur Il y a des châteaux qui chantent dans ma mémoire lors des nuits noires Il ne faut pas oublier les morceaux de murs semi-écroulés de lierre, habités de hulottes résidentes de ces châteaux oubliés Il y a les châteaux, des châteaux, où le malheur reste à la porte, Il y a même des châteaux d'eau. Ginette-Marie.


Il y a......

Il y a la mer démontée qui crache sa colère Il y a la mer souriante qui s'étale avec langueur Il y a la mer veloutée, pailletée Il y a la mer chagrine à la robe plissée Il y a le ciel azuré Il y a le ciel grisâtre Il y a le ciel rouge-sang Il y a le ciel plombé Il y a les petits chemins sur le littoral Il y a mille chemins pour atteindre la mer Il y a des sentiers côtiers aux essences fleuries Il y a des ajoncs d'or près des primevères Il y a mon cœur allégé comme protégé Il y a mon corps ragaillardi par le vent marin Il y a le vent joyeux qui cabriole Il y a le vent mauvais à l'haleine chargée Il y a la tempête en mer Il y a des marins en perdition Il y a mon cœur qui bat la chamade Il y a des lendemains qui chantent. Marylène


Il y a des rêves moelleux qui cuisent au four et gonflent, gonflent Il y a des rêves qui se mettent en marche et qui n'arrivent à rien Il y a des rêves qui grandissent et me poussent à aller plus loin Il y a des rêves qui meurent en peau de chagrin Il y a des rêves quine servent à rien Il y a des rêves qui s'emparent de mon esprit et m'offrent les plus belles surprises Il y a des rêves qui me portent à bout de bras et me crient pourquoi pas Il y a des rêves qui m'ont menée jusqu'à toi, terre bretonne, terre de vie, de vent et de pluie Il y a tous ces rêves à qui je dis merci

                     grâce à eux, je suis ici
                     en votre compagnie.

Isabelle.


Il y a

Il y a naguère, les pleurs de ma mère Il y a ses rires, il y a ses joies Il y a aussi, chaude en sa demeure, Sa tendresse berçant mon cœur en émoi. Il y a les yeux de ma tendre mère Plus bleus que pervenches en un soir d'été Il y a souvent sa voix qui opère Au cœur de mes maux pour les effacer. Il y a l'enfance qui parfois dérive Il y a les ports, abris incertains, Il y a l'espoir qui s'échoue aux rives De vains horizons, piètres lendemains. Il y a l'amour immense de ma mère Il y a parfois sa résignation Devant les yeux sombres et durs de mon père Qui n'admettait point quelque opposition ! Il y a, le parfum unique de ma mère Effluve de violettes qui vous envoûtait Il y a mes rêves, mes pleurs, mes chimères, Part de mon enfance trop vite envolée. Il y eut bien sûr mais il y a toujours L'amour pour ma mère doux comme velours !

Annie.


Il y a la lande Il y a la bruyère Il y a les sentiers Il y a les ribins cabossés Il y a les sapinières Il y a l'ankou et sa famille Il y a le druide de blanc vêtu Il y a le mont saint Michel qui surplombe l'étendue Il y a les fesnoz et ses kamhadiskan Il y a le cidre et les crêpes Il y a la Bretagne belle et somptueuse Il y a la Bretagne que j'aime tant. Claude.


Il y a les prés clos Où se regroupent les troupeaux vaches et chevaux Il y a les champs fleuris, sans âge Coincés dans leur bocage

Il y a les marais gorgés d'eaux Où sans bruit, doucement La barque glisse entre les roseaux

Il y a entre mer et terre Les marais salants qui encore hier Etaient soignés Par des brassées de paludiers

Il ne faut pas oublier La colline herbeuse jouxtant l'atelier Qui en toute saison Etait notre terrain de jeux A nous, filles et garçons. Jacqueline.


                                             Entre 

(d'après le poème de Liska - Mi-Ville, Mi-Raisin - éditions Cadex / coll. Le Farfadet - bleu 2005)


Entre Brest et Ré Entre terre et mer Entre ville et champ Entre bitume et forêt Entre peine et joie Entre famille et amis Entre alarme et quiétude Entre autoroute et chemin Entre voiture et bicyclette Entre vignes et champs de blés Entre mer et ciel Entre mouettes et goélands Entre toi et moi Toujours entre nous.

Marylène


Entre le jardin et la maison Entre ritournelles et chansons Entre chemins et routes Entre trains et soutes Entre l'océan et les terres Entre les distances à faire Et à refaire Entre lieu-dit Et hameau Entre la commune Et la ville Entre passé Et avenir Toujours entre-deux.

Jacqueline.


Entre tenir et voir Entre côte et descente Entre mai et juillet Entre là et là-bas Entre tien et mien Entre prise et usine Entre chat et chien Entre deux et toi Toujours entre-deux.

Isabelle.


Entre chien et loup Entrent désirs fous Entre mains levées Et fronts abaissés. Entre le calvaire Et le Dieu Vauvert, Entre deux Avés Entre le curé Et des cieux cléments Entre bonnement Entre deux éclairs Entre le tonnerre Et la barque pleure Entre saules pleureurs Et berge à fleur d'eau, Entre les roseaux. Entre deux aveux Et d'amers adieux La fin entre deux Entre oui entre... Toujours entre deux !... Annie.


Entre monts d'Arrées et montagne noire Entre Huelgoat et le chaos Entre Brennilis et sa centrale Entre roc Trevezel et roc Tredudon Entre randonnées et étangs Entre calvaires et chapelles Entre l'ankou et la mort Entre lutins et farfadets Entre crêpes et cidre Toujour entre - deux Claude.


Entre Brest et Douarnenez Entre les mers Entre les mers et les terres Entre le Conquet et Saint Renan Entre Paris et Brest Entre le T.G.V Entre les villages Entre chiens et chats Entre rires et chansons Entre Finistère et Côtes d'Armor Toujours entre toi et moi. Nolwen.


Entre Nord et Bretagne Entre rires et larmes Entre messages et téléphone Entre surprises et courrier attendu Entre jour joli et nuit de pluie Entre jardin fleuri et potager assêché Entre vélo et trotinette Entre caprice d'enfant et berceau vide Entre ton sourire et ma pauvre tête Entre tram Et marche à pied Entre espérance et hospitalité Entre Normandie Le mont Saint Michel La pointe Saint Mathieu Entre deux balances, mon coeur Entre larmes et rires joyeux Toujours entre-deux. Ginette-Marie.



Voyage en écriture, Pen Ar Crea'ch, mars 2011

J'avais fait mes bagages, je partais.

Enfin après tous ces longs mois où j'avais compté quasiment jour par jour style «Â tant de jours passés au boulot, encore tant de jour à passer au boulot », le grand jour était arrivé! Les bagages dans la voiture les plantes vertes confiées au bon soin de la voisine, ainsi que le chat et c'est parti... Rarement, moi qui suis d'une nature plutôt réservé, rarement - disais-je - étais-je parti avec autant d'enthousiasme! Un kilomètre, dix kilomètres, cent kilomètres, deux cents, trois cents... le moteur de mon vieux tacot avait rarement tourné avec autant de régularité. C'était un vrai plaisir de marcher - de rouler plutôt - vers un lieu de villégiature. Soudain un petit bruit, un clic clac à peine perceptible mais bien réel. Pas de panique! Au prochain garage, je m'arrête, je fais de l'essence et le garagiste jette un œil. Ça peut pas être quelque chose de grave, quand même. Garage. Je m'arrête. Plein d'essence. Pression des pneus. Niveau d'eau, d'huile. Et enfin ce petit clic-clac! Et le garagiste de m'inquiéter: «Â Quoi! Un petit clic-clac, et vous me dites que c'est rien, que la voiture arrivera quand même à bon port! Mais enfin, je suis le professionnel, je sais de quoi je parle! Et si votre embrayage vous lâche et si c'est les freins... » Une fois payé, je me suis dépêché de repartir, et d'arriver à bon port, effectivement. Le petit clic-clac avait disparu avec le même enchantement qu'il était apparu.



Paul 24 /02 /11


J'avais fait mes bagages, je partais.

Au moment de passer la douane, à l'aéroport... je l'ai aperçu. C'est un informaticien; je l'ai connu sur les bancs du lycée. Même si c'était très rare qu'on se téléphonât, nos professions étant opposées. Nous n'avons plus les même centres d'intérêts, lui est si avide de mesquinerie, moi j'ai choisi une activité liée au social et à la générosité.


Marie-Noëlle 24/02/11


J'avais fait mes bagages, je partais.

En tant qu'instituteur je n'avais jamais connu de situation aussi conflictuelle durant toute ma jeune carrière. Aussi je me sentais atteint dans ma sincérité, lorsqu'on avait mis en doute ma probité face aux dires d'un enfant aussi versatile. Une fois dans le train la page semblait tournée à tel point que j'avais presque envie de chanter. Peut-être valait-il mieux en un sens que je change de cadre de vie, que je fasse fi des blessures narcissiques et prenne un nouveau départ.

Béatrice 24/02/11



J'avais fait mes bagages, je partais.


J'avais rendez-vous à Niort pour passer mon CAP de charcutier. Durant mon enfance mon père m'avait toujours dit que j'étais un paresseux. C'était surtout quand nous étions en train de manger, qu'il s'en prenait à moi. Il me disait que je manquais de dynamisme que je n'arriverais jamais à rien. Dans quelques jours, avec mon CAP en poche je vais lui prouver le contraire. Thierry 24/02/11


Maxime était un homme jovial, bon vivant, en témoigne sa petite bedaine sympathique; son rire (lequel ponctuait la plus part de ses phrases) chevroté laissant découvrir de belles dents blanches soigneusement alignées. Sa femme, une grand-mère empreinte de mansuétude avec sa flopée de petits enfants venait de perdre la vie par hydrocution à la suite d'un bain en pleine mer. Le pauvre Maxime, esseulé, tomba dans un profond désarroi à la suite de ces événements. Son ami de toujours, en peine pour lui, se mit en tête de rédiger une petite annonce pour retrouver l'âme sœur ou à défaut une amie, laquelle partagerait avec leur bande d'ami les plaisirs de la retraite.


Béatrice 24/02/11

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