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Abri Sadi Carnot : Différence entre versions

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L'Abri Sadi Carnot, destiné à protéger la population pendant la deuxième guerre mondiale, principal abri souterrain de Brest, fut construit entre 1942 et 1943. Il connut au milieu de la nuit du 9 septembre 1944 une [[Abri Sadi Carnot: l'explosion | terrible explosion]] qui fit des centaines de morts. Long tunnel de 400 mètres, il va de la place Sadi-Carnot, tout près du musée des beaux-arts, à la porte Tourville. La ville de Brest vient d'y réaliser des aménagements qui renforcent son caractère de lieu de mémoire pour la paix.
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L'Abri Sadi Carnot, destiné à protéger la population pendant la deuxième guerre mondiale, principal abri souterrain de [[Brest]], fut construit entre 1942 et 1943. Il connut au milieu de la nuit du 9 septembre 1944 une terrible explosion qui fit des centaines de morts. Long tunnel de 400 mètres, il va de la place Sadi-Carnot, tout près du [[musée des Beaux-Arts]], à la [[porte Tourville]]. La ville de Brest vient d'y réaliser des aménagements qui renforcent son caractère de lieu de mémoire pour la paix.
  
  
'''Un abri au cœur de la ville assiégée'''
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==Un abri au cœur de la ville assiégée==
  
Dès juin 1940, Brest subit des bombardements intenses et incessants. Les autorités nationales, municipales et militaires envisagent alors la construction de grands abris souterrains. Faute de moyens, seuls deux des quatre abris projetés sont réalisés, place Wilson et place Sadi Carnot. Commencés en 1942, ils sont achevés en 1943, au moment où les bombardements se font encore plus nombreux.  
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Dès juin 1940, Brest subit des bombardements intenses et incessants. Les autorités nationales, municipales et militaires envisagent alors la construction de grands abris souterrains. Faute de moyens, seuls deux des quatre abris projetés sont réalisés, [[place Wilson]] et place Sadi Carnot. Commencés en 1942, ils sont achevés en 1943, au moment où les bombardements se font encore plus nombreux.  
  
 
Occupés d'abord seulement pendant les alertes, ils ne comportent ni banc ni lit. Mais lors du siège du 7 août au 18 septembre 1944, qui permit la libération de la cité, la population restée en ville y demeure en permanence. Des bancs et des lits sont alors récupérés dans les hôpitaux et les écoles et y sont sommairement installés. Les conditions de vie y restent néanmoins très éprouvantes. La sortie de l'abri n'est possible que lors de courtes accalmies.
 
Occupés d'abord seulement pendant les alertes, ils ne comportent ni banc ni lit. Mais lors du siège du 7 août au 18 septembre 1944, qui permit la libération de la cité, la population restée en ville y demeure en permanence. Des bancs et des lits sont alors récupérés dans les hôpitaux et les écoles et y sont sommairement installés. Les conditions de vie y restent néanmoins très éprouvantes. La sortie de l'abri n'est possible que lors de courtes accalmies.
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Après le 14 août 1944, seule la moitié de l'abri reste accessible aux civils, l'autre étant réquisitionnée par l'occupant ; une cloison en bois sépare l'espace allemand de la partie française à laquelle on accède par un escalier de 154 marches.
 
Après le 14 août 1944, seule la moitié de l'abri reste accessible aux civils, l'autre étant réquisitionnée par l'occupant ; une cloison en bois sépare l'espace allemand de la partie française à laquelle on accède par un escalier de 154 marches.
  
L'abri accueille ce qu'il reste des services administratifs, sanitaires et religieux de la ville : dirigeants de la Délégation spéciale, infirmières de la Croix Rouge, dirigeants du Secours national, assistantes sociales, religieuses, membres de la Défense Passive ainsi qu'habitants restés là faute de pouvoir aller ailleurs et d'autres ayant choisi de ne pas quitter la ville assiégée.
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L'abri accueille ce qu'il reste des services administratifs, sanitaires et religieux de la ville : dirigeants de la Délégation spéciale, infirmières de la Croix Rouge, dirigeants du Secours national, assistantes sociales, religieuses, membres de la Défense Passive ainsi qu'habitants restés là faute de pouvoir aller ailleurs et d'autres ayant choisi de ne pas quitter la ville assiégée.
  
 
Du côté allemand se trouvent des soldats de l'organisation Todt, constituant une source de main-d'œuvre et des parachutistes de la compagnie de réserve.
 
Du côté allemand se trouvent des soldats de l'organisation Todt, constituant une source de main-d'œuvre et des parachutistes de la compagnie de réserve.
  
  
'''La catastrophe du 9 septembre 1944'''
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==La catastrophe du 9 septembre 1944==
  
A l'encontre des accords de Genève, dans l'abri occupé par des civils, des caisses de munitions sont entreposées ; elles voisinent avec des bidons d'essence alimentant le groupe électrogène allemand. Le 9 septembre à 2h30, dans la nuit du vendredi au samedi, résonnent de violentes explosions côté Tourville. La forme du lieu en faisant un canon, le tunnel s'embrase. Sur les causes de cette catastrophe, les témoignages des rescapés diffèrent : altercation entre officiers allemands, cigarette mal éteinte, fausse manœuvre pour allumer le groupe électrogène ; en tout cas, les conséquences en sont désastreuses. Pour preuve, les flammes qui s'échappent des deux accès de l'abri : le tunnel s'est transformé en une véritable fournaise asphyxiant et brûlant tout.  
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A l'encontre des accords de Genève, dans l'abri occupé par des civils, des caisses de munitions sont entreposées ; elles voisinent avec des bidons d'essence alimentant le groupe électrogène allemand. Le 9 septembre à 2h30, dans la nuit du vendredi au samedi, résonnent de violentes explosions côté Tourville. La forme du lieu en faisant un canon, le tunnel s'embrase. Sur les causes de cette catastrophe, les témoignages des rescapés diffèrent : altercation entre officiers allemands, cigarette mal éteinte, fausse manœuvre pour allumer le groupe électrogène ; en tout cas, les conséquences en sont désastreuses. Pour preuve, les flammes qui s'échappent des deux accès de l'abri : le tunnel s'est transformé en une véritable fournaise asphyxiant et brûlant tout.  
  
De nuit, seules quelques dizaines de personnes ont pu fuir de l'abri surpeuplé. Le nombre de victimes côté français, estimé à plusieurs centaines, ne peut-être établi précisément car de nombreux restes de corps n'ont pas été identifiés ; Victor Eusen, Maire de la ville de Brest et Président de la Délégation spéciale chargée d'assurer la survie des 2000 Brestois restés dans la cité, est au nombre de ceux qui ont succombé. Côté allemand, l'estimation du nombre des victimes n'est pas possible non plus et aucune identification n'a été établie.  
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De nuit, seules quelques dizaines de personnes ont pu fuir de l'abri surpeuplé. Le nombre de victimes côté français, estimé à plusieurs centaines, ne peut-être établi précisément car de nombreux restes de corps n'ont pas été identifiés ; Victor Eusen, Maire de la ville de Brest et Président de la Délégation spéciale chargée d'assurer la survie des 2000 Brestois restés dans la cité, est au nombre de ceux qui ont succombé. Côté allemand, l'estimation du nombre des victimes n'est pas possible non plus et aucune identification n'a été établie.  
  
A la libération de Brest, le 18 septembre 1944, se posa la question de l'identification des corps restés dans l'abri depuis le 9 septembre. Que faire ? Murer les deux accès de l'abri et en faire un mausolée ou au contraire, tenter de dresser la liste des victimes. Cette alternative fut retenue. Elle permit notamment aux familles d'établir des actes de décès.  
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A la libération de Brest, le 18 septembre 1944, se posa la question de l'identification des corps restés dans l'abri depuis le 9 septembre. Que faire ? Murer les deux accès de l'abri et en faire un mausolée ou au contraire, tenter de dresser la liste des victimes. Cette alternative fut retenue. Elle permit notamment aux familles d'établir des actes de décès.  
  
  
'''les nouveaux aménagements'''
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==Les nouveaux aménagements==
  
Après plusieurs ouvertures ponctuelles de l'abri, particulièrement lors des 40e et 50e anniversaires de la Libération de la ville et lors de visites scolaires organisées par l'Université Européenne de la Paix, un collectif de témoins de l'époque, de citoyens, d'associations et d'historiens s'est constitué pour réfléchir à la mise en valeur de l'abri afin d'en faire un lieu de mémoire, d'accueil et d'information.
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Après plusieurs ouvertures ponctuelles de l'abri, particulièrement lors des 40e et 50e anniversaires de la Libération de la ville et lors de visites scolaires organisées par l'[[Université Européenne de la Paix]], un collectif de témoins de l'époque, de citoyens, d'associations et d'historiens s'est constitué pour réfléchir à la mise en valeur de l'abri afin d'en faire un lieu de mémoire, d'accueil et d'information.
  
Les aménagements réalisés en 2009 répondent à un double objectif : devoir de mémoire et diffusion d'un message de paix.
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Les aménagements réalisés en 2009 répondent à un double objectif : devoir de mémoire et diffusion d'un message de paix.
  
Une première phase de travaux a été réalisée en 2008 sur proposition de l'architecte de la ville Alain L'Hostis. Elle a donné une meilleure visibilité de l'entrée haute de l'Abri, rue Emile Zola, près du musée des beaux- arts. La liste des victimes, actualisée à partir des recherches des archives municipales et communautaires, a été inscrite sur la paroi vitrée qui borde l'entrée et est désormais, en permanence, visible par tous.
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Une première phase de travaux a été réalisée en 2008 sur proposition de l'architecte de la ville Alain L'Hostis. Elle a donné une meilleure visibilité de l'entrée haute de l'Abri, rue Emile Zola, près du musée des Beaux-Arts. La liste des victimes, actualisée à partir des recherches des archives municipales et communautaires, a été inscrite sur la paroi vitrée qui borde l'entrée et est désormais, en permanence, visible par tous.
  
 
La deuxième phase a consisté en la mise en place, dans le souterrain, partie basse de l'Abri, d'une scénographie intérieure, délibérément dépouillée, donnant la parole aux témoins. Elle permet de saisir les effets de la guerre sur la vie quotidienne de la population d'une ville bombardée puis assiégée et l'intensité de la tragédie du 9 septembre 1944. Dans le souterrain a ainsi été créé un espace à la fois sensible, informatif et pédagogique dont l'accès se fait par la Porte Tourville.
 
La deuxième phase a consisté en la mise en place, dans le souterrain, partie basse de l'Abri, d'une scénographie intérieure, délibérément dépouillée, donnant la parole aux témoins. Elle permet de saisir les effets de la guerre sur la vie quotidienne de la population d'une ville bombardée puis assiégée et l'intensité de la tragédie du 9 septembre 1944. Dans le souterrain a ainsi été créé un espace à la fois sensible, informatif et pédagogique dont l'accès se fait par la Porte Tourville.
  
Cet aménagement a été conçu par Atiz ingénierie culturelle avec le concours, pour la partie historique, d'un comité scientifique présidé par Yvon Tranvouez et Christian Bougeard, professeurs d'histoire à l'Université de Bretagne Occidentale.
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Cet aménagement a été conçu par Atiz ingénierie culturelle avec le concours, pour la partie historique, d'un comité scientifique présidé par Yvon Tranvouez et Christian Bougeard, professeurs d'histoire à l'[[Université de Bretagne Occidentale]].
  
  
'''''Le nombre des victimes : un chiffre impossible à établir '''''
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'''''Le nombre des victimes ;: un chiffre impossible à établir '''''
  
 
''ll a été et il reste aujourd'hui impossible de déterminer de façon exacte le nombre de victimes de l'explosion de l'abri Sadi-Carnot dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944.''
 
''ll a été et il reste aujourd'hui impossible de déterminer de façon exacte le nombre de victimes de l'explosion de l'abri Sadi-Carnot dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944.''
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'''Visites '''
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==Visites ==
  
L'abri Sadi Carnot, accessible aux personnes à mobilité réduite, peut être visité, '''d'avril à octobre, '''à l'exception du mois d'août,''' '''selon les modalités suivantes :
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L'abri Sadi Carnot, accessible aux personnes à mobilité réduite, peut être visité, '''d'avril à octobre, '''à l'exception du mois d'août,''' '''selon les modalités suivantes :
  
-pour les''' visiteurs individuels, '''le '''premier dimanche '''de chaque mois, de 14h à 17 h
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*pour les''' visiteurs individuels, '''le '''premier dimanche '''de chaque mois, de 14h à 17 h
  
-pour les '''groupes''', le '''lundi, mardi, mercredi '''suivant le premier dimanche du mois''', '''de 14h à 17h, uniquement sur réservation au service culture de la ville : 02 98 00 87 93.  
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*pour les '''groupes''', le '''lundi, mardi, mercredi '''suivant le premier dimanche du mois''', '''de 14h à 17h, uniquement sur réservation au service culture de la ville : 02 98 00 87 93.  
  
  
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''Les travaux ont été financés par la Ville de Brest avec le concours du Conseil régional de Bretagne, du Conseil général du Finistère et de l'Etat sur proposition de Patricia Adam, députée du Finistère. ''
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''Les travaux ont été financés par la Ville de Brest avec le concours du Conseil régional de Bretagne, du Conseil général du Finistère et de l'État sur proposition de Patricia Adam, députée du Finistère. ''
  
 
[[Catégorie:Seconde guerre mondiale]] [[Catégorie:Brest Centre]]
 
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Version du 18 octobre 2011 à 15:41

L'abri Sadi Carnot


L'Abri Sadi Carnot, destiné à protéger la population pendant la deuxième guerre mondiale, principal abri souterrain de Brest, fut construit entre 1942 et 1943. Il connut au milieu de la nuit du 9 septembre 1944 une terrible explosion qui fit des centaines de morts. Long tunnel de 400 mètres, il va de la place Sadi-Carnot, tout près du musée des Beaux-Arts, à la porte Tourville. La ville de Brest vient d'y réaliser des aménagements qui renforcent son caractère de lieu de mémoire pour la paix.


Un abri au cœur de la ville assiégée

Dès juin 1940, Brest subit des bombardements intenses et incessants. Les autorités nationales, municipales et militaires envisagent alors la construction de grands abris souterrains. Faute de moyens, seuls deux des quatre abris projetés sont réalisés, place Wilson et place Sadi Carnot. Commencés en 1942, ils sont achevés en 1943, au moment où les bombardements se font encore plus nombreux.

Occupés d'abord seulement pendant les alertes, ils ne comportent ni banc ni lit. Mais lors du siège du 7 août au 18 septembre 1944, qui permit la libération de la cité, la population restée en ville y demeure en permanence. Des bancs et des lits sont alors récupérés dans les hôpitaux et les écoles et y sont sommairement installés. Les conditions de vie y restent néanmoins très éprouvantes. La sortie de l'abri n'est possible que lors de courtes accalmies.


Après le 14 août 1944, seule la moitié de l'abri reste accessible aux civils, l'autre étant réquisitionnée par l'occupant ; une cloison en bois sépare l'espace allemand de la partie française à laquelle on accède par un escalier de 154 marches.

L'abri accueille ce qu'il reste des services administratifs, sanitaires et religieux de la ville : dirigeants de la Délégation spéciale, infirmières de la Croix Rouge, dirigeants du Secours national, assistantes sociales, religieuses, membres de la Défense Passive ainsi qu'habitants restés là faute de pouvoir aller ailleurs et d'autres ayant choisi de ne pas quitter la ville assiégée.

Du côté allemand se trouvent des soldats de l'organisation Todt, constituant une source de main-d'œuvre et des parachutistes de la compagnie de réserve.


La catastrophe du 9 septembre 1944

A l'encontre des accords de Genève, dans l'abri occupé par des civils, des caisses de munitions sont entreposées ; elles voisinent avec des bidons d'essence alimentant le groupe électrogène allemand. Le 9 septembre à 2h30, dans la nuit du vendredi au samedi, résonnent de violentes explosions côté Tourville. La forme du lieu en faisant un canon, le tunnel s'embrase. Sur les causes de cette catastrophe, les témoignages des rescapés diffèrent : altercation entre officiers allemands, cigarette mal éteinte, fausse manœuvre pour allumer le groupe électrogène ; en tout cas, les conséquences en sont désastreuses. Pour preuve, les flammes qui s'échappent des deux accès de l'abri : le tunnel s'est transformé en une véritable fournaise asphyxiant et brûlant tout.

De nuit, seules quelques dizaines de personnes ont pu fuir de l'abri surpeuplé. Le nombre de victimes côté français, estimé à plusieurs centaines, ne peut-être établi précisément car de nombreux restes de corps n'ont pas été identifiés ; Victor Eusen, Maire de la ville de Brest et Président de la Délégation spéciale chargée d'assurer la survie des 2000 Brestois restés dans la cité, est au nombre de ceux qui ont succombé. Côté allemand, l'estimation du nombre des victimes n'est pas possible non plus et aucune identification n'a été établie.

A la libération de Brest, le 18 septembre 1944, se posa la question de l'identification des corps restés dans l'abri depuis le 9 septembre. Que faire ? Murer les deux accès de l'abri et en faire un mausolée ou au contraire, tenter de dresser la liste des victimes. Cette alternative fut retenue. Elle permit notamment aux familles d'établir des actes de décès.


Les nouveaux aménagements

Après plusieurs ouvertures ponctuelles de l'abri, particulièrement lors des 40e et 50e anniversaires de la Libération de la ville et lors de visites scolaires organisées par l'Université Européenne de la Paix, un collectif de témoins de l'époque, de citoyens, d'associations et d'historiens s'est constitué pour réfléchir à la mise en valeur de l'abri afin d'en faire un lieu de mémoire, d'accueil et d'information.

Les aménagements réalisés en 2009 répondent à un double objectif : devoir de mémoire et diffusion d'un message de paix.

Une première phase de travaux a été réalisée en 2008 sur proposition de l'architecte de la ville Alain L'Hostis. Elle a donné une meilleure visibilité de l'entrée haute de l'Abri, rue Emile Zola, près du musée des Beaux-Arts. La liste des victimes, actualisée à partir des recherches des archives municipales et communautaires, a été inscrite sur la paroi vitrée qui borde l'entrée et est désormais, en permanence, visible par tous.

La deuxième phase a consisté en la mise en place, dans le souterrain, partie basse de l'Abri, d'une scénographie intérieure, délibérément dépouillée, donnant la parole aux témoins. Elle permet de saisir les effets de la guerre sur la vie quotidienne de la population d'une ville bombardée puis assiégée et l'intensité de la tragédie du 9 septembre 1944. Dans le souterrain a ainsi été créé un espace à la fois sensible, informatif et pédagogique dont l'accès se fait par la Porte Tourville.

Cet aménagement a été conçu par Atiz ingénierie culturelle avec le concours, pour la partie historique, d'un comité scientifique présidé par Yvon Tranvouez et Christian Bougeard, professeurs d'histoire à l'Université de Bretagne Occidentale.


Le nombre des victimes ;: un chiffre impossible à établir

ll a été et il reste aujourd'hui impossible de déterminer de façon exacte le nombre de victimes de l'explosion de l'abri Sadi-Carnot dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944.

Le nombre de victimes côté français - presque 400 a-t-on écrit - ne peut-être établi précisément puisque de nombreux restes de corps n'ont pas été identifiés. La liste nominative comporte actuellement 331 noms. Côté allemand, une estimation d'environ 500 victimes a été avancée mais elle ne paraît pas vraisemblable au regard du contexte militaire de l'époque. Par ailleurs, aucune identification ne semble avoir été dressée.


Visites

L'abri Sadi Carnot, accessible aux personnes à mobilité réduite, peut être visité, d'avril à octobre, à l'exception du mois d'août, selon les modalités suivantes :

  • pour les visiteurs individuels, le premier dimanche de chaque mois, de 14h à 17 h
  • pour les groupes, le lundi, mardi, mercredi suivant le premier dimanche du mois, de 14h à 17h, uniquement sur réservation au service culture de la ville : 02 98 00 87 93.


Autres jours de visites : lors des Journées européennes du patrimoine, en septembre.

Ouverture de 9h30 à 17h30, le samedi et dimanche (exceptionnellement, entrée rue Emile Zola, près du musée des beaux-arts).


Entrée, gratuite, boulevard de la Marine, près de la Porte Tourville.


Les travaux ont été financés par la Ville de Brest avec le concours du Conseil régional de Bretagne, du Conseil général du Finistère et de l'État sur proposition de Patricia Adam, députée du Finistère.

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