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Légendes de Landerneau

La ville de Landerneau est concernée par plusieurs expressions et légendes célèbres :

La lune de Landerneau

Rohan, duc de Bretagne, seigneur de Landerneau, changea-t-il en lune son soleil armorial lorsque Louis le Quatrorzième se para de l'or du jour ? Décroche la lune qui luit à la pointe du clocher de l'église Saint Houardon et la main de ma fille tu auras ... L'exploit amoureux marqua-t-il la gent landernéenne au point de perdurer ad vitam aeternam ? Pleine ou en croissant, la lune baigne l'Elorn. Souvenir des croisades ? Emprunt aux armes de Diane de Poitiers, éminence grise d'Henri II, fils de Claude de France et petit-fils... d'Anne de Bretagne ? Objet de mille et une légendes, la lune de Landerneau toujours illumine la cité.

«Â On peut supposer que cette "lune" a contribué au renom comique de Landerneau, surtout si on se rapporte à l'anecdote de ce gentilhomme breton en visite à la Cour de Versailles. Tout le laissait froid; aucune merveille ne pouvait lui faire oublier son pays natal. Quelques-unes des personnes qui l'accompagnaient dans le parc, un soir, à bout d'énumérations, s'amusèrent d'admirer devant lui l'éclat de la lune. «Â Oh! murmura dédaigneusement le breton, celle de Landerneau est bien plus grande ! » On ignorait qu'il boulait parler de l'astre de son clocher (celui de l'église Saint-Houardon portait autrefois un disque de métal connu dans toute la province et même au-delà sous l'appellation La lune de Landerneau), et l'on fit des gorges chaudes de sa réponse, qui eut bientôt sa place dans les fastes du ridicule »[1].

Du bruit dans Landerneau

Le dimanche 27 novembre 1796, le Théâtre français donne la première de la pièce du Rennais Alexandre Duval : "les Héritiers". Lorsque, à cet instant, le personnage nommé Alain déclame, scène I, "Sa mort a fait du bruit dans Landerneau", nul n'imagine que l'expression fera le tour du monde et que, pendant plus de deux cents ans, ne cessera d'être très fréquemment utilisée. Le triomphe public de la pièce en rapport à sa qualité, ô combien discutable, est à l'origine de l'expression, introduite par les publicistes de l'époque pour revitaliser l'importance d'un événement faisant grand bruit dans un microcosme. Au fil des décennies, elle a radicalement changé de sens. Aujourd'hui, faire du bruit dans le Landerneau du cinéma, de l'automobile, de l'économie, etc. signifie que la révélation, le produit ou l'événement est attendu comme une petite révolution.

«Â Il y aura du bruit dans Landerneau ! » Voilà ce que tout le monde répète en riant et d'un air de malice, mais tout le monde ne connaît pas l'origine de cette phrase. Les habitués du Théâtre français, seuls, savent qu'elle est tirée des Héritiers d'Alexandre Duval, où elle se produit plusieurs fois, avec un effet comique, par la bouche du domestique Alain. On a mis des variantes à cette locution comme : «Â On en parlera dans Landerneau » ou «Â Il en sera question dans Landerneau ». Il faut en reporter le sens, ainsi que la saillie d'Alexandre Duval, à l'importance réelle de Landerneau dans les temps anciens et à la réputation d'expérience et de sagesse dont jouissaient ses habitants[2].

Ancienne coutume

Jacques Cambry, dans son Voyage dans le Finistère daté de 1792, écrit à propos de Landerneau que «Â l'usage des charivaris y a longtemps subsisté ». Le dernier jour de décembre, le cortège l'Eguinané formé d'enfants, de notables, d'une foule bigarrée et bruyante, encadrée par les forces de l'ordre, sillone la ville à grand renfort de cris. Il est mené par des chevaux porteurs de mannequins destinés à recevoir les offrandes. La quête hivernale, menée dans les villes comme Landerneau, Lesneven ou Saint-Pol-de-Léon, recueille des dons destinés aux pauvres de l'hôpital.

Notes et références

  1. Charles Monselet, Musée universel, Paris, juillet 1876, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5778656j/f363.image.r=Daoulas.langFR
  2. Charles Monselet, Musée universel, Paris, juillet 1876, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5778656j/f363.image.r=Daoulas.langFR
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