Habitat participatif
En 2012, Brest Métropole lance un appel à manifestation d’intérêt pour une nouvelle forme d’habitat nommé parfois « groupé », « coopératif », « solidaire » ou encore « participatif ». Delphine Riché, coordinatrice enfance à la MPT de Saint-Pierre s’est lancée dans un projet de ce type sur le quartier. Elle souhaite nous le faire découvrir.
L’Écho : Delphine, peux-tu nous décrire brièvement ce type d’habitat ?
Delphine : Avant l’appel à manifestation de Brest Métropole, je ne savais pas en quoi consistait un habitat participatif. Toutefois, j’ai très vite apprécié le côté entraide et solidarité de ce projet. En effet, un habitat participatif est issu de la volonté d’un groupe de citoyens à concevoir, construire, gérer, habiter et faire vivre au quotidien ce lieu. Il est constitué d’un ensemble de logements privatifs et de parties communes. Chaque famille dispose d’un habitat privé et bénéficie d’espaces comme le jardin ou la salle à manger qui sont mis en commun.
L’Écho : Quelles sont tes motivations ?
Delphine : Ce projet d’habitat participatif révèle énormément d’aspects positifs, autant pour les familles que pour la communauté. Il s’insère dans une démarche de développement durable, il permettra de limiter les coûts de fonctionnement, d’entretien, ou de développer des filières locales. La volonté de ce type de projet, c’est de construire un lieu de vie, d’établir des liens solidaires entre habitants de cet espace et aussi avec ceux de l’extérieur ; c’est un moyen pour participer à la vie de quartier. Par exemple, si une association a besoin d’une salle pour une réunion, on peut lui proposer l’une des pièces communes de l’habitat. De plus, on pourra y retrouver une véritable mixité sociale et générationnelle.
L’Écho : Comment coopte-on les autres familles pour que le vivre ensemble soit au rendez-vous ?
Delphine : Tout d’abord, pour bénéficier d’un accompagnement au dispositif par BMO sur l’habitat participatif, mon mari et moi nous nous sommes rapprochés d’autres familles pour créer une association : la catiche des villes. Cet intitulé n’a pas été choisi par hasard. Il s’agissait de faire un clin d’œil au mouvement des castors*, la catiche faisant référence à l’habitat des loutres. Ensuite, avec ces familles nous avons mis en place une charte pour renforcer les statuts de l’association. Chaque famille doit donc être en parfait accord avec les valeurs de la charte qui constituent la base de notre projet.
L’Écho : Où en est votre projet à ce jour ?
Delphine : Bien que la trame du projet soit déjà bien définie, celui-ci peut évoluer et s’adapter en fonction des besoins avec l’arrivée de nouvelles familles. Si le programme se déroule comme convenu, les travaux devraient commencer en 2016, dans la ZAC de la Fontaine Margot, derrière le collège de Kéranroux. Il est encore possible d’accueillir 5 familles de plus pour ce projet, alors n’hésitez pas à prendre contact si vous êtes intéressé en envoyant un mél à lacatichedesvilles@gmail.com
Castors : Ce mouvement né dans les années 50-70 regroupe des personnes rassemblées dans différentes villes de France, autour d’expériences d’auto-construction coopérative fondées sur le principe de l’apport-travail. Le travail collectif, effectué pendant les heures de loisirs, vient pallier l’incapacité des personnes ainsi associées à financer l’achat ou la construction d’un logement.