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Sanquer et le basket

La préface de l'ouvrage le signale : Sanquer, c'est avant tout “ l'enfant et l'adolescent “. Mais, en lançant dans la salle Richelieu la formule “ Sanquer, c'est le basket “, Francis Le Blé mettait l'accent sur le succès qu'a connu le basket sanquérois pendant des décennies.

Equipe première féminine 1949-1950


Sanquer et le basket, ce fut une belle histoire d'amour. L'histoire d'hommes et de femmes jeunes qui aimaient le sport et l'esprit sportif. Qui aimaient un sport pur, préservé des maléfices de l'argent. Du “ haut niveau “ qui a tué l'esprit sportif. Et, en basket, du « niveau haut » du gigantisme des joueurs - qui l'a enterré.

Equipe première masculine 1930-1931


C'est pourquoi les deux épopées de notre basket masculin méritent d'être mieux connues. D'abord, l'accession au niveau régional d'une jeune équipe de quartier. Ensuite, la montée jusqu'en Deuxième Division Nationale. Classons donc les faits, en distinguant trois périodes :

  • 1946 - 1960 : Du démarrage au niveau régional
  • 1960 - 1980 : Des “ poulains de jean Omnès “ aux Nationales (la crise de 1977)
  • 1980 - 1995 : Le repli en niveau régional.

Du démarrage au niveau régional - Prémices

Sanquer s'était organisé en groupement de fait avant de pouvoir déposer des statuts (conformes à la loi de 1901). Dès le 16 mars 1946, se forma un groupe de basket - comptant en particulier des vétérans. Il ne disposait pas d'un terrain d'entraînement qui lui fut propre.

Le dépôt légal des statuts intervint le 2 août 1946. L'annonce légale de la formation du patronage fut publiée dans le “ Journal Officiel “ du 2 août 1946. Les demandes d'affiliation à l'U.F.O.L.E.P., à la F.S.G.T. et à la F.F.B.B. furent expédiées le 13 octobre 1946. Et signalons, à titre anecdotique, que le 11 novembre 1946, les cadets du P.L.S.P.R. battirent l'équipe première par 28 points à 22.

Sanquer en départementale

Brest de 1946 était une ville largement sinistrée. Des zones de baraquements s'y dessinaient, et dans ce paysage ubuesque le siège du patronage s'édifia lentement sur un terrain sis au numéro 2 de la rue Laennec. 1946 fut l'année de départ. Départ précipité, au milieu de démarches administratives obligatoires. Mais le terrain fut mis sur les rails. La saison suivante 1947 - 1948 fut bénéfique à l'équipe première féminine. Dès 1946, Annie et Louis Pouliquen s'entraînaient avec les sanquérois et demandaient leur transfert pour le P.L.S.P.R. Annie obtint satisfaction en décembre 1946. Elle devint capitaine de “ la première “ dès janvier 1947, à laquelle elle apportait son “ métier “ et une organisation des mieux venues. L'équipe terminera la saison à la première place.

Louis eut maille à partir pour obtenir son transfert. II faut dire qu'il avait omis de prévenir de son intention les dirigeants de “ Sa milice Saint Michel “. Le Télégramme de Brest et de l'Ouest du 16 décembre annonça le transfert. Quand après la trêve de fin d'année, “ Loul “ devint capitaine de “ la première “, celle-ci se classait déjà première. II apporta le renfort souhaitable pour qu'elle fasse “ un tabac “. Le second du classement comptait 12 points de moins qu'elle : une chose jusqu'alors inouïe, souligna le « président du basket » Francis Bodin.

“ L'équipe de Louis Pouliquen “ (presse dixit) était remarquablement solide. Elle comprenait Jean Le Bars (e -asbéiste), Emile Postec, Louis Salic, François Moalic, François Carn, Emile Cran (converti du foot), Louis Pouliquen. Dès 1950, elle accéda en “ Régionale “. Une kyrielle de dirigeants à l'inlassable dévouement se débattait stoïquement dans les pires difficultés : baraques à construire, puis à reconstruire, organisation de la section, formation d'entraîneurs, de marqueurs à la table, d'arbitres, d'accompagnateurs des jeunes joueurs. Bref, tout à bâtir. Ce souci de l'organisation s'est pérennisé à Sanquer. C'est la principale cause de la valeur de la section de basket, indépendamment du niveau d'évolution des équipes.

La compétitivité entre les équipes brestoises était marquée par l'esprit de Derby. Mais les relations entre les associations étaient fort courtoises. Ainsi, le P.L.S.P.R. reçut-il, lors de l'accession en régionale, une lettre de félicitations du P.L.R. et aussi une lettre de “ l'Espérance ".

Comment cette “ équipe de quartier “, qui accéda si vite au niveau régional, s'y maintint-elle ? Car, mis à part deux mouvements de “ yo-yo “, tel fut le cas jusqu'à notre point de repère de 1960. De jeunes joueurs s'y intègrent rapidement : dès ses 17 ans, Claude Corre, suivi bientôt par André Le Tallec. Et de nouvelles têtes apparurent avec Raymond puis Gilbert Bodin. Bref, la relève se présenta. Et à l'occasion, l'équipe se renforça. Par la venue de Charles Brault, d'abord. C'était un excellent basketteur de haute taille et remarquable à la marque. Et, dès septembre 1951, avec la signature de Jean Dumoustier dont le bras roulé et le dynamisme étaient remarquables. Jean n'est plus parmi nous, et pour honorer sa mémoire, le patro a créé le Challenge Jean Dumoustier.

A l'aube des années soixante, pointe un espoir de nouvelle ascension. La presse l'a déjà proclamé : “ Jean Omnès peut être fier de ses poulains “. Guy et ses copains vont bientôt apporter l'enthousiasme qui soulève les montagnes.


Des poulains de Jean Omnès aux divisions Nationales

Jean Omnès et ses “ poulains “ 1955 -1956

Une douzaine d'années après sa création, l'équipe sanquéroise de basket se devait de trouver un second souffle. II fallait un sang neuf, l'école de basket l'apporta. Le basket moderne exigeait un manager : Sanquer le dénicha parmi ses dirigeants. Plus tard, une exigence de meilleure structuration s'imposa : un hasard de mutation professionnelle fit bien des choses.

UN SANG NEUF

Le Télégramme titre en fin de saison sportive 1957-1958 : “ Jean Omnès peut être fier de ses poulains “, c'est-à-dire de l'équipe des Cadets. Belle équipe qui atteste de la qualité de la formation donnée à l'école de basket. On y trouve Guy Omnès, René Lepvrier, Xavier Moneo, Bodilis, Guy Cariou. Et le père n'est pas déçu par le fils qui se classe premier au critérium départemental, puis au critérium régional du jeune basketteur. Plus tard, la presse écrite, unanime, écrira : “ le meilleur basketteur brestois de ces dix dernières années, c'est Guy Omnès “. Nul joueur ne peut être plus sanquérois que lui, on va le voir ! “ Petit Guy “ fut donc une figure de proue du basket brestois. Qu'il n'objecte pas, par réelle modestie : “ on ne marque pas de paniers tout seul “. C'est vrai en partie, et c'est vrai qu'il l'a dit. Mais ces paniers, pour gagner un match ou n'y succomber qu'avec honneur, il faut bien les “ marquer “. Même si l'on joue le jeu “ dans et avec “, l'équipe si l'on fait jouer l'équipe tout en jouant intensément soi-même ! Et Guy sait faire jouer toute l'équipe, et sait jouer. Dans ce jeu, il “ sait tout faire “ dit un journaliste. Et un autre joue avec et sur les mots : “ Omnès est partout “ il n'a pas perdu son latin, celui-là !

Ecoutons mieux les journalistes : “ Omnès médusa Saint Hélier “, “ Les juniors Omnès et Moneo en vedette à Lorient “, “ Omnès toujours aussi subtil “. Et l'excellent marqueur se signale “ le petit Omnès “ - Guy mesure 1,72 m - qui avec 34 points - estoque la phalange, “ Omnès insolent d'adresse “ (excellente insolence !), “ le brestois Omnès (38 points) posa un problème à l'avenir Saint Pavin au Mans “. II marqua même 51 points lors d'un match. Bon, on a compris. Fermons le ban ! Ses adversaires aussi connaissaient sa réputation. Un grand joueur, en tous les sens du terme, momentanément sur la touche en cours de match, s'inquiéta pour son équipe quand un « petit joueur » talentueux entra en lice : “ Qui est-ce ? “ demanda t’il, “ Guy Omnès “ - Ah ! c'est lui “. Lui aussi, il avait compris.

Et voici un modèle à propos duquel les jeunes basketteurs se doivent de réfléchir.

Guy a signé sa première licence à l'âge de 9 ans, rien d'extraordinaire à cela. Mais, dès l'âge de 5 ans, il était tous les jours au patro. Pour des raisons affectives, d'abord. Parce qu'il aimait le gardien et la gardienne, ses grands-parents Derrien, le père et la mère de Madeleine. II est bien l'enfant du patro où il est depuis cinquante ans, lui-aussi ! Parce qu'il aimait le ballon de basket, aussi : “ les fameux ballons en cuir et en lacets si particuliers “. Ainsi se découvre le secret de celui qui fit vibrer la Salle Cerdan par son adresse et ses contre-attaques rapides.

A 16 ans, il entra en équipe première et il ne quitta plus le terrain qu'à 47 ans en 1992, tout en s'occupant de la formation des jeunes, en particulier (ça tient de famille, Patrick a repris le flambeau), en étant manager, entraîneur, dirigeant.

Le manager à la “ main de fer “ : “ L'oiseau rare “

Avec Guy Omnès, un deuxième homme symbolise Sanquer : Georges Vigier. II n'a pas été seulement pour le patro, un homme de basket. Comme au patro, il y a “ Guy “, il y a aussi “ Georges “, et, entendant ces prénoms, tout patronné sait de qui il s'agit. Georges a, lui aussi, mais par d'autres voies que Guy, marqué la vie du patro. Ici, nous nous bornerons à évoquer le grand manager qu'il fut. Plus tard, nous constaterons que c'est par la vie même du basket sanquérois qu'il fut conduit à la présidence du patro. Et quel président d'exception il fut, puisque sa présidence est une référence ! II entra à Sanquer, en 1946, dès la création du patro : il avait alors 14 ans. Comme Guy, il est “ sanquérois “ depuis un demi-siècle. Ses qualités de réflexion n'échappèrent pas au Conseil d'Administration, l'organe des grandes décisions du patro. Le président Henri Le Tallec lui demanda, au nom du C.A., de déposer sa candidature à l'élection de cet organisme dirigeant. II y fut élu le 27 juin 1962.

Le manager et les joueurs doués

Le temps du basket a changé par rapport à celui de 1946. II n'est plus possible de faire un bon parcours sans posséder un manager qualifié. Le regretté Georges Kody le montre dans Le Télégramme du 20 novembre 1974 “ Autrefois le manager, c'était un brave homme, accompagnateur délégué porteur d'eau... II remplissait la feuille de match... II tenait le chrono... II observait le capitaine lui demandant la minute de repos ou de changer Pierre par Paul... “

“ Aujourd'hui, les équipes se sont éveillées à cette IMPORTANCE CAPITALE de posséder sur le banc de touche un entraîneur-manager avisé, compétent, enthousiaste, qui par sa seule décision peut tout changer dans le déroulement d'une rencontre. II faut qu'il soit écouté, qu'il impose son autorité. “

Or, dès le début de saison 63-64, il crevait les yeux que l'équipe avait besoin d'un manager d'un nouveau style. Dans l’Ouest France du 23/10/63, Michel Audren remarque : “ il est difficile de porter un jugement sur le P.L. Sanquer. Un jour, c'est “ blanc “, un jour c'est “ noir “. Pourtant, c'est sans doute parce que tous les joueurs sont doués que l'équipe ne s'affirme pas toujours comme elle devrait. Chacun ayant une facilité naturelle, on aboutit à ce fait que le P.L. Sanquer ne sait pas s'adapter à son adversaire lorsqu'il est dans l'impossibilité d'imposer son propre jeu ". Le diagnostic était ainsi formulé. Patience, l'homme du “ Changement “ est là, sur le banc de touche. Observant le jeu d'un oeil de lynx, cogitant.

La main de fer et le gant de velours

Dans l'article précité, Georges Kody poursuit “ Une main de fer dans un gant de velours : Voilà Georges Vigier “.

Et le chroniqueur sportif d'illustrer son propos par six photos. On y voit à l’œuvre notre Georges : “ Persuasif, calme, déterminé, décisif, brillant, vigilant “.

Encore, nous a t’on dit, faut-il être « écouté » et “ imposer son autorité ". Qu'en est-il pour Georges ? Dans sa communication avec les joueurs, quel est donc le “ message de retour “ ?

Kody le précise : “ Ses jeunes joueurs l'aiment et ne le discutent pas. II est bon dans sa tâche. II voit clair. II vit les combats. II sait manœuvrer. II connaît les qualités de ses gars, il en tire la quintessence. II n'ignore pas leurs défauts, s'appliquant à les corriger “.

Bref : Sanquer a déniché dans ses propres forces “ l'oiseau rare “, le meneur d'hommes depuis le banc de touche, celui qui sait “ se fondre “ au sein des joueurs en pleine action pour mieux insuffler une âme collective à l'équipe.

La signature de Jacques Thibaud pour son transfert au P.L. Sanquer fut la troisième chance du basket. II fut promu, en 1968, de Saint-Brieuc à Brest. Sanquer, il connaissait. Car “ le C.O.B, sans panache “ avait vaincu Sanquer (60 -47). Mais, “ Omnès, feu follet “ posa “ sans arrêt un problème à Thibaud “ : Sagement, le mieux était de jouer du même côté ! Quelle aubaine pour Sanquer ! “ Le Grand Jacques “ (1,90 m) a trouvé en “ P'tit Guy “ un adversaire à sa hauteur, et Sanquer a accueilli “ à bras ouverts “ un “ pilier “ sympathique, talentueux et souriant.

Une progression à pas de géant : expérience et jeunesse

“ Le P.L. Sanquer, premier club finistérien, a progressé à pas de géant. La venue de Jacques Thibaud n'est pas étrangère à cette progression... II y a aussi la montée des jeunes, apportant à l'ensemble une technique supérieure aux précédentes saisons. Georges Vigier pense que c'est pour la prochaine saison que son “ huit “ atteindra une efficacité. D'une part, Jacques Thibaud sera complètement adapté au style maison, de l'autre ses coéquipiers commencent à se rendre compte de cet atout de posséder un pivot aussi athlétique habitué aux durs combats de la division supérieure. Ce n'est que dans les dernières rencontres que le grand “ Jacques “ s'imposa au centre “.

" Ah ! si Sanquer avait un second Jacques Thibaud "

En 1971, le P.L Sanquer monte en Nationale II. La tâche y est rude. La haute taille des joueurs va souvent de pair avec la compétence technique des joueurs. André Barbedienne pressent que le maintien ne sera pas assuré. Et pourtant, Sanquer a gagné son match contre Oignies (54-46). II écrit “ ah ! si le P.L Sanquer avait un second Jacques Thibaud “.

Les Jeunes Doués

Equipe première masculine 1971-1972 Nationale II

Tous les joueurs de Sanquer sont doués, tel est l'avis de la presse. C'est que, par vagues successives, l'école sanquéroise de basket alimente l'équipe première en joueurs de qualité.

La Période 1958-1968

Autour de joueurs expérimentés comme Claude Corre, Jean Dumonstier, Maurice Lizy, Jacques Le Gallic, on trouve des jeunes : Albert Squiban, Guy Omnès, Xavier Moneo, René Le Pépvrier, Yvon Lizy, Henri Doutey, Jean Brelivet. En 1963-64, l'équipe termine seconde du championnat d'Excellence de Bretagne et elle accède à la Division d'Honneur Fédérale II l'élan est donné vers la Nationale II. On l'a vu, en 1968, c'est la venue à Sanquer de Jacques Thibaud.

Equipe première masculine 1963-1964

La Période de 1969 à 1979

Equipe première masculine 1969-1970

Autour de joueurs aguerris comme Guy Omnès, Jacques Thibaud (jusqu'en 1973), Jo Corre, Yvon Lizy, A. Squiban, on trouve toute une palanquée de jeunes : Jean-Paul Cornic, Christian Pouliquen, René et Jacques Peucat, et le morlaisien Michel Le Goff, puis, Luc Mevel, Robert Le Bras, Rémy Jégou, Roland Galliou, Jean-Luc Cran, Robert Kerzaon, Jean-Pierre Carné, Gérard Abgrall, Georges Bourdon, Jean-Pierre Kervennal, Gilbert Corre (1er du critérium du “ jeune basketteur “ régional en 1973).

En 1971, l'équipe accède de la Fédérale à la Nationale II. Elle est toujours managée par Georges Vigier. Elle se compose de : Guy Omnès, Jacques Thibaud, Jo Corre, Michel Le Goff, René et Jacques Peucat, Rémy Jégou, Rolland Galliou, Robert Le Bras, André Vaillant, Claude Le Rident, Jean-Jacques Mazé. En fin de saison, elle redescendra, mais non pas en Fédérale car celle-ci a été remplacée par la Nationale III. La Nationale II où elle joua en 1971-1972 comptait les équipes suivantes : Paris V.C., Jeune France de Cholet, Boulogne sur Mer, Avenir de Rennes, A.S. Cabourg, Aurore de Vitré, A. St Pierre de Neuilly, Etoile d'Oignies, Tumeries, C.P. Rennes, Montivillier, P.L. Sanquer.

En 1979, l'équipe descendra de la Division III à la Division IV. C'est qu'une importante crise s'est produite au sein de la section de basket en 1977. Elle aurait pu affecter la vie même de l'association. II nous faut donc en parler, et signaler le rôle primordial qu'y joua Georges Vigier pour sortir le patro de la crise.

La Crise de 1977

Ce qu'il faut savoir pour comprendre la Crise : Bien des années avant 1977, le basket a changé en France. Marcel Hansenne, ancien champion d'athlétisme a écrit au début des années 1960 un livre intitulé “ le basket “. II y parle des “ petits d'un mètre quatre-vingt “. La recherche pour les clubs français de joueurs de haute taille, “ bondisseurs “ et adroits s'est généralisée : les américains en ont fait un marché. Un talentueux américain, géant de plus de deux mètres, Brian Scanlan joue alors à Brest depuis quelques saisons. C'est un joueur “ professionnel “ en quelque sorte ; il est financé par un sponsor brestois. Excellent homme au demeurant, il a de la sympathie pour Sanquer. II aimerait y pratiquer le basket, et son sponsor l'accepterait.

La saison 76-77 se termine par un maintien en Nationale. Un jeune Président, Pierre Cariou, qui a grandi au sein de la section de basket, a remplacé Francis Bodin qui avait décidé de “ passer la main “.

La section compte des chevronnés qui ont été formés à la connaissance des compétitions du basket, mais aussi à la connaissance des questions administratives générales sur la vie du patro. Ils ont en mémoire ce que disaient “ les pères fondateurs “. Car, depuis sa création, le “ patro “ a deux soucis constants : assumer son but fondamental “ l'enfant et l'adolescent d'abord “ et l'impact financier des dépenses de basket. Les archives l'attestent : depuis la montée en régionale en 1950, toute accession dans les championnats est soumise à l'examen préalable d'un bilan financier prévisionnel. Les membres du Conseil d'Administration sont appelés à voter contre la montée, après avoir été informés de l'accroissement prévu des dépenses. II faut le savoir pour comprendre la crise.

Une proposition de recrutement de joueur “ sponsorisé “ avait été soumise à la fin de saison 75-76. Elle fut repoussée, mais seulement par 22 voix contre 20.

L'Assemblée Générale de 1976 avait vu le retrait de la Présidence du Patronage de Francis Bodin. Le nouveau président, Pierre Cariou était jeune (28 ans) ; il avait grandi au patro dans la section de basket. II aimait donc le patro.

En cours de saison, la commission de basket débattit les conditions de recrutement. Dans ces commissions figuraient de “ grands anciens “, qui connaissaient fort bien les principes des “ pères fondateurs “ du patronage, et ils sont attachés au respect de ces principes. Parmi eux se trouve Georges Vigier. Membre du Conseil d'Administration depuis 1962, il est très au fait des questions. II éprouve une crainte : ne va t'on pas par le “ recrutement “ enfreindre “ les tables de la loi “ ?

Deux positions existent donc en 1977 au sein de la section de basket. Celle qui préconise le sponsoring ; celle, traditionnelle, qui accepte seulement qu'un employeur embauche un basketteur désireux de jouer au patro. II y a une différence de nature entre ces deux positions, et c'est ainsi la conception de la fonction générale du patro qui est mise en question.

Le fond du débat est donc clair. Mais il est obscurci dans un premier temps. Car les passions entrent en jeu. Les deux positions (basket d'abord, mission avant tout) sont claires, mais leur formulation ne l'est pas.

Pendant deux mois, les journaux évoquent la venue d'un renfort à Sanquer, et parfois même ils l'invoquent : “ quand Sanquer aura son américain “, “ un changement de politique à Sanquer “ (sous-entendu : en ce qui concerne le basket).

Parfois, les départs éventuels sont annoncés “ René Peucat à... “, “ Ah ! si J.-P. Kervennal... “ (décidait de jouer en seconde Division murmuraient en coulisse les supporters d'une autre équipe brestoise), etc... La commission de basket se réunit le vendredi 27 mai 1977. Ses membres conviennent de démissionner en bloc pour qu'une nouvelle commission soit mise en place. Cette dernière élit à sa présidence Georges Vigier. C'est donc la commission qu’a choisi. Mais l'Assemblée Générale se prépare.

Au cours de la première quinzaine de juin, la presse annonce des départs non contrôlés. Des tergiversations sont évoquées, des démentis adressés. L'Assemblée Générale se tient le vendredi 17 juin 1977. Le recrutement fut rejeté. A l'issue de celle-ci, Georges Vigier fut élu à la présidence du patronage. II fut réélu 15 fois. Après 15 ans d'un labeur remarquable, la “ main de fer dans un gant de velours “ décida de “ passer la main “.

René Peucat signa à Kerbonne, J.-P. Kervennal, cherchant un emploi, quitta Brest pour le C.O. Briochin.

La presse essaye de comprendre ce qui s'est passé. Michel Le Néel, chef à Brest de la rédaction sportive d’Ouest France invita Georges Vigier et Guy Omnès à exposer leur point de vue ; il en rendit compte dans le numéro du 8 juillet 1977. II avait pris conscience du fondement du débat. Le titre de son article est éclairant : “ le sport pour le plaisir et pour l'amitié... “ cela ne l'empêcha pas, il y a quelques années d'évoluer en Nationale II, une seule saison.

Au cours du débat, Georges et Guy avaient en fait dit la même chose. Guy était hostile au fait de payer un joueur : “ si on met la main dans l'engrenage de l'argent, c'est fini “. Et Georges concluait : “ Nous n'avons pas les moyens de prendre un renfort... Que tout rentre dans l'ordre et que cesse cette crise qui n'a que trop duré “. “ On ne pourrait trouver meilleure conclusion “ dit Michel Le Néél, tout en remarquant que “ l'argent est une fois de plus à l'origine d'un conflit, qui, il y a 20 ans, n'aurait eu aucune raison d'exister “.

Mais, ainsi va la vie et le progrès (?). Le patronage Laïque par excellence, Sanquer avait dit “ non “ au basket mercantiliste.

La Période 1978 - 1995

Equipes premières masculine et féminine 1995-1996

En 1978, l'équipe fanion quitta la Nationale III pour jouer en Nationale IV. Elle se retrouva en Régionale en 1979-1980 et remonta en Nationale IV. Au cours des dix dernières années se reposa surtout le problème du maintien en Régionale : avec quelques mouvements de “ yo-yo “ elle assura son maintien jusqu'en 1995.

Lors de la saison 1994-1995, les deux équipes premières (féminines et masculines) pratiquaient en Régionale, mais l'une comme l'autre se classèrent à la dixième place dans des championnats comptant chacun douze équipes. La question qui se posera lors des cérémonies du Cinquantenaire sera donc de savoir si nos basketteuses et basketteurs auront retrouvé place en Régionale.

La section de basket est riche en effectifs aussi bien qu'en dirigeants, encadrants, formateurs, arbitres et accompagnateurs qui témoignent tous d'un grand dévouement. Au cours de la saison 94-95, elle comptait 256 licenciés à la F.F.B.B., à savoir 110 “ féminines “ et 146 “ masculines “. Elle participe aussi aux championnats U.F.O.L.E.P. que disputèrent 60 de ses joueuses et joueurs répartis dans plusieurs équipes dont une pour les benjamins, une pour les poussines, une pour les benjamines, deux pour les poussins, et s'y ajoutent deux poussinets. D'une façon générale, toutes ces équipes participent à de nombreux tournois, coupes et challenges. Pour tous ceux qui se dévouent à cette fin, c'est une grande joie de voir les visages radieux et d'entendre les rires éclatants des jeunes qui ne cachent pas leur fierté lorsqu'ils apportent une nouvelle coupe au patro.

Au titre des rapports avec l'école publique, l'animatrice de Sanquer, Jacky Calmin, initie aussi au basket des élèves de l'école Sanquer.

La section de basket a des structures solides et une expérience indéniable. Elle réfléchit sur le regain souhaitable. Elle a fait jadis, voire même naguère, de grandes choses. Elle peut en refaire encore, et faire à nouveau grandir en son sein “ le sport pour le plaisir et pour l'amitié “, et ainsi, selon une formule de l'U.F.O.L.E.P., s'intéresser à “ l'être humain qui fait du sport “.

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