Lavoir de Kéruscun
Annie Herrou habitait au 12 de la rue Levot, devenue rue Jean Le Gall.
Notre lavoir était dans un coin de verdure. Ma mère n’y allait pas. Nous avions une blanchisseuse, Madame Bellec, qui venait prendre le linge à la maison. Je la revois, ainsi que Madame Creff, monter notre rue pentue avec la brouette pour rejoindre la rue Saint-Marc.
Après la guerre, le lavoir a été remodelé. Il y eut d’abord trois bassins, puis ensuite deux. Il était devenu municipal. J’ai connu deux gardiennes, employées à la Mairie. La première était française et la seconde, une jeune portugaise du quartier. L’une et l’autre avaient la clef du lavoir pour l’ouvrir le matin et le fermer le soir. Elles avaient aussi la charge d’entretenir les bassins. Je sais que dans le quartier, des personnes s’y rendaient l’été pour laver des couvertures.
Puis un jour, un vent de fermeture du lavoir commençait à souffler. Alors la gardienne portugaise me contacta pour que j’entame une pétition qui fut transmise au Maire de l’époque. Il faut dire qu’à cette époque il y avait des familles portugaises dans le quartier, qui utilisaient le lavoir et se retrouvaient là pour parler entre elles. Je crois même que d’autres venaient de Pontanézen. Le lavoir dura encore un temps puis il fut rasé et remplacé par un parking qui jouxte le jardin Jean Le Gall.
Théo Kéroulé a évoqué ce lavoir dans une chanson sur l’air de « A Recouvrance » dont voici le dernier couplet :
Z’ont eu raison pour l’abattoir
Mais quand à détruire not’ lavoir
Ça f’rait du bruit faut le savoir
Monsieur le Maire
Y’a plus d’chevaux, y’a plus d’crottin
Plus de lavoir, plus de potins
On n’dit pas d’mal, on s’connait bien
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