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François Pouliquen

François Pouliquen
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Un article de : Journal de Lambé
Parution : Juin 2008
N° : 5
Auteur : Jean François Raoul


LE DOSSIER: PORTRAIT de François Pouliquen

« tourdemondiste»


Voilà trois mois que François Pouliquen terminait son deuxième tour du monde à vélo. Départ du Moulin Blanc et retour au Moulin-Blanc après 22 mois de pédalage sur les cinq continents. Nous l'avons rencontré chez lui à Lambé.

François, pourquoi un deuxième tour du Monde?

« Parce que le premier m'avait déjà beaucoup plu (il y a 10 ans) et comme maintenant j'étais en retraite j'avais vraiment tout mon temps. J'ai donc décidé de partir et de faire un plus grand tour du Monde. Le premier avait duré 11 mois pour 24 000 kms et celui-ci presque deux fois plus: pratiquement deux ans et 46 000 kms.

J'avais prévu de rentrer à Brest le 10 avril et je suis arrivé le 12. F Pouliquen ajoute qu'il n'a évité aucun pays à son programme et qu'il en a même rajouté. Son projet s'est même augmenté, surtout en Amérique du Sud où il n'avait pas prévu de traverser certains pays comme la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie. Comme il était en avance sur son planning de départ il est monté beaucoup plus haut que prévu et a pu traverser ces pays. Au total François a traversé 32 pays sur les cinq continents. »

François Pouliquen avec son équipement

Quel est le pays qui t'a marqué le plus ou le plus impressionné par ses habitants, ses habitudes, ses paysages?

« C'est assez difficile à dire. L'Iran m'a beaucoup plu parce que c'est un pays totalement différent de l'idée qu'on peut s'en faire. Les gens sont extrêmement chaleureux et c'est un pays de haute culture.

Et François de poursuivre que le contact avec les habitants des pays traversés reste variable. Pour lui les pays les plus hospitaliers sont ceux du Moyen-Orient parce qu'on y est invité dans les maisons beaucoup plus facilement qu'en Occident ».

La montagne n'a pas été un obstacle sur le parcours?

« J'ai dû franchir de nombreux cols, particulièrement dans les ANDES; au moins une vingtaine dont 6 ou 7 à plus de 4 000 mètres ».

L'hébergement: tente, hôtel ou chez l'habitant?

« C'était variable. En gros je passais 1 nuit sur 4 sous la tente, 2 nuits dans de petits hôtels et une nuit chez l'habitant. Je n'avais pris aucun contact avant de me lancer dans l'aventure. Un voyage comme celui-là, c'est l'inconnu tous les jours. On se fixe en gros un itinéraire mais ensuite on ne sait jamais le matin où on sera le soir. Les réservations, ça n'existe pas. Quant à la nourriture, comme on ne peut pas l'envoyer de France, par obligation on se nourrit des produits locaux, on s'acclimate à la nourriture du pays. Parfois c'est plus ou moins bon mais il faut faire avec ».

François n'a jamais véritablement mangé de plats bizarres sauf lors du premier tour du monde où en Chine on lui avait servi du serpent. Cette fois-ci, en Australie, il a goûté au crocodile et au requin et avalé beaucoup de riz, surtout en Amérique du Sud où le poulet au riz est un plat national dans plusieurs pays .

Et pour cuire ton riz? Un réchaud à gaz ou à essence?

« A essence, parce que de l'essence on en trouve partout alors que le gaz est plus difficile à trouver surtout qu'il existe des bonbonnes différentes selon les pays. Disons qu'à la fin j'ai quand même terminé avec des réchauds à gaz parce que c'est beaucoup plus facile d'utilisation. L'essence, ça fume , ça sent mauvais et à la fin j'avais trouvé la solution: acheter un réchaud pour chaque pays. Ca ne coûte pas cher (une dizaine d'euros) et de cette façon j'avais le réchaud adapté aux cartouches de gaz du pays ».

Un grand moment; l'Australie du nord au sud. Difficile?

« Non. L'Australie c'est plat, donc ça va dans le bon sens au niveau difficulté. Le gros problème là-bas c'est la chaleur, surtout dans le nord. Après, lorsqu'on arrive à peu près à la moitié du pays, ça commence à aller mieux, ce qu'il faut aussi gérer, ce sont les grandes distances entre les points de ravitaillement. Cette traversée, je l'ai réalisée avec Monique, ma femme, et nous avons réussi à la gérer correctement mais on était souvent obligé de camper dans le "Bush", c'est le nom que les Australiens donnent à leur désert ou quasi-désert. Bien souvent le ravitaillement ne pouvait se faire que tous les deux jours ».

Pas de souci avec le vélo?

« Non. Une fois je me suis fait voler le compteur, c'est tout sinon je faisais très attention. Il était toujours avec moi dans la chambre. Si on est invité dans une famille, on a confiance et là on peut laisser le vélo dans la maison et partir faire un tour à pied ou en voiture. Autrement il n' était pas question de le laisser seul dans la rue ou sur le trottoir. En fait le vélo est en danger quand il n'y a pas de bagage. Avec ses trente kilos il est très difficile à manœuvrer et personne ne se risquerait à le prendre ainsi».

Peux-tu nous raconter une anecdote particulière pendant ce tour du monde?

« Une nuit que j'ai passée dans les Andes à très haute altitude, dans un vent de 120km/h avec une température de moins 15°. Ca a été chaud au sens figuré et très froid au sens propre. C'est une nuit qui m'a marqué et j'en garde un bon souvenir parce que j'ai réussi à m'en sortir mais c'était tangent. J'avais vraiment peur de ne pas me réveiller le matin, de ne pas pouvoir me réchauffer. Heureusement j'ai réussi à monter ma tente malgré le vent et grâce à un sac de couchage moins 25° j'ai pu me réchauffer mais c'était limite. Au final c'est un bon souvenir ».

Plus tard un nouveau tour du monde?

« Non, je ne pense pas. J'ai des projets sur des durées plus courtes mais un nouveau tour du monde, je ne crois pas. Je préfère partir maintenant pour 4 ou 5 mois parce que deux ans c'est vraiment très long ».

Aujourd'hui François continue à rouler en tirant derrière lui un bagage allégé pour aller planter sa tente à quelques kilomètres de chez lui. Il ne peut résister à l'appel de la Nature.

Article écrit par Jean François Raoul

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