Voici quelques vidéos, quelques interviews devant aiguiser votre curiosité en sachant que la moyenne d'âge de certains témoins est de 80 ans. Ils sortaient de l'adolescence... D'autres plus jeunes: 5 et 9 ans, à l'époque, ont le souvenir très vif de l'évènement. Grand merci à eux!
Nous serons obligés de proposer un cinquième billet afin de conclure par: a) La rencontre du 24 avril 2010 nous ayant offert des compléments d'information. b) La refonte de la plaque de rue Yves Bignon. Une reconnaissance envers François Quéré ainsi qu'envers les acteurs, anonymes ou non, qui se sont dévoués lors de cette catastrophe nous tient, aussi, à cœur. Cependant pour des raisons techniques ce dossier ne sera bouclé qu'en fin septembre.
2 amis et un ancien habitant de la rue Poullic-al-Lor.
Ces deux-là? A la vie à la mort!
Le 27 juillet 1947 Pierre Jestin, le sonneur de bombarde, est à Saint-Brieuc. Il rentre sur Brest le lendemain. Un panache de fumée l'intrigue...
Pierre Jestin le 24 avril 2010. Photo Michel Briand
Son ami Jacques Fournier à la date du 18 01 2010
Le 28 juillet Jacques Fournier donne un coup de main à un cultivateur... Une énorme explosion fait que le cheval attelé à la faucheuse sursaute... Notre jeune homme, prompte, sauve ses "pattes"...
Pierre Jestin le jeune étudiant :
Jacques Fournier le secouriste. Il a 14 ans en 1947 :
Le 28 juillet Robert Foirest entend une première explosion... Des voitures américaines, venant de l'Ocean Liberty, atterrissent sur les quais...
Afin d'aider les sinistrés ils parcourent les villes, les villages pour y jouer. Ils sont reçus à bras ouverts par la population qui participe généreusement...
une page explicative tirée de leur livret. Archives de la Kevrenn Brest Saint-Mark.
Jeannette Dubouilh est née Le Fustec.Sa mémoire est vive pleine d'amour et de respect pour un père vénéré. Ce 28 juillet 1947 il a cru mourir, disparaître. Le bateau-pompe retourné, ballotté, coulé... il a rencontré le fond de la rade.
Une passionnante narratrice que Jeannette. Photo Yffic Dornic
Jeannette la fille de Eugène Le Fustec :
Son père Eugène enfourche une moto. Archives Dubouilh/Le Fustec.
Marité m'a remué lors de son interview... suite de la vidéo installée page 3.
Caroline suit les lèvres de sa tante. Elle apprend, elle souffre. Marie-Thérèse Guéguen lui livre un vécu à part. Moi-même je bafouille tellement le récit est dur.
The media player is loading...Ma sœur ainée n'est pas monitrice en ce 28 juillet 1947... Sa remplaçante est tuée.
Sans commentaires ou à la rencontre d'un passé pour Caroline Raffin. Photo YD.
Aujourd'hui.
Revenons sur l'interview de madame Colette Bignon. Cette deuxième partie nous éclaire sur un personnage clé de cette terrible journée: son mari d'alors... Yves Bignon.
The media player is loading...Une voix chaude et bien posée...
Madame Colette Bignon le jour de son mariage avec Yves. Photo des archives famille Bignon.
L'enseigne de vaisseau est directeur des Abeilles portuaires.
La vidéo ci-dessous date du 8 juillet 2010. Les remblais où sont les structures et les rails n'existent pas en 1947. L'Ocean Liberty est échoué, ce 28 juillet, à l'emplacement des conteneurs blancs situés à gauche de la grue.
Les remblais ont envahi le banc de Saint-Marc. Photo YD.
Parcours de l'Ocean Liberty en feu :
Ces mémoires aussi diverses qu'étonnantes.
La jeune Thérèse Lespagnol a 16 ans en cette année 1947. Elle travaille au laboratoire Guyader situé à l'angle Octroi/rue Jean-Jaurès. Madame Bodénès raconte sa motivation et certaines réactions de foule en ce 28 juillet fatal pour Brest.
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Les gens affolés, éperdus, croient que la guerre est revenue...
Un débris du bateau déposé aux archives municipales de Brest. Photo tirée du dossier préparé par Hugues Vigouroux.
Gérard Jaffredou du haut de l'escalier de la rue Porstrein de La Pierre remémore...
Dans les yeux cette explosion resurgit. Photo YD.
Son frère André est dépêché sur Brest par l'amirauté de Toulon.
Photo d'archives famille Jaffredou.
L'apprenti de chez Dubigeon, Yves Ellouët, revient de colonie le lendemain et découvre le drame.
Photo YD.
Au seuil de la baraque, de ses parents, Yves dans les bras de sa mère... quelques années avant!
Photo archives famille Ellouët.
Jacques Pouliquen 17 ans travaille chez L'Hermitte. Mais une opération à la cheville début juillet 47 le bloque, à Kérinou, chez ses parents.
Jacques Pouliquen n'est pas sur le port... mais! Photo YD
Jacques Pouliquen est en arrêt de travail.
Lorsque les paroles rejoignent la mémoire.
Question : L'explosion de l'Ocean Liberty le 28 juillet 1947 vous rappelle quoi?'
Marcel Siou avait 11 ans: Tout à coup une puissante détonation se fit entendre, les vitres de l'école Saint-Joseph et de certaines maisons éclatèrent en mille morceaux et s'éparpillèrent sur le sol. Il était 17h 25... Un drame venait d'avoir lieu à 40kms de Landivisiau. L'ammonitrate du liberty ship avait fait une oeuvre de destruction et de mort sur Brest et son port de commerce. Monsieur Gadonna travaillant à l'arsenal perdit la vie dans cette catastrophe. Ma famille et moi-même venions de perdre un ami pour les grands, un second père pour nous les petits. Pendant la dernière guerre il habitait chez-nous comme réfugié fuyant les bombardements intensifs sur la cité du Ponant. Il nous emmenait, parfois, à la plage du Moulin-Blanc en Guipavas pour ramasser des pieds de couteaux. Le sel sur les trous repérés obligeait l'animal à remonter et nous n'avions qu'à les récupérer. Je me rappelle qu'en 1944 sa maison coupée en deux nous offrait la vision des meubles suspendus à l'étage. Parler de lui, en fin 2009, me remue encore fortement.
Claude Pérennés avait 1 mois: Mes parents me racontèrent que lors de l'explosion j'ai sursauté dans mon landau! Il faut savoir qu'ils tenaient une boucherie avec appartement au 8, quai de la Douane sur le port de commerce! Un autre fait revenait en leitmoto dans leurs rappels sur cet événement:
René Masson le molènais: Nous avons été surpris d'entendre un son très sourd venu du continent. L'immense panache de fumée qui montait de Brest nous a inquieté. Nous autres, de l'île Molène, sommes à 35 kilomètres du port de commerce. Très vite la nouvelle de la catastrophe a franchi la mer d'Iroise.Cela fait plus de 62 ans que ce drame a secoué la pointe finistérienne et pourtant c'est comme si c'était hier, dans nos têtes.
Annie Herrou, née Saunier : A cette époque, j'étais monitrice dans une colonie de vacances franco-belge à Guilers, qui domine Brest. A l'heure de l'explosion, nous avons aperçu dans le ciel une longue fumée noire. Le matin, une petite parisienne, malade, avait été transférée dans un autre bâtiment, ce qui lui a certainement sauvé la vie. En effet, dans le dortoir, une cloison est tombée sur les lits de ce côté. A Brest aussi, chez mes parents, non loin de l'Octroi, rue Levot à l'époque, une cloison a aussi souffert de l'explosion.
Jacques Derrien avait 9 mois :Ma mère et moi sortions de chez sa copine, au haut de la rue Levot, quand l'explosion a eu lieu. J'étais dans ses bras et un morceau de ferraille important est tombé à quelques mètres de nous. Nous avons regagné notre logement au 17 rue Villaret de Joyeuse, ou d'ailleurs j'étais né. Plus aucune vitre sur les fenêtres de l'appartement. La cloison séparant le séjour de la chambre était tombée sur mon lit. Heureusement que je n'étais pas là mais dans les bras de ma mère à l'extérieur. Nous avons dû nous réfugier chez mon grand-oncle ( frère de mon grand-père maternel ) à Landéda car l'appartement n'a pu être occupé pendant assez longtemps.
Jacques Poubennec, 8 ans et Gérard Roué, 7 ans,se souviennent de ce jour.C’était un lundi, jour de lessive de ma mère, dit Gérard. On regardait la fumée sortir du bateau sur les hauteurs de Kerangoff, près des forts, notre terrain de jeu. On a vu la canonnière tirer sur le bateau, l’avant s’enfoncer et remonter. Vers 5 h, nous sommes rentrés chez Jacques, venelle de Kerangoff. Assis sur le lit des parents, dans la chambre attenante à la cuisine, on a entendu l’explosion. La cloison s’est mise à osciller et on a tout de suite couru dans la cuisine. Les briques de la cloison sont tombées sur le lit. La mère de Jacques m’a dit de filer vite chez moi, côte du Grand Turc (rue Anatole France). Mon père, qui travaillait à l’arsenal, était déjà rentré. Tout le monde était choqué et se demandait ce qui se passait. Beaucoup de vitres étaient tombées dans le quartier.Il y a plus de soixante dix ans et on s’en souvient encore.
Et le 24 avril 2010...
Rencontre Ocean Liberty au Fourneau, sur le port de commerce
Des mémoires vivantes posent à l'occasion d'une rencontre dans la petite halle du Fourneau situé sur le port de commerce à Brest. En haut de la gauche vers la droite: Pierre Jestin, Robert Foirest, Yolande Fivet, Claude Pérennes, Gérard Jaffredou. En bas de la gauche vers la droite: Annick Magnaguano la fille aînée de Yves Bignon, Paul Carquin, Yffic Dornic le blogueur, Marie-Thérèse Guéguen, Jeannette Dubouilh la fille de Eugène Le Fustec.
Des témoins venus le 24 avril 2010. Photo Michel Briand.
Elle est la marraine de la fille cadette d'Yves Bignon.
Actuellement madame France Favraud habite une commune de Brest métropole océane. En cette année 1947 son mari est responsable import/export sur le port de commerce et, donc, en constante relation avec le directeur des Abeilles portuaires. Ils se côtoient, en plus, dans la vie courante puisqu'étant résidents en un même immeuble...
Une femme digne nous offre ses souvenirs. Photo YD.
France Favraud l'amie des Bignon
Certains flottements, dus au stress certainement, sont perceptibles dans les décisions et cela devient préjudiciable. Le vouloir de chacun n'est pas à mettre en doute mais la soudaineté de cet incendie...
The media player is loading...Les enfants de Colette et Yves sont en promenade...
The media player is loading...Mr Favraud ne se rappelle plus qui est au téléphone...
Là-bas... le 21 septembre 2001.
Venue à Brest, en résidence artistique, Christine Caminade nous dévoile son ressenti sur un nouveau drame: AZF. Sans entrer dans quelque polémique stérile elle offre, tout simplement, son vécu...
Beaucoup d'émotion sur le visage de Christine la toulousaine. Photo YD.
Christine et l'explosion d'AZF à Toulouse. Elle est plus jeune et ne savait pas pour Brest.
Rappel très IMPORTANT: Yves Dornic (bigfive@netcourrier.com) et Wiki-Brest recherchent des proches du matelot François Quéré qui a péri dans l'explosion à bord de le vedette des "Abeilles" alors en couple de l'Ocean Liberty. Leurs témoignages seraient exceptionnels pour entrer dans ce rappel d'une page de Brest et de son port de commerce.
Toutes les vidéos sont produites par Yffic Dornic.