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Alain Michel Pennec

Alain Michel Pennec, dit AMP, est un artiste, écrivain, poète, Brestois né en 1967. Membre de la compagnie théâtrale Dérézo depuis 2011, régisseur de "La Chapelle Dérézo", lieu de fabrique d'art, rue de Maissin, à Recouvrance.

La première période de son activité artistique débute dans les années 80 à Marseille par un "long et dangereux corps à corps" avec la poésie et s'achève par une de ces "victoire au terme de laquelle il est impossible de savoir qui a vaincu qui, ni pourquoi, ni comment, car c'était un carnage". S'ensuivent 17 années de silence jusqu'en 2005, année où "le goût d'écrire" le reprend, d'abord sous la forme d'un roman "qui n'en a jamais été un", "Hklejsffgst ?" (dont l'écriture chaotique s'achève en 2008), puis sous celle d'une pièce de théâtre "Fabrication", écrite en 2009. Mais c'est essentiellement dans son blog, créé en 2007, "Les mots nous jettent, en route, la peinture d'un monde qu'ils n'ont pas", qu'AMP commence à développer les thèmes qui signent l'originalité de son chemin.

L'aventure du blog

Le blog est très vite engagé dans l'élaboration d'une voix autant que dans une exploration des frontières et des éléments qui pourraient réussir à la fonder. Il s'agira de se frayer un chemin vers une lisibilité, malgré l'obstacle que constitue le postulat fondamental et contradictoire de départ qu'AMP formule ainsi "Les mots n'existent pas". C'est le signal d'une aporie qui n'est pas tant une provocation que l'expression radicale et impérieuse d'un constat dont il faudra bien souffrir les conséquences et découvrir toutes ses implications sur ce que l'on nomme l'imagination, le monde, l'art, l'écriture, la littérature...

Dès lors le langage, celui qui parle dans le blog, n'est intrinsèquement destiné qu'à l'incompréhension, au mieux, qu'à la métamorphose personnelle, à l'invisibilité, il a un autre sort que celui de dire, de communiquer, de montrer ou d'expliquer, comme celui de produire positivement un propos, il a plutôt celui de se placer, pour tenter d'exister, dans un rapport avec des dimensions de l'imagination bien plus vivantes et conséquentes que tout écrit, bien sûr intraduisibles, et qui, bien que rien ne nous prépare à en faire l'expérience, seraient capables d'une pensée libérée des langages. "L'écriture est une matière versée dans son propre athanor et dont les trous, seuls, déterminent la valeur".

"Il est bien dommage que les coquilles abandonnées produisent si fréquemment le bruit des vagues. Là-bas ! Là-bas ! Chantent-elles. Aucune ne dit sans ambiguïté Ici ! Ici ! L’aventure n’est pas assez bien répartie. Je veux que tu arrêtes de me mordre ! Au moins une phrase sera claire, quand il faudra trier le vrai du faux de cette vase. Arrête de me mordre ! Arrête de mordre ! Simple, sûre, efficace. Oui, dommage. Mais avec des regrets on ne fait pas bouger les choses. Je suis désolé, je n’ai pas réussi à m’expliquer. Ce con de chien me mord encore. Plus clair que des mots. Cette phrase là ne fonctionne pas non plus. Je ne sais plus que dire. Rien ne fonctionne."


Le cours de ses réflexions permet ensuite à AMP de résoudre la contradiction qui résidait entre l'affirmation "Les mots n'existent pas" et son besoin évident d'écrire pour, ou vers, quelque chose : "Le langage aide à avancer, pas à rencontrer". Il y a bien quelque part, à un certain point, quelque chose à abandonner pour parvenir à voir ou à être. La cohérence de la démarche est, de cette manière, rétablie au-delà de ses contradictions apparentes.

L'un des thèmes présent chez AMP est celui du souterrain. "Passage sans lumière sous la surface, qui fait qu'on ressurgit ailleurs et autrement, comme par l'action d'une part de nous qui creuse dans une direction sans que nous en ayons jamais conscience". AMP en parle comme d'une "désastreuse illumination". "J'ai commencé à comprendre ce qui c'était vraiment passé lorsqu'il a fallut que j'abandonne mon projet d'écriture à la fin des années 80. Je n'allais nulle part consciemment, mais quelque part inconsciemment."

"La conscience est une pauvre chose, misérable. Ce "bateau frêle comme un papillon de mai" c'est elle ! Tout l'art est de savoir se mettre en pente pour aller quelque part et ne rien inventer."

Le blog est aussi engagé dans la quête d'une forme littéraire susceptible de "fonctionner". Il est très tôt acquis que ce sera le roman mais AMP n'a jamais assez de critiques à formuler à son endroit. Il est pourtant toujours question d'un livre "consistant et important" à écrire comme de la seule solution pour accéder à une certaine visibilité, ou parvenir à une espèce de support de communication crédible minimale, bien qu'inacceptable. C'est en rêvant à ce qui pourrait constituer les ingrédients d'une fiction "supportable" que s'est engagée sa réflexion sur les mythes. "En imaginant construire deux personnages dont l'un serait saturé de tous les mythes que j'arriverai à "ramasser", un type ahurissant, contradictoire au-delà du possible, et l'autre, son pendant, qui en serait absolument dépossédé, profondément perdu, je compris une bonne partie du sens de ma démarche et du sort de sa forme lisible." Il n'y a plus que des mythes qui s'agencent, à commencer par celui de l'auteur, dont n'est visible, dont ne fonctionne, que le mythe, et celui du langage qui les colporte et les manipule tous. Il n'y a pas de réalisation dans les mots, dans l'écriture, mais uniquement et toujours au-delà d'eux, au-delà d'elle. C'est une clarification fondamentale qui montre à quoi ressemble le paysage de ce que nous nommons "la pensée", trop souvent celui d'une "épave qui se rêve navire et qui ne sait que manœuvrer dans l'océan de sa mythologie". Dès lors, une liberté immense se dessine puisqu'un auteur ne peut plus être véritablement responsable de son langage, pas autant que ses gardiens le disent.


"Je peux m’abandonner - est-ce que tu comprends ça ? - à une peinture sans borne de ma voix, cette voix, sachant qu'elle n'est qu'un mythe qui en questionne d'autres. Décrispation. Il n'y a plus de conflit intellectuel. L'écriture redevient cette belle talentueusement menée, en toute arrière-pensée, de la rue au lit de mes "toujours"."

Son blog est à présent fermé, toujours accessible mais plus alimenté. "Il fallait que je m'extirpe de ça, parce qu'on allait bientôt vraiment plus me comprendre, parce que j'en étais venu à parler de moi comme d'un procédé, parce que le risque de confusion entre la manière dont je parlais de moi et ce que j'en pensais véritablement était trop grand. Ce n'est pas moi."

Actualités

AMP a ouvert un autre espace mais celui-ci entièrement consacré à l'écriture d'un roman dont le titre est "Love's Hou". De son précédent blog il a extrait trois livrets, "Algèbre et vestiges du nombre Trou", "L'usine noire du blanc qui me grignote" et "Visages et rouages de ton non-réveil". Il a entrepris des lectures publiques de ses textes. Les premières lectures ont eu lieu à La Minuscule, salle de spectacle, 4 rue du télégraphe, à Brest, les 03, 04 et 12 mai 2013. Le projet est de proposer des lectures dans les rues de Brest et des communes alentour.

Liens

Blogs

http://alain-michel-pennec.fr http://loveshou.fr

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