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Anse Saint-Gildas et Tromeur

La rive droite de l'Aber Ildut n'en est pas moins riche en exploitations là encore d'importance inégale. Sept chantiers ont été localisés par Monsieur CHAURIS. Les principales implantations se situent dans l'anse Saint-Gildas et au Tromeur, malheureuse déformation de Traon Meur, ainsi que l'attestent les anciens documents. Monsieur OMNES, dont le grand-père exploitait cette carrière et aussi celle de l'île Melon ou encore Logonna Daoulas (pierre jaunâtre de Logonna), l'Hopîtal Camfrout (pierre de kersanton), Quélern (grès rouge), connaît bien le site :

"La première carrière doit dater des années 1860-1865 ; en tout cas, il n'en est fait guère mention dans le cadastre de 1852 ; et elle se situait derrière la maison actuelle. Un moulin à vent est signalé sur la colline ainsi que deux moulins à eau, dont le premier daté de 1750 environ a été reconverti en habitation. Cette première carrière n'a pas du fournir de cubage important. La carrière du bas a été exploitée par Monsieur TRISCHLER, entrepreneur de travaux publics à Brest, vers 1860.

L'aménagement du port de commerce dans l'anse de Porstrein décrétée le 24 août 1859, TRISHLER reçoit, en 1867, du ministre des Travaux Publics l'autorisation de créer sur les nouveaux terre-pleins un entrepôt de douanes, un bassin de radoub, des cales de construction, des ateliers de réparation navale.

Il fait faillite une dizaine d'années plus tard.

Monsieur OMNES reprend l'exploitation vers 1882-1884, l'exploite comme locataire jusqu'en 1889 puis en devient propriétaire en 1894. Il achète également l'anse Saint-Gildas aux Domaines. L'anse remblayée permet à l'entreprise de travailler plus facilement les pierres tirées de la carrière. La pierre était extraite au fond de la carrière qui laisse entrevoir une impressionnante paroi verticale ou dans le trou d'une douzaine de mètres de profondeur qui offrait une pierre de meilleure qualité. Cependant il fallait continuellement pomper l'eau qui inondait le chantier. Une pompe à vapeur servait à remonter les pierres amarrées à des chaines. De la carrière au chantier de taille, les pierres extraites étaient transportées au moyen de traineaux ou wagonnets montés sur rail, tirés par un cheval. La forge comportait deux soufflets, un à chaque pignon. Deux familles y ont habité.

Dans la période faste de son exploitation, la carrière a employé une cinquantaine de personnes : fendeurs, tailleurs, contremaitres,... Les grandes périodes d'exploitation ont été vers 1900, l'après guerre 14-18 et les années 1926-1927. A partir de 1930, c'est la dégringolade due notamment au problème de prix vis à vis des autres matériaux de construction et en 1936 c'est le début d'une chute inexorable. Une étude pour une reprise éventuelle de l'activité de la carrière a été faite en 1948 mais les dépenses d'investissement à réaliser (excavatrices, pompes, ...) furent jugées trop importantes pour envisager une quelconque rentabilité."

Un document de la Direction Générale de la préfecture du Finistère évoque cette vente aux enchères de 1894 et fournit l'historique de l'occupation de ce terrain maritime de l'anse Saint-Gildas.

"D'après les renseignements recueillis sur les lieux, l'anse Saint Gildas a été occupée depuis 1813, date de la construction de la route départementale, par de nombreux industriels qui, après avoir exploité les carrières voisines, ont quitté le pays en abandonnant sur les lieux les matériaux inutiles. Il en résulte qu'aujourd'hui le terrain est couvert en grande partie de pierres et de débris de pierres sans aucune valeur, dont personne ne veut revendiquer la propriété pour ne pas être obligé de les enlever. Quelques portions de terrain sont utilisées comme chantiers, par M. OMNES et par deux autres carriers ; mais il serait bien difficile de reconnaître au milieu de ces amas de pierres, les limites exactes de ces occupations qui sont disséminées dans l'anse. J'ai pu, d'ailleurs, me convaincre que les occupants n'étaient pas disposés à payer une redevance et qu'ils préfèreraient abandonner leurs chantiers."

Il faudra beaucoup de persuasion à M. BRAC, le directeur, pour convaincre M. OMNES de se porter adjudicataire de l'anse, car, prétextait ce dernier, à cette époque l'exploitation de ses carrières était complètement arrêtée par suite de la stagnation des affaires.

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