Depuis 2006, Alexandre est installé à la barre du Lys Noir. C'est donc la deuxième fois qu'il mène le yacht granvillais au rassemblement brestois. Mais son histoire avec le bateau est plus ancienne. « C'est en 1993 que j'y ai embarqué comme "passager clandestin". Depuis, je suis resté amoureux de ce bateau », confie-t-il alors que son bateau fend les eaux de la Rade.
Un vieux gréement « authentique »
C'est en 1913 que commence l'histoire du Lys Noir, sur la côte aquitaine. Il a en effet été conçu dans les chantiers Barrière d'Arcachon. Dès le début, il a été destiné à la plaisance. D'ailleurs, ça se voit dans sa forme : il est très étroit (3,90 m. de large pour 24,50 m. de long). Aux Tonnerres de Brest, on voit beaucoup d'anciens bateaux « utilitaires » qui ont été transformés en navires de plaisance. Selon Alexandre, le Lys Noir doit être le dernier yacht français en activité construit avant les années 1920. Une procédure de classement au titre des Monuments historiques est d'ailleurs en cours : « Ce serait génial que ça puisse aboutir pour le centenaire du bateau ! »
Une association granvillaise
Le bateau est propriété de l'association « Mer voile et pêche à Granville ». L'association compte environ 200 membres originaires de toute la France. Il faut dire que la culture des vieux gréements est sans doute moins développée chez nos voisins normands...
Alexandre Lozouet est le seul salarié de l'association ; tous les autres membres d'équipage sont des bénévoles. Et le rôle de ces derniers est important : un bateau comme celui-ci, ça ne se manœuvre pas tout seul ! Il faut dire, que quand il n'est pas à Brest, le Lys Noir ne chôme pas. En face de Granville, les îles Chausey offrent un magnifique plan d'eau avec autant d'îles que de jours dans l'année. C'est le cadre idéal pour les PME et artisans qui sont les principaux clients pour quelques heures de navigation, entre Pâques et Toussaint.
Une fois l'hiver venu, le bateau reste au port. Mais ce n'est pas pour autant qu'Alexandre quitte le navire. Il a en effet beaucoup à faire pour entretenir son outil de travail, entre les cordages, les voiles et les machineries diverses. Sans parler des inévitables coups de peinture... Là aussi, les bénévoles sont précieux pour participer aux tâches, parfois épaulés par des professionnels. Pour Alexandre, il est important que les membres de l'association s'investissent aussi dans cet aspect de la vie du bateau.
Un lien fort avec les Tonnerres de Brest
Le pied de mat du Lys Noir
« Venir à Brest, c'est participer aux "Jeux olympiques des vieux gréements" ». Et entre ces « JO » et le Lys Noir, c'est déjà une longue histoire : « Quand on sera rentrés à terre, tu iras voir le pied de mat : on a toutes les plaques depuis Brest 92. On n'est pas beaucoup dans ce cas. Le bateau était déjà de la fête en 1986 à Douarnenez ! »
Peu après l'arrivée d'Alexandre à la barre du bateau, la question de la participation du Lys Noir à Brest 2008 s'est posée. Une solution a été trouvée grâce à Philippe Quéré de Brest Métropole Océane. « Il m'a dit qu'il cherchait des fous qui seraient d'accord pour faire quatre rotations par jour. J'ai répondu que ça marchait pour nous. » Cette année, l'opération a été renouvelée et c'est encore grâce à BMO que le Lys Noir partira le 19 juillet pour poursuivre la fête à Douarnenez. Et puis ce sera l'heure du retour en Normandie pour un été qui s'annonce encore bien riche.
L'association organise en effet cette année la troisième édition du Challenge du Lys, une manifestation qui regroupe chaque année une trentaine de voiliers à Granville. En cette année 2012, l'événement aura lieu du 23 au 26 août.
