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Quilbignon et les convoitises militaires



Quilbignon et les convoitises militaires

Quilbignon et les convoitises militaires
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Un article de : l'Écho de St-Pierre
Parution : septembre 2013
N° : 255
Auteur : Michel Baron



Au milieu du XIXème siècle la ville de Brest, engoncée dans ses remparts, offrait un contraste saisissant d’urbanisme, face à sa voisine, la commune de Saint-Pierre-Quilbignon.

Brest comptait alors plus de 62 000 habitants

L’activité militaire de Brest, entièrement axée sur le développement de sa Marine et de son arsenal, se trouvait de plus en plus confrontée à des problèmes liés au manque d’espace. Brest comptait alors plus de 62 000 habitants, comprenant notamment une population flottante (marins et militaires) d’un peu moins de 20 000 personnes.

Un bassin de Laninon

La superficie moyenne pour une ferme était de l’ordre de 12 à 15 hectares

Par contre, à l’ouest immédiat de cette métropole militaire, la commune de Saint-Pierre-Quilbignon, entièrement rurale, comptait à peine 5 000 habitants, répartis sur un vaste espace foncier comptabilisant pas moins de 140 fermes. La superficie moyenne pour une ferme était de l’ordre de 12 à 15 hectares. Cette différence d’urbanisme et d’opportunité n’avait pas échappé aux stratèges militaires de l’époque. Ainsi, de vastes zones de notre espace rural furent acquises à des fins militaires. Le champ de tir du Polygone et sa butte artificielle, devenue depuis le parc d’Éole, furent réalisés à partir de 1862.

La jolie grève de Laninon, où les Brestois aimaient se baigner, devait ainsi disparaître

Notre littoral, de Laninon aux Quatre-Pompes, vierge de toute construction et accessible à tous, fut dans un premier temps (1890) ceinturé par une digue de plusieurs kilomètres afin de former une rade d’abri, en dehors de la Penfeld. Les bâtiments militaires avaient accès à cette rade grâce à une passe, dite passe ouest, aujourd’hui bouchée. Des carrières, comme celle du Stiff, furent creusées pour en extraire la pierre nécessaire au comblement de notre littoral. La jolie grève de Laninon, où les Brestois aimaient se baigner, devait ainsi disparaître, victime d’impératifs militaires prioritaires. A partir de 1910 et jusqu’en 1915 furent réalisés, entièrement en granit de l’Aber, les bassins 8 et 9 de Laninon. Sur les hauteurs de Kerangoff, à la place d’un ancien ouvrage fortifié, démoli en 1773, la Marine fit élever une butte pour ses exercices de tir et plus tard y installer une batterie d’artillerie qui dominait fort judicieusement la rade de Brest. A la Grande Rivière, l’accès à la mer devait disparaître ; un nouveau quai dit des torpilleurs et des sous-marins, venant d’y être installé.

les Américains avaient installé tout à côté une importante base d’hydravions

Plus à l’ouest, au dessus des Quatre-Pompes devait se construire sous l’impulsion du ministre Georges Leygues, l’École Navale. La première pierre de ce magnifique bâtiment en granit de Huelgoat, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de CIN fut posée en 1929. A ses pieds s’élève la base des sous-marins, construite durant la dernière guerre. A la fin de la guerre 14/18 les Américains avaient installé tout à côté une importante base d’hydravions.

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