Interview-Sillage : Benoît Petit, skipper
Cet article est extrait du Magazine Sillage N°102 - mai-juin 2004 |
La voile contre le cholestérol
À 28 ans, il a déjà un beau palmarès à son actif. Champion du monde de 470 et de Fireball en 1999, Benoît Petit reprend aujourd'hui la barre, pour se lancer à l'assaut de l'une des compétitions nautiques les plus mythiques : le Figaro. Un nouveau challenge pour ce jeune loup de mer, l'occasion aussi de "naviguer utile". Car en embarquant sur le Défi Santé Voile de la ville de Brest, le marin prend le pari d'associer son aventure à des messages de prévention santé.
Votre premier bateau ?
Un optimist.
Votre plus belle course ?
En 1999, quand j'ai remporté le championnat du monde de 470.
Votre plus grande frousse ?
Un cachalot, juste devant moi dans le Golfe de Gascogne.
Pourquoi la voile, et pas le vélo, les échecs, le jardinage ?
Parce que le vent, la mer, la côte, les étoiles et les dauphins !
Quel rapport entre la voile et la santé ?
C'est plutôt la voile comme sport. Et le sport vecteur de santé.
Votre maître à naviguer ?
John Merricks, un régatier anglais aujourd'hui décédé. Il a notamment été champion du monde et d'Europe de 470.
Avez-vous eu un jour envie de tout arrêter ?
Oui, plusieurs fois, mais toujours avec un point commun : le sentiment d'un énorme investissement sur des projets, associé à celui de ne pas voir le bout du tunnel.
Qui auriez-vous aimé être ?'
Michaël Jordan, pour voir ce que ça fait de prendre une impulsion et de se retrouver 15 mètres plus loin.
Le plus beau sport ?
Il y en a plein. Mais pour les principaux: la voile, le basket et le triathlon.
Qu'est-ce qui compte le plus pour gagner une course ?
En voile, il faut maîtriser des paramètres très différents : aussi bien savoir lire la météo que faire les bons choix stratégiques, ou bien s'alimenter ! Pour gagner, il faut être au top dans tout ça.
Comment se sent-on avant d'entamer le Figaro ?
Si on est bien préparé, une grande satisfaction intérieure. Dans le cas contraire, un peu de stress et du découragement...
Votre rapport avec votre bateau ?
Je n'en suis pas à lui raconter mes états d'âme, mais il y a quelque chose de fort, j'ai du respect pour lui.
Plutôt équipage ou plutôt solo ?
Plutôt les deux ! J'ai vraiment besoin d'alterner.
Qu'est-ce qui vous motive dans la compétition ?
Savoir jusqu'où je suis capable d'aller. Me fixer des challenges, pour voir si j'arrive à les mener jusqu'au bout.
Comment surmontez-vous les échecs ?
Grâce à mes proches. Mais l'échec est formateur : si on s'en relève, on est plus fort qu'avant. Et c'est aussi par la volonté qu'on le surmonte.
Quel est le pire défaut du marin ?
Je ne sais pas !
Et le vôtre ?
J'en ai tellement... Peut-être l'impatience.
Votre saison préférée ?
L'automne: les petites dépressions de sud ouest débarquent sur la Bretagne, et c'est génial !
Votre livre de chevet ?
Le Seigneur des anneaux, de J.R.R Tolkien.
Votre disque de référence ?
Veuillez rendre l'âme à qui elle appartient, de Noir désir.
Votre leitmotiv ?
Accroche-toi jusqu'au bout... Mais au bout de quoi, je ne sais pas très bien!
Votre plus grand plaisir au quotidien ?
Boire une mousse avec des potes en racontant des conneries .
Votre cauchemar ?
Quand j'étais petit, je tombais dans un trou sans fond... Mais là ça va, je ne le fais plus !
Votre idéal de vie ?
Que du "peccable" !
Et Brest dans tout ça ?
J'y habite depuis mes 15 ans, c'est ma cité d'accueil. J'y ai mes amis, je m'y suis fait les dents en voile : c'est ma vie ! Et puis les Brestois ont un peu l'esprit déglingué et les pieds sur terre... Et ça me plaît assez !
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