Paul de Flotte
Biographie
Paul de Flotte (1817-1860) marin, inventeur, révolutionnaire, député
Comment un homme jeune, de 43 ans, fils d'un officier d'artillerie, petit-fils de chouan et lui même ancien lieutenant de vaisseau, appelé semblait-il aux plus grands honneurs dans la Marine, vint-il mourir sur les côtes calabraises aux côtés des révolutionnaires italiens menés par Garibaldi ?
Quand il voit le jour en 1817, à Landerneau (sa maison natale se situe au 25, rue de la Fontaine-Blanche) le petit Paul a devant lui un avenir militaire, et plus particulièrement naval, tout tracé. Sa mère n'était-elle pas la fille de l'amiral Boulainvilliers ?
Dès ses 11 ans, il entre à l'école militaire de La Flèche, puis au collège de Vendôme. Brillant, il est reçu numéro un à l'école navale et en sort numéro deux. En novembre 1832, il embarque sur le vaisseau-école l'Orion où il aurait, semble-t-il, été contaminé » par les sentiments violemment anticléricaux de ses camarades, au point de renier les traditions catholiques de sa famille. Au sortir de Navale, fin 1833, il entame une belle carrière dans la Marine qui lui permet de prendre part aux expéditions autour du monde de Dupetit-Thouars et Dumont d'Urville.
À 23 ans, il a déjà fait deux fois le tour du monde. Après de nombreux voyages, il revient en Bretagne, à Brest, en 1843 et obtient le grade de lieutenant de vaisseau en 1846. Passionné de technique il s'intéresse à l'hélice comme mode de propulsion des bateaux à vapeur, de préférence aux roues. Ses travaux lui valent d'être autorisé par le ministère de la Marine à séjourner à Paris pour suivre la construction d'une machine. Il n'a pas encore trente ans et sa vie va prendre un nouveau cap.
Sur les barricades
Attiré par la philosophie et bientôt par la politique, admirateur de Fourier, membre d'un groupe littéraire où l'on trouve Leconte de l'Isle, Paul de Flotte est rapidement gagné aux idées révolutionnaires et même socialistes. Après l'abdication de Louis-Philippe, en février 1848, il prend la parole dans des clubs révolutionnaires où son éloquence fait merveille. Il refuse la lutte des classes par la violence et cherche à convaincre par sa pensée. Lors de l'insurrection de juin 1848, il est aux côtés des insurgés ce qui lui vaudra d'être déporté à Belle-Isle, en septembre de la même année.
Sa vie a définitivement basculé et à sa libération, en 1849, il revient à Paris et il sera élu député socialiste de la Seine à l'assemblée législative. Le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, en décembre 1851, met un terme à sa vie politique française. L'assemblée dissoute, certains de membres arrêtés, Paul de Flotte est expulsé du pays.
Après avoir séjourné deux ans en Belgique, il revient en France sous un faux nom, et travaille quelques années pour la compagnie des chemins de fer de l'Etat avant d'être repris par le besoin de l'aventure.
En 1860, il démissionne pour aller retrouver Garibaldi, en Sicile. Après la conquête de cette île, Garibaldi lui confie le commandement d'une flottille qui doit débarquer des troupes à Solano, en Calabre. C'est là que Paul de Flotte trouve la mort, tué d'une balle en pleine tête en août 1860. Il avait 43 ans. Garibaldi lui rendra hommage lors d'un discours mémorable et fera ériger un monument à sa mémoire. Paul de Flotte sera même le seul « garibaldien » étranger à se voir décerner, à titre posthume, la médaille des « Mille ».
Localisation
Rue Paul de Flotte à Landerneau |
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Source
- Association Dourdon de Landerneau