Magali Simon, fondatrice de l'association brestoise Ré-Création
Ré-Création ou comment réaliser soi-même du mobilier fonctionnel et personnalisé avec des matériaux de récupération
Interview de Magali Simon, fondatrice de l'association brestoise Ré-Création, publiée initialement dans le magazine Brest-Ouvert.Net
L'association Ré-Création, atelier de recyclage artistique existe depuis un an et demi sur Brest. Trois amies l'animent, animées du désir de partager avec le plus grand nombre, quelque soit l'âge, le sexe, la condition sociale, le goût pour la création d'objets d'intérieur beaux et jolis, et toujours uniques.
'Brest OuVert : Magali Simon, l'association « Ré-création » est une association récente à Brest mais très originale, elle veut à la fois concilier la question environnementale, l'ambition artistique et la pédagogie ? '
Magali Simon : Ré Créer c'est-à-dire créer à partir d'éléments qui existent, d'éléments de récupération principalement. L'association a pour vocation de montrer qu'avec des matériaux de récupération on peut faire des œuvres artistiques, de la pratique artistique . On a plusieurs techniques possibles que l'on peut mettre à la portée des personnes. Il y a en particulier le mobilier en carton, il s'agit de la création de mobilier à partir de plaques de carton récupéré. Cette technique nous a permis de mettre un pied dans le recyclage et nous a ouvert un peu les portes d'autres techniques qui viennent se greffer dessus, par exemple, le papier mâché, la mosaïque qu'on peut utiliser aussi sur tous les supports.
B.O. : En fait il y a plein de techniques différentes ?
M.S. : Oui, en découvrant les meubles en carton on s'est rendu compte qu'il y avait plein d'autres choses qu'on pouvait faire et, qu'en plus, on pouvait faire du beau, du joli et que les personnes pouvaient vraiment trouver un plaisir à personnaliser leur intérieur avec de la récup.
B.O. : Ce sont des meubles pour faire beau ou vraiment des meubles que l'on peut utiliser ?
M.S. : C'est vraiment des meubles qu'on peut utiliser. On peut se meubler avec, on peut s'asseoir sur les sièges et les tabourets, on peut faire des commodes. Moi, j'ai fait un buffet qui fait 1m 60 à peu près, je mets toute ma vaisselle dedans il n'y a aucun problème
B.O. : C'est fonctionnel aussi ?
M.S. : Il y a un côté fonctionnel et c'est ça qui est intéressant pour les gens qui n'ont pas de gros budgets. Soit on choisit de copier des meubles qui existent en bois, mais on peut aussi dessiner ses propres meubles, créer ses couleurs, recouvrir avec du papier artisanal qui vient d'Inde ( papier fait main), mettre de la peinture, faire de la mosaïque dessus, imaginer tout un tas de choses après.
B.O. : C'est pratiquement un modèle unique que l'on peut avoir chez soi ?
M.S. : C'est forcément un modèle unique, on ne peut pas en refaire deux exactement pareil, et puis ça n'a pas un intérêt d'en faire des séries après.
B.O. : Qui est à l'origine de ce projet ?
M.S. : Moi, je travaillais sur la maison de quartier de Kerinou et je souhaitais me former à cette technique mais il n'y avait pas d'intervenant sur place en Finistère. J'ai donc fait venir un animateur de la Compagnie Bleuzenn de Paris qui m'a formée. Du coup, j'ai organisé un stage pour sept autres personnes. Ensuite, on a fait revenir plusieurs fois l'animateur afin de compléter notre formation sur la réalisation de meubles en carton.
B.O. : Et il y a un bon écho dans la population brestoise de cette démarche ?
M.S. : Oui, l'intérêt est là. On a formé des particuliers qui ont fait des meubles pour eux, et formé aussi des animateurs, des éducateurs, qui ont fait des ateliers pour des jeunes en difficulté dans le cadre d'initiative formation, ou dans des centres sociaux...
B.O. : Vous êtes encore dans une phase de développement, mais vous avez un certain nombre de difficultés qui sont liées à ce développement, quelles sont -elles ?
M.S. : Nous avons créé l'association, nous avons pas mal de monde qui nous soutient, pas mal d'associations qui sont intéressées justement pour travailler avec nous. Maintenant ce qu'il nous faudrait c'est un local pour stocker tout ce qui est récupération, ça prend pas mal de place et puis pour pouvoir travailler, il faut aussi de la place. Enfin parce qu'on a envie que ce lieu soit largement accessible aux gens. B.O. : La balle est un peu dans le camp de la municipalité ?
M.S. : On a déposé un dossier au niveau de la ville de Brest pour obtenir un local, et on est prêt aussi à ce que ce local soit partagé avec d'autres associations, agissant soit dans le domaine de l'art plastique, soit de l'écologie. On travaille aussi à voir si dans les quartiers il y a des gens intéressés pour nous accueillir.
B.O. : Qui vient là dans ces séances d'initiation de sensibilisation, dans ces ateliers, est-ce qu'il y a un profil type ?
Il y a plutôt des femmes pour l'instant, mais on a quelques hommes. On a fait aussi des ateliers et des animations pour les enfants parce qu'on travaille aussi dans des écoles. En fait, c'est vraiment pour tous publics, tout le monde est intéressé, ça peut intéresser tout le monde. Il n'y pas besoin de pré-requis, pas besoin de savoir dessiner, de savoir bricoler c'est vraiment accessible à tout le monde.
B.O. : vous souhaitez engager des partenariats avec les différentes associations de la région brestoise, c'est vraiment un objectif important pour vous ?
Oui, alors des partenariats avec des associations, des organismes qui travaillent autour de l'écologie et du développement durable, des associations dans l'insertion aussi car on s'est rendu compte que ce sont des techniques qui sont très intéressantes pour des publics en difficulté parce qu'elles sont très valorisantes et qu'elles sont faciles à appliquer, faciles à mettre en place.
Des partenariats avec des artistes ou des personnes liées domaine artistique nous intéresse aussi. Il est possible d'imaginer des choses ponctuelles c'est-à-dire des évènements qu'on mène en collectif , cela peut être aussi des partenariats dans le long terme.
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