Interview-Sillage : Michel Jestin, président du Stade Brestois
Cet article est extrait du Magazine Sillage N°105 - nov.-déc. 2004 |
Droit dans ses buts
À 5 ans, il tapait déjà dans le ballon rond. À 33 ans, il devint le plus jeune président de club de National, à Ancenis, qu'il mènera jusqu'à la D2. À 52 ans, après onze longues années de questions et de doutes, Michel Jestin préside à la destinée d'un Stade Brestois qui a retrouvé sa place en Ligue 2. Parce qu'il a le foot et la "gagne" dans les veines, l'homme qui a fait relever la tête à l'équipe des Blancs entend bien lui faire tutoyer les étoiles...
L'ascension en Ligue 2, c'est la consécration?
Non, juste un premier aboutissement, la consécration étant la Ligue 1.
Comment imaginez-vous l'avenir du stade?
De façon très positive ! 11 ans de traversée du désert, c'est long? Très, très long. D'autant plus quand on connu une superbe expérience avec la remontée du club d'Ancenis. C'est long, et il faut être un peu maso pour se lancer là-dedans.
Où se situe le déclic qui a permis la montée en L2?
L'arrivée de Philippe Goursat : c'est cela qui a donné l'impulsion. Ensemble, nous avons construit une aventure humaine, monté ce projet qui tient la route.
La L1, c'est pour demain?
Ce sera suivant l'opportunité. Le plus tôt possible, mais à la condition que nous disposions de tous les moyens pour y arriver...
À savoir?
Il faut pour cela être dans des conditions structurelles réalistes. On ne peut pas prétendre à la Ligue 1 sans stade adéquat, sans un centre de formation, ou encore un local pour accueillir les entreprises.
Les qualités que vous préférez chez les supporters brestois?
Leur ferveur et leur chaleur.
Que demandez-vous à un joueur?
Du travail et de l'honnêteté.
Votre premier match?
J'avais dix ans, en 62. C'était Rennes-Reims, à Rennes. 2-2 au final.
Votre définition de l'esprit sportif?
A la base, c'est la gagne. Mais toujours avec beaucoup de solidarité, d'honnêteté et d'intégrité.
Ce qui vous plaît dans le foot?
Je ne peux pas l'expliquer, c'est dans les gênes !
Votre plus belle victoire?
Remonter en L2 avec Brest, parce que ça a été très dur.
Votre plus grande appréhension?
Sincèrement, je n'en ai pas. Mis à part les guerres, toutes les guerres, qui me bouleversent.
Votre meilleur souvenir?
Les moments de bonheur en famille, et j'en ai eu ma part !
De quoi êtes-vous fier aujourd'hui?
Je suis toujours fier que les gens autour de moi soient heureux. Et au stade, quand je vois ce public heureux qui se lève et qui chante, je ne peux pas m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux.
Ce que vous détestez le plus ?
L'hypocrisie
Votre livre de chevet?
Depuis 40 ans... France Football !
Votre musique de prédilection?
J'ai toujours été pro-Beatles... J'étais vraiment un grand fan dans les années 60-70.
Votre devise?
Être sérieux, sans se prendre au sérieux.
Quel homme auriez-vous aimé être dans une autre vie?
Je suis comme je suis, et je n'ai sincèrement pas envie de m'imaginer en quelqu'un d'autre!
Le trait de caractère qui plaît chez autrui?
L'honnêteté et l'intégrité une fois de plus, même si personne n'est parfait.
Votre défaut?
La gentillesse... Même si c'est aussi une qualité !
Et Brest dans tout ça?
Le jour où j'ai été élu président à Brest, je suis entré dans le stade et mon rêve était alors de le remplir. Ce pari est en partie gagné. Brest a besoin d'une grande équipe de football, elle a tout pour cela : le public le plus chaleureux de toute la L2, et les entreprises aussi, qui économiquement sont vraiment avec nous. Il faut donc rapidement parvenir à mettre en place, avec les collectivités locales, un grand projet dans les cinq ans à venir.
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