Une chanson morte
Nous partîm's un mardi matin, (bis)
Quittant l'Arrnoriqu' sans chagrin, (bis)
Pour nous en aller où? Eh bien!
ça nous n'en savions rien
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Nous embarquions sur le Paris,
Appareillant cinq heur's et demie,
Sous les bombes aériennes, eh bien !
C'était la vraie déveine !
- Hé! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
La nuit l'on coucha sur la dure
Sans même avoir de couverture,
Et le lendemain matin, eh bien
On avait mal aux reins !
- Hé vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Puis à Plymouth on arriva,
On était loin de Guipavas !
Les Anglais, les Anglais, eh bien...
Acclamèrent les Français.
- Hé! Vous m'entendez bien? - Oui, nous t'entendons bien.
Deux jours après on s'en alla,
Sur un " transat " on embarqua,
Où l'on ne bouffait guère, eh bien !
Mais c'était le Strathaird !
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Quat' jours après on se tira,
Douze heur's de train on se tapa :
Que d'paquets d'cigarett's, eh bien,
Reçus par les fenêtres !
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui nous t'entendons bien.
Minuit moins l'quart, c'est Liverpool,
On était flapis comm' des moules,
On arriv' dans un camp, eh bien ?
Ouvert à tous les vents !
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Le lendemain soir, après l'branl'bas,
Tous dans un tram on se tassa,
Pour aller au dancing, eh bien !
Sans mettre de smokinge.
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Et tous les soir ce fut ainsi,
On ne rentrait qu'après minuit,
Après avoir dansé, eh bien
Avec les p'tit's poupées,
- Hé! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien !
Puiz un beau jour on annonçà
Qu'on devait partir pour Casa.
Quand on l'a dit aux belles, eh bien
Ell's se mir'nt à pleurer ...
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'entendons bien.
Un sam'di matin on prit l'train,
Le coeur débordé de chagrin
De quitter Literpool, eh bien ...
Et ses jolies p'tits poules,
- Hé ! Vous m'entendez bien ? - Oui, nous t'endendons bien
Chantée par les mousses lors de l'évacuation de Brest en juin 1940 en direction de l' Angleterre. (se chante sur l'air de "En descendant la rue d'Alger")