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De Wiki-Brest

Ces petits "trapus" remorqueurs portuaires

De l'homme toueur au moteur des temps modernes...

Qui remorquait cet ancêtre

Au plus loin de la connaissance nous savons que les chinois avaient leurs haleurs. En fait ces hommes tiraient, souvent dans des conditions les plus extrêmes, les bateaux avec un cordage aussi solide qu'eux. Ils chantaient des « hey, heyhey, tuo, tuotuo » qui conditionnaient l'individu ou le groupe dans l'effort. Dans l'antiquité les navires furent tractés par des embarcations (souvent de pêche) munies de rames.Il va sans dire que les structures portuaires n'avaient rien de comparable à celles d'aujourd'hui.Les envasements n'étaient pas traités aussi efficacement qu'à notre époque.

Alors accoster? Oui..mais avec précautionnité. Soit le mouillage se faisait à distance et la marchandise transitait (100..200 voire 300 tonnes maximum) par le biais des barques locales (certains vaisseaux allégeaient une partie et entraient ensuite dans le port), soit l'amarrage effectif avait besoin de ces rustiques remorquages pour aborder directement au quai. Nous saisissons la rusticité des échanges en ces temps-là.

Projetons-nous en France afin de saisir l'évolution de cette discipline maritime portuaire.Avant le 19ème siècle les voiliers faisaient surtout appel aux bâtiments militaires dotés de solides rameurs. La manœuvre était effective pour sortir puisque la voilure privée d'un vent suffisant ne permettait pas de lancer ces navires. Par contre certains bords se halaient à une ou deux bittes fixées sur les quais pour rentrer et s'économisaient d'une quelconque aide extérieure.

Puis vint la vapeur à roues changeant le métier du remorquage qui devint une activité établie ayant les moyens de ses ambitions. L'hélice et les moteurs offrent, ensuite, une avancée technique pour nos remorqueurs modernes. L'outil est plus maniable mais demande une attention de tous les instants. Comme dans toutes les activités liées à la mer ces marins font preuve de caractère dans une rectitude professionnelle hors norme.


L'Europe a ouvert une porte mais revenons aux « Abeilles » et à une page du remorquage à Portde

Le Pontaillac et Le Kerhuon

« Manœuvrer un bateau c'est magnifique! » dixit M. Michel Valentin ex Directeur des remorqueurs à Bresten tant que Capitaine d'armement.

Ces trapus, tel l'Iroise solide sous ses 30 années de tractage dans les bassins brestois, ont je ne sais quel aspect rétro de lutteurs près à en découdre avec les mastodontes qu'ils agrafent à leurs crocs. Pourtant ils se dandinent au gré des flots à leur poste d'amarrage situé au 2ème éperon. Ils ont l'air passifs mais obéissent, il est vrai, au doigté du Capitaine et des équipages. Construits pour entrer et sortir les navires ils vrombissent de leurs 1500 /2000 chx et assument fièrement leur travail. Longs de 25 mètres pour un poids de 300 à 500 tonnes ils développent 25 tonnes de traction. Accompagné du Bihan notre Iroise va, à la demande de l'armateur et son représentant, filer vers le bâtiment dont tous les caractéristiques ont été analysées afin de sécuriser l'opération de remorquage.

Parfois des unités de la Marine Nationale viennent à la rescousse. Le Commandant du navire tracté ou poussé décide de l'opportunité d'appel à ce service portuaire. Cependant il peut y être obligé par la Capitainerie et par la Préfecture Maritime si le chargement ou l' état du vaisseau présente un danger. En cas de mauvaise manœuvre (avec ou sans assistance) la responsabilité incombe au seul Capitaine du navire arrivant. Les petites unités causent plus de difficultés que les grosses (tout remorquage est délicat) car ils peuvent dépasser le tireur (mauvais temps, fortes rafales de vent) et produire un retournement ou un télescopage. Les grands porte-conteneurs, les pétroliers et autres minéraliers perdent, parfois, de vue le remorqueur pendant le passage du câble reliant chacun des navires.

Impérativement les vitesses doivent concorder. Mais l'immobilisation est techniquement la phase dure car il faut que vent, mer, inertie des bateaux soient étudiés afin d'obtenir une cohésion parfaite de manœuvre entre les deux capitaines. La rupture du filin d'acier est crainte car elle complique les relations. Cependant rassurez-vous... Ces marins maîtrisent si bien leur métier que la définition finale pour cette page sera « Ils aiment tant cette mer qu'ils savent en dominer les caprices »

Texte remodelé d'un amoureux de ces ventrus: nous étions en 1982.

Porte bateau de forme de radoub
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