Christine Berthou-Ballot, ancienne directrice des archives communautaires
Christine Berthou-Ballot, femme, brestoise et archiviste.
Christine Berthou-Ballot est directrice, depuis quelques années déjà, des archives municipales et communautaire de Brest Métropole Océane. Wiki-brest est allé à sa rencontre.
Wiki-Brest : Comment vous êtes vous retrouvée à diriger les archives ?
Au départ j'ai une formation d'historienne. Il faut avoir un goût pour les documents anciens et leurs contenus. C'est au cours de travaux pratiques mis en place par notre professeur d'histoire contemporaine de l'époque que je suis passée pour la première fois de l'autre coté du comptoir. C'était en année de licence, à l'occasion d'une visite des archives départementales et j'ai été séduite par ce métier. Quand j'ai fait mes études, il n'y avait que deux formations universitaires. Aujourd'hui il y en a une vingtaine . Parmi elles, la formation la plus prestigieuse est l'écoles des Chartres. J'ai commencé à travailler aux archives en 1990, je m'en souviens encore : c'était le 2 janvier.
Wiki-Brest : Cela consiste en quoi, finalement, le métier d'archiviste ?
Tous les documents que les gens produisent sont susceptibles de devenir des archives. Nous avons plusieurs sources, les sources institutionnelles bien sûr (Commune de Brest et Communauté urbaine) mais aussi des documents qui nous sont donnés ou que nous achetons dans des ventes aux enchères et chez les bouquinistes. Notre travail consiste à classer et conserver ces documents dans un but de conservation de la mémoire de la ville, mais aussi pour permettre aux gens de faire valoir des droits ou dans un but généalogique. L'autre aspect de notre métier est l'accueil du public pour qui nous tenons tous ces documents gratuitement à disposition.
Wiki-Brest : Est ce que votre métier a beaucoup changé depuis les années 90 ?
Dans les années 2000, c'est la révolution de la numérisation qui a modifié notre façon de travailler et d'accéder aux documents. On a pu commencer à permettre aux gens d'accèder aux documents sans qu'ils soient obligés de les manipuler. Avant, on utilisait bien des microfilms mais c'était moins pratique et moins confortable à utiliser.
On a été aussi entrainé dans la révolution de l'Internet avec, par exemple, une demande importante des généalogistes. C'est pour cela que depuis 2007, une partie du fonds archivé est consultable en ligne. A l'avenir, l'enjeu auquel nous aurons à faire face c'est la conservation de documents dématérialisés, C'est un défi technologique et humain à relever et pour lequel nous aurons à nous former. Jusqu'à présent, notre culture est une culture du papier.
Wiki-Brest : Qu'est ce que vous aimez dans ce métier ?
Faire des recherches, Faire le travail d'enquête et de dépouillement qui nous met sur la piste de documents inédits ou qui nous permet de rassembler et reconstituer l'histoire et la vie du territoire. J'aime aussi le contact avec les documents.
On achète aussi des documents dans les ventes. L'ensemble des documents représente 7 km linéaires de rayonnages à conserver. Le tout est à la disposition du public, que ce soit des simples citoyens, professionnels, notaires, généalogistes, chercheurs.
J'aime pouvoir répondre à leurs sollicitations, leur permettre de reconstituer leur histoire.
Wiki-Brest : Quels sont les documents les plus anciens, les plus extraordinaires ou les plus émouvants que vous conserviez aux archives de Brest ? Quel est votre coup de coeur en quelque sorte ?
C'est une question très difficile tant les documents que je trouve intéressants et passionnants sont nombreux. Si je devais en citer deux, je citerais d'abord une photo. Celle d'un marchand de cycles, il s'appelait Daniel Joncourt, de la rue Jean Jaurès qui s'est fait photographier en studio avec son vélo et avec un décor derrière.
L'autre document ce sont des plans. Lorsque les américains ont installé leur camp à Brest en 1916, un projet a été élaboré pour gagner de l'espace, ils ont imaginé une ville sur la mer. Ce projet n'a pas été réalisé, mais les plans sont là et ils sont graphiquement très intéressants.
Le plus ancien document que nous conservons est un registre paroissial de Recouvrance de 1608.
Wiki-Brest : Archiviste, c'est un métier de femme ou un métier d'homme ?
C'est un métier très féminisé; je ne sais pas pourquoi... Peut-être parce que ce n'est pas très bien payé ! (rire)
Wiki-Brest : Vous auriez pu exercer votre métier ailleurs ?
Surement, mais cela m'aurait été certainement difficile, Je suis brestoise, c'est ma ville et connaître son intimité, son histoire, à travers mon métier est un grand plaisir.
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