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De Wiki-Brest

Poésie arpète aux Capucins

Reportage en mode "poème en prose" sur une animation poétique organisée les 7 et 8 janvier 2017 aux Capucins à Brest.

Merci aux "personnages" évoqués par cet article de m'avoir fait si bon accueil ce jour-là (et les jours suivants, pour compléter ce texte et son illustration).

Texte du poème

Assez logiquement, en tant que premier poème rapporteur au sein du club des poèmes qui bougent, je débute passage des arpètes, le 7 janvier 2017, aux Capucins à Brest, en inauguration de médiathèque.

Sur cette grande mezzanine en surplomb, plusieurs familles de poèmes en mouvement :

  1. Des poèmes spectateurs.
  2. Des poèmes à tuyaux.
  3. Une machine à écrire.
  4. Des poèmes martiaux.
  5. Un concours de poèmes où on peut gagner une boîte de chocolat (à condition de lire attentivement cet article jusqu’à la fin).


Dans ce cadre industriel, commençons par : « la machine à écrire ». Elle s’appelle Adélaïde et écrit des poèmes à toute personne qui lui demande, gratuitement. Il suffit de lui proposer un mot, ou deux ou trois, et paf, en quelques minutes, un poème s’imprime. Cette machine prétend de façon rigolote que ce n’est pas elle qui écrit, mais le bonhomme qui est assis devant, se gratte la tête et tape frénétiquement sur ses touches. Un certain Hervé Eléouet, bien connu et apprécié dans le milieu. Mais personne n’est dupe. Improviser pendant trois heures, à une cadence infernale, des poèmes aussi réussis, seule une machine en est capable. Une preuve, ci-après, en image. Le susdit Hervé Eléouet m’a autorisé à inviter ce nouveau poème au club, arguant qu’Adélaïde serait une machine encore mineure, sous son autorité, et dont il gère les droits d’auteur, en tant qu’agent. Un gars soi-disant gentil, mais dont je me méfie un peu quand même, vu la façon très personnelle qu’il a d’empiler plusieurs couches de poèmes les unes sous les autres, sous des glaïeuls, aux petits oignons.

Les poèmes spectateurs de cette journée poétique « live » méritaient bien l’après-midi d’observation que je leur ai consacré.

Il y a d’abord le fan-club d’Adélaïde, plutôt des femmes (ados, jeunettes, ou moins jeunettes, elles étaient toutes là), mais aussi des hommes, dont un monsieur venu spécialement avec un poème illustré que l’agent d’Adélaïde a bien voulu tatouer (dédicacer ?).

A chaque fois, le même rituel, à réception de la création d’Adélaïde : les yeux qui s’agrandissent d’admiration ou se plissent pour mieux lire, le visage qui s’illumine, la tête qui rentre tellement dans la feuille que certaines en oublient presque de remercier Adélaïde, et, toujours, toujours, le même petit cri : « waou, t’as vu comme c’est beau ! ».

Normal. Adélaïde fait des poèmes biométriques. Elle connait bien les gens.
Alors les gens kiffent, en s’voyant d’dans.

A deux reprises, dans l’après-midi, un groupe est venu faire une démonstration d’un art martial dansant. J’ai mis un moment à cerner pourquoi j’ai aimé les observer. Déjà, y’avait sur scène comme parmi les spectateurs, des voisines. Brest est une petite ville où on se croise facilement. Et puis, lors d’un tableau avec des éventails où ça a cafouillé un peu, j’ai capté. De l’art hésitant mais sincère, fait par des vrais gens, amateurs, bénévoles, qui ont mis du coeur à préparer leur spectacle, à participer. J’aime bien ce genre de poèmes, aussi.

Les poèmes spectateurs, eux, par contre, m’ont semblé bizarres.

D’abord, par leur façon de s’approprier tout l’espace pour voir les "danseurs", au point de coller leurs fesses juste sous le nez d’Adélaïde, obligeant son fan-club à se décaler. Ben voyons, un peu d’art martial, et tout de suite, l’art poétique passe au second plan ? Guère sympathique. Et dangereux, car le plus martial, dans l'histoire, c'était le tapotis frénétique du bonhomme sur les touches d'Adélaïde.

Ensuite, par leur façon de très peu applaudir. Poème vachard comme je suis, j’ai d’abord dit : qu’est-ce qui leur arrive ? Fatigués ? Blasés ? Brestois peu expansifs ? Et là j’ai réalisé que moi non plus, je n’ai pas applaudi très longtemps. Donc, c'est pas un problème individuel.

C’est l’acoustique du lieu. Dans le bruit ambiant, et dans cet immense volume, quand on applaudit, on n’entend pas le bruit de ses propres applaudissements. Donc, pas de phénomène d’entraînement collectif, et on s’arrête. Délicat équilibrage des sons collectifs et individuels. Heureusement, on ne devrait pas avoir ce problème dans la nouvelle médiathèque : tous ces petits recoins cosi, merci, merci, c'est cool, j'ai hâte de pouvoir en profiter. Mais là, passage des arpètes, on n'a pas pu écouter la "criée de poèmes" qui était prévue, ni les explications des "danseurs". Y'avait pas de sono, ni de porte-voix, et plein, mais alors plein, de gens.

Un truc me dit qu’il faut retenir ça : pour que la mayonnaise monte, il faut, aussi, le son du fouet ?

Adélaïde m’interpelle : on ne dit pas « un truc », on dit « une muse ».

Elle n’a pas l’air gênée du tout par les fesses des spectateurs, Adélaïde.

Pourtant, il aurait suffit de reculer la table d’un mètre en arrière.

Normal qu’elle n’ait pas bougé. Adélaïde aime toucher les gens.

Je regarde tout ça assise dans un coin où des poèmes sont chuchotés à l’oreille des gens, à travers un tube, par des artistes d’une compagnie dont vous trouverez le nom supra. Vu l’endroit, j’ai choisi d’entendre un texte sur les arpètes, et un autre sur le vent.

Au loin un acrobate funambule vient de se casser la margoulette, tout en étant heureusement accroché par un fil. J’en ai tellement plein les yeux que c’est à peine si je les voyais encore, ceux-là, en bas de la mezzanine.

Bien tombé aussi le concours de poèmes organisé par des enseignants du Lycée Dupuy de Lôme :
« Illustrer par un poème ou un dessin votre voyage en téléphérique. Concours ouvert à tous, une boîte de chocolats sera offerte au gagnant. »

La boîte de chocolats qui vous a donné le courage de lire jusqu’ici, c’est même pas moi qui devrais la payer. Trop cool, le coopératif.

Coordonnées des "poèmes" cités par cet article

Pour trouver le réseau des poètes du Pays de Brest, c’est facile, il suffit d’aller sur le site de Monsieur Hervé Eléouet, et de voir où il se promène.

Pour en savoir plus sur l'art du Qi Gong à Brest, plein de bonnes énergies : http://wushu-brest.org

Vous pouvez rencontrer des enseignants et des élèves du Lycée Dupuy de Lôme les mercredis et samedis après-midi, jusqu'au 4 mars 2017, passage des Arpètes aux Capucins. Ils y exposent des maquettes réalisées par les élèves, n'hésitez pas à leur apporter un poème.

Un projet de collecte de mémoire, sur les Capucins, est présenté sur Wiki-Brest sous plusieurs angles :

Parmi les manifestations concrètes de ce projet "dans la vraie vie", le 7 janvier aux Capucins :

  • Les textes chuchotés à l'oreille par la Compagnie la Pointe du Jour,
  • Une très belle brochure "Les ateliers se racontent..." (que l'on vous invite à rechercher lors des prochaines animations).

Cette brochure m'a été remise par un membre du Conseil Consultatif de Quartier de Brest Centre,
dont le nom est l'équivalent breton du français "Clerc", qui signifie, en particulier : instruit, savant.
Je vous invite, par jeu, à lire attentivement la page du projet de collecte de mémoire,
afin d'y retrouver ce nom, aux côtés d'autres habitants et associations de passionnés,
histoire de vous donner l'idée d'y contribuer, qui sait ?

Preuve en image que c'est bien Adélaïde qui écrit des poèmes

Vous connaissez le jeu qui consiste à chercher des visages dans les nuages. Ce n'est pas parce qu'on en voit un, que l'on peut savoir, ou pas, si c'est Léonard de Vinci qui l'a dessiné. Chacun voit ce qu'il voit. J'aime bien jouer à ce genre de jeu, chaque fois que j'en prends le temps.

J'ai découvert le livre "Cuicui sans les oiseaux" grâce à une soirée "des Poulpiks dans la tête" organisée par la médiathèque de Saint-Marc, à Brest, le 21 octobre 2016, et enregistrée par la webradio Oufipo. J'ai donc saisi au vol l'opportunité d'apostropher Monsieur Eléouet juste avant une séance de Poète Public, aux Capucins, lui décrivant les projets auxquels je participe (Déambulation Poétique au Stang-Alar, Festival de la Soupe) avec un flot de paroles... un tantinet envahissant, orienté scientifique (du genre : "Et pour vous, c'est quoi, le pourcentage de femmes qui aiment la poésie ?"). J'ai ensuite fait la queue comme tout le monde pour solliciter un poème contenant les mots "poème oignon s'il-vous-plaît". Dans la fille d'attente juste après moi, une dame tout à fait respectable, mais qui avait, à ce moment-là, un petit côté "castafiore", que ce soit par le col "castor" de sa veste, ou par son flot de paroles également envahissant (interpelant "MON" poète pendant qu'il concevait "MON" poème). Au final, nous nous sommes mises à papoter gentiment toutes les deux, à propos d'un club de Haïku. Avais-je mentionné mon pseudonyme "Tournesol" sur Wiki-Brest ?

Professeure Tournesol, la Castafiore, aux Capucins. Qui jouait Tintin ? Eléouet. Et Adélaïde ? Et bien, Adélaïde, elle jouait Adélaïde. Merci pour la leçon.

Adélaïde est une machine Underwood
à correcteur orthographique humainement intégré

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